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EAN : 9782226420022
438 pages
Albin Michel (01/06/2016)
3.44/5   43 notes
Résumé :
1659. Le Zamorin, tout puissant souverain de Malabar, au sud-ouest de l’Inde sur la côte de
Kerala, donne une grande fête connue sous le nom de Mamangam.

Venu assister aux célébrations, Idris, marchand itinérant somalien, est fasciné par cette démonstration de puissance et de richesses. Et ranger dans ces contrées, il engendre lui-même avec son œil d’or, tout autant d’émerveillement et d’incrédulité. Par un étrange coup du sort, Idris fait al... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour m'avoir offert ce roman d'Anita Nair ,Dans les jardins du Malabar.
Je suis passionnée par l'Inde et dès le début de la lecture j'ai été domptée par ce livre ... Ce roman conté.....
J'ai voyagé avec Idriss le héros , dans la région du Malabar ,au sud ouest de l'Inde qui est une portion du littoral .
Nous sommes au 17 ème siècle ,idriss est un commerçant ,voyageur Somalien musulman .
Il fait son retour dans la region du Malabar ou la ressemblance troublante avec un garcon de 9 ans Kandavar ... Ce garçon est issu d'une relation passionnelle d'une nuit avec Kittamalu une indienne de la tribu des guerriers sambandhakitar où les hommes ont un rôle reproducteur.
Elle a du sang de guerrier et Idriss est commerçant ,une union impossible .
Kandavar va partir avec son père sur les routes du commerce ,des voyages et à la recherche de Diamants.
Ils feront de belles rencontres ,ils apprendront à se connaître et deviendront inséparable.
Ce roman est merveilleusement conté, bien écrit , agréable .on peut sentir les odeurs, l'Inde des odeurs, les descriptions des nuits étoilées .
Idriss est un personnage attachant qui est intelligent et qui a le respect des femmes à cette époque ... Qui semble un peu en décalage .. il n'est pas que l'homme reproducteur mais un homme de sentiments qui aimera deux femmes ... La mère de Kandavar et Tilbttamma une autre jeune indienne .
J'aimerai moi aussi qu'il y ait une suite sur le voyage d'Idriss .....
Quelle belle et agréable lecture !!!
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Ce roman devrait plaire à un public très large. Il se déroule au XVIIe siècle dans le sud de l'Inde, et comme le héros, Idris, se présente comme un éternel voyageur, c'est pour commencer un roman d'aventures.

La traduction de Dominique Vitalyos est soignée, je n'ai pas trouvé de ces tournures décalquées de trop près de l'anglais qui m'énervent parfois. Elle est même plutôt bonne que soignée, par exemple, le vocabulaire est superbe sans être voyant.

Une partie de l'histoire se situe près de la côte de Malabar, (pas de costaud, de princesse ni de chewing-gum en vue), où vengeance pratiquement tribale, éducation guerrière quasiment de style ninja, sensualité et vie familiale se déroulent et s'emmêlent dans une société apparemment sereine (attendez la suite), qui ne vit pas que dans les jardins*.

Il y a de belles scènes tranquilles, d'autres qui le sont bien moins, et une grosse invraisemblance permet à Idris de repartir commercer en emmenant son fils et un chaton. En bateau vers Ceylan puis en char à boeufs vers un espoir de faire fortune, avec de nombreuses rencontres et des conversations polyglottes.

Voilà pour le premier niveau, déjà intéressant pour les lieux, les modes de vie et surtout les personnages. On y est gourmand, curieux, amoureux, mais c'est vrai qu'on n'apprend pas grand-chose sur la côte de Malabar ni sur les colonisations néerlandaises et portugaises.

On peut aussi lire le livre comme une galerie de portraits, gravitant autour du personnage d'Idris, qui aimante les attentions, d'un calme étonnant et avec un désir de justice sociale contagieux. Il est possible de trouver sa philosophie superficielle, j'avoue par exemple que sa façon de lire le futur immédiat dans les astres m'a un peu énervé, mais c'est un personnage étonnant, et qui semble capable de faire émerger des autres le meilleur de leur personnalité, juste en étant lui-même et en les traitant sans préjugé apparent.
Et l'amour dans tout ça ? Oui, il y a aussi plusieurs sortes d'amour, dont une belle découverte de l'amour filial, mais dans les relations de couple la sensualité prend pour moi trop de place par rapport aux sentiments : curieusement l'auteure semble moins à l'aise dans ces narrations que pour décrire des rythmes de vie divers rencontrés au cours des voyages.

