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Le vent de la lune est une sorte de roman d'apprentissage. Un jeune garçon de Malaga, dans le sud de l'Espagne, se retrouve dans cette situation critique : il n'est plus un enfant mais il n'est pas encore un homme. À l'aube de l'adolescence, il se pose bien des questions. Et les curés, en charge de l'éducation des jeunes du village, sont loin de satisfaire ses exigences élevées. La religion n'apporte pas les réponses escomptées ni le soutien espéré. Qu'a-t-elle à dire à propos de l'astronomie ? Des dérives du franquisme ? de la mort de l'oncle ?

Mais, en plus, il vit à la fin des années 1960. À cette époque, les Américains partent à la conquête de l'espace, s'apprêtent à mettre le pied sur la Lune. La mission Apollo XI a été lancée, la fusée fonce sur l'astre de la nuit ! Forcément, ça a un impact sur l'imagination d'un adolescent à l'esprit déjà fantasque. Il faut dire que le narrateur lit du Jules Verne et beaucoup d'autres romans d'aventure. Quand ce ne sont pas des ouvrages d'astronomie, scientifiques. Décidément, il ne suivra jamais le chemin tracé par son père, qui s'occupe avec soin de son verger et qui souhaiterait que son fils prenne la relève un jour.

L'auteur Antonio Munoz Molina nous dresse un portrait de ce qu'a pu être la sortie de l'enfance d'un jeune Espagnol à cette époque. Je me suis surpris à ressentir un brin de nostalgie. Pourtant, je ne l'ai même vécue cette époque, je ne pourrai jamais dire : « Quand Armstrong a posé son pied sur la Lune, j'étais en train de faire… » Mais, au-delà de la conquête de l'espace, il y a les films américains. Et les filles. Et toutes les autres préoccupations d'un adolescent. Assez universel, non ? Je crois que n'importe qui peut se mettre à la place du narrateur et ressentir avec lui ce moment charnière.

En plus, tout est raconté bellement. Je suis vraiment tombé sous le charme de la plume d'Antonio Munoz Molina. Tellement que j'avais l'impression d'y être. La chaleur andalouse, le vent qui transporte les graines des champs de blé dorés et l'odeur parfumée des épices et des fines herbes, les figues et les grenades à la chaire juteuse, etc. le tout dans un décor pas encore ravagé par la modernité (le réfrigirateur est une innovation inqiétante !). J'adore cette atmosphère précieuse. Je lirai assurément d'autres de ses romans et j'espère la retrouver.
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Juillet 1969, souvenez-vous, atterrissage sur la Mer de la Tranquillité de la Lune.
Dans un petit village andalou, Magina, près de Jaen, là où seul un riche possède la télévision, l'écran s'emplit de neige précédant les images du « voyage » et le Caudillo , vieux et malade, conclut. le possesseur de la télé , vieux et riche, acclame « Viva Franco ! » et tous se taisent, de peur qu'à travers l'écran on ne repère les opposants.
La différence entre pauvres et riches est une affaire d'odeurs : dans la maison de l'adolescent qui parle, il sent le feu de bois et le purin, auprès du puits, au jasmin et géraniums. Dans la maison de sa tante, il sent le savon, le parfum, et le pain frais quand il se love près d'elle. Dans la maison de son oncle, qui a réussi et est soudeur, ça sent la brillantine et le mazout.
Dans la maison du riche agonisant, qui auparavant sentait l'abondance de la richesse, se sont substituées l'odeur de sueur, d'urine et de mort, de patates pourries et d'animal blessé.
Chez lui, il n'y a pas l'eau courante, des carrés de papier journal sont attachés par une ficelle, près des WC, et l'eau du puits tient compte de chasse d'eau.

Et les américains vont sur la Lune. Rien ne dit qu'ils y arriveront, ni qu'ils reviendront, leur solitude dans les grands espaces inconnus résonne dans l'esprit de l'adolescent, comme pour comparer et assimiler son désarroi.
« Que sais-tu, dans une seconde tu n'auras plus le temps de comprendre que tu étais sur le point de ne plus exister ? »

