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Bangalore, Karnakata; quatrième État le plus corrompu de l'Inde. le commissaire Gorei Gowda, en dépit de son savoir-faire et de l'assistance de l'inspecteur adjoint Santosh qui vient de se joindre à l'équipe et qu'il terrorise, n'a que deux indices pour traquer le tueur qui sévit dans sa ville et qui s'en prend à des hommes qui ont peu en commun: une corde incrustée de verre pilé et une boucle d'oreille en perle. Gowda ne va pas bien: « Elle avait raison, il buvait trop. le jour, il pouvait déguiser son sentiment d'insécurité en simple manque d'assurance, ou même en nonchalance, mais le masque se fissurait au fil des heures. Il lui était de plus en plus difficile de jouer à celui qui n'en a rien à foutre. Quand la première gorgée d'alcool dévalait sa gorge et se déversait dans son système sanguin, il retrouvait un peu de cette faculté d'encaisser. Cet état légèrement cotonneux amortissait la cruauté de certaines remarques. Les insinuations, les insultes ne le blessaient plus aussi profondément. le gâchis qu'était sa vie ne lui semblait plus aussi terrible. le rhum avait l'art de chasser ces hydres maléfiques avec une facilité qui n'appartenait qu'à lui. Pourtant, oui, il buvait trop. Il le savait. » (p. 274-275) Critique sociale, culture - en particulier culinaire - suspense, le tout dirigé par la plume d'un poétesse: tous les ingrédients ont été réunis pour faire de L'Inconnue de Bangalore un roman délicieusement dépaysant, que j'ai fort apprécié. Tout en brossant le portrait d'un personnage complexe qui s'avère plutôt attachant dans ses débordements, Anita Nair aborde la situation des eunuques de l'Inde, faisant ressortir les contradictions d'une société qui les craint et les marginalise tout autant qu'elle en abuse, les contraignant pour beaucoup à la prostitution. Pour ce que j'ai pu voir, l'auteure a publié un deuxième tome des enquêtes du commissaire Gowda en 2016, qui ne semble pas avoir été traduit en français cependant, et c'est bien dommage.
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Recette d'un polar Biryani

1 inspecteur plutôt mûr et grisonnant, avec une forte tendance à la misanthropie
1 jeune adjoint à l'oeil frais et la peau lisse, innocent, naïf et désireux de bien faire
1 député corrompu qui cache un passé qu'il n'aimerait pas voir révélé
Son jeune frère qui dissimule quelques secrets de sa vie privée
1 amour de jeunesse qui resurgit plus de 20 après dans la vie de l'inspecteur
Une communauté d'hijras (personnes du troisième sexe en Inde)
Des talons aiguilles
Des saris chatoyants
Des perruques à longs cheveux
Un paire de boucles d'oreilles à perle fine
Du whisky sans modération
Du rhum Old Monk dilué au Coca avec un zeste de citron vert
1 corde de cerf volant épicée de bris de verre

Commencez par faire tremper l'inspecteur dans le whisky et le rhum et laissez-le macérer jusqu'à ce qu'il devienne amer et ne puisse s'empêcher de se montrer méchant avec son nouvel adjoint.
Faites mijoter tous les ingrédients dans les quartiers chauds de Bangalore en invoquant Kâli la déesse de la colère jusqu'à obtention de quelques meurtres.
Laissez refroidir à la morgue et au commissariat.
Assaisonnez le tout de bris de verre, de désir brûlant, de frustration refoulée et de quelques pûja puis portez à ébullition lors d'une procession de chars pour la fête de Sainte Marie.
C'est prêt. Dégustez en 2 ou 3 jours maximum.
Namaskār

