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3,91

sur 5552 notes
Il aura fallu un deuxième confinement pour que je trouve enfin la disponibilité d'esprit pour m'attaquer à cette très longue histoire de Murakami. Comme quoi, le confinement a aussi de bons côtés. Allez, je suis d'humeur optimiste aujourd'hui. Il faut en profiter … (et surtout se garder de rallumer la télévision).

Bon donc cette trilogie qui m'attendait depuis des années dans la bibliothèque communale puis dans ma propre bibliothèque, lorsque les exemplaires de la bibliothèque communale avaient été « archivés ». Avez-vous remarqué qu'on archive de plus en plus tôt ?

C'est bien sûr un plaisir de retrouver les histoires de Murakami. J'aime sa façon de raconter, légère et souple, malgré les sujets abordés. Il prend le lecteur gentiment par la main et l'emmène parcourir les tréfonds de son imagination et revisiter pas à pas chacun de ses thèmes de prédilection. La musique, bien sûr, Janacek et le jazz des années 50. Et aussi la nuit tokyoïte, le temps qui s'écoule (est-il circulaire, comme les Asiatiques les perçoivent ou linéaire, ce qui correspond plus à notre approche occidentale ?) et se déforme, l'impossibilité de saisir la réalité, l'illusion de notre liberté. La question que l'auteur nous pose ici est : sommes-nous plus qu'un simple véhicule ou un vecteur pour les gènes ? Et s'il nous dit que « le sentiment d'impuissance chronique finit par détruire un être humain », il s'attachera tout au long de cette trilogie de … mais bon je n'en dis pas plus.

J'aime retrouver chez un écrivain ses obsessions, ses lubies, ses angoisses qu'il trimballe d'oeuvre en oeuvre, comme des valises dont on ne peut se délester, et qu'il aborde sous un angle différent à chaque fois. Je trouve ça mille fois plus intéressant que les écrivains qui changent de sujets ou de thèmes comme de chemise, au gré des modes. Ou peut-être est-ce que parce que les questionnements de Murakami sont proches des miens ? Oui, probablement, il faut le reconnaitre.

Face visible de la lune : une jeune femme instructrice d'art martiaux bien sous tous les rapports, une honorable vieille dame richissime et un jeune professeur de mathématiques aspirant romancier. Face cachée de la lune : un éditeur peu conventionnel, une jeune fille qui s'exprime comme un robot, un étrange donateur à tête de crapaud qui veut absolument attribuer une bourse au jeune professeur.

L'histoire se tisse peu à peu, comme une chrysalide de l'air (ah quelle beauté, que cette chrysalide de l'air) et hésite entre romance, roman fantastique, science-fiction ou thriller, refusant de se laisser enfermer dans un style ou l'autre. Histoire protéiforme, donc, et le lecteur oscille d'une impression à l'autre. Personnellement, je ne suis pas fan des romans fantastiques ni des thriller, et donc je me suis parfois ennuyée … mais très vite Murakami m'a repris la main pour m'emmener un peu plus loin, un peu plus profondément dans les méandres de son inconscient. Ou était-ce le mien ?

Ce n'est pas la meilleure des trois parties, mais c'est agréable à lire, et puis surtout on se laisse entrainer par l'histoire, bien rythmée, et on passe un agréable moment, dans ce passé si proche et si lointain à la fois …. 1Q84 !
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Un roman choral envoûtant, tout comme Kafka sur le Rivage, qui, grâce au "réalisme magique", permet au lecteur de s'interroger sur le sens de la vie, la notion de temps (en nous rappelant À la Recherche du Temps Perdu), l'importance de la communication et l'impossibilité justement de s'exprimer, de partager ses émotions pour un certain nombre de personnages abîmés par la vie et la folie d'hommes "abjects" (citation).

Beaucoup de thématiques fortes sont abordées, telles la violence faite aux femmes, l'injustice et la justice sous toutes ses formes...

Un texte labyrinthique qui fait la part belle à la musique et à la littérature, qui nous enchante de par ses liens avec deux chefs d'oeuvre : La Métamorphose de Kafka (nous pensons aux Little People) et 1984 (avec un titre aussi inquiétant, déroutant et mystérieux que le texte lui-même), récurrents chez cet auteur.