Rien ne vient aider ce jeune, il n'a aucun repère, son père, cultivateur, ne sait pas manier un stylo, et l'enfant ne s'identifie ni à lui ni aux conversations circulaires de sa grand mère et de sa mère, qui reprisent et lui cousent des caleçons humiliants dans de vieux draps.
Humilié, il l'est encore plus quand il part en collège, perdu, dans un milieu de riches qui se moquent de sa pauvreté : ses camarades de classe s'arment d'un compas dans le fond de la classe, les curés lui prédisent l'enfer éternel s'il commet le péché principal, se caresser, ce qu'il fait chaque jour, travaillé par une adolescence solitaire, tenaillé entre le plaisir impératif et la culpabilité. Il a déjà compris qu'ils mentent, ces curés, que cette croisade morale inflexible ne correspond pas à la vraie vie, que Darwin a raison, alors il s'échappe en pensée, dans un monde d'après, où la gitane dont il a aperçu les seins serait avec lui dans une grotte. Il s'échappe dans les livres, Jules Verne, bien entendu, Et aussi dans ce voyage sur la Lune auquel il participe, se demandant pourquoi Armstrong et pas lui, tutoyant ses camarades imaginaires, puis utilisant à la fin du livre un nous qu'il n'emploie pas avec sa famille, ni avec ses camarades de collège.

Le passage à l'âge adulte s'opère insensiblement, comme un vent léger et imperceptible. Car, bien entendu, il n'y a pas de vent sur la Lune, le vent c'est ce qui a fait qu'il a changé, sans savoir ni pourquoi ni où il va se diriger. Ce vent qui fait qu'il se reconnaît plus, comme s'il s'était perdu en chemin sans pouvoir se définir, et que l'avenir lui fait peur.
Antonio Muñoz Molina , pour cette histoire, utilise de longues phrases à la Proust, remplies de détails destinés à illustrer la pauvreté dans un village andalou, pendant l'été 1969, là où frigidaires, téléphones et téléviseurs ne sont possession que de privilégiés, au moment où , parallèlement, le petit pas pour l'homme se double « d'un grand pas pour l'humanité. »
Lu en VO, c'est plus pratique pour moi.
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Il n'y a pas de vent sur la Lune, mais gardons cela pour plus tard.
Ce 20 juillet 1969, cinquante ans bientôt, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins ne se doutaient pas qu'ils embarquaient dans leur aventure un garçon solitaire, pauvre et rêveur qui les suivait passionnément depuis la petite ville d'Andalousie assoupie où il était né treize ans plus tôt. Antonio Munoz Molina nous fait revivre l'événement à travers ses yeux d'enfant, dans la chaleur de l'été andalous.
Le récit alterne entre ce qui se passe dans la fusée, dans le module de commandement, dans le module lunaire, dans la tête des astronautes : « Tu attends avec impatience et avec crainte une explosion qui aura quelque chose d'un cataclysme quand le compte à rebours arrivera au zéro… »
…et ce qui se passe à Magina (Ubeda) dans la tête de l'auteur : « Enfermé dans ma chambre par un après-midi de juillet, j'écoute les voix qui m'appellent, les pas pesants qui montent à ma recherche par l'escalier de la maison… » Il est aussi solitaire et isolé que l'astronaute qui attend la mise à feu des moteurs.
On connait la qualité de l'écrivain (personnellement c'est mon troisième roman) qui fait encore merveille ici. Il nous fait partager l'angoisse des héros, bien présente aussi soigneusement dissimulée soit-elle. Il nous rappelle qu'Apollo XI était une mission à très haut risque, ce qu'en raison du succès nous avions oublié, et n'omet pas de prêter à Aldrin un regard de jalousie envers son collègue qui a été « le premier ». Pourquoi lui et pas moi ? On saisit le moment où tous deux prennent conscience qu'ils n'auront pas le temps de savourer leur « marche lunaire », d'admirer la vue unique sur la planète bleue car il leur faut travailler dur ; celui, très émouvant, où ils réalisent que plus jamais ils ne reviendront. Jamais plus est une idée terriblement douloureuse, chacun de nous en a fait l'expérience, quelque soit le moment de bonheur et de plénitude qu'il concerne et l'écrivain qui nous le rappelle fait mouche.
