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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Azar Nafisi nous plonge avec ce livre au coeur de la révolution qui a mené à la république islamique iranienne : le départ du Shah, le bras de fer entre communistes et religieux pour le pouvoir, et finalement la victoire de ces derniers. Pour les femmes, le choc est rude : voile obligatoire, liberté de plus en plus restreinte, … la révolution a à ce point marqué les esprits que le moindre détail insignifiant doit faire partie du combat contre l'impérialisme : des ongles trop longs, le port de la cravate, applaudir, deviennent des gestes de la culture occidentale décadente à bannir.

Face à un gouvernement qui a de moins en moins conscience de la réalité du terrain, les iraniens se scindent en deux : une personnalité publique qui s'efforce de coller à l'image qu'on attend d'eux, rappelée régulièrement par la police des moeurs ; et une privée, qui ne s'exprime qu'entre quatre murs, en présence de gens de confiance.

Azar Nafisi nous parle également de son expérience en tant que professeur de littérature anglo-saxonne, puis plus tard, après avoir démissionné, des petits séminaires organisés dans son appartement avec quelques uns de ses anciennes étudiantes. Elles y étudient ensemble Nabokov, Fitzgerald, Austen, … , des auteurs qui ne sont pas particulièrement bien vus par le pouvoir en place. Ces oeuvres les aident à la fois à mieux analyser ce qu'elles sont en train de vivre et leur donne la possibilité de rêver.

Lire Lolita à Téhéran offre un aperçu de l'Iran vécu de l'intérieur, et de la vie quotidienne, des peurs, des rêves, des espoirs de ses habitants. Il aidera aussi à mieux comprendre toute la complexité du pays, trop souvent réduit à quelques diatribes de ses dirigeants.
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Comment parler de littérature en pleine dictature islamique, quand tout est suspect, y compris des romans d'amour ? Comment sont reçus et analysés les oeuvres de fiction ?
Ce sont 2 questions, parmi les nombreuses qui se posent dans ce récit. Que se soit parmi les étudiantes du groupe du jeudi ou lors des cours à l'université, la fiction et la complexité des personnages ne laissent personne indifférent. Et permet de comprendre pourquoi elles sont interdites et/ou très contrôlées par les régimes totalitaires : elles sont porteuses d'incertitude, alors que ces régimes ont besoin de certitude, même si pour cela il faut créer des êtres binaires.
C'est ce que Nafisi montre bien dans son récit de 18 ans en République islamique d'Iran. Heureusement, le passage par la fiction lui permet de démontrer également que même des jeunes femmes issues de milieux traditionalistes ne se sentent pas à leur place dans une théocratie imposée, et qui s'impose partout. la fiction lui permet d'aborder des sujets tabous, comme l'amour et la sexualité, si occultés qu'aucune des jeunes femmes non mariées ne sait ce qui peut se passer entre un homme et une femme.
C'est souvent poignant, révoltant, mais comme Marjane Satrapi avec Persépolis, Nafisi démontre que se couvrir des pieds à la tête pour sortir dans l'espace public, accepter de mettre un voile pour faire cours ne signifie pas que l'on accepte la politique gouvernementale. Mais à la différence de Satrapi, où la plupart des actes "séditieux" sont commis en famille, ici le risque est plus grand : des femmes issues de toutes les couches de la société, autant de risques de se faire dénoncer. Pourtant, aucune d'elles ne peut accepter de vivre dans la vie imaginée pour elle par un autre, sans avoir un seul espace de liberté.
La littérature leur a offert cet espace de liberté, pour respirer mais aussi pour enfin oser se découvrir, se penser en tant qu'être humain ayant le droit d'existence.
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Impressions de lecture…

