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EAN : 9782226246844
360 pages
Albin Michel (10/05/2013)
3.53/5   62 notes
Résumé :
Bangalore, la cosmopolite Silicon Valley indienne, s'apprête à célébrer la première nuit du Ramadan. Le quartier musulman de Shivaji Nagar brille de mille feux lorsqu'un jeune prostitué est attaqué et brulé vif dans une ruelle sordide... Confiée à l'inspecteur Borei Gowda, quinquagénaire désabusé, l'affaire ne fait que commencer. Un nouveau meurtre similaire est bientôt perpétré, et les témoins évoquent la présence sur les lieux d'une créature d'une grande beauté. U... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai fait escale en Inde en ce début 2017 avec Anita Nair, que je lisais pour la première fois. Si les débuts du roman m'ont paru difficile, je suis au final conquise par cette lecture.

Nous voici à Bangalore, où Borei Gowda, un flic super attachant que l'on apprend à connaître au fil des pages, enquête sur le meurtre d'un jeune homme. On découvre une ville / un pays qui se déchire entre tradition et modernité, entre croyance et réalité, où la prostitution, le crime côtoie la ville moderne de Bangalore que l'on surnomme Silicon Valley indienne. Bref rien que pour le dépaysement, ce roman policier vaut le détour.

Ensuite comme je vous le disais plus haut, j'ai trouvé le personnage de Borei Gowda très intéressante. Si au début j'étais sceptique a son sujet : c'est un flic ronchon, assez lent, avec quelques kilos en trop... Très vite pourtant, on apprend à le connaître, à découvrir son histoire et a le trouver attendrissant. Dommage qu'il ne soit pas possible de le retrouver dans une autre enquête car j'aurais beaucoup aimé, continuer a apprendre à le connaître.

Comme dans tout bon roman policier, évidement le suspense est au rendez-vous et l'auteure nous (ou uniquement moi, mauvaise détective) emmène sur de fausses pistes et bien sur la fin est surprenante. Pendant tout le roman, j'ai suspecté quelqu'un qui bien sur n'était pas le coupable.

J'ai passé un très bon moment, et je ne devrais pas tarder a sortir d'autres romans de l'auteur de ma PAL.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Il m'est parfois difficile de suivre les challenges de lecture proposés par mes camarades bloggeurs. Mais quand Sandrine a soumis celui de lire un roman d'Anita Naïr, j'ai accepté : l'idée de lire un livre écrit par une femme indienne m'a inspirée et parmi son oeuvre j'ai choisi L'inconnue de Bangalore. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n'ai jamais lu de romans policiers indiens et il faut un début à tout non ? Me voilà donc embarquée à Bangalore, la Silicon Valley indienne. On y trouve des grands groupes tels qu'IBM par exemple et tant d'autres. Bangalore oscille, comme beaucoup de villes du continent asiatique, entre traditions et modernisme. Mégalopole de 8 millions d'âmes, c'est une ville assez surprenante car les eunuques côtoient sereinement une population conservatrice à tendance macho. Et oui, l'eunuque existe encore en Inde : ils représentent une des nombreuses castes qui font la spécificité de la société indienne. Soit. Attention, la majorité sont mal considérés et vivent tant bien que mal de prostitution, tout comme les travestis. Ce qui est marrant est qu'ils sont autant décriés qu'ils sont désirés et messieurs les sages maris n'hésitent pas à arpenter le bitume la bave aux lèvres à la recherche de quelques frissons d'interdit. Pas de bol pour eux, ils tombent parfois sur un gros hic et se font trucider par une belle inconnue qui vit de ses charmes.

C'est dans ce contexte « détendu » qu'intervient notre héros du jour, l'inspecteur Borei Gowda. Pas vraiment en forme notre flic : sa femme et lui vivent quasiment séparés et c'est donc seul que Borei tient la maisonnée. du genre bougon mal embouché en permanence, il a heureusement pour lui d‘être doué dans son travail : rusé et perspicace, droit et honnête (ce qui n'est apparemment pas la norme dans la police indienne). On lui confie donc l'affaire qui concerne des hommes retrouvés égorgés et dont l'arme du crime semble être un fil parsemé de bris de verre (pas courant vous en conviendrez). le lien entre ces quelques meurtres devient rapidement évident : les victimes ont toutes eu des rapports sexuels avant de mourir. La logique faisant son oeuvre, Gowda penche pour un sérial killer qui a un sérieux problème à régler avec les hommes et le sexe en général. Les lecteurs que nous sommes sont d'ailleurs dès les premières lignes, informés de l'identité du tueur. du moins sait-on qu'il s'agit d'un travesti, non d'un eunuque, qui aime séduire et faire chavirer le coeur des hommes mais que le moment venu, leur nature concupiscente dégoûte notre sensible tueur qui les zigouille sans autre forme de procès ! Bienvenue à Bangalore et ses bas fonds au coeur d'une immense traque dont on ne sait qui ressortira vainqueur.

