AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,02

sur 1835 notes
La nomination de notre nouveau ministre, Pap N'Diaye, a eu pour effet chez moi de me faire sortir ce titre qui m'attendait dans ma PAL depuis bien 10 ans. (Pap N'Diaye est le frère de Marie N'Diaye).

Vu le titre, je m'attendais à un roman féministe, j'ai été extrêmement déçue par cette lecture que j'ai trouvé très spéciale. L'amie qui me l'a donné a utilisé le terme malaisant, et je crois que c'est exactement ce que j'ai ressenti, au moins pour la deuxième histoire.

Ce livre est donc composé de trois histoires qui se passent toutes entre la France et le Sénégal. Dans la première, Norah se rend au Sénégal à la demande de son père qui y vit et qu'elle n'a pas vu depuis des années. Elle se remémore son enfance et la relation bizarre qu'ils ont toujours entretenu. Avocate, elle comprend que son père l'a fait venir pour défendre son frère, accusé du meurtre de la nouvelle épouse de leur père. le patriarche, homme inaccessible pour ses enfants et notamment ses filles, est tombé de son piédestal et Norah a bien du mal à faire le tri dans ses sentiments.

La deuxième histoire est celle qui m'a clairement le moins plu. le lecteur suit les pensées, sur une journée, de Rudy Descas, un français ayant vécu au Sénégal. Il en est revenu avec une femme sénégalaise, Fanta, et un petit garçon. Pendant cette journée, toutes les mauvaises pensées de Rudy, ses doutes, des émotions vont ressortir. Il est très inquiet à l'idée de perdre sa femme et par peur de n'être pas assez bien à ses yeux, il s'enfonce dans une sorte de crise existentielle où il va tout envoyer promener : son travail, sa mère, les gens qu'il croise.

Enfin, la dernière histoire est celle de Khady Demba. Alors qu'elle ne voulait qu'une chose : devenir mère, Khady Demba perd son mari et se retrouve hébergée par ses beaux-parents qui la traite comme une moins que rien. Elle est vendue puis elle va tenter le voyage pour émigrer en Europe. Il s'agit là, en partie, d'un récit sur la migration. Cette partie est intéressante pour ce thème, mais encore une fois, la lecture est difficile et spéciale.

Les personnages représentés ici sont apathiques et ne semblent rien contrôler. Ils sont passifs, dépendants des autres, hors de leur vie, presque, qui semble se faire sans eux. Je n'ai absolument pas compris le titre de ce roman, je n'y ai pas du tout vu trois femmes puissantes. Norah, à la limite. Fanta quand à elle n'est jamais présente que des les pensées de son mari. On ne sait pas ce qu'elle pense, ce qu'elle fait. Je n'ai pas du tout réussi à la cerner et je n'ai pas vu en quoi elle était puissante. Enfin, Khady Demba semble prendre sa vie en main mais dans le récit elle est plutôt passive, les choses, qu'elles soient positives ou négatives, semblent lui tomber dessus sans qu'elle ne contrôle rien. Au-delà de la "puissance", c'est bien la condition féminine qui est évoquée. Les hommes sont bien plus présents, et écrasants, que ne laisse entendre le titre.

Bref, c'est une lecture que je n'ai pas aimé. Je me suis forcée à la terminer parce que je voulais comprendre le lien entre ces trois femmes. Il n'y en a pas (ou presque), j'ai donc été déçue.
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
Commenter  J’apprécie          10
Trois Femmes Puissantes, un prix Goncourt De 2009, que j'avais lu à l'époque, et j'étais complètement passée à côté, du haut de mes petits 16 ans. Ma curiosité m'a fait retourner vers l'artiste Marie NDiaye avec La Divine pour encore une sortie de route difficile.
Devant l'intérêt que lui porte ma mère, et l'attraction qu'elle arrive à dégager lors de ses interviews, j'ai mis une nouvelle fois entre mes mains Trois Femmes Puissantes.