Je vous propose enfin ma vision (opposée à celle d'une autre critique) comme troisième lecture. Idriss est, comme dans les Lettres Persanes, l'étranger qui, ayant un vécu différent, aide à remettre en question le système social, ici celui des castes : il montre le ridicule, voire l'horreur, des modes de relation et des rituels qui soutiennent le système. J'ai parlé du persan de Montesquieu, mais c'est chez nous un procédé classique : voyez le Huron de Voltaire, et Henri de Montes chez Balzac. Il y a dans le livre des exemples évidents, comme dans une des citations que j'ai mises sur le site, où un homme religieux et végétarien rit d'avoir causé la mort d'un homme pour le punir d'avoir tué un oiseau. Anita Nair propose dans les dialogues un point de vue plus proche du nôtre que de celui des brahmanes ; les autres personnages voient bien l'incohérence de ces hommes supposés supérieurs et n'apprécient pas leur morgue.
Une scène d'ordalie, difficilement supportable et annoncée comme telle, montre qu'à cette époque la religion et ses règles strictes écrasaient les vies de tout leurs poids, mais que des consciences éveillées gardaient leur libre pensée malgré ces préceptes. D'autres critiques sont plus légères, mais tout au long du roman des personnages, éduqués ou non, montrent que s'ils ne peuvent rien dire, ils n'en jugent pas moins. L'action du roman se situe au XVIIe siècle, la hiérarchie des castes y est bien installée ; elle n'est, à ma grande stupéfaction, pas morte aujourd'hui (les anglais ont su s'en servir quand cela servait leurs intérêts). D'autres auteures vivantes s'en accommodent bien mieux qu'Anita Nair : est-il possible qu'il faille ces détours pour critiquer cette organisation de la société ou au moins pour passer un message éducatif ? Je voudrais mieux connaître l'Inde pour pouvoir en juger, mais c'est ma petite hypothèse personnelle de rien du tout, comme dirait-peut être une chroniqueuse fameuse sur ce site.

Ce livre m'a été offert dans le cadre d'une masse critique spéciale, et comme je l'ai bien aimé, je remercie cordialement Babelio et les éditions Albin Michel.
C'est amusant de recevoir avant la mise en librairie un livre tout blanc, marqué « Épreuves non corrigées » et « Ne peut être vendu », on se sent privilégié, je vous recommande cette expérience.
Permettez-moi d'ajouter encore quelques notes de lecture personnelles (je ne vous en voudrai pas si vous les sautez, elles ne changeront rien à votre désir de lire ce livre).

1. Il ne faut pas craindre d'attendre quelques pages si une situation n'est pas claire ou si un personnage est mal cerné : quelques pages de plus, et un autre point de vue sera ajouté, et le lecteur rassuré.
2. le lexique de fin de volume, très riche de mots en quatre langues ne précise que les mots dont le sens ne se devine pas par le contexte. Choix acceptable (surtout si on a lu son avertissement liminaire), mais qui ne facilite pas la lecture, d'autant que d'autres mots sont en italique, et faire le voyage vers les dernières pages pour rien est frustrant. (J'ai, en tant que polyglotte amateur, bien aimé que le personnage principal ait un tel intérêt et une telle capacité pour les langues).
3. le parti-pris de ne pas mettre de notes de bas de page a ses limites : outre ce que je dis du lexique, quelques points culturels auraient pu mériter une aide. Par exemple (je fais mon pédant) : l'île de Serendip éveille des souvenirs pour tout anglophone, mais la sérendipité comme fait de trouver les choses par hasard est un mot encore peu usité en France (où d'ailleurs son introduction me paraît critiquable : nous n'avons pas vu les mêmes séries TV). Bref, je me considère comme un privilégié (peut-être à tort) d'avoir réagi rapidement, mais j'ai été surpris de voir, après consultation de Wikipedia, que l'association de Serendip à Ceylan est naturelle, le mot ayant été introduit en Europe par le conte Persan raconté dans ce livre.

* le titre anglais est « Idris, keeper of the light », moins vendeur mais plus éclairant (j'ai osé).
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Idris, homme noir avec un oeil de verre, revient sur les côtes du Malabar, des années après une nuit d'amour avec Kuttimalu, et se rend compte qu'un petit garçon, Kandavar, est né de cette union.
Idris veut faire découvrir à son fils la notion d'émerveillement face à la vie et l'initier aux splendeurs d'un monde par-delà son horizon et l'entraîne dans un de ces voyages.

Anita Nair, nous fait comprendre que la place de la femme en Inde est très inférieure à l'homme et qu'elle n'est pas maître de ses décisions même envers son propre enfant. Leur vie est très dure au sein de cette société et on peut être touché par ce fonctionnement.
Il en est de même des punitions qui sont infligées par exemple pour un vol. Sans avoir de preuve formelle, la sanction est extrêmement sévère. La violence de leur châtiment nous prend vraiment aux tripes et on ne peut être qu'attristé en sachant cela.

