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"Puis quelqu'un m'a demandé, au fait, tu viens d'où, c'est quoi ton origine? "
D'une seule voix, le nom de cette collection, le narrateur met toute la rage qu'il ressent à répondre à cette question. Il ne supporte pas qu'on le juge à sa couleur. Il se sent comme les autres et pourtant dans les regards, les questions... et les recommandations de sa mère pour passer inaperçu il se rend bien compte qu'il n'est pas " intégré" aux yeux des autres.
Aigre ce sera la tonalité de cette histoire, où l'adolescent bouillonnant se pose des questions sur son devenir.
J'ai eu du mal à entrer dans ce court texte. Il a fallu que je m'y reprenne à plusieurs fois, pourtant les phrases sont belles et tellement justes.
Alors ? Je ne sais pas trop. Il m'a sans doute manqué un peu plus de hargne dans les propos de cet ado écorché vif. le fait qu'il s'adresse à une amie qu'il attend ?
Français à part entière et pourtant... Un texte utile pour dire que le regard, les petits mots sont une blessure qui laisse des cicatrices.
Ce texte mériterait peut-être d'être entendu plus que lu...
A faire découvrir à des ados pour provoquer une discussion utile, sinon indispensable en ce moment.
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Puissant et court, ce texte de Wilfried N'Sondé explore avec merveille la différence. Celle que l'on remarque en premier, la couleur de peau, celle qui signifie que tu n'es pas d'ici.


« Tu viens d'où ? » Question maladroite mais question assassine. Question qui revient sans cesse et demande des justifications perpétuelles. Comme si sa réponse lui donnait l'autorisation éphémère d'être ici au milieu d'autres ados. Une tolérance proche de zéro. Résigné d'être un français différent, sa voix s'emporte. Cette colère jusqu'à présent tu, explose. Un ballet de mots percutants et désespérés qui ouvrent les vannes d'une peine et d'une tristesse non contenue. Est ce que ma peau fait de moi ce que je suis ? Est ce que mon identité, ne prévale t-elle pas sur cette peau ?


L'immersion dans cette lettre ouverte est déstabilisante. Un monologue puissant où les émotions de cet ado font des vagues. Un flot continue d'aigreur, de déception, de colère et d'espoir. Une incompréhension qui prend sens et dont il est facile d'appréhender les conséquences.


Percutante, cette lecture invite au dialogue, au respect et à la tolérance.


J'ai été toutefois perturbée par l'anonymat du narrateur. Si les émotions sont le moteur du récit, le reste est flou. Une subtilité qui permet aux lecteurs et lectrices de s'approprier délicatement ce personnage tourmenté.


AIGRE-DOUX est une très belle découverte de cette rentrée littéraire, une de celles que je recommande fortement aux ado et (même) aux adultes.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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C'est la première fois que je suis déçue par un texte d'une seule voix d'Actes Sud. le texte est pertinent car il part d'une seule phrase pouvant déclencher le malaise, le rejet et la discrimination : tu es de quelle origine ? Pour ma part, je ne l'ai jamais mal pris comme l'adolescent du roman. Je suis née ici comme lui. On peut être curieux de la couleur de peau, du pays de nos ancêtres, de son histoire. Ca n'est pas offusquant. Ce roman dont le point de vue est celui d'un ado énervé par cette nième question répétée par tant de gens décrit son mal-être virulent. J'ai eu du mal à me fondre dans son état d'esprit que cela soit son sentiment discriminatoire ou pour son énervement envers sa moitié. C'est très étrange comme réaction de ma part vis-à-vis de ce roman. Face à lui, j'aurai aimé lui dire d'être uniquement fier de ses origines et que cette question est parfois posée sans a priori avec uniquement de l'intérêt envers lui. Une première approche quoi !
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Un texte à lire d'une traite. La focalisation interne nous permet de nous glisser dans la peau de cet ado en révolte. Jamais décrit, il est "l'autre", celui qu'on juge pour sa peau, pour sa cité... Propos universel qui vibre à la lecture.
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Etre soi. Avoir l'âge ingrat de l'adolescence et être soi, la peau poudrée ou colorée, le cheveu lisse, la tête crépue, rond, filiforme, sans être comme les autres et pourtant similaire. Etre soi sans se justifier, d'ici, d'ailleurs ou de la rue d'à coté. Les autres ne comprennent rien, les parents pas plus que les autres, surtout s'ils ne sont qu'un puisque l'autre est parti. Dur.