Lolita de Nabokov est un de mes livres préférés, le titre a donc immédiatement attiré mon attention. Et en tant que féministe et amoureuse de la littérature, l'histoire de ce groupe de femmes - réuni clandestinement autour de l'auteur elle-même, dans son salon, pendant la révolution islamique en Iran, pour lire de grandes oeuvres occidentales – a éveillé mon intérêt. L'avis de Margaret Atwood, cité en quatrième de couverture, a fini de me décider : « Un livre captivant. Il explore avec ferveur et conviction le pacte tacite existant entre l'écrivain, le livre et le lecteur. Tous les lecteurs devraient lire ce livre ». Chose curieuse, quand j'ai acheté puis lu ce livre, je n'avais pas vraiment fait attention au nom de Margaret Atwood (dont je n'avais encore rien lu) et, hasard des pérégrinations et envie de lectures, après avoir terminé cet ouvrage de Nafisi, j'ai plongé dans La Servante écarlate d'Atwood. Et bien sûr, on ne peut s'empêcher de voir des résonnances entre les deux oeuvres, notamment la description des sensations qu'on peut avoir quand on sort voilée, la contrainte physique de ne rien laisser dépasser, la négation du corps, le fait d'être ramené à un regard, la réduction du champs visuel…

Je reviens sur le livre d'Azar Nafisi. L'oeuvre est inclassable : ni roman, ni reportage, il est à mi-chemin entre les deux. Azar Nafisi y raconte son expérience de professeur de littérature anglo-saxonne à l'université de Téhéran, puis chez elle quand elle se retrouve obligée de démissionner et qu'elle organise dans son salon des séminaires avec certaines de ces étudiantes. le livre est donc le témoignage d'une intellectuelle dans un monde en guerre, où les libertés individuelles, notamment celle des femmes, se réduisent comme peau de chagrin. Mais il se rapproche du roman, car l'auteur a été obligée d'injecter une certaine dose de fiction. Comme elle l'indique dans une note préliminaire, pour des raisons de sécurité, pour protéger les gens concernés, elle a dû changer leurs noms et « certains traits des personnages et des évènements décrits dans ce récit ont été déformés ».

Bien que le livre m'ait déçue, ce fût pour moi une lecture très instructive. Je n'y ai pas trouvé ce que le titre et la quatrième de couverture m'avaient laissé présager et j'ai donc eu tout le long un goût de promesses non tenues. J'avais imaginé comment à travers les oeuvres d'écrivains que j'affectionne moi-même énormément : Nabokov, Fitzgerald … (elle traite aussi d'Austen et de James), l'auteur nous montrerait le pouvoir de la littérature. Qu'elle resterait bien plus collé à l'analyse littéraire pour nous raconter ce qu'une lectrice de Téhéran, oppressée par les interdits pouvait ressentir et penser à la lecture de ces oeuvres très mal vues par le pouvoir politique en place. Comment certains auteurs ont déjà en leur temps bravé la censure, comment les livres et l'imaginaire peuvent préserver des espaces de liberté. J'y ai trouvé cela, dans une certaine mesure (Mention spéciale à l'épisode du procès de Gatsby le Magnifique que Nafisi organise dans sa classe (à partir de la p.173)), mais l'auteur raconte surtout des éléments de sa vie personnelle et de celles de ses étudiantes. Comment elle a vécu la guerre, les bombardements, comment ces femmes et elles même ont vécu l'oppression et ont tenté de résister face à elle, en laissant par exemple dépasser une mèche de cheveux de leur voile, au péril de leur vie, dans un pays où tout geste était alors interprété comme « politique ». Elle nous montre ce que c'est de vivre dans un pays où la liberté d'expression est muselée, où l'on est surveillé, où la censure règne, en cela cette lecture m'a rappelé certains passage de Kundera. Pour nous occidentaux de ma génération, vivant en France, nous avons du mal à nous rendre compte de ça, c'est quelque chose que nous n'avons pas connu. Pas dans une telle mesure… car on aurait tort de penser que nous ne vivons dans une société où la censure n'existe pas et où les citoyens ne sont pas fichés, fliqués, rangés dans des cases (ne serait-ce qu'au nom des intérêts commerciaux), mais c'est un autre débat.

