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sur 831 notes
Août 1940, dans un château de la campagne hongroise, Henry, ancien général à la retraite de l'armée austro-hongroise, attend Conrad, dont il n'a plus eu de nouvelles depuis plus de 40 ans. Précisément depuis ce jour funeste de 1899, au cours duquel une partie de chasse a failli très mal tourner, et où Conrad a rompu les ponts avec Henry, sans aucune explication.
Et pourtant, jusqu'alors, les deux hommes avaient été très proches, se côtoyant depuis leur enfance et leur rencontre à l'école militaire. Leur amitié très pure, sans faille, semblait indéfectible malgré les différences de classe sociale. En effet, Henry est issu d'une riche lignée de militaires, tandis que les parents de Conrad se sont saignés aux quatre veines pour que leur fils puisse intégrer l'école de l'armée impériale. Cette amitié au long cours avait même subsisté après le mariage d'Henry avec Christine, Conrad étant régulièrement invité au château. Jusqu'à la fameuse partie de chasse précitée, donc.
Mais aujourd'hui, alors qu'il attend Conrad, Henry espère obtenir enfin les réponses à toutes les questions qu'il se pose depuis 40 ans, depuis que Conrad s'est volatilisé. Ou plutôt, il attend, de la part de celui-ci, la confirmation (ou pas) de ses soupçons, des conclusions auxquelles il est arrivé après autant d'années passées à réfléchir et à s'interroger sur leur amitié.
La première partie du roman est consacrée à l'enfance et la jeunesse des deux amis, tels qu'Henry se les remémore alors qu'il attend l'arrivée de Conrad. La deuxième partie décrit la confrontation entre les deux hommes, séparés par un gouffre de rancoeur, d'amertume et de questionnements. En fait de confrontation, il s'agit surtout d'un quasi monologue d'Henry, émaillé de quelques interventions de Conrad assez peu significatives. Dans ce huis clos oppressant et théâtral, l'empathie qu'on éprouvait éventuellement pour Henry s'amenuise à mesure qu'on prend conscience de sa personnalité : imbu de sa personne, sûr de lui (voire borné) et de ses valeurs conservatrices qu'il n'a jamais estimé utile de remettre en cause, condescendant, égocentrique. On découvre peu à peu qu'en réalité il n'a jamais rien compris à ce que pouvaient éprouver sa femme ou son ami, qu'il n'a rien compris à l'amitié ni à l'amour. Et on en vient à se demander s'il s'agissait réellement d'amitié, et quelle histoire on aurait lue si elle avait été racontée du point de vue de Conrad. Celui-ci ne suscite pas l'empathie pour autant, tant son rôle est inconsistant dans ce monologue dans lequel il sert à peine de ponctuation.
Malgré un style classique impeccable, cette dissection des liens d'amitié et d'amour est longue et répétitive, à l'image du ressassement d'Henry pendant 40 ans.
Sur fond d'une part, d'empire austro-hongrois à l'agonie et d'autre part, d'un monde à nouveau sur le point de basculer dans un conflit mondial, « Les braises » est une lecture sombre, étouffante, un peu laborieuse et au final, peu ardente.
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LES BRAISES de SÀNDOR MÀRAI
C'est la fin de l'empire austro hongrois , la fin d'une époque et d'un monde. Un général est retiré sur ses terres ne voulant rien avoir à faire avec le nouveau monde qui émerge . Mais il attend une visite depuis 40 ans et son visiteur s'annonce. Un huis clos magistral s'ensuit. Une écriture fluide, une finesse d'analyse remarquable il y a du ZWEIG chez cet auteur hongrois. Je n'ai pas pu lâcher ce livre une fois ouvert. Une vraie beauté !
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Sandor Márai est un auteur hongrois, dont ce livre fut interdit dans son pays jusqu'en 1990 alors qu'il était décédé un an auparavant.


Ce roman se déroule dans le château d'Henri alors général, et d'origine plutôt aisé qui va retrouver son ami Conrad plus modeste avec lequel il a grandi.


La narration se déroulant sur 24h est basée pour la majeure partie de dialogues de ces deux amis qui se retrouvent après 41 ans.

Un huis clos haletant sur les interrogations de la vie, de la société, de la guerre et de l'amitié.


