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J'ai eu un peu peur au début de ma lecture. le roman se divise en quatre grandes parties, chacune consacrée à l'un des romans analysés par les filles. le premier d'entre eux est Lolita, de Vladimir Nabokov, roman que j'ai lu il y a une dizaine d'années mais dont mes souvenirs sont assez flous. Au fur et à mesure de ma lecture, je me sentais un peu perdue face à leurs réflexions au sujet des personnages et des événements qui se déroulent dans le roman. J'ai presque hésité à arrêter ma lecture pour d'abord lire les romans dont il est question, afin de mieux entrer dans l'histoire. Puis, les analyses littéraires passent au second plan et nous nous intéressons surtout aux vies de ces femmes dans une société qui leur enlève peu à peu tous leurs droits. Finalement, il n'est pas nécessaire d'avoir lu au préalable les auteurs ou les romans dont il est question ici, même si je pense que cela doit apporter une dimension supplémentaire à la lecture.

L'intrigue du roman est parfois difficile à suivre : Azar Nafisi se rappelle différents événements qui sont liés à ses cours mais tous ne sont pas racontés de manière chronologique. C'est d'autant plus difficile de se repérer que les étudiantes dont elle parle ont, pour la plupart, suivi ses cours à l'université à des époques assez différentes avant de toutes se retrouver dans le même séminaire. L'autre difficulté de ce roman c'est que l'autrice est restée volontairement floue dans la description des différents personnages, de manière à éviter que quiconque puisse être reconnu et arrêté par le régime. de ce fait, je n'ai jamais vraiment réussi à m'imaginer ces filles qui ne formaient pour moi qu'une masse sans réelles individualités : je ne me suis attachée à aucune, si ce n'est à Azar qui est la narratrice principale. Cela ne m'étonnerait pas que ce soit un effet voulu par l'autrice, montrant que la société efface peu à peu tout ce qui contrevient aux normes morales établies. En effet, dans ce pays, les femmes se voient finalement obligées de se voiler, s'habillent de couleurs sombres, ne peuvent plus porter la moindre trace de maquillage sous peine d'être fouettées par la police de la révolution, ne peuvent pas courir dans les couloirs même si elles sont en retard, etc. Elles se transforment peu à peu en ombres, forcées de se déplacer tête baissée.

C'est un roman assez dur par la violence physique et psychologique qu'il décrit. C'est d'autant plus glaçant qu'il s'agit d'une réalité qui s'est d'abord construite avec l'assentiment de la population. C'est vraiment intéressant de voir évoluer le pays à travers les yeux de ces jeunes femmes, dont certaines ont connu la liberté et l'émancipation avant de devoir se plier à ces règles injustes. Ce roman témoigne également de la rapidité avec laquelle la société a changé, malgré le refus d'une grande part de la population qui dénonçait les dérives d'une révolution qui ne répondait plus aux idéaux qu'elle s'était initialement imaginée. Il dénonce l'hypocrisie des membres du régime qui interdisent tout ce qui s'apparente de près ou de loin à l'Occident mais qui profitent du pouvoir et de l'argent obtenus pour jouir de leurs privilèges et profiter des plaisirs qu'ils refusent au reste de la population.

Je vous conseille vivement cette lecture si vous souhaitez en découvrir davantage sur cette nation si particulière.
Lien : https://www.maghily.be/2017/..
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Seconde lecture pour cette session du club de lecture « Une chambre à nous » consacrée à des livres « témoignages », ici celui de Azar Nafisi sur sa vie et celle de ses étudiants en Iran lors de la révolution islamique. Comme le titre l'indique, le livre mêle intimement l'histoire de l'autrice avec la littérature, puisqu'elle enseigne cette dernière à l'université et échange à propos des livres de Nabokov, Fitzgerald, Austen et James avec ses étudiants. Les quatre auteurs forment d'ailleurs des sections du livre et ne sont pas seulement des titres illustratifs, l'oeuvre de chaque auteur prend sens avec les expériences et la vie des personn(ag)es et inversement.

Pour autant, il n'est pas nécessaire d'avoir lu les livres dont il est question pour comprendre ; le livre introduit suffisamment les personnages et problématiques des romans étudiés pour que cela fasse sens. Bien entendu, je me suis sentie beaucoup plus impliquée quand le livre abordait Gatsby ou les oeuvres d'Austen que j'ai déjà pu étudier, mais pour Lolita par exemple, connaître auparavant le sujet du roman m'a suffit pour suivre attentivement les raisonnements de l'autrice.

Lire Lolita à Téhéran est fascinant puisqu'il apprend beaucoup aux lecteurs sur le quotidien des Iraniens à la fin du siècle dernier, sur les changements qui ont secoué le pays et la façon dont les personnes ont pu réagir et vivre ces bouleversements. Comme l'on pouvait s'y attendre, il y a des récits très durs, mais aussi beaucoup d'histoires inspirantes, de luttes civiques pour les droits des femmes.

Si j'avais une complainte, ce serait le sentiment de désordre qui ressort du livre : la narration n'est pas linéaire, on saute d'une année à l'autre, d'un personnage à l'autre et il peut être compliqué de suivre certains passages… Mais globalement, ce fut une bonne lecture !
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
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L'histoire est racontée par une amie savante de la littérature. Cette histoire est vraie, sur fond de révolution islamique. C'est une histoire très humaine, avec toute la finesse féminine de l'auteure, les situations sont plus suggérées que décrites, avec des détails auxquels nous sommes sensibles.

