AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,66

sur 621 notes
Notre Dame du Nil est un pensionnat "modèle" pour jeunes filles de bonne famille rwandaise, en l'occurrence de l'ethnie Hutu, celle au pouvoir et pour faire bonne figure avec son quota de Tutsis considérées comme des parasites.
Ce lycée, censé formé l'élite féminine de demain est surtout un établissement suffisamment éloigné pour tenter de préserver la virginité des demoiselles avant le mariage.
Ce microcosme reproduit la société rwandaise avec ,d'une part, ses différentes ethnies et les querelles ancestrales reproduisant les violences que connait de façon chronique le pays, la rigidité des religieuses et l'ambiguïté du prêtre plus occupé à regarder les jolies filles qu'à donner un vrai sens à une foi importée lors de la colonisation du Rwanda, les jeunes enseignants arrivés de Belgique ou de France, un peu perdus dans cette fournaise et d'autre part les reliquats nostalgiques de l'ancienne colonie belge.
Se détache de tout ce petit monde , Monsieur de Fontenaille, qui apporte une touche originale, voire exotique, avec son obsession de l'histoire ancienne des Tutsis et de leur mémoire oubliée et qui dans sa folie entrainera à sa perte sa déesse réincarnée.
Bien sûr, il est difficile de ne pas prendre le parti des opprimés, mais ce livre ayant été écrit par une Tutsi rescapée des génocides, peut-être n'avons nous pas une vision totalement objective.
Cela reste cependant un livre intéressant, de lecture aisée avec une langue agréable et qui m'a plu.
Commenter  J’apprécie          120
Petites misères des pensionnaires!
Dans un Rwanda à l'atmosphère gangrénée par les luttes inter-ethniques Tutsi-Hutu, un lycée catholique regroupe en microcosme les élèves "méritantes", protégées, éduquées pour leur destin d'épouse, destinées à devenir l'élite féminine de leur pays. Elles représentent avant tout des marchandises négociables pour leur famille.
Jalousies entre pensionnaires, manipulations et dominations, pouvoir, concupiscence et scandales dessinent le tableau des petites perversions ordinaires. L'établissement reproduit à l'échelle la situation politique du pays.
Le ton est direct, non dépourvu d'humour et de légère ironie.
Je suis entrée dans ce livre un peu à reculons, n'aimant pas en général cette Afrique si rude, violente, clanique, aux croyances pagano-catholiques. Quand, par les élucubrations de vieux chaman, les mondes des esprits et des vivants se mêlent, je sens poindre mon ennui. J'ai donc tourné quelques pages un peu vite...
Je concède tout de même quelques beaux portraits de femmes, et la force du témoignage, par la description de l'intérieur d'une société irréconciliable, une vision noire et sans grand espoir, sur fond d'épuration ethnique larvée.
Commenter  J’apprécie          120
J'ai lu ce livre dans le cadre de la Lecture commune de février 2012 sur Babelio.

Malgré le prix Renaudot 2012 que Notre-Dame du Nil a reçu, je n'ai pas été emballé par l'histoire...

Le récit est intéressant, j'y ai appris pleins de termes nouveaux, que je n'entendrais probablement plus jamais, mais qu'importe, maintenant, je les connais. La découverte de peuples différents est quelque peu inimaginable pour nous, européens, et très plaisant. On y apprend leurs conditions de vie, leurs religions, leurs habitudes... j'ai été plongé au coeur de ce lycée pour filles du Rwanda, emportée avec elles dans les aventures exceptionnelles qu'elles vont vivre.
Notre-Dame du Nil m'a certes intéressé, mais je n'ai pas eu cette envie de découvrir rapidement la suite de l'histoire...

J'ai quand même trouvé le récit un peu long... je m'ennuyais pendant certains passages, je lisais sans vraiment lire, je perdais le cours de ma lecture. Je ne suis pas réellement entré dans l'histoire, tous les peuples se mélangeaient dans ma tête, les noms des filles également, mais c'est surtout le côté politique qui m'a dérangé... je n'ai pas tout compris au roman, et je trouvais l'histoire un peu brouillon. de plus, je n'ai ressenti aucune émotions à lire ce roman : les personnages ne m'ont pas touchés, leurs histoires non plus... ce sont juste leurs conditions de vie qui m'ont émues, que je trouve horribles, monstrueuses, même.

