C'est tout à fait par hasard que je suis tombé sur ce roman. Je vous explique : à la bibliothèque de mon village, des échanges de livres venaient d'être effectués avec d'autres bibliothèques de ma région, et les livres prêtés étaient exposés sur un présentoir. J'ai parcouru des yeux les couvertures de ces ouvrages, ai vu en très gros le nom de l'auteur : MUSSO. Je n'ai pas tout de suite remarqué le prénom. J'ai découvert d'abord le titre «
Qu'à jamais j'oublie » puis observé l'illustration de couverture. Ce n'est qu'ensuite que j'ai lu « Valentin ». Intrigué, j'ai consulté mon smartphone, ai découvert que ce frère de
Guillaume Musso et que je ne connaissais pas avait écrit 9 romans. J'ai alors saisi l'ouvrage, ai parcouru la 4ème, qui m'a aussitôt séduit. J'ai lu debout devant les rayons de la bibliothèque le premier chapitre, ai été impressionné par la qualité de l'écriture, de la sensibilité, de la justesse des images et de la retranscription saisissante des ressentis des personnages.
Alors, j'ai emprunté le livre et l'ai dévoré en une soirée, chez moi. Je n'ai pas pu le lâcher avant d'en avoir parcouru la dernière ligne.
J'ai trouvé ce roman passionnant à plus d'un titre. D'abord, bien que ce soit une fiction, il est construit avec comme toile de fond une cruelle réalité : celle de l'internement forcé et injuste infligé en Suisse à nombre d'enfants et d'adolescents en raison d'un supposé mauvais comportement, ou parce qu'ils étaient orphelins, abandonnés, rejetés... Cela a duré jusque dans les années 70. Les sévices, les brimades, les harcèlements, tout cela était monstrueux dans ces pensionnats. Ensuite, le récit que je ne vais pas divulguer ici dans les détails est très bien construit, jamais lassant, parce qu'il y a alternance dans les chapitres entre le point de vue de l'enquêteur principal, le fils de l'héroïne qui découvre petit à petit la vérité sur sa mère qui vient de tenter de tuer un homme dans un hôtel, apparemment sans raison, et qui se réfugie dans le mutisme, et le récit au passé de la jeunesse de celle-ci. On comprend alors peu à peu ce qui a poussé cette femme sexagénaire à commettre un tel acte.
Le roman se divise en quatre parties, chacune comportant une dizaine de courts chapitres et se terminant par un rebondissement ou une révélation qui donne à l'enquête un tour nouveau. Tout cela est très habile, et il n'y a jamais de temps morts ou de longueurs.
La psychologie des personnages est complexe et tourmentée et se dévoile au fil des pages. Petit à petit, on comprend ce qui s'est passé ; les indices laissés par l'auteur permettent d'anticiper plus ou moins les événements, on a l'impression qu'on a un temps d'avance sur le roman en cours de lecture, mais à chaque fois, la vérité est un peu différente, ce qu'on a échafaudé s'écroule, on va de surprise en surprise, jusqu'à un dénouement très inattendu.
Valentin Musso sait à merveille manipuler son lecteur, et c'est ce que j'ai apprécié dans ce roman sombre mais captivant que l'on ne peut abandonner avant la dernière page.
Mon seul regret, c'est que l'éditeur ait laissé quelques fautes d'orthographe, c'est un peu dommage, mais cela n'altère en rien la qualité de ce livre que je n'oublierai pas de sitôt.