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4,06

sur 840 notes
Un ancien général de l'armée Austro Hongroise s'apprête à recevoir dans son domaine son ami de jeunesse qu'il n'a pas vu depuis 41 ans . La séparation a été très douloureuse , malgré par un incident inexplicable .

Très beau roman , tout en finesse , où le temps semble s'écouler avec une infini lenteur .

Au delà du remarquable face à face des deux "amis" qui nous tient en haleine de part tous les secrets et les non dits entre eux deux , ce livre est aussi un trait d'union entre le monde tel qu'il va devenir et l'empire Austro Hongrois. Il est question d'honneur , de fidélité , de devoir...Sentiments avouons le légèrement bafoués de nos jours.
La description de la chasse est saisissante , les relations entre individus remarquablement bien évoquées.
L'écriture est brillante, tout en restant d'une fluidité impressionnante.
C'est un petit bijou, fin , intelligence, laissant la place à l'honneur et au non dits , tout en nous plongeant dans la fin de l'empire , les horreurs de la guerre et les moeurs de la "haute" société
.
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Un huis clos oppressant entre deux vieillards à l'article de la mort. Les chandelles bleues se consument, la nuit tombe, les bûches du poêle deviennent braises et une amitié de plus de quarante ans est remise en question.
Un roman, certe du vingtième siècle, mais vraiment attachant, vraiment prenant. Un tête à tête entre deux hommes pour comprendre le pourquoi du comment.
C'est aussi, une vision de la la mort de ce grand empire Austro-hongrois et de la fin de cette monarchie.
Franchement un très beau livre de Sándor MÁRAI (qui fut interdit jusqu'en 1990 en Hongrie) et une magnifique réflexion sur l'amour, sur l'amitié, sur la fidélité et sur ce que tout un chacun doit en déduire.
À retrouver aux éditions le Livre de Poche.
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Dès les premières pages, impossible de lacher le livre !

L'univers de ce huis-clos n'est pas loin de celui du Guépard, le magnifique film de Luchino Visconti : la Vienne du siècle dernier, les fastes de la noblesse autrichienne, les forêts de chasse impériales, la rigueur des sentiments, le beau langage et la belle écriture !

Le décor étant planté, le huis-clos annoncé peut commencer, entre Henri (le noble fortuné) celui qui cherche la vérité, et Conrad (son ami désargenté) celui qui la détient. Curieusement, le dialogue s'avère être un long monologue, fait par le demandeur, qui s'égare très souvent dans des digressions que le détenteur s'efforce de recadrer dans l'essentiel de l'énigme qui les réunit.

Il en résulte de nombreuses redites et longueurs, notamment sur la définition de ce qu'est l'amitié. Pour l'accepter et y trouver intérêt, il convient de replacer l'intrigue dans son époque, quand la noblesse des sentiments était complexe et raffinée. Ainsi, ce long monologue devient passionnant, et dévoile l'intrigue très progressivement.

Henri m'a semblé plutôt antipathique et imbus de son rang, enclin à des affirmations qui feraient scandale aujourd'hui. Conrad m'a paru trop discret et d'une sensibilité plutôt sympathique. le dénouement de l'intrigue est relativement prévisible, et le suspens s'éternise, mais les dernières pages sont savoureuses.

J'ai conscience de ne pas avoir été très clair dans mon commentaire, mais la confusion des sentiments ne porte pas à l'être.
En résumé, j'ai aimé ce livre pour son originalité et sa belle écriture. Il est des lectures, rares, qui élèvent l'âme, "Les braises" en fait partie.