Ce livre dépeint trois destins de femme via trois nouvelles, celle du milieu ayant néanmoins un narrateur masculin. Les nouvelles sont toutes les trois touchantes, percutantes.
Mais comme lors de mes précédentes lectures, la mise en page m'a troublé. Parfois le narrateur change d'idée, sans qu'un nouveau paragraphe se détache. Une digression n'est pas synonyme de retour à la ligne. C'est troublant, perturbant, de quoi dérouter voire perdre un lecteur non concentré. Puis finalement, l'impression d'être dans les pensées du personnage prend le dessus, certes c'est décousu mais vos pensées ne le sont-elles pas?
Le style des nouvelles est aussi déstabilisant, les pages s'enchaînent, en peu de temps nous voici au coeur de l'intrigue. Puis la fin approche et nous n'avons pas toutes les réponses à toutes nos questions.
De quoi perturber et faire réfléchir.
Commenter  J’apprécie          90
Je ne serais pas allée spontanément vers ce livre si une amie ne me l'avait pas prêté pour que nous puissions comparer nos avis. La lecture n'a été ni ardue, ni « détendante ». Je n'ai pas pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage et il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Je reconnais la qualité d'écriture, la description fine des sentiments, l'analyse profonde des situations mais cela ne m'a pas emballée outre mesure.
Trois chapitres représentant chacun une nouvelle terminée par quelques lignes appelées
« contrepoint ». Pourquoi contrepoint ? le contrepoint étant une superposition, Marie Ndiaye veut-elle nous faire oublier ce qui a été lu précédemment pour que nous gardions en mémoire uniquement la conclusion, comme si, posée sur la narration principale, elle venait à l'effacer ?
Ces histoires de femmes humiliées, mal aimées mais qui luttent ne m'ont pas beaucoup émue et je suis déçue. En lisant la quatrième de couverture, je m'attendais à être touchée dans mon coeur de femme, il n'en a rien été. Peut-être n'étais-je pas prête à lire ce livre à ce moment là ? Je suis restée en dehors, spectatrice…
Je ne regrette pas ma lecture, cela m'aura permis de me faire une opinion mais ce sera tout.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
Commenter  J’apprécie          61
Ce livre est composé de trois histoires, chacun sur une femme qui fait face à des difficultés et franchement, ma note est à prendre avec des pincettes car je ne les ai pas aimés de la même façon.

La première histoire nous présente Norah, qui revient faire face à son père. La vie de ce dernier ne va plus très bien et Norah va décider de faire à cet homme qui ne l'a jamais aimé et souvent critiqué. J'ai bien aimé cette histoire mais j'avoue que le résumé m'avait dit « Trois femmes puissantes qui disent non » et ce n'est pas ce que j'ai ressenti. Avec aucune des histoires d'ailleurs. La deuxième histoire se passe du point de vue d'un homme qui a emmené sa femme vivre dans un autre pays et depuis, elle n'est plus épanouie et lui non plus. Dans cette histoire, le soleil et la chaleur sont énormément présent et je n'ai pu m'empêcher de comparer ce récit avec celui de l'Etranger d'Albert Camus. Je l'ai beaucoup moins aimé. Finalement, la troisième histoire raconte comment Khady Demba a dû, après la mort de son mari, entreprendre un long voyage pour se rendre en Europe. C'est peut-être l'histoire que j'ai préférée car il y avait plus d'émotions et le personnage de Khady Demba était plutôt inspirant.

De manière globale, j'en ressort avec une impression mitigée. La dernière histoire et la troisième étaient intéressantes et m'ont plu. J'aurai aimé en savoir plus sur Norah et sur sa suite. le style d'écriture est sympa mais les phrases étaient parfois extrêmement longues et je me perdais en chemin.

Je recommande à ceux qui aiment bien les histoires courtes et mystérieuses.