Le texte interroge, d'une seule voix, celle du ras l'bol. de la colère. de la lassitude. Il ou elle, peu importe, sa peau n'est pas la même et pourtant sa naissance est celle d'à coté, peut-être même de la même maternité, du même quartier. Français. Point à la ligne.

Le texte est celui de la jeunesse. Il décape, entre la rage et l'attente. L'espoir et l'envie. Il est celui d'un monde que l'on pourrait espérer meilleur. Sans jugement. Sans racisme. Sans ghetto.

Lire ce texte en tant qu'adulte, c'est sans doute le trouver facile. Peut-être même ordinaire. MAIS, le rapporter à des lecteurs de 14 ans auquel il est destiné, c'est indéniablement faire écho à leurs problématiques. le texte parle et vibre. Il ne peut que résonner.

J'ai cru qu'il n'y avait qu'un texte sans vraiment d'intérêt, une énième porte ouverte à ouvrir, un texte creux sur la différence et la colère et puis je l'ai fait lire. A eux, ces jeunes que je côtoie quotidiennement. Et eux de me dire « ah ouais, c'est ca ! » Alors, je comprends que ces mots sont les leurs, cette colère sans aucun doute leur quotidien et ce texte une réussite
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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Dans leur collection jeunesse "D'une seule voix", Acte Sud publie les monologues d'adolescents en prise avec des problématiques personnelles actuelles qui parviennent le plus souvent à toucher le public visé.

Dans Aigre-doux, qui aborde le sujet de la discrimination, nous avons affaire à un adolescent qui en a marre. Marre qu'on le rapporte toujours à sa couleur de peau, qu'on lui pose toujours la question de ses origines alors qu'il est né en France, vit en France. Marre qu'on le lie à la cité où il habite, qu'on le juge en fonction de ça. Et c'est vrai que certains adultes ont tendance à avoir des idées assez arrêtées sur la personnalité d'un enfant à cause de sa condition sociale ou autres éléments qui ne dépendent pas de lui. Et parce que tout le monde a décidé de l'enfermer dans une certaine catégorie, il fait ce qu'on attend de lui : il travaille mal, il se comporte mal, y compris avec sa mère qui veut décider de son futur à sa place. C'est un cercle vicieux dans lequel il s'est enlisé. Il ne tient alors qu'à lui de choisir d'en sortir, ou pas.

C'est un texte plutôt intéressant de par sa thématique, mais je n'ai pas du tout accroché au personnage. Il s'interroge sur son avenir, que les adultes essayent de tracer à sa place ; sur ses origines puisqu'il ne connaît pas son père est parti ; sur sa place dans la société, au milieu des autres, dans ce monde qui juge si facilement. Et toutes ces interrogations sont pertinentes. Mais j'ai trouvé le personnage un peu de mauvaise foi, surtout en ce qui concerne sa copine. En fait pendant tout son monologue, il attend sa petite-amie qu'il a repoussée parce que ses amis lui ont posé la fameuse question sur ses origines. Il veut lui présenter ses excuses et lui donne rendez-vous : pendant cette attente, il explique son ras-le-bol. Mais plus il attend, plus il en a marre de l'attendre, et plus il se met à la juger, à la mettre dans le même panier que les autres. Je n'ai pas apprécié ça : après tout, elle a peut-être eu un empêchement ou bien elle lui fait encore la tête parce qu'il n'avait aucune raison de la repousser alors qu'elle essayait de l'aider. Donc en gros il râle parce qu'on le juge trop hâtivement, mais il fait pareil. Mau-vai-se foi.
Et puis un monologue d'une personne qui ne fait que se plaindre, même s'il finit par se décider à se bouger enfin un peu pour que les choses changent, ça me soûle vite. Même s'il a de bonnes raisons d'être en colère, il n'est pas forcé de se comporter ainsi. Pas obligé d'insulter sa mère qui ne fait qu'essayer de lui donner un avenir meilleur : il pourrait juste lui dire ce qu'il veut et ne veut pas, discuter avec elle plutôt que de crier. Mais c'est mon regard en tant qu'adulte. Je pense qu'un lecteur adolescent s'y retrouverait davantage, comprendrait mieux le personnage.

