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Marielle Morin (Traducteur)
EAN : 9782877308700
474 pages
Editions Picquier (23/08/2006)
3.84/5   37 notes
Résumé :
Jamais Mukundan n'aurait cru prendre sa retraite dans la maison familiale de ce village endormi du Kerala qui l'a vu naître. Il s'y bat contre la Compagnie du téléphone et les spectres du passé, tombe amoureux, et rêve d'acquérir une place influente au village, mais c'est un autre accomplissement que ce retour aux sources lui propose. Sa rencontre avec Bhasi le timbré, peintre en bâtiment et guérisseur des âmes, va le délivrer des fantômes d'autrefois et le révéler ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Bhasi, peintre en bâtiment -surnommé Bhasi le timbré- est aussi guérisseur à ses heures. Passionné de plantes médicinales qu'il fait pousser dans son jardin ou va récolter dans la jungle, il a appris empiriquement à soigner les cas désespérés.

Pour autant, comme il n'est ni riche, ni né au village, son statut à Kaikurussi n'est pas formidable. Il n'est pas non plus le héros du roman, mais celui qui, par ses soins et son amitié, va initier la transformation du personnage principal : Mukundan.

Mukundan, après une vie de fonctionnaire méticuleux et honnête à la ville, revient s'enterrer dans son village natal. Très marqué par l'ombre autoritaire et brutale de son père, Achutan Nair, il est resté célibataire et se retrouve très seul à la retraite. Littéralement hanté par le souvenir de sa mère martyrisée par son terrible époux, il se terre dans un coin de la grande maison familiale.

Récit de son évolution, influencée par Bhasi et par d'autres rencontres, le roman est aussi une chronique du bourg, une description des courants souterrains d'influence qui y circulent, et un portrait pittoresque de ses habitants : Kamban le postier, Krishnan le serviteur dévoué, Shankar le tenancier du débit de boissons, quelques fonctionnaires paresseux et véreux, Ramakrishnan de Fort Manoir le parvenu… et des femmes dont les choix semblent bien limités par le bon vouloir des hommes.

Au bout du compte, Mukundan parviendra-t-il à devenir « un homme meilleur » ?
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Avec ce premier roman, Anita Nair nous emmène dans sa région natale, au Malabar, dans le village fictif de Kaikurussi, petit hameau perdu au bout d'une route au milieu des collines et rizières qui ondulent à perte de vue. C'est là que revient Mukundan pour y couler une retraite qu'il espère paisible. Mais Mukundan est hanté par les fantômes de sa défunte mère qu'il se reproche de n'avoir pas su protéger de son père, un homme violent et tyrannique. Ses retrouvailles avec les villageois lui font aussi comprendre qu'il n'est pas forcément le bienvenu et Mukundan déchante rapidement.

Bhasi le peintre, un homme à la fois guérisseur des corps et des âmes, va lui faire prendre conscience qu'il peut se libérer de toutes ses entraves. En neuf mois symboliques, on assiste à la renaissance de Mukundan, ponctuée par des rencontres mêlées d'incompréhensions ou de quiproquos avec les villageois dont certains ont un destin qui évolue tragiquement.

Une fois encore, je suis séduite par l'écriture limpide et inspirée d'Anita Nair. Ces mots font chanter les éléments et la beauté du Kerala car la romancière a le don de nous charmer avec sa manière de personnifier, d'incarner la nature, les éléments et les astres qu'il s'agisse de fruits, d'écorces, de la terre, du vent, de la lune ou du soleil. Anita Nair insuffle de la vie dans l'inerte, une âme dans le règne végétal et toute cette poésie accompagne ses personnages au fil de leurs humeurs, mélancoliques, colériques ou apaisées.

Avec ce premier roman, une grande écrivaine était née.

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Elevé par un père autoritaire qui le brutalisait et le rabaissait et qui terrorisait aussi sa mère, Mukundan a quitté son village natal dès l'âge de 18 ans pour échapper à une existence haïe. Cependant, devenu enfin indépendant, il ne s'est jamais marié, vivant en colocation avec des collègues de travail. A 58 ans il prend sa retraite et, par la force des choses, retourne s'installer dans la maison familiale.