Un ouvrage puissant, intelligent, d'un style unique. Les tomes 2 et 3 sont arrivés ! À bientôt pour la suite!
Lien : https://sharingteaching.blog..
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Résumé
Tengo, trentenaire célibataire enseignant les mathématiques à temps partiel à l'université, aspire à devenir écrivain. Sa vie se trouve bouleversée le jour où il accepte de récrire le roman d'une jeune autrice de 17 ans pour le moins atypique, en lice pour le prix des nouveaux auteurs. Cette décision fait de lui une des pièces d'un engrenage qui, une fois enclenché, ne pourra plus être arrêté, pour le meilleur et pour le pire. Aomamé, elle, est une jeune femme solitaire occupant ses heures perdues en tuant des hommes violents et pervers pour le compte d'une vieille femme fortunée. En remarquant certains détails discordants dans son environnement et en apprenant l'existence de certains événements majeurs ayant secoué le Japon au tournant des années 80, événements dont elle n'avait jamais entendu parler jusque-là, mais que tout le monde semble connaître, elle se rend compte que la réalité dans laquelle elle évolue ne semble plus être la même que celle à laquelle elle a toujours été habituée. Serait-il possible qu'elle ait été transportée dans un monde parallèle, une année-miroir de l'année 1984, nommée 1Q84 ?
À mesure que les semaines se succèderont et que le printemps laissera place à l'été, les interrogations de nos deux personnages principaux se réduiront petit à petit à ces deux seules questions : Que cache la mystérieuse secte des Précurseurs qui, de ses montagnes, a un impact si important sur la vie de deux jeunes Tokyoïtes ? Et qui sont les Little People, responsables de tout ce BINZZZ ?
Critique
La critique mise en avant par l'éditeur sur la quatrième de couverture est celle d'Adrien Gombeaud, parue dans Les Échos, et va comme suit : « Magistral. (…) Un drôle de livre d'anticipation qui se déroule dans le passé, un roman d'amour mélancolique, un suspense accrocheur, un conte moderne envoûtant…». Selon moi, s'il y a bien quelque chose qui manque à ce livre, c'est justement de la magie, un peu de fantaisie. Cela autant dans le fond que dans la forme. Pourtant, plusieurs événements surnaturels émaillent le récit : Aomamé va notamment vivre ce qui a tout l'air d'être un saut entre deux univers parallèles. Cependant, ces événements, bien que centraux dans l'histoire (le livre s'appelle tout de même 1Q84, du nom de l'année-miroir de 1984), ne sont pas traités comme s'ils étaient si importants que ça, influençant la destinée des personnages, oui, mais pas leur quotidien, puisqu'après avoir vécu quelque chose d'extraordinaire, ils poursuivent leur existence de manière quasi-normale. Cela a pour effet de faire passer la dimension fantastique de l'histoire au second plan. À peine nous sommes-nous imprégnés d'une certaine atmosphère fantastique et dramatique que Murakami nous replonge dans le rythme lent d'une intrigue qui paraît bien banale comparée aux révélations qui viennent de nous être faites ou aux événements que nous venons de vivre.
Le style de l'auteur a aussi, sans aucun doute, sa part de responsabilité dans mon sentiment que ce livre manque d'une certaine fantaisie. C'est un style très fonctionnel, méthodique et académique. On a l'impression que l'auteur ne voulait surtout pas que le lecteur ait le moindre doute ou la moindre incompréhension en lisant son récit. Alors, certes, l'histoire est limpide, mais sa lecture n'éveille pas beaucoup d'images fortes. le fond est privilégié au détriment de la forme.
L'impression de rigidité que donne le texte est aussi due aux nombreuses répétitions et reformulations que l'on retrouve autant dans les scènes de dialogue que dans les scènes descriptives. Encore une fois, on dirait que Murakami a peur que l'on oublie certains détails ou que l'on ne comprenne pas tout. Les expressions « en somme », « autrement dit » et « vous comprenez ce que je veux dire? » deviennent parfois envahissantes. Certains personnages les utilisent d'ailleurs à tour de bras, comme s'ils avaient constamment besoin de vérifier qu'ils saisissaient parfaitement bien ce que leur interlocuteur leur apprenait. Cela, ainsi que les constructions de phrases parfois trop recherchées, font en sorte que l'on a parfois l'impression que certains personnages s'expriment d'une manière très peu naturelle, qu'ils sonnent faux. Il y a des redites dans les dialogues, donc, mais aussi à l'intérieur de mêmes paragraphes ou encore entre deux chapitres, ce qui alourdit inutilement un récit déjà bien fourni.
Pour revenir à la critique de Gombeaud, si vous pensez trouver en 1Q84 un roman d'amour mélancolique, vous allez être déçus. Je ne pense pas que ce livre soit, en tout ou en partie, un roman d'amour, la thématique de l'amour y occupant une place selon moi très secondaire et ne faisant vraiment son apparition que dans la deuxième moitié du roman.