En bref...
Aigre-doux est un court monologue qui plaira probablement aux adolescents mais auquel je n'ai pas particulièrement accroché. Certes le sujet de la discrimination abordé via le point de vue d'un ado est intéressant, mais le personnage se plaint trop et possède finalement les mêmes défauts que ceux qu'il critique.
Ce n'est pas le meilleur texte que j'ai pu lire de cette collection qui donne la parole aux ados : Tout foutre en l'air de Antoine Dole et Pas couché de Cathy Ytak, par exemple, ont largement ma préférence.
Lien : https://escape-in-books.blog..
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C'est un adolescent touchant que l'on écoute s'exprimer dans ce court monologue. Seul sous la pluie, il attend que celle qu'il aime le rejoigne afin de lui expliquer les raisons de son coup de colère au sein de leur groupe. Tout est parti d'une énième remarque sur ses origines, lui qui est né en France et a toujours habité la même cité qu'eux tous ("Je souffre de toujours devoir me justifier"). Etre réduit à ses origines, c'est être "amputé de ma personnalité, en me résumant à des préjugés". Car ne sont jamais bien loin "la stigmatisation, la méchanceté, le rejet".

Peu à peu le coup de gueule se mue en introspection. le narrateur dévoile "mes craintes, mes complexes, mes blessures": son père parti ("Je n'ai jamais su pourquoi"), les relations explosives avec sa mère, le stress de l'échec scolaire, et toute cette souffrance qu'il n'arrive à exprimer que par la colère ("J'ai envie de provoquer à tout bout de champ parce que j'ai le sentiment qu'on me regarde comme un truc sale"). Mais depuis qu'il est amoureux, elle l'aide à devenir plus serein, "à sortir de ma coquille", enfin il perçoit "un regard bienveillant" sur sa personne.

Mais le temps passe et elle ne vient pas. Alors il comprend qu'il ne faut "plus attendre et attendre encore le secours d'un autre." Pour sortir de cette tristesse et comprendre que "mon identité n'est pas un problème", il va falloir "trouver les ressources au fond de moi, construire mes propres solutions". Et enfin passer "de l'aigreur à la douceur".
Lien : https://www.takalirsa.fr/aig..
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#Chronique sur un tout petit roman qui fait réfléchir.

« D'où tu viens ? »
Une question simple, mais si mal venue surtout lorsqu'elle s'adresse à un(e) Français(e) à la peau noire.
Ce roman nous parle du racisme, de la différence, de la discrimination.
À mettre entre toutes les mains pour une prise de conscience indispensable !
Mon avis est à découvrir sur le blog en suivant ce lien : http://www.leslecturesdelily.com/2019/10/aigre-doux-ecrit-par-wilfried-nsonde.html#more
Bonne lecture !

ACTES SUD junior​ / Wilfried N'Sondé / Août 2019
Lien : http://www.leslecturesdelily..
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"Au fait tu viens d'où, c'est quoi ton origine ?" En entendant cette phrase, la jeune narratrice "pète les plombs", elle envoie promener tout le monde et en particulier son ami de coeur, le seul qui la réconfortait, le seul qui comptait.
Dans ce long monologue, elle lui parle, elle a rendez vous avec lui et il n'arrive pas. Elle raconte sa révolte, sa colère, sa recherche d'identité. Elle vit avec sa mère, le père est absent, elle ne l'a pas connu. Elle cultive sa différence, refuse de s'habiller comme les autres jeunes.
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J'ai lu ce livre car je suis un petit lecteur et le livre étant cour (environ 70 pages), je m'attendais à une lecture plutôt simple.
Je me fourvoyais! Ce récit était d'une grande complexité de par le lourd message qu'il transmet parlant de discrimination mais aussi car il n'y a aucun développement des personnages ; on ne connaît ni leur nom ni leur sexe.
De ce fait je n'ai pas entièrement apprécié ce livre car on ne peut pas s'attacher aux personnages et on ne sait même pas qui parle ce qui m'a perdu plusieurs fois.
C'est une lecture qui pourrait plaire à des lycéens qui sont en quête d'une lecture courte mais réfléchie.
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