Challenge Mauvais genres 2023
Challenge Plumes féminines 2023
Challenge Multi-défis 2023
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Nous sommes en Inde à Bengalore et l'homicide sur lequel l'inspecteur Borei Gowda doit enquêter va nous entrainer dans le côté sombre de la ville.
La victime est un homme, retrouvé étranglé avec une sorte de fil de cerf volant, recouvert de verre pilé. Et ce n'est que le début : il semblerait en effet qu'il s'agisse d'un meurtrier en série.
On y découvre une ville pleine de contrastes : une ville très moderne par ses usines d'électronique mais aussi très rétrograde de part la corruption qui est reine, la tradition des eunuques qui perdure, le machisme ambient, les croyances ancestrales ...
J'ai bien aimé le personnage de Gowda, un peu décalé par son perfectionnisme et sa probité et touchant aussi par sa difficulté à communiquer tant avec les femmes, qu'avec son fils.
Une bonne découverte et un bon moment de lecture dépaysant.
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C'est dans le monde très particulier et très fermé des eunuques que ce roman se déroule. Nous sommes dans une Inde aux castes bien déterminées, approchée par l'auteur sous de multiples angles, comme un prisme aux nombreuses facettes.
En effet tour à tour, nous suivrons des personnages aussi originaux que troublants et il sera nécessaire de rester attentif au maximum pour ne pas perdre le fil. D'autant plus que des expressions comme Abba, Akka, Appa, Amma sont employés régulièrement. Comme ces termes peuvent désigner des membres de la famille mais aussi être destinés à marquer la respectabilité, il y a de quoi embrouiller le lecteur. Ajouter à ceci, le « il » et le « elle » utilisés pour définir les eunuques et vous allez penser « trop compliqué pour moi, pas envie de me prendre la tête. »
Ne vous arrêtez surtout pas à cette impression et partez dans cette Inde multicolore, aux individus ambigus mais attachants. Les chapitres courts permettent de passer rapidement de l'un à l'autre sans se lasser et donne un rythme intéressant à une intrigue complexe sans être trop torturée non plus.
L'inspecteur Borei Gowda, dont la femme est dans une autre ville pour accompagner leur fils qui y fait ses études, est un homme aimant son métier mais appréciant par-dessus tout de mener les choses comme il l'entend au grand dam de ses supérieurs. Voilà qu'on lui adjoint Santosh qui a demandé à faire équipe avec lui. Il faudra que les deux collègues se comprennent (bien qu'ils soient issus de la même caste), s'apprivoisent pour qu'ils s'écoutent et avancent ensemble et non pas séparément. C'est une belle approche de la difficulté de ces hommes un peu « ours », un peu plus âgés, lorsqu'ils doivent collaborer qui nous est offerte en filigrane de ce roman. Ses rapports avec son fils et avec une ancienne amie de faculté, sont décortiqués aussi car ils nous montrent les maladresses masculines lorsqu'il faut parler d'amour….
Mais le fil conducteur le plus important, est bien cet eunuque, qui au fil des pages, devient tour à tour captivant, détestable, équivoque mais surtout fascinant pour le lecteur, scotché au texte, porté par une écriture de qualité, tout à fait adaptée au contenu. Bangalore est une grande ville indienne dans laquelle, suivant les protagonistes, nous marchons, déambulons, courons, nous cachons.
Il a sans doute été difficile pour Anita Nair de ne pas écrire un roman ethnique tout en donnant suffisamment d'éléments au lecteur pour qu'il s'approprie les êtres rencontrés au fil des pages ainsi que l'atmosphère particulière de cette ville en plein Ramadan. En les appréhendant, on peut concevoir leurs réactions, les « accepter » car elles sont liées à leur vie, à leur cheminement, à leur passé….
Parfois, on pense qu'un livre qui se déroule à l'étranger, pourrait être transposé ailleurs car les lieux pourraient être facilement inter changés et hop au lieu de la froide Islande, on se retrouverait en Ecosse ou au Portugal (en dehors des villes, on adapterait météo et paysages et le tour serait joué…)
Anita Nair en nous plongeant dans l'univers des eunuques, dans leurs pensées, leur mode de vie, réussit un tour de force. Tout est bien dosé et nous passons rapidement de l'un à l'autre, gardant en mémoire les lignes précédentes pour mieux comprendre celles qui suivent.
J'ai eu beaucoup de plaisir à cette lecture. Je ne sais pas si l'auteur a l'intention de nous faire retrouver Gowda et Santosh mais je pense qu'ils ont encore de beaux jours devant eux sous la plume de cette jeune femme, journaliste et poétesse (ce qui explique des descriptions courtes, fines, imagées, nous donnant l'impression de découvrir des photos de cette ville qu'elle habite).
Une mention « excellent » à la traductrice, qui vit plusieurs mois par Inde et qui a si bien sur faire vivre les mots pour nous transmettre l'atmosphère de ce pays.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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J'ai découvert Anita Nair avec Compartiment pour dames, livre dans lequel cette autrice indienne nous immergeait dans la condition des femmes d'un des plus grands pays au monde à l'aube des années 2000. J'ai retrouvé dans L'inconnue de Bengladore ce que j'avais aimé dans ce premier roman : une écriture poétique et sensuelle, et une immersion dans l'Inde contemporaine avec ses odeurs qui prennent à la gorge, ses senteurs, son air lourd et moite et sa corruption. Un pays comme bien d'autres, tiraillé entre la nécessaire modernité et les traditions.
Anita Nair nous fait vivre le quotidien des Indiens du sud. le contraste entre la modernité des immeubles de bureau et les quartiers populeux et misérables est frappant. Les tensions entre les communautés religieuses et les castes sont quotidiennes.
L'intrigue est bien construite, mais les amateurs de polar dénoueront les fils de cette histoire. le roman vaut par son écriture, son ambiance et la profondeur de ses personnages. L'inspecteur Gowda est un homme entre deux âges, qui fait face aux déceptions de l'existence. Très humain, il est touchant. Obstiné, c'est le genre d'homme qui ne se laisse pas intimider par les pressions qu'elles émanent des politiques ou de sa hiérarchie.