3/5
Commenter  J’apprécie          20
Norah, Fanta, Khady : les trois femmes originaires du Sénégal qui sont les figures des trois nouvelles ne sont puissantes que par rapport aux hommes qui les entourent - un père diminué et égoïste, un mari socialement rétrogradé, des hommes qui cèdent à leurs pulsions primaires. Un roman enfiévré et vibrant
Commenter  J’apprécie          70
J'ai terminé la première nouvelle sur Norah et j'ai vraiment aimé cette histoire. Il a fallu que je m'habitue au style de l'auteure. Un vocabulaire châtié, mais parfois des phrases trop longues. J'ai tendance à survoler les phrases de ce type… Norah est une self made woman. Elle est devenue avocate sans l'aide de quiconque. Elle est une femme puissante et fragile à la fois. C'est ce que j'aime chez elle : elle a des doutes, elle culpabilise, se trouve moche à cause du regard du père. Ce n'est pas un texte facile à lire, mais c'est un texte de qualité.
Commenter  J’apprécie          30
Le roman composé de trois récits déroule l'histoire singulière de personnages aux prises avec le mensonge, le malheur, le mal, la perversité. Les trois femmes mises en scène, Norah, Fanta, Khady Demba ont un lien avec le Sénégal. Confrontées à la lâcheté des hommes, elles trouvent en elles la force de dire non qui les rend héroïques. Et Marie Ndiaye excelle à écrire les tourments intérieurs que traversent les hommes et les femmes avant de parvenir à accepter leur vérité. Trois femmes puissantes est un très bon livre.
Le premier récit : Norah, avocate, se rend au Sénégal à la demande de son père qu'elle n'a pas vu depuis longtemps. Elle comprend qu'elle est là pour défendre son frère Sony accusé du meurtre de sa belle-mère avec qui il avait une liaison. Sony est en prison. Il révèle à Norah qu'il n'est pas le meurtrier.
Le deuxième récit : Rudy professeur au Sénégal vit un incident qui le déstabilise. Il part en France avec son épouse Fanta sans lui donner la véritable raison de ce départ précipité.
Le troisième récit : Khady devient veuve, sans enfant, après trois ans de mariage. Contrainte d'habiter dans sa belle- famille, elle subit des vexations. Elle doit quitter l'Afrique pour rejoindre la cousine Fanta en France. Khady est confrontée de nouveau à une série d'épreuves.

Commenter  J’apprécie          50
Trois récits indépendants, d'une très grande force, entre Sénégal et France.

Des histoires qui nous plongent profondément dans la vécu intérieur des personnages. Nous sommes immergés dans la moindre de leurs pensées et Marie NDiaye nous restitue ces dernières avec une précision clinique.

Une histoire d'origines perdues, une autre de déracinement et une dernière de migration tragique. Trois histoires des liens entre deux pays.

La phrase de Marie NDiaye est longue, complexe, circonvoluante, comme les pensées de ses personnages.

Et comme ces pensées toujours, le texte est dense, sans chapitres et quasiment sans paragraphes.

De la littérature consistante et un prix Goncourt sans concessions.
Commenter  J’apprécie          10
Marie NDiaye dresse le portrait de trois femmes confrontées au parcours d'exil, au désaveu d'un père ou à la place omniprésente d'un mari. Ces trois forces féminines feront face chacune à leurs propres maux.

Norah affronte son père après de nombreuses années. Dès son enfance, elle a été abandonnée et son père a disparu emportant avec lui son jeune frère, Sony. Asphyxiée par le poids de ce départ, elle porte sa réussite comme un talisman face à ce désamour. Des années plus tard, lors d'un séjour chez son père, elle doit lui faire face et découvre, sidérée, le sort réservé à son frère…

Fanta, professeur de littérature, n'exerce plus son métier depuis plusieurs années. Sa voix s'est éteinte sous la toute puissance de celle son mari. Dans cette nouvelle, nous écoutons uniquement la parole de Rudy, son conjoint. Celui-ci s'épanche sur sa vie et se confie au sujet de la violence pure qui ne cesse de jaillir en lui. Cette voix masculine nous permet-elle de mieux comprendre Fanta ?

Khady, vient de perdre son mari. Devenue veuve, elle est rejetée par sa belle famille et doit quitter le pays. Lors de ce parcours d'exil elle fait face à tous les obstacles et croise sur sa route Lamine. Pourra-t-elle se fier à cet homme qui lui tend la main ?

J'ai trouvé ces trois nouvelles inégales et j'ai eu une nette préférence pour la dernière. Malgré la maîtrise de Marie Ndiaye, je n'ai pas été emportée par l'intégralité de cette oeuvre. Malgré tout, j'ai été touchée par la force féminine qui émane du dernière texte.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
Commenter  J’apprécie          40
Trois nouvelles d'un style remarquable. Je me suis laissée haper par ces fines et belles descriptions au plus profond de l'âme, ces parcours de vie davantage suggérés que racontés, entre délires et souffrances physiques... L'oppression subie par trois femmes africaines/métisses rejaillit avec une incroyable force. Des réalités très dures, des personnages masculins tant misérables qu'abjectes, un monde cruel entre Afrique et Europe fantasmée... Et pourtant elles luttent !
Commenter  J’apprécie          54




Lecteurs (4472) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Afrique dans la littérature

Dans quel pays d'Afrique se passe une aventure de Tintin ?

Le Congo
Le Mozambique
Le Kenya
La Mauritanie

10 questions
292 lecteurs ont répondu
Thèmes : afriqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}