Et bah c'est pas mal ma foi. Bon ce n'est pas le roman policier du siècle mais on serait vachards de ne pas lui reconnaître des qualités indéniables. Premier bon point (et pas des moindres), Anita Naïr nous offre un bel aperçu de tout ce que la société indienne a de contradictoire : du sexe à foison mais moralement condamné, une communauté homosexuelle rabrouée, une élite vivant à l'occidentale qui côtoie une majorité encore engluée dans un conservatisme de façade. Deuxième bon point, l'enquête en elle-même : fallait oser publier un roman sur ce sujet délicat. C'est un roman rythmé qui prend le temps de poser le décor et de nous faire faire connaissance avec tous les protagonistes à qui Anita Naïr donne la parole. Nous assistons à une enquête à 360° qui ménage bien son suspense. le personnage de Borei Gowda et celui de son acolyte, le dévoué (et un peu empoté) Sandosh, donnent lieu à quelques répliques savoureuses entre maître et élève.

L'inconnue de Bangalore est un honnête roman policier, plus exotique que nos classiques romans d'Elizabeth Georges ou scandinaves. Pas une pépite mais ça se lit bien. Idéal pour vos vacances.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Bangalore, Karnakata; quatrième État le plus corrompu de l'Inde. le commissaire Gorei Gowda, en dépit de son savoir-faire et de l'assistance de l'inspecteur adjoint Santosh qui vient de se joindre à l'équipe et qu'il terrorise, n'a que deux indices pour traquer le tueur qui sévit dans sa ville et qui s'en prend à des hommes qui ont peu en commun: une corde incrustée de verre pilé et une boucle d'oreille en perle. Gowda ne va pas bien: « Elle avait raison, il buvait trop. le jour, il pouvait déguiser son sentiment d'insécurité en simple manque d'assurance, ou même en nonchalance, mais le masque se fissurait au fil des heures. Il lui était de plus en plus difficile de jouer à celui qui n'en a rien à foutre. Quand la première gorgée d'alcool dévalait sa gorge et se déversait dans son système sanguin, il retrouvait un peu de cette faculté d'encaisser. Cet état légèrement cotonneux amortissait la cruauté de certaines remarques. Les insinuations, les insultes ne le blessaient plus aussi profondément. le gâchis qu'était sa vie ne lui semblait plus aussi terrible. le rhum avait l'art de chasser ces hydres maléfiques avec une facilité qui n'appartenait qu'à lui. Pourtant, oui, il buvait trop. Il le savait. » (p. 274-275) Critique sociale, culture - en particulier culinaire - suspense, le tout dirigé par la plume d'un poétesse: tous les ingrédients ont été réunis pour faire de L'Inconnue de Bangalore un roman délicieusement dépaysant, que j'ai fort apprécié. Tout en brossant le portrait d'un personnage complexe qui s'avère plutôt attachant dans ses débordements, Anita Nair aborde la situation des eunuques de l'Inde, faisant ressortir les contradictions d'une société qui les craint et les marginalise tout autant qu'elle en abuse, les contraignant pour beaucoup à la prostitution. Pour ce que j'ai pu voir, l'auteure a publié un deuxième tome des enquêtes du commissaire Gowda en 2016, qui ne semble pas avoir été traduit en français cependant, et c'est bien dommage.
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Dépaysement et meurtres en série dans une intrigue qui se trame dans le sud de l'Inde.

Le policier-enquêteur, on pourrait le qualifier de classique : un homme désabusé, fin de quarantaine, qui boit trop et qui n'est plus sûr d'aimer sa femme, un rebelle qui n'a jamais eu de promotion faute de se plier aux magouilles de ses supérieurs. (Il pourrait être issu d'un polar nordique...)

Le décor est exotique, avec des gens qui parlent le « kannada ». Rien à voir avec le pays d'Amérique du Nord, il s'agit d'une langue du sud de l'Inde qui ressemble à ceci « ಎಲ್ಲಾ ಮಾನವರೂ ಸ್ವತಂತ್ರರಾಗಿಯೇ ಜನಿಸಿದ್ದಾರೆ ». Une langue rare ? Pas tout à fait, car sur Wikipédia on dit qu'elle compte quand même 45 millions de locuteurs !

On y mange toute sorte de choses qui ont l'air délicieuses*, mais quand quand on se contente du fumet du papier imprimé, c'est bien difficile d'en juger…

Il y a aussi des fêtes religieuses, traditions qui nous semblent étranges. On parle ici des hijras, des communautés d'eunuques, de transsexuels ou de travestis qui peuvent aussi bien être des prostituées, en marge de la société qu'investis d'un pouvoir sacré mystérieux.