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Je viens de terminer ce roman de Sandor Marai, que je ne connaissais pas, et je dois dire avoir été subjuguée par l'élégance, la finesse et la profondeur psychologique de ce récit fascinant.
Une attente de quarante et une années de questionnements, doutes et tentation de vengeance aboutissant à un dîner - révélations d'une finesse et élégance de comportement extraordinaires.
J'ai beaucoup aimé ces retrouvailles de deux amis qui se sont fui pendant 41 années et beaucoup apprécié la découverte l'origine du titre "Les braises" que l'on comprend seulement à la fin du roman.
J'ai déjà commandé plusieurs romans de cet auteur hongrois exceptionnel que j'ai hâte de découvrir en savourant déjà leur lecture.
Auteur vivement conseillé!
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"Les Braises" de Sándor Márai est ma première incursion dans l'oeuvre du "Stefan Zweig hongrois" et mon sentiment immédiat à la fin de la lecture de ce court roman fut une légère déception. Déception probablement liée à mon immense admiration pour Zweig (qui mit fin à son existence l'année de la parution de ce roman en 1942) mais surtout parce que je n'y ai pas ressenti la jubilation que j'éprouve devant la somptuosité du style de l'écrivain viennois.
Malgré tout, c'est un un grand roman et il mérite votre attention et votre lecture.
« Les chandelles brûlent jusqu'au bout », traduction du titre original hongrois, reflète, à mon avis, de façon plus adéquate l'intrigue. Elle se dévoile lentement au fil d'une conversation entre deux hommes âgés, brisés par une amitié rompue, hommes du passé, issus d'un empire austro-hongrois à jamais disparu. Ces deux amis d'enfance, inséparables, se retrouvent 41 ans après le départ subit de l'un des deux.
Dans les premiers chapitres, l'hôte, le Général évoque ces souvenirs dans l'attente des retrouvailles, puis la majeure partie du roman consiste en un dialogue entre les deux protagonistes (parfois un long monologue) respectant les trois unités du théâtre classique. D'ailleurs, Márai lui-même en fit une adaptation théâtrale en 1965 (et on peut facilement imaginer une mise en scène avec deux grands acteurs qui pourrait être grandiose).
Au fil du dialogue, les questions du Général restent souvent sans réponse : Conrad, son interlocuteur reste elliptique mais, toutefois, et c'est tout l'art de l'écrivain qui permet au lecteur d'y discerner des réponses dans une « obscure clarté ».
Les thèmes de l'amitié brisée, des différences de classes sociales et les rapports antagonistes qui en découlent, de la nostalgie d'un monde révolu sont esquissés avec brio dans une vision pessimiste de l'existence.
Le dénouement final (sans grande surprise) survient au seuil d'une longue nuit de discussion, menant à l'ultime séparation des deux hommes.
Hasard ou circonstance troublante, Sándor Márai vécut 41 ans en exil (comme celui de Conrad), avant de se donner la mort sans jamais être retourné dans sa Hongrie natale.

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41 ans séparent la dernière rencontre entre Henri et Conrad de ce dîner. 41 ans de questions, d'introspection, d'attente.
Ils se rencontrent à l'époque des dernières années d'existance de l'empire Austro-Hongrois, période pendant laquelle les deux enfants vont nouer une amitié solide malgré leur différences sociales. Leur amitié est si forte qu'elle ressemble davantage à une relation fraternelle. Si la première partie du roman rapporte l'histoire de cette relation la deuxième est un huit-clos d'un dîner qui recrée à l'identique ou presque la dernière soirée partagée par les deux hommes. Ce dîner s'apparente à un monologue d'Henri, général alors à la retraite. Réflexion profonde sur l'amitié, l'amour, une autopsie de leur relation. C'est un roman court mais puissant qui donne envie de poursuivre la découverte des oeuvres de son auteur Sandor Márai dont les ouvrages ont été interdits dans son pays d'origine jusqu'en 1990.
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Quelle belle et triste surprise .
J'ai été la spectatrice d'un huit clos qui a eu lieu à une époque où mes grands parents étaient enfants ,dans un autre pays et pourtant j'ai rencontré des personnes qui pourraient être nos amis ,nos voisins ,nos frères, nos collègues, nos contemporains.
L'amitié, l'amour ,la trahison ,la haine mais aussi la dignité ,lz force de se remettre en question et cette fameuse résilience tant à "la mode "aujourd'hui ,dansent ,chuchotent en une confrontation avec l"autre mais aussi avec soi.
Un livre qui parle ,peut-être, à chacun d'entre nous comme une blessure profonde, intime et ce peu importe de quel côté de l'histoire nous nous trouvons.
200 pages inoubliables qui nous apprend que hier, aujourd'hui et demain ne font qu'un, intemporel et universel.