Comme dans beaucoup de ruptures amicales, l'origine se trouve dans l'amour, et finit par se créer une sorte de "triangle amoureux".


Un classique de la littérature merveilleusement écrit, je dirais même écrit aristocratiquement.

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Où je l'ai acheté ?
Je ne sais plus vraiment (Amazon probablement) mais à la suite d'une chronique de François Busnel dans « un livre un jour » ça j'en suis sûr.

Résumé
Un vieil homme invite à manger un ami d'enfance après 42 ans d'un brutal silence réciproque.

Style
Très simple et lisible, juste un brin ampoulé… Autant dans un précédent avis (cf « La part du démon ») j'ai dit que l'excès de technique littéraire peut nuire à la lecture, autant ici, employée au service d'une histoire forte elle trouve toute sa place.

Oui…
Un texte absolument magnifique ! Un chef d'oeuvre probablement !! Qui parle de l'amitié sincère et des trahisons qu'elle implique parfois, ce qui est fort rare… Peut-être faut-il avoir un peu vécu pour vraiment saisir le fond du texte mais sinon un texte exceptionnel qui plonge couche par couche dans les tréfonds de la psyché humaine…

Non…
Un seul bémol sur la technique justement qui étire parfois un peu artificiellement le récit et peut provoquer l'agacement… Mais quand on comprend enfin l'étendu du désastre à la place de ce qu'on ne prend au départ que pour une simple brouille, on accepte qu'il ait fallu planter le décor doucement.

Au final…
Un chef d'oeuvre à lire absolument ! A deux trois détails prêts sur certaines valeurs un peu traditionnelles et excessive, il est intemporel et bouleversant !
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Ce livre t'apprend comment t'emboucaner avec ton meilleur poto bien avant que Facebook permette de régler les problèmes de cul à distance.

Et aussi à l'époque où l'échangisme était pas trop mainstream, du coup c'est le bordel.

Nonobstant, on s'en bat le pelvis et les ovaires bicause, c'est genre archi bien écrit t'as vu ?

Mutch mutch,
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QUAND LA SOUFFRANCE COUVE SOUS LES BRAISES DU PASSÉ.
Je découvre Sandor Marai, écrivain hongrois du début du XXème avec un roman sublime, passionnant et hautement philosophique sur l'amitié, l'amour et le temps qui passe.
Deux amis d'enfance, Henri et Conrad, que tout sépare sauf leur formation commune à l'école militaire, se retrouvent après 41 ans de séparation. Pourquoi Conrad a-t-il disparu le lendemain d'une partie de chasse ? Les deux vieillards se retrouvent dans le huis clos de la salle à manger du château d'Henri au cours d'un dîner dont le décor est reconstitué exactement selon celui de leur dernier repas.
La première partie du roman est écrite au passé et narre l'enfance des deux protagonistes, la seconde au présent pendant leur tête à tête d'une nuit durant. Henri est l'avocat général, Conrad le témoin interrogé. La souffrance et la blessure muette de Henri ne peuvent laisser indifférent aucun lecteur qui a aimé au moins une fois passionnément dans sa vie. La tension monte au fil des pages et débouchera (ou non selon l'interprétation de chacun) sur la réponse à la question.
Du grand style, que j'ai rapproché de son contemporain Zweig dont le destin- joug totalitaire, émigration, suicide- a été proche.
Une révélation !
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Merci aux Babélionautes et notamment aux participants au challenge 20ème siècle que j'anime d'avoir fait à multiples reprises passer le nom de cet auteur sous mes yeux au point d'attiser ma curiosité : il est absolument certain que je reviendrai me frotter à son oeuvre, après cette première découverte.
Beaucoup ont fait le parallèle avec le sublime Stefan Zweig; pour ma part, c'est aussi Joseph Roth que la tonalité et le contexte de 'Les braises' m'a évoqué, avec l'atmosphère fin d'empire de 'La marche de Radetzky', mais aussi 'Les Buddenbrook' de Thomas Mann, récit de la chute inexorable d'un ordre ancien vu à hauteur d'hommes. Ou encore sur le même thème 'Les Thibault' de Martin du Gard... bon, j'arrête avec les comparaisons, mais il est vrai que j'affectionne particulièrement ces grands romans marquant les tournants sociologiques du 20ème siècle.