Un polar bien mené qui, en prime, élargit notre vision du monde.

*(Les termes sont précisés dans un lexique en fin de volume, je déteste avoir à y référer, j'aurais vraiment préféré des notes de bas de page…)
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Recette d'un polar Biryani

1 inspecteur plutôt mûr et grisonnant, avec une forte tendance à la misanthropie
1 jeune adjoint à l'oeil frais et la peau lisse, innocent, naïf et désireux de bien faire
1 député corrompu qui cache un passé qu'il n'aimerait pas voir révélé
Son jeune frère qui dissimule quelques secrets de sa vie privée
1 amour de jeunesse qui resurgit plus de 20 après dans la vie de l'inspecteur
Une communauté d'hijras (personnes du troisième sexe en Inde)
Des talons aiguilles
Des saris chatoyants
Des perruques à longs cheveux
Un paire de boucles d'oreilles à perle fine
Du whisky sans modération
Du rhum Old Monk dilué au Coca avec un zeste de citron vert
1 corde de cerf volant épicée de bris de verre

Commencez par faire tremper l'inspecteur dans le whisky et le rhum et laissez-le macérer jusqu'à ce qu'il devienne amer et ne puisse s'empêcher de se montrer méchant avec son nouvel adjoint.
Faites mijoter tous les ingrédients dans les quartiers chauds de Bangalore en invoquant Kâli la déesse de la colère jusqu'à obtention de quelques meurtres.
Laissez refroidir à la morgue et au commissariat.
Assaisonnez le tout de bris de verre, de désir brûlant, de frustration refoulée et de quelques pûja puis portez à ébullition lors d'une procession de chars pour la fête de Sainte Marie.
C'est prêt. Dégustez en 2 ou 3 jours maximum.
Namaskār

Challenge Mauvais genres 2023
Challenge Plumes féminines 2023
Challenge Multi-défis 2023
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critiques presse (2)
LesEchos
12 juin 2013
Que connaît-on de Bangalore, à part ses informaticiens et ses campus high-tech ? Le dernier roman d’Anita Nair fait apparaître une autre facette de la métropole indienne, vivante, chamarrée et dangereuse.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeFigaro
04 juin 2013
Les polars indiens publiés sous nos latitudes sont trop rares pour que l'on se prive de cette palpitante énigme noircie au khôl et habilement ficelée par Anita Nair. Exotique.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Le frère de Santos, qui se piquait d'être sociologue, appelait ce procédé la « péroraison qui tue », qu’il tenait pour le trait le plus typique des Indiens, incapables d’adresser un compliment à quelqu’un sans l’assortir d’une critique cinglante. Défaut congénital, affirmait-il, très répandu parmi leurs compatriotes. (p.99)
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Nu, encore mouillé, il regagna sa chambre sur la pointe des pieds et se regarda dans le grand miroir. Il passa les doigts sur son torse nu, tirant distraitement sur ses poils grisonnants. Il n'aimait pas beaucoup ce qu'il voyait, le ventre tombant, les poils pubiens poivre et sel, le pénis flasque qui semblait se satisfaire le plus souvent de son état, au grand soulagement de Mamtha. Jusqu'à la texture de sa peau qui avait changé.
Au cinéma, les policiers de son age, quand ils étaient de bons flics, avaient l'air distingué. L'embonpoint et la lenteur d'esprit étaient le lot des nuls. Les yeux plissés, il s’évaluait. En fait, il n'avait l'air ni d'un bon ni d'un nul. D'un raté, tout au plus.
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Gowda fit oui de la tête. Le sourire de reconnaissance d'Urmila lui retourna les boyaux. Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Ma carrière est au point mort, ma femme est une étrangère, mon fils se drogue sans doute et voilà que je retombe amoureux. Est-ce que j'ai vraiment besoin de ça dans ma vie en ce moment ?
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Dans le grand bourg où il avait grandi, la vie débordait à tous les coins de rue. Mais rien ne ressemblait à ça. On y trouvait bien des vendeurs de fleurs ou de fruits ambulants, des mendiants aux yeux morts, amputés de leurs membres, mais ici, c'était autre chose. Des gosses désespérés se contorsionnaient pour de l'argent, sans plaisir ; l'apparence minable et la cravate en bataille des marchands à la sauvette disaient leur misère ; les eunuques, dans leur rage muette, exigeaient de la ville qu'elle paie pour ce qu'ils étaient devenus.
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La corruption, avait-il découvert, est comme le ver dans la mangue. Elle attendait à l’intérieur sans se faire remarquer, dévorant avidement la substance de votre âme, les sucs de votre vie.
(Albin Michel, p. 156)
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