Là il est tourmenté par le fantôme de sa mère dont il se reproche la mort accidentelle quelques années plus tôt. Il rencontre Bhasi, peintre en bâtiment avec qui il se lie d'amitié et qui va l'aider à exorciser ses démons. Il fait la connaissance d'Anjana dont il tombe amoureux.

Mais si Mukundan a besoin de relations affectueuses il rêve aussi de reconnaissance sociale. Il aimerait, comme son père, plus que son père, être reconnu au village comme un notable. Les circonstances vont mettre en balance la notoriété d'un côté, l'amour et l'amitié de l'autre. Entre les deux, Mukundan devra faire un choix.

Dans ce roman, comme dans Compartiment pour dames, Anita Nair nous présente un personnage arrivé à un tournant de sa vie. Pour Mukundan c'est le moment de cesser de subir son éducation et de devenir enfin acteur de son destin. L'auteur nous montre aussi qu'on peut progresser à tout âge.
J'ai bien aimé.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Cette écrivaine indienne est tout simplement géniale! Elle écrit de manière intelligente et poètique. Elle donne à refléchir sur la vie en général en Inde comme ailleurs.Les petites histoires de famille prennent des allures de destin.A lire absolument!
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du mal à entrer dans le style et dans l'histoire !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le soleil poussa un profond soupir avant d'entamer ses corvées matinales. Il balaya de son premier rayon les voiles de brouillard qui enveloppaient les arbres. Puis il entreprit de réchauffer les brins de riz avant d'aller frapper à la porte des poulaillers. L'air s'emplit d'un roulement assourdi qui gagna en intensité en descendant la colline : touc, touc, touc. C'était le fracas de la Royal Enfield Bullet de Majid qui parcourait les lacets du chemin de terre menant chez lui. Les cris stridents des perroquets déchiraient le ciel. Des tourterelles, réfugiées dans les niches qu'offrait la margelle du puits, roucoulaient.
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Regarde mes mains. Ma peau est striée de lignes profondes qui la fractionnent en archipels d'inquiétude. Il fut un temps où la tâche la plus fatigante que ces mains aient eu à accomplir était de tourner les pages d'un livre. Ce n'est pas un pinceau qu'elles tenaient mais un morceau de craie, et c'est la surface d'un tableau noir qu'elles noircissaient de l'étendue de mes connaissances.
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Le soleil était haut dans le ciel et taquinait tous ceux qui se trouvaient sur son chemin. Mukundan marchait seul à l'ombre, le long de cette route guère en meilleur état qu'un chemin charretier. De chaque côté s'amoncelaient des tas de boue, bordés de fins bambous bavards et de vieux arbres silencieux. Une légère brise lui caressait le visage tandis que des papillons voletaient de-ci de-là. Pour la première fois depuis son retour au village, il se sentit heureux.
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Bhasi allongea les jambes, s'appuya contre le mur et attendit patiemment. Il savait qu'il ne fallait pas brusquer les confidences de l'âme, pas plus qu'on ne peut brusquer la marée montante. Elles ont leur rythme propre. La lune peut les favoriser, la nuit les aider, le vent les seconder. Mais la condition préalable est un désir incontrôlable de s'abandonner. Seul ce courant peut emporter les pensées, et les vagues les faire bouillonner. Jusqu'à ce que finalement, l'étendue de sable qui sépare passé et présent soit noyée sous une mer de détritus, sombres, secrets, humides, glissants, qui pendant des années étaient restés enfouis dans un repli profond de l'âme.
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Il ferma les yeux pour ne plus voir la lumière. Baignant dans l'obscurité, il sentit son moi se démultiplier en différentes personnalités qui ne se reconnaissaient pas dans celle qui était entrée dans l'urne. Désincarné, il n'était plus rien de ce qu'il avait été. Il pouvait se morceler à l'infini afin d'être celui qu'il avait envie d'être. Une vie nouvelle. Un homme nouveau. Qui n'a plus peur. Capable de bien plus qu'il n'a jamais rêvé.
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