La question des générations est d'ailleurs un thème important qu'Azar Nafisi traite dans son oeuvre. Car elle, elle fait partie d'une génération de femme qui a connu le pays autrement, qui a perdu des libertés, qui mesure donc cette perte et la différence entre la vie actuelle et la vie d'avant, « Nous avions des souvenirs, des images de ce qui nous avait été pris. Ces jeunes femmes n'avaient rien. Leur mémoire était celle d'un désir qu'elles ne pouvaient exprimer, de quelque chose qu'elle n'avait jamais eu. » p.115. Livre instructif et touchant donc dans le témoignage qu'il délivre sur une période particulière de l'histoire iranienne, plusieurs passages m'ont marqués. Mais je n'ai pas particulièrement apprécié le style, régulièrement j'ai du m'accrocher pour ne pas abandonner la lecture. Et j'ai été fâchée par le côté racoleur du titre, qui est aussi celui du premier chapitre, les autres chapitre portant tous le nom d'un auteur, jusqu'à l'épilogue. J'ai trouvé que cette construction était plutôt artificielle et ne convenait pas au propos. Donc oui, le côté racoleur du titre, on prend une oeuvre sulfureuse (de loin la plus sulfureuse de celles traitée par Nafisi) et on l'accole à Téhéran (et donc à ce que la ville charrie dans les imaginaires collectifs, aidé par la couverture sur laquelle deux femmes voilées s'embrasse en souriant) pour créer un oxymore (jeu des contrastes oxymorique aussi sur le visuel de couverture voile/sourire et sensualité du touché et femmes voilée/ femme visage nue qui regarde droit dans l'objectif), une provocation. Provoc soulignée par le premier mot : l'emploi d'un verbe du premier groupe, vecteur dynamique (je lis, j'accomplie une action, c'est une forme de libération, de résistance, de lutte. Je lis, je pense, j'écris etc…). À noter que le titre français colle au titre original : Reading Lolita in Tehran (car Azar Nafisi a écrit le livre en anglais, elle est d'ailleurs citoyenne américaine depuis 2008 et vis aux Etats-Unis). Tout ça et le fait que ce titre soit trompeur par rapport au contenu, a sonné très « marketing » pour moi, ce qui m'a dérangé.

Lien : http://quelscaracteres.eklab..
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Un parallèle passionnant et tout en finesse entre la littérature et la révolution islamique en Iran. Des analyses d'une justesse et d'une clairvoyance à couper le souffle, rythmées en quatre grandes parties : Nabokov, Gatsby, Henri James et Jane Austen, au travers d'une multitude évènements dans la vie de l'auteure et de son entourage. Une très légère déception à l'arrivée : peut-être aurais-je aimé plus encore d'analyses, de comparaisons, tant elles sont brillantes et avisées. Mais passer à côté des "anecdotes" de l'auteure, peut-être pas toutes à proprement parler captivantes, aurait été le risque de passer à côté de toutes les couleurs et des questionnements de l'Iran en ces temps épineux.
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Azar Nafisi, professeur de littérature anglo-saxonne en Iran, est interdite de cours par les autorités. Elle décide alors de réunir chez elle sept de ses étudiantes: pendant deux ans, elle organiseront un séminaire clandestin de littérature.

Je croyais ne pas pouvoir lire ce type de livre. Trop dense, trop ardu. Et pas du tout! c'est une révélation. J'ai passé un vrai bon moment avec Mme Nafisi. C'est pour moi une découverte littéraire et humaine. Sur fond d'actualité brûlante, l'Iran m'a semblé plus accessible, moins incompréhensible.

On suit pas à pas cette femme, ces femmes luttant pour ne pas sombrer, ne pas devenir ces ombres muettes auxquelles les autorités veulent les réduire. Mais il y a de l'humour aussi, de la littérature, de la grande littérature qui les aide à tenir, à croire en la liberté, en ces années de peurs et d'oppression.
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"Lire Lolita à Téhéran" ou de l'Importance de la Littérature.

Je transcris l'avis de Margaret Atwood (romancière, poétesse et critique littéraire canadienne) : "Un livre captivant. Il explore avec ferveur et conviction le pacte tacite existant entre l'écrivain, le livre et le lecteur. Tous les lecteurs devraient lire ce livre."