Non seulement nous découvrons une vie à l'écart, mais le livre offre une leçon magistrale de littérature sur des livres majeurs comme Lolita de Nabokov, ou Gatsby le magnifique de Fitzgerald. L'écriture est simple et limpide, ce qui fait de ce récit un vrai bonheur de lecture ... qui marque longtemps.

Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Ce livre a crée un déclic chez moi, depuis j'ai lu plusieurs ouvrages surtout par des auteures.
Quelle vie,quel courage.
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L'auteur, une universitaire iranienne spécialiste de la littérature anglo-saxonne, nous fait partager son expérience en tant que femme et et tant que professeur sous le régime de la république islamique. le récit est parfois poignant et toujours source de réflexion. À ce titre, j'ai particulièrement apprécié la partie relative à Henry James. Mais j'ai eu du mal à m'attacher aux différents personnages. Ne connaissant pas tous les ouvrages cités je n'ai pas pu profiter de toutes les analyses.
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Nafisi organise son livre autour de quatre grands romans de la littérature anglo-saxonne, qu'elle donne à étudier à ses élèves à l'université. Elle décrit avec beaucoup d'intelligence et autant de rage la tyrannie des ayatollahs.
En marge de ses cours, où les accrochages sont incessants, elle organise un séminaire privé pour ses étudiantes préférées.
Et c'est à travers elles, les discussions qu'elle anime, que l'auteur nous montre un portrait magnifique et touchant de la jeunesse iranienne d'aujourd'hui.
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« She rubbed her hands obsessively and refrained from looking at me directly. This was Nassrin, or to be honest, this was the two of us together: sharing the most intimate moments with a shrug, pretending they were not intimate. It wasn't courage that motivated this casual, impersonal manner of treating so much pain; it was a special
brand of cowardice, a destructive defense mechanism, forcing others to listen to the most horrendous experiences and yet denying them
the moment of empathy: don't feel sorry for me; nothing is too big for me to handle. This is nothing, nothing really. »

« For so many years now I had acted as their confessor. They'd poured out their heartaches, their troubles, as if I never had any troubles of my own to cope with, as if I lived under a magical spell that allowed me to avoid all the pitfalls and hardships not just of life in the Islamic Republic but of life in general. And now they wanted me to
carry the burden of their choices as well. People's choices were their own. The only way you could help them was if you knew what they
wanted. How could you tell someone what she should want? (Nima would call later that night. "Manna is afraid you don't like her anymore," he said half jokingly. "She asked me to call.")
Other people's sorrows and joys have a way of reminding us of our own; we partly empathize with them because we ask ourselves:
What about me? What does that say about my life, my pains, my an-
guish?



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L'auteure, après avoir démissionné de son poste d'enseignante à l'université, (contrainte par les autorités iraniennes), lance un séminaire pour quelques étudiants autour d' auteurs phares de la littérature : Nabokov, Fitzgerald ou encore Jane Austen...Le quotidien de ces étudiants et de l'auteure croise l'histoire de l'Iran des années 1980. Mais surtout, Azar Nafisi nous délivre un message fondamental sur le sens de la littérature."Ressentez, ressentez de toutes vos forces, même si cela doit vous tuer, car c'est la seule façon de vivre et de survivre à cette terrible épreuve..."Cette citation recopiée par l'auteure pour une de ses étudiantes et écrite par James, pourrait avoir été une des pensées de l'auteure. Ce livre est un hommage au sens de la littérature et à son rôle dans la construction de l'Humain.
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J'ai lu récemment « Reading Lolita in Tehran » (« Lire Lolita à Téhéran ») d'Azar Nafisi, qui a fait beaucoup de bruit aux USA et qui est très bon. C'est l'histoire d'une professeur de littérature qui enseigne les classiques de littérature anglaise (Nabokov, James, Fitzgerald) à ses élèves à l'Université de Téhéran pendant la Révolution Islamique et qui continue avec un groupe de jeunes filles une fois qu'elle est expulsée de la faculté. Ce club de lecture devient aussi une occasion de discuter de leurs mariages –prévus ou réalisés- ou de leurs plans pour quitter le pays où la censure islamique se fait de plus en plus oppressante.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Ce roman aborde une multitude de thèmes : une réflexion sur le rôle de la littérature, ses apports et son impact dans notre vie quotidienne. Il en profite également pour apporter un témoigner et apporter un nouveau point de vue sur la révolution iranienne. Un point de vue interne et non d'un quelconque journaliste ou medium.

Ce livre est un roman dans plusieurs autres romans. Comment ne pas lire par la suite Lolita de Nabokov, Daisy Miller de Henry James, Gatsby de Fitzgérald ou encore Orgeuil et préjugés de Jane Austen ? Pour Azar Nafisi, le roman est démocratique car il permet à quiconque de s'exprimer librement.

Lire Lolita à Téhéran est un hommage à tous les amoureux des livres et de la littérature, et à toutes les jeunes femmes iraniennes. Comment ne pas se reconnaître en elle, dans leurs rêves, et leurs aspirations ? Comment ne pas être émue par leurs vies et partager avec elles leurs souffrances et désillusions.

Un style fluide et limpide n'entrave jamais cette lecture dense mais jamais ennuyante.
Lien : http://salon-litteraire.fr/l..
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