La solitude de celui qui est resté en orbite et qui se demande s'il va revoir ses deux compagnons est à mettre en parallèle avec la solitude de l'enfant pauvre dans le collège où il ne connait personne car tous les enfants de sa classe sociale ont déjà arrêté l'école. Et tandis que les cosmonautes s'arrachent à l'attraction terrestre grâce à la fusée Saturne, l'enfant tente de s'arracher, grâce à ses lectures, à l'influence de la religion ainsi qu'à l'avenir immuable qui l'attend dans les champs, lui le fils de paysan, petit-fils de paysans, descendant de paysans depuis la (grande) nuit des temps.
Les pages consacrées aux lectures constituent un bel hommage à la science fiction mais aussi aux récits d'exploration et de découvertes tout comme sont admirables celles qu'il consacre au froid mordant de l'hiver dans une maison sans chauffage, à l'eau courante qui ne court que dans le seau qu'on transporte à bout de bras du puits vers la maison ou à l'éprouvante et harassante cueillette des olives. C'est aussi le temps des séances de cinéma en plein air avec la découverte de l'attraction des actrices à laquelle un adolescent n'a aucune chance de s'arracher, celui de l'apparition des premiers téléviseurs et des premiers touristes… C'est enfin, à travers l'agonie de Baltasar le voisin jadis brutal et redouté, la maladie qui, débutant cette année-là, finira par abattre le caudillo et le franquisme.
Alors ce vent de la Lune ? Qui est-il, s'il n'est pas lunaire, s'il est incapable d'effacer les pas des deux astronautes imprimés à jamais dans la poussière de la Mer de la Tranquillité? Je crois que c'est le vent qui emporte nos illusions, nos souvenirs et nos êtres chers, celui qui fait se vider le sablier du temps qui passe. Soixante-neuf est bien loin même si à l'époque l'enfant se demandait « Comment serai-je, moi, si je suis vivant, en mille neuf cent quatre-vingt, en mille neuf cent quatre-vingt-cinq, à la fin du siècle, en deux mille, qui ne me semble pas être une date possible du réel mais un repère aussi fantastique dans le temps que la colonisation des planètes…qui abondent dans les histoires de science-fiction, ainsi qu'aux actualités ? Comment sera-ce d'avoir quarante-quatre ans, trois de plus que n'en a mon père aujourd'hui, mon père dont les cheveux sont déjà devenus blancs. Soudain ce futur resplendissant de prédictions scientifiques me devient sombre quand je pense qu'en l'an deux mille mon père sera un homme de soixante-douze ans, que ma mère en aura soixante-dix et que mes grands-parents seront probablement morts. »
Les deux dernières pages sont aussi éclairantes que sublimes : « Il y a quelques minutes j'avais treize ans et je rentrais de la bibliothèque municipale de Magina avec un livre d'astronomie sous le bras et maintenant, dans la glace de la salle de bains, je suis un homme aux cheveux gris, égaré soudain dans un futur plus lointain que celui de la majeure partie des histoires d'anticipation que je lisais à l'époque. (..) Maintenant, dans les rêves que je me rappelle chaque fois que j'ouvre les yeux, l'ombre fragile et distante de mon père se détourne de moi quand je veux m'approcher d'elle. C'est ainsi que me fuient et m'entourent les autres fantômes logés dans les chambres désertes, dans les armoires fermées, dans les maisons vides de la place, chacun avec son visage et son nom, avec une voix qui m'appelle.
Bien que je sois si loin, ils ont su me trouver. »
C'est un magnifique et très émouvant roman, bel hommage aux rêveurs, aux aventuriers et aussi à son père « Il est mort presque aussi discrètement qu'il s'était tant de fois levé en pleine nuit, tâchant de ne réveiller personne. »
D'ici quelques semaines, vous n'échapperez pas aux commémorations de l'événement. Lisez sans plus tarder le Vent de la Lune, pour passer un excellent moment et briller un peu en société.
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Bien belle excursion dans laquelle nous entraîne Muñoz Molina, dans un petit village reculé d'Espagne, où un jeune adolescent de milieu rural découvre les émois de son âge à l'époque où les Américains débarquent sur la lune. Il est pris en flagrant délit de déloyauté par rapport aux espoirs que son père forgeait en lui de perpétuer son métier de maraîcher et par rapport à ceux du père salésien qui espère de faire de ce boursier un curé, alors que le jeune homme n'aime que les livres d'aventures et d'astronomie ainsi que sa sensualité toute neuve.