Importance de la littérature lorsque lire devient source de dangers, objet d'interdits. Importance du livre lorsque la vie est bafouée, l'existence réduite à ce que d'autres décident sans vous laisser la moindre chance d'y échapper.

Livre liberté où l'on se connaît soi-même, où l'on apprend que "compassion et empathie" sont ce qui permet d'entendre l'autre dans ce qu'il est profondément, d'accepter les différences.

Livre qui ouvre les portes de la vie à ceux qui sont brimés parce que d'autres ont connu ces brimades et les ont révélées grâce à l'oeuvre fiction.

Livre espoir pour ce qu'il contient de rêves, d'existences, de pensées, de prises de conscience, d'amour.

Livre document, livre témoignage que celui de Azar Nafisi. Sa voix s'élève nous entraînant "chez nous, hors de chez nous", nous faisant mesurer l'ampleur de la tyrannie et de ses blessures, nous amenant à relativiser nos faits quotidiens et dérisoires d'occidentale privilégiée. Une giffle... Une réflexion... Une remise en question... Un regard différent sur certaines de nos lectures...

Hommes et femmes déchirés. Livre, littérature, oeuvre, auteur, écrivain, plume, analyse littéraire,analyse littéraire sociétal, analyse littéraire politique, analyse littéraire psychologique, libre pensée,... Hommes et femmes vainqueurs.

Livre Brûlant. Livre Percutant.