Notre-Dame du Nil m'a néanmoins permis de découvrir un autre univers, car L Histoire africaine m'était encore inconnue à ce jour.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
Commenter  J’apprécie          120
L'on retrouve dès les premières pages cette ambiance créée par ce protectorat si particulier qui ne pouvait que marquer profondément l'histoire du Rwanda et, qui sait l'a peut-être conduit à ces troubles si dramatiques étalés sur plusieurs générations en espérant que leurs pratiques de tribunaux populaires les aident à surpasser cette si sombre et lamentable période qui a décimé tant de rwandais face à une grande paralysie internationale.
Ce sens de la hiérarchie, ce respect des religieux, puis cette haine fabriquée contre ceux qui sont vos voisins, vos interlocuteurs habituels et qui les désarçonne, c'est une ambiance cynique, terriblement meurtrière laisse des traces dont on se relève mal, un livre à lire, oui, certainement.
Commenter  J’apprécie          120
"Le Rwanda est un pays de mort"
Au lycée Notre dame du Nil viennent s'extérioriser tous les conflits concentrés dans ce petit pays. Religions, croyances traditionnelles, Hutu, Tutsi, Français, Belges, confiances, trahisons, mensonges et vérités. Ici se résument les aspects les plus sombres de la société rwandaise.
Ce livre m'avait été recommandé par une lectrice Babelio, alors que nous discutions de "Petit Pays" de Gaël Faye, livre qui m'avait coupé le souffle.
Notre dame du Nil nous plonge dans un bain anthropologique, sociétal, politique et culturel.
Commenter  J’apprécie          110
Une année au lycée rwandais Notre-Dame du Nil pour jeunes filles de bonne famille, les soeurs qui le dirigent, les professeurs européens, les scènes quotidiennes ou plus exceptionnelles, mais année brouillée par l'arrivée des violences entre Hutus et Tutsis. Une plongée également dans certaines coutumes, mythes ou croyances. Un roman inégal, longtemps anecdotique, voire joyeux, avant d'arriver au coeur du sujet. Un récit au final pas entièrement convaincant malgré la gravité des événements.
Commenter  J’apprécie          110
Excellent roman, basé sur des faits hélas tristement réels: le massacre des Tutsis et les horreurs qui se sont déroulées au Rwanda dans les années 90.
Le roman prend la base d'un huis-clos brillant dans un lycée très chic tenu par des religieuses, juste à côté des sources du Nil. Ici, filles de banquiers,de ministres, de généraux, reçoivent la meilleure éducation possible en attendant d'être mariées pour l'intérêt de leurs clans...et ici aussi, les quotas ethniques assurent qu'on ne peut refuser quelques Tutsis, faisant participer les lieux à la tension qui monte dans le pays.
C'est un livre facile d'accès, même si vos connaissances sur le sujet sont des plus floues: j'avoue une ou deux virées sur Wikipedia en cours de route, et c'est un livre qui donne aussi l'envie d'en savoir plus; bien plus, sur cette région du monde et ses secrets, les plus terribles comme les plus beaux.
Commenter  J’apprécie          110
Ce livre est une pure merveille pour ceux qui aime l'histoire et particulièrement l'histoire de ce collège où beaucoup de choses se passent et se disent.
Imprégner de l'histoire de chaque ethnies et de leur passé et décolonisation, cela ouvre un peu plus et de façon plus romancé ces périodes difficiles entre chacune d'entre elles.
Toutes ces jeunes filles au passé touchant et à leurs avenirs déjà tout tracé et une coutume bien connue.
Ce lycée les formera à être des jeunes filles correctes et à rester vierges pour faire de grands mariages et riches mais leur passé et là et des personnalités comme Immaculée et autres seront des personnages fort de ce récit.
A lire comme un roman mais en apprenant beaucoup de l'histoire de ce peuple d'Afrique, de leurs souffrances et de leurs séparations forcées, par qui?
Commenter  J’apprécie          110
Au Rwanda, à 2500 mètres d'altitude on trouve les sources du Nil. Et, tout à côté de ces sources, une statue de la Vierge  a été érigée : Notre-Dame du Nil. Sa particularité: avoir à peau noire ! 

Non loin de cette statue et de la source, se trouve le lycée Notre-Dame du Nil, tenu par des religieuses très strictes. Y sont envoyées des jeunes filles de la bonne société de Kigali, qui viennent y préparer le diplôme des Humanités, mais pas toutes les jeunes filles, ni lees meilleures élèves du pays. 

Un quota est imposé limitant l'accès à ce lycée d'élite à seulement 10 % d'élèves d'origine Tutsi.

L'auteur nous décrit l'arrivée des nouvelles élèves, leur initiation aux choses de la vie, la cabane réservée au nettoyage et au séchage des serviettes hygiéniques, l'empreinte des rites sorciers, l'histoire des anciens dieux qui ont peu à peu fusionné dans les rites chrétiens. du culte d'Isis à celui de la Vierge Marie, il n'y aurait qu'un pas.

Scholastique Mukasonga nous entraîne dans cet univers de jeunes filles et de religieux pas si propres, de religieuses qui ferment les yeux sur les pratiques du vieux planteur blanc, tout en s'émouvant de la longueur des cheveux des coopérants français ! 

Un roman qui nous plonge dans l'Afrique des années 70, bien avant que le génocide, dont on ressent les prémisses, ne brise les rêves de ces jeunes filles.

Un beau roman d'apprentissages dont j'aurais aimé qu'il existe une suite pour savoir ce que sont devenues toutes ces jeunes filles ... 

Une belle découverte. Un auteur dont je vais rechercher d'autres livres.
Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          100
Le récit se déroule au début des années 70, quelques années après l'indépendance du Rwanda, dans un internat d'élite pour jeunes filles, isolé dans les montagnes près d'une supposée source du Nil. Les lycéennes sont majoritairement des Hutus mais en raison de quota, quelques-unes sont tutsies. C'est dans ce contexte d'huis-clos qu'a lieu une augmentation progressive des actes d'humiliation et de violence entre élèves des deux ethnies, actes annonciateurs du génocide de 1994. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre stylistique mais Mukasonga nous offre un roman fort et intelligent, une fiction fondée sur des éléments autobiographiques. le lecteur assiste impuissant à la terreur qui se prépare, à l'inexorable montée des tensions entre lycéennes, reflet du déchirement de la société rwandaise postcoloniale et des luttes de pouvoir à l'extérieur du lycée. Comment vivre ensemble dans un contexte de rivalités ethniques ? Comment vivre après, entre bourreau et victime ? C'est un roman que je recommande pour tout ce qu'il peut nous enseigner.
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (1383) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Afrique dans la littérature

Dans quel pays d'Afrique se passe une aventure de Tintin ?

Le Congo
Le Mozambique
Le Kenya
La Mauritanie

10 questions
289 lecteurs ont répondu
Thèmes : afriqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}