La nomination de notre nouveau ministre, Pap N'Diaye, a eu pour effet chez moi de me faire sortir ce titre qui m'attendait dans ma PAL depuis bien 10 ans. (Pap N'Diaye est le frère de Marie N'Diaye).
Vu le titre, je m'attendais à un roman féministe, j'ai été extrêmement déçue par cette lecture que j'ai trouvé très spéciale. L'amie qui me l'a donné a utilisé le terme malaisant, et je crois que c'est exactement ce que j'ai ressenti, au moins pour la deuxième histoire.
Ce livre est donc composé de trois histoires qui se passent toutes entre la France et le Sénégal. Dans la première, Norah se rend au Sénégal à la demande de son père qui y vit et qu'elle n'a pas vu depuis des années. Elle se remémore son enfance et la relation bizarre qu'ils ont toujours entretenu. Avocate, elle comprend que son père l'a fait venir pour défendre son frère, accusé du meurtre de la nouvelle épouse de leur père. le patriarche, homme inaccessible pour ses enfants et notamment ses filles, est tombé de son piédestal et Norah a bien du mal à faire le tri dans ses sentiments.
La deuxième histoire est celle qui m'a clairement le moins plu. le lecteur suit les pensées, sur une journée, de Rudy Descas, un français ayant vécu au Sénégal. Il en est revenu avec une femme sénégalaise, Fanta, et un petit garçon. Pendant cette journée, toutes les mauvaises pensées de Rudy, ses doutes, des émotions vont ressortir. Il est très inquiet à l'idée de perdre sa femme et par peur de n'être pas assez bien à ses yeux, il s'enfonce dans une sorte de crise existentielle où il va tout envoyer promener : son travail, sa mère, les gens qu'il croise.
Enfin, la dernière histoire est celle de Khady Demba. Alors qu'elle ne voulait qu'une chose : devenir mère, Khady Demba perd son mari et se retrouve hébergée par ses beaux-parents qui la traite comme une moins que rien. Elle est vendue puis elle va tenter le voyage pour émigrer en Europe. Il s'agit là, en partie, d'un récit sur la migration. Cette partie est intéressante pour ce thème, mais encore une fois, la lecture est difficile et spéciale.
Les personnages représentés ici sont apathiques et ne semblent rien contrôler. Ils sont passifs, dépendants des autres, hors de leur vie, presque, qui semble se faire sans eux. Je n'ai absolument pas compris le titre de ce roman, je n'y ai pas du tout vu
trois femmes puissantes. Norah, à la limite. Fanta quand à elle n'est jamais présente que des les pensées de son mari. On ne sait pas ce qu'elle pense, ce qu'elle fait. Je n'ai pas du tout réussi à la cerner et je n'ai pas vu en quoi elle était puissante. Enfin, Khady Demba semble prendre sa vie en main mais dans le récit elle est plutôt passive, les choses, qu'elles soient positives ou négatives, semblent lui tomber dessus sans qu'elle ne contrôle rien. Au-delà de la "puissance", c'est bien la condition féminine qui est évoquée. Les hommes sont bien plus présents, et écrasants, que ne laisse entendre le titre.
Bref, c'est une lecture que je n'ai pas aimé. Je me suis forcée à la terminer parce que je voulais comprendre le lien entre ces trois femmes. Il n'y en a pas (ou presque), j'ai donc été déçue.
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