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Le livre est entièrement composé d'un huit clos monologué, c'est une histoire de trahison. Et vraiment, je suis complètement passée à coté de l'engouement, des passions, des affres, des peurs des personnages… Je me suis ennuyée. Je n'ai pas adoré à la surenchère omniprésente, théâtrale qui ne m'a pas du tout impressionnée : une trop grosse mise en scène, pour des choses très simples.
Attention, je divulgache ci-dessous ! (en même temps ça tient sur un post-it)

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Livre à la fois court et puissant. Huis clos poignant entre deux hommes, maintenant des vieillards, qui règlent leurs comptes après une si longue absence.
La construction du livre est interessante car on déroule progressivement d'une part une fameuse journée de chasse, avec son intrigue propre, ainsi que certains aspects de la vie de ces deux hommes, et de quelques femmes, personnages qui révèlent des facettes de leur psychologie. Romain qui donne à réfléchir que le sens des sentiments, de l'amitié, de la passion…
C'est très bien écrit, pour ceux qui aiment se plonger dans la psychologie des personnages.
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« Même une grande passion ne saurait causer la satisfaction que procure l'amitié
à ceux qu'elle touche de son pouvoir magique. »

 
Bienvenue en Hongrie, dans la demeure de Henri, général de l'armée impériale à la retraite.
Il siège dans son fauteuil en velours lorsqu'il reçoit une missive : son ami Conrad arrive à 18h chez lui. Cela fait 41 ans qu'il attend ce moment, de revoir cet ami qui lui a causé du drame. Il missionne son ancienne nourrice Nini qui vit toujours avec lui et qui est une dame fort attachante au demeurant, de dresser une table minutieuse et d'allumer les chandelles, qui vont brûler jusqu'au bout. (Le titre original du livre est « les chandelles brûlent jusqu'au bout »)

Henri et Conrad se sont connus dans l'enfance, l'un est issu d'un milieu bourgeois et l'autre, Conrad, vient d'une famille peu aisée qui s'est sacrifiée pour lui offrir un avenir. Dès leur première rencontre ils ont compris qu'ils sont scellés pour la vie par une amitié qui se compare à la passion. Mais un jour alors qu'ils partent à la chasse tous les deux, leur amitié bascule.
 
C'est l'heure pour Henri et Conrard de revenir sur cet événement, d'en tirer la vérité, ou pas. Sandor Marai explore à travers ce binôme plusieurs sujets qui m'ont passionné.
Il parle de l'amitié avec intensité, la vraie, celle qui n'attend rien en retour, qui est désintéressée et qui finalement ne s'explique pas, comme l'amour, c'est le coeur qui parle.
Nos deux amis sont des vieillards qui expriment leur rancoeur, à l'approche de la mort, que faire des questions qui restent en suspens ? ont-elles toutes la nécessité de trouver une réponse ?
 
L'écriture est d'une élégance magnifique, l'auteur Hongrois est comparé à Zweig dans les différents articles lu à son sujet. On y retrouve cette noblesse des mots, le ton est posé, calme et vient appuyer ce huis clos dense et intense. A l'aube de la mort, Henri et Conrad n'ont plus le temps d'enrober les mots, ils sont utilisés avec préciosité tout en gardant leur rôle suggestif pour entretenir le suspens et la tension sur cette journée de chasse qui a tout fait basculer.
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