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Lire Lolita à Téhéran n'est que la 1ère des quatre parties composant le roman d'Azar Nafisi.
Je pense qu'il vaut mieux avoir lu les romans dont parle l'auteur avant de lire ce livre. Déjà parce qu'elle en raconte les éléments clefs, voire la fin de chacun d'entre eux, mais aussi parce qu'elle en fait une analyse qu'il est intéressant de découvrir en ayant connaissance de ces histoires.
Azar Nafisi nous raconte la révolution islamique telle qu'elle l'a vécu de l'intérieur.
J'ai trouvé vraiment intéressant cette analyse de la révolution faite en parallèle de l'analyse des livres.
Elle montre le manque d'arguments des islamistes conservateurs pour justifier leur haine de l'occident, leur incapacité à distinguer la fiction de la réalité, mais aussi leur lâcheté et leur hypocrisie car ce qu'ils interdisent farouchement aux autres, il ne s'en prive pas eux-mêmes.
On voit que bon nombre de personnes n'ont pas pris les islamistes au sérieux, y compris l'auteur. D'ailleurs, une scène dans un café montre à quel point elle a pu se montrer parfois irresponsable.
D'un côté, elle fait preuve à la fois de courage et de prudence en ne prenant que des filles dans son séminaire, et de l'autre, elle achète ouvertement des livres interdits dénichés dans de vieux stocks (ou des livres en passe d'être interdit par le régime), rencontre un homme qui n'est pas son époux dans des lieux publics…
On dirait parfois qu'elle cherche à se faire arrêter.
Ce qui est le plus étonnant, c'est de voir à quel point les valeurs dans les fictions anglo-saxonnes, celles-là même que la république islamistes interdit à cause de leur « décadence », sont en fait proche de celles prônées par le régime. Les conventions sociales à l'époque de Jane Austen étaient même parfois plus strictes et plus codifiées.
Le roman n'est pas raconté chronologiquement mais en fonction des souvenirs qui se rattachent aux divers romans qu'elle analyse.
J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur et lire la montée de la république islamique par une personne qui aime son pays et qui est revenue y vivre volontairement change des récits de ceux qui y sont retenus contre leur gré (comme dans jamais sans ma fille). D'ailleurs, si on sait que l'auteur est mariée, son époux n'est que très peu évoqué dans le livre et ne semble, à aucun moment, tenter de contrôler les actes de son épouse.
Même si tous les points de vue, tous les témoignages sont sans nul doute digne d'intérêt et éclairent chacun à sa façon la vie du peuple iranien, lire le témoignage d'une personne qui ne s'est pas trouvé dans un danger particulier (crime d'honneur, prison, mariage forcé…) montre à quel point tout iranien, quel que soit ses idées et son niveau de vie, a été impacté par le changement de régime.
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Le roman autobiographique de Azar NAFISI raconte sa vie à Téhéran à son retour en Iran à l'issue de ses études en Grande Bretagne et aux USA en 1979 au moment de la révolution islamique. Les nouveaux dirigeants de la République islamique d'Iran imposent une nouvelle façon de vivre sous la crainte constante d'un faux pas durement réprimé par les gardiens de la révolution.
Azar NAFISI enseigne la littérature de fiction du XXe siècle à l'Université de Téhéran poste difficilement compatible avec le régime pour une femme de surcroit.
Ce livre rapporte très justement les conditions de vie des femmes iraniennes qui n'étaient pas habituées à porter le Chador ni le voile et qui voient leurs libertés sérieusement étranglées.
J'ai vu deux niveaux de lecture à cet ouvrage: politique et littéraire.
L'aspect politique avec ses nouveaux codes de vie réduisant drastiquement les libertés de la population qui ne peut que se retrancher derrière une muette liberté de penser. L'autre option, la lecture littéraire. Azar NAFISI enseigne des livres subversifs aux yeux du régime. Privée d'enseigner à l'université, elle rassemble secrètement une poignée d'étudiantes chez elle pour analyser des ouvrages interdits tels que Lolita de Nabokov ou encore Gatsby le magnifique de F.S. Fitzgerald. En 1997, elle quitte lran pour les Etats Unis où elle a écrit ce livre. Elle n'aurait jamais pu tenir de tels propos en Iran au temps de l'Ayatollah Khomeyni. Cet ouvrage présente un indéniable intérêt sur la politique de la République islamique d'Iran. Cependant le texte comporte certaines longueurs. de plus il n'est plus tout à jour (2005), les conditions de vie ayant évolué dans ce pays mais il conserve une valeur historique provenant d'un témoigne direct.
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Une oeuvre dense et riche à propos de l'Iran à la fin du XXème siècle lorsque tout bascule pour ce pays millénaire. Un récit autobiographique dans lequel se mélangent récits de vies de femmes, regard sur l'Iran à travers le filtre des grandes oeuvres de la littérature américaine et l'histoire en marche d'un pays face à l'abîme de l'obscurantisme religieux et politique. le propos est intelligent, littéraire et intéressant, mais j'ai petit à petit perdu le fil du plaisir de la lecture. Beaucoup de personnages, beaucoup d'allers-retours entre les thèmes et une certaine redondance à partir de la moitié du livre. J'ai donc terminé la lecture en diagonal, un peu assommé ou parfois dépassé par l'approche littéraire de nombreux chapitres alors que j'ai beaucoup apprécié suivre la vie des étudiantes que l'auteure reçoit chaque jeudi chez elle. Un vrai bon livre à propos de l'Iran et de son histoire récente, mais un long roman (peut être un peu trop pour moi).
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Lu après la lecture d'un entretien avec l'auteur paru dans le monde en juin 2016, à l'occasion de la traduction en français de son autre ouvrage "la Repiblique de l'imagination". Ce livre qui mêle habilement analyse littéraire, portraits croisés de jeunes femmes piégées par la révolution islamique en Iran, et récit de l'arrivée au pouvoir des ayatollahs, est captivant à plusieurs titres. Je rejouterais à tous ceux évoqués par de précédentes critiques son intérêt politique : il montre comment l'islamisme radical s'impose progressivement, prenant son temps, grignotant peu à peu les libertés, laissant ses opposants s'épuiser lentement, utilisant même au début les autres forces d'opposition au shah, qui croient mener un combat commun avec lui...et révèle aussi comment on s'habitue peu à peu au pire, aux disparitions, meurtres, emprisonnements arbitraires, oppression des femmes
À lire donc pour au moins ces trois dimensions.
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