J'ai beaucoup aimé ce livre, qui est, tout de même, un large cran en-dessous, à mon estime, que "Dans la grande nuit des temps" du même auteur, que j'avais adoré.

Ce livre-ci semble toutefois puiser largement dans la biographie de l'auteur.

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Un bonne introspection pour un ado issu de la campagne Andalouse et qui est fasciné par la Lune à l'époque du premier pas sur cette dernière.
On assiste en parallèle aux découvertes industrielles telles que la télévision, la douche en installation dans les familles rurales.
Pour une découverte espagnole, je dirais que je suis un peu mitigée, je ne sais pas trop quoi en penser car j'aurais voulu ressentir le même fond qu'à la lecture de Ruiz Zafon mais c'est différent... donc j'essaierai, sur les conseils de pirouette001 son fameux "dans la grande nuit des temps".
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Lundi 21 juillet 1969. Dans un petit village espagnol du nom de Magina, un adolescent se passionne pour le vol d'Aopllo XI vers la LUNE. Tout autour de lui le monde se transforme et avance rapidement vers des changements radicaux dans le mode de vie et des idées. Tout comme les astronautes dans l'espace, le jeune garçon vit des instants fragiles qui vont transformer sa vie. Avec son coeur d'enfant, il tente à la fois avec un peu de regret et beaucoup d'enthousiasme de se faufiler vers un monde d'adulte sans savoir ce qu'il cherche ni ce qu'il va découvrir. le vent de la lune souffle sur sa vie...il fait la découverte de la solitude et de ses premiers moments d'intimité qui le porteront vers un avenir qu'il espère meilleur. Beaucoup d'humour, écriture poétique. À travers ce roman on ressent tout comme l'auteur "la fragilité des instants qui peuvent transformer une vie".
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La vie d'un jeune paysan cultivé dans une petite ville d'Andalousie, au moment où l'homme a foulé pour la première fois le sol lunaire (je me trouvais en vacances en Espagne à cette époque). Très belle description de l'adolescence, du franquisme, des travaux des champs. Bien documenté aussi sur les astronautes. Ne pas se fier à la photo de l'auteur, peu avenant et le lire en espagnol..
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Nous sommes en juillet 1969 à Magina, petite cité andalouse où le progrès peine à faire son apparition. Dans une famille de maraîchers un jeune adolescent se passionne pour l'aventure spatiale.
Il collectionne tout ce qui a trait aux fusées, aux cosmonautes, il sait tout sur chacun des membre de l'équipe d'Apollo XI , Armstrong et Aldrich sont ses héros, il suit leur voyage dans l'espace de jour en jour, d'heure en heure.

Le narrateur est en pleine transformation physique, taraudé par les premiers émois sexuels, il est mal dans sa peau et trouve refuge dans le monde chimérique des livres, Il ne se sent pas à sa place dans sa famille où l'on met depuis peu des couverts individuels pour remplacer le plat collectif, contraint de participer aux travaux des champs qui le rebutent.

Avec le héros nous parcourons les rues de Magina, nous l'accompagnons à la bibliothèque, nous assistons aux séances de cinéma en plein air qui ne sont pas sans rappeler Cinéma Paradiso.
Il peut enfin regardé la télévision car poussée par la tante Lola qui symbolise la richesse et la modernité, la famille a fait l'acquisition d'un poste qui trône dans une maison sans eau courante.
Le héros lecteur de Jules Verne et de Wells un soir, à l'aide d'une pastèque, d'une pêche et d'une salière, s'efforce de faire comprendre à sa famille incrédule ou, ce qui est pire, indifférente la course des planètes tout comme les enjeux de la mission spatiale
Le travail de la terre le rebute mais les pages consacrées au labeur des maraîchers sont d'une sauvage poésie qui n'occulte pas la dureté du travail hymne chaleureux aux gens de la terre.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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"Le vent de la lune" de Antonio Munoz Molina. Un livre de souvenirs de l'adolescence d'un jeune espagnol ...
Ça nous rappelle tellement de choses... et c'est bien écrit et bien traduit.
Extraordinairement bien écrit.
Pour les vieux de mon âge, un rappel des souvenirs de notre adolescence même si ce roman se passe en Espagne.
Une belle critique de la société espagnole des années 1960; société pas si éloigné de la notre.
Un auteur génial. Un roman (autobiographique, sûrement ...) avec un climat de douceurs familiales mais
avec une difficulté d'accepter les différences, un poête chez les cultivateurs !!!!
Tout simplement passionnant.
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Chacun de nous et même ceux qui n'étaient pas nés à cette date, se souviennent du 20 juillet 1969, le fameux jour où l'homme marcha pour la première fois sur la Lune. Nous avons tous en tête l'image de cet astronaute posant un pied léger sur la surface de la planète grise et poussiéreuse, les phrases échangées et j'avoue que même si je n'avais que 3 ans à l'époque et que j'ai donc vu ces images beaucoup plus tard, je suis à chaque fois toujours émue, impressionnée, subjuguée même par la volonté, l'intelligence et le travail de l'homme qui ont permit cette rencontre avec l'espace, l'au-delà, l'infini...

Ce jour d'été 1969, donc, dans le village de Magina au sud de l'Andalousie écrasé de chaleur et de soleil, un jeune garçon suit avec passion chaque minute de cet évènement.

Suite sur Les lectures de Lili
Lien : http://liliba.canalblog.com
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