Si vous cherchez un livre au suspense insoutenable, là encore, passez votre chemin. Même « accrocheur » est un terme probablement trop fort. L'intrigue est intéressante, mais pas non plus du genre à nous tenir éveillés toute la nuit. Je n'ai pas ressenti le désir intense de savoir comment toute l'histoire se terminerait. L'intrigue se développe assez lentement, chaque chapitre n'apporte pas beaucoup de nouveaux éléments faisant avancer l'histoire, l'auteur se répète entre les chapitres, on fait de fréquents voyages dans le passé des deux personnages principaux, tout cela ayant pour résultats que le rythme du récit est lent et qu'on a, à l'occasion, l'impression que ça piétine.
Finalement, je me suis principalement attardé sur ses points négatifs, mais 1Q84 reste tout de même un bon livre. L'histoire est de plus en plus intéressante à mesure que l'on progresse dans le roman et, si l'on a réussi à s'adapter à son rythme, on voudra sans doute lire le tome 2. Les personnages sont bien caractérisés, les décors bien campés; c'est une oeuvre maîtrisée, somme toute, mais qui pêche quelque peu par son style d'écriture et son rythme, qui manquent respectivement de fantaisie et de tonus.
Je donne donc la note de 3,74 sur 5. 3,75 c'est clairement trop, faut pas déconner, et je ne vais pas donner 3,73 non plus, on est pas des bêtes.
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Perplexe.
C'est le sentiment qui résume le mieux ma lecture.
Ce n'est pas l'histoire qui me pose problème, elle est plutôt simple. On suit deux personnages, on n'est pas bombardé de péripéties et l'élément fantastique est clair.
C'est la réaction du personnage féminin et la façon qu'a Murakami de raconter son histoire qui me font soulever le sourcil tel Spock devant une répartie de McCoy.
Imaginez-vous dans la situation de ce personnage féminin. Vous avez des évidences que vous n'êtes plus réellement dans votre monde. Que faites-vous ? Vous allez sur le Net et vous vous renseignez. Bon, ici on est en 1984 donc vous allez à la bibliothèque et vous ouvrez des livres d'histoire et d'astronomie. Et vous n'en ressortez pas tant que vous ne comprenez pas dans quel bordel vous êtes. Et bah pas elle. Elle va quand même à la bibliothèque mais pour se renseigner sur un événement précis, qui certes n'était pas arrivé avant, mais tellement périphérique qu'il ne peut l'aider à avoir une vision d'ensemble. Surtout, elle continue à vivre comme si de rien n'était, comme si ça n'avait aucune importance. Est-ce une critique sur les sectes qui font que ses adeptes (anciens ou non) sont tellement lobotomisés qu'ils acceptent sans se poser de question des situations incroyables? Car l'un des thèmes de ce roman est l'emprise sectaire et il est évident que Murakami n'en est pas très fan.
Puis il y a l'énorme problème des répétitions. Ce volume fait 550 pages. Ce n'est pas suffisant pour justifier qu'il nous raconte trois fois la même histoire de la secte en question, presqu'à l'identique. Il n'y a qu'à la fin de chaque passage qu'il ajoute un élément. Il aurait pu nous faire l'économie de la redite et aller directement aux nouveautés. Mais non. Pourquoi ? Il pense que ses lecteurs n'ont aucune mémoire ? Je comprendrais s'il le faisait dans les deux tomes suivants (et une seule fois) histoire de rafraîchir la mémoire entre les tomes, mais là c'est absolument inutile. Il n'y a pas que ça comme répétitions (le premier souvenir du personnage masculin par exemple) et il y a aussi des moments où un personnage lit un autre ouvrage et on a le droit à des passages dudit ouvrage.
Le sexe a une énorme importance dans le récit. C'est sûrement thématique, enfin c'est ce que j'espère, mais pour le moment le sens m'échappe.
Tout comme pourquoi 1984. J'ai pensé un moment que c'était lié à la profession du père du personnage masculin mais on dirait que non.
Les chapitres sont un peu longs mais la lecture est aisée. Les mystères le sont suffisamment pour m'avoir donné envie de lire la suite.
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J'ai lu ce livre en quelques jours avec bonheur.
L'histoire n'est pas trépidante ni intense, l'auteur prend son temps pour nous décrire ce que les personnages perçoivent. Mais malgré cette lenteur apparente, on se laisse prendre et entrainer dans leurs tourments.
L'histoire se déroule à Tokyo mais aucune connaissance du Japon n'est nécessaire pour appréhender ce roman. Les thèmes abordés sont universels, et les personnages sont... comme nous !
Vivement la découverte du tome 2 !
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Aomamé et Tengo sont deux excentriques à la drôle de vie. Tandis que l'une s'est donnée pour mission d'assassiner tous les hommes qui battent leur femme, l'autre se voit contraint de réécrire le roman d'une jeune lycéenne au passé trouble. Tous deux se retrouvent ainsi liés à une Secte, aussi mystérieuse que dangereuse…