Dans 'Les braises', ce contexte en toile de fond imprime une marque profonde sur l'intrigue au premier plan : un face à face, théâtral dans la mise en scène, de deux hommes vieillissants que tout oppose socialement, qui furent les meilleurs amis du monde dans leur jeunesse avant de se séparer pendant plus de quarante ans pour finir, au seuil de la mort, par lever le voile sur toutes les faussetés de leur relation.

Sur la forme, on assiste essentiellement au long monologue du meilleur né des deux, pur produit de l'aristocratie d'empire dont la première guerre mondiale a réduit la position et les certitudes en poussière, un homme abimé mais lucide qui a fini par comprendre que son monde a disparu et ne cherche plus que la vérité ultime liée à ses passions.
Même si j'ai été assez frustrée de ne pas assez entendre la voix et le regard contradictoire sur le monde de son interlocuteur, cet "échange unilatéral" d'une profondeur crépusculaire m'a subjuguée, et donné envie d'explorer en Sandor Marai un conteur de son temps.
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Ce sont les retrouvailles/explications entre deux anciens amis, séparés dans des circonstances incompréhensibles au lecteur, au début. C'est extrêmement similaire à du Zweig, avec une plongée dans les sentiments humains, l'exil volontaire pour tempérer une déception trop forte…
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Deux vieillards qui ont été les meilleurs amis pendant toute leur jeunesse se retrouvent après quarante ans, pour discuter de l'évènement qui les a séparés.

Cette lecture a eu deux points positifs pour moi: elle m'a permis de découvrir un auteur et de faire un premier pas dans la littérature hongroise; j'ai pu avoir un aperçu de la vie dans l'Empire austro-hongrois avant son démantèlement.

Pour le reste, je dois dire que je me suis profondément ennuyée. le personnage principal, « le Général » dont on ne nous dit jamais le nom, est particulièrement antipathique. Imbu de sa personne, mesquin, condescendant et borné, il semble être le pur produit de sa classe sociale. Son ami Conrad n'est guère plus attachant, mais comme il parle beaucoup moins, il m'a moins ennuyée malgré ses actes.

Le texte est globalement divisé en deux parties: dans la première, on nous raconte la rencontre entre deux enfants et l'amitié, indéfectible et fusionnelle, qui grandit entre eux. Dans la seconde, c'est l'affrontement des deux vieillards, qui n'est pratiquement qu'un long, très long, monologue. Ici, les évènements qui ont mené à leur séparation sont détaillés pendant la moitié du roman, sans toutefois qu'on obtienne une réponse claire à la fin.

Cet affrontement entre les deux hommes est le prétexte à développer un tas de considérations sur le temps qui passe, sur la vieillesse, sur l'amitié et l'amour. J'ai trouvé que c'était vraiment répétitif et qu'on piétinait beaucoup. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en ouvrant ce livre, mais j'avoue que j'espérais quelque chose d'un peu passionnant.

Malgré tout, la plume est agréable et j'ai trouvé intéressant de découvrir un auteur hongrois. En dehors de ça, c'était beaucoup trop long par rapport à ce qui était raconté pour mon goût. du même auteur, j'ai noté Mémoires de Hongrie, qui semble plus autobiographique, j'espère l'apprécier davantage.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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L'orage gronde. Henri, ancien officier qui vit reclus en son château, reçoit Conrad, un ami qu'il n'a pas revu depuis plus de quarante ans. Nous allons progressivement apprendre au cours de ce huis clos ce qui a poussé Conrad à quitter soudainement un ami de longue date, l'armée et son pays.

L'auteur aborde une histoire d'amitié entre deux hommes que tout oppose : Henri, un général issu d'une famille aristocratique et fortunée, dont la vie est fondée sur les valeurs de l'armée ; Conrad, cultivé et d'origine plus modeste, qui n'est pas attiré par l'armée mais plutôt par la musique et les arts. Nous découvrons peu à peu de quelle manière Conrad est l'obligé de son ami, qui mène la conversation lors de cette soirée.

Sandor Marai dépeint à merveille son pays et en filigrane le démantèlement de l'empire austro-hongrois.


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