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Un tueur en série semble sévir à Bangalore. Les victimes, tous des hommes, ont été à la fois étranglés et égorgés à l'aide d'un fil manja, une corde enduite de verre pilé, comme pour les combats de cerfs-volant. L'inspecteur Borei Gowda mène l'enquête. A l'approche de la cinquantaine c'est un homme désabusé et insatisfait de ce que sa vie est devenue : sa carrière qui a végété, sa femme et son fils avec qui il ne partage plus grand chose. Mais il a gardé toutes ses qualités d'enquêteur et son fameux sixième sens. A ses côtés, Santosh Gowdare, jeune inspecteur adjoint enthousiaste et encore plein d'illusions.

Si Bangalore est la Silicon valley de l'Inde, ce n'est pas vers la "shinning India" que nous mène ce roman mais plutôt du côté du petit peuple et dans les bas-fonds. le lecteur croise ainsi des migrants venus des campagnes chercher l'anonymat de la grande ville pour s'affranchir du contrôle de leur famille, des eunuques et un député mafieux. J'apprécie de retrouver ce cadre de l'Inde dans une affaire bien ficelée et un récit bien mené.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Au cours de la première nuit du Ramadan à Bangalore, la cosmopolite Silicon Valley de l'Inde, un jeune prostitué est attaqué et brûlé vif dans le quartier musulman de Shivaji Nagar. D'autres meurtres vont bientôt suivre. L'inspecteur Borei Gowda tente de trouver un point commun entre les différentes victimes. Une femme d'une grande beauté a été aperçue par les témoins...

Une auteure indienne qui remporte un grand succès auprès du public. Se lance dans le polar. L'inspecteur Gowda est doté d'un 6e sens qui fait de lui un redoutable inspecteur. Seulement son franc parler a considérablement nuit à sa carrière et c'est aujourd'hui un homme aigri qui doit d'attaquer à un affaire de meurtres par strangulation... Une écriture fluide qui nous permet de pénétrer dans le monde éminemment différent de l'Inde contemporaine et de ses réalités sociales.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Un thriller à la fois classiquement construit et atypique. Agréable.
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Il y a longtemps que je n'avais pas lu de livre sur l'Inde et encore moins d'àuteurs Indiens. Les seuls dont je me souvienne, ont été écrits par des Anglais passionnés et amoureux de l'Inde et je les ai adorés.

Je voulais retrouver un peu de cette magie, ces descriptions florissantes, ces ambiances parfumées, ces épopées historiques d'un passé opulent.
Bon et bien, je reste sur ma faim... j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, à m'intéresser à cette intrigue qui pourtant d'après le synopsis me ferait découvrir un sujet dont j'ignorais tout...
Et bien je n'en sais pas plus, les circonvolutions de l'enquête perdraient le meilleur des limiers... tout est poussif, les possibilités de débouchés me semblent inexploitées...
Bref j'ai eu du mal et je suis contente d'avoir terminé ce livre, je termine toujours les livres...
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Une série de meurtres se produit à Bangalore dans la juridiction de l'inspecteur Gowda, la cinquantaine, un peu empâté et dont la vie privée echappe quelque peu à son contrôle. Toujours des hommes assassinés de la même manière et une mystérieuse présence féminine.
Plongée dans la corruption ambiante, les fêtes et les traditions locales, l'enquête nous conduit dans l'univers des "hijras", les eunuques ou transsexuels. A la fois rejetés et craints pour leurs potentiels pouvoirs, ils forment une communauté en marge de la société.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, il m'a bien fallu arriver à la moitié du roman pour accrocher. L'enquête ne fait pas tellement monter l'adrénaline et sa conclusion est assez prévisible. Les personnages ont les profils classiques des romans policiers, je ne m'y suis pas attachée car trop communs.
En revanche, j'ai aimé l'univers. C'est le premier roman indien que je lis, je ne connais pas grand chose de l'Inde et cette lecture m'a permis de découvrir des traditions, la gastronomie et le "fonctionnement" de cette société. En choisissant le monde des transsexuels, véritables parias dans leur pays, l'auteure met un coup de projecteur sur ces oubliées.
Le cadre est le réel point fort de ce roman, je le recommanderai pour cela, la découverte de l'Inde.
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