J'aime beaucoup Murakami et, ayant lu nombre de ses nouvelles, je me suis enfin lancée dans un de ses romans. Je dois dire que je ne suis pas déçue ! Son univers rocambolesque, quoi que très flou, emporte rapidement le lecteur et le plonge dans les abysses de son imagination, pour qu'il découvre alors un autre monde aussi amusant qu'effrayant.

Pour les amateurs de surnaturel, pour les grands fans de littérature japonaise, je vous conseille de lire ce petit bijou !
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Avis aux lecteurs: Ce roman ecrit dans un style très contemplatif, propre au style japonais, va vous mettre les nerfs à vif !! Il va falloir prendre votre mal en patience et ne pas céder à l'irritation que les nombreuses répétitions ne manqueront pas de susciter...
Malgré cela, l'histoire ne manque pas d'intérêt et m'a tenu en haleine jusqu'au bout ! Cette intrigante histoire nous mène dans l'année 1Q84, dans une dimension très semblable au monde que nous connaissons et où seuls quelques évènements de l'Histoire ont été modifiés. Ainsi l'auteur ponctu son récit en disséminant de ci de là, quelques péripéties, destinées à mettre en place l'intrigue à proprement parlé. Il faudra toutefois ronger votre frein pour en apprendre bien plus lors du second tome...
Cependant certains thèmes tristement actuels sont abordés avec beaucoup de justesse tel que les violences faites aux femmes, l'atmosphère malsaine induite par la notoriété, les dangers des castes religieuses...
Un roman hypnotique qui nous pousse à réfléchir...
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Critique valable pour tous les tomes : quelle déception ! Et de la colère tellement cet auteur est capable d'autre chose. Et tellement facile...
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Un scénario original avec 2 histoires se déroulant dans 2 mondes parallèles,mais qui s'imbriquent l'une dans l'autre. Les personnages sont attachants et l'histoire est un mélange de science-fiction et de poésie.
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*1Q84*
Première fois que je lisais un roman Japonais.
Attirée par la couverture et le titre intriguants,me voilà plongée dans le premier tome d'une trilogie aux allures fantastique.
L'histoire d'une tueuse à gage qui bascule dans un monde parallèle (qu'elle appelle 1Q84) et, d'un prof de maths écrivain à ses heures. Leurs histoires ne se croisent pas encore mais on devine au fur et à mesure ce qui va les lier.
548 pages et quasiment aucune longueur !
Certaines scènes de sexe ne sont pas super pertinentes pour l'intrigue je trouve mais, j'ai beaucoup aimé cette écriture fluide et travaillée. Un savant mélange de suspense,intrigue ,fantastique ,sexe et amour...
Hâte de découvrir la suite!
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