Je n'ai pas été totalement transporté par le roman et je m'attendais à une fin différente. Cependant il est très touchant et j'ai apprécié ce côté là.

Je remercie les éditions Albin Michel et Babelio pour l'envoi de ce livre.
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Nous sommes en 1625, quelque part dans le désert Somalien.
Dans une courte préface nous découvrons Idris qui à l'âge de 9 ans perd un oeil après une violente tempête alors qu'il essayait de s'extraire d'une cage faite en os de chameaux où il avait trouvé refuge.
Des années plus tard, sur un autre continent, Idris dont le visage est irradié par un oeil d'or, fait la connaissance de Kandavar. Il comprend rapidement que le jeune garçon est son fils, né d'une brève mais intense union avec une belle inconnue.
Dès lors le père et le fils deviennent inséparables et nous les suivons dans le Sud de l'Inde où se retrouvent marchands et voyageurs de tous horizons venus là pour « faire commerce » ou assister à des fêtes traditionnelles.
« Dans les jardins du Malabar » est un roman d'apprentissage qui ne manque pas d'atouts et ravira les amateurs de voyages au long cours.
Il ne m'a cependant pas touché, je n'y ai pas trouvé ce que j'aime par-dessus tout dans la littérature indienne, les descriptions des paysages, les odeurs enivrantes des épices sur les étals, les couleurs des saris, tout ce qui fait que ce continent est une telle fascination pour les Européens.
Je suis une fidèle lectrice d'Anita Nair mais ce nouvel opus ne restera pas dans ma mémoire.
Je préfère me souvenir de « Compartiment pour dames » ou d' «Un homme meilleur ».
Malgré cette déception, je remercie très vivement Babelio et les Editions Albin Michel qui m'ont permis de faire ce voyage malgré tout intéressant.





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Un grand merci à la Masse critique de Babelio et aux Editions Albin Michel.

Forcément, on n'attendait pas Anita Nair dans le registre du roman d'aventures historique. Mais à l'instar d'une Isabel Allende ou d'une Elif Shafak, la romancière indienne montre que le genre peut-être rehaussé quand ce ne sont pas des spécialistes qui choisissent cette voie nouvelle. Cependant, le début de Dans les jardins du Malabar peut apparaître un peu confus. Il l'est de moins en moins au fil des pages se concentrant sur le personnage d'Idris le somalien et ses pérégrinations, ce qui n'empêche pas les digressions, les descriptions fascinantes du sud de l'Inde au milieu du XVIIe siècle et, dans sa deuxième partie, du Sri Lanka. Récolte de perles sous-marines, affaires commerciales, recherche de diamants : la vie d'Idris n'est pas un long fleuve tranquille. Sa quête est celle d'un rêveur actif, le genre de héros ténébreux, à la Corto Maltese, qui aime la tranquillité et gober les étoiles la nuit venue, mais dont le statut d'étranger partout où il se rend l'oblige souvent à prendre ses responsabilités et des risques jamais inconsidérés. D'autant qu'il s'est découvert un fils aussi noir de peau que lui et sur lequel il doit veiller. Ajoutons pour compléter le portrait que Idris est un être sensuel qui aime les femmes et est aimé d'elles. Anita Nair réussit à maintenir un équilibre entre les scènes épiques (modérément) et contemplatives sans oublier le thème fondamental de son livre : la liberté. Celle des femmes que rencontre le héros de Dans les jardins du Malabar et celle d'Idris lui-même. A une échelle plus grande, il s'agit de celle des peuples, avec la présence oppressante des occidentaux et au sein même de la société indienne, marquée par les castes. Si le roman est avant tout historique, il n'est pas interdit d'y voir plus que des références à la société indienne d'aujourd'hui. Riche et dense, Dans les jardins du Malabar contourne assez aisément les clichés de l'exotisme grâce à une écriture ample et poétique qui semble toutefois se méfier de la flamboyance. Dans les jardins du Malabar se termine par une conclusion ouverte : ce n'est que le premier tome d'une trilogie annoncée. On ne demande qu'à lire la suite des aventures d'Idris, le voyageur (presque) sans bagages.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Une étrange tristesse le gagnait,menaçant de l'engloutir.Il s'assit,l'attira tout contre lui et elle l'emprisonnant dans son étreinte ,les bras autour de son cou,les jambes autour de ses hanches,un sein dans la bouche d'idris,son membre enfoncé profondément en elle.Alors,bannissant toute pensée et toute mémoire ,il s'absorba dans un mouvement au rythme puissant jusqu'à l'instant tant attendu où il se sentit délivré du poids même de son être .
Elle se tourna sur le côté en position fœtale,genoux contre le ventre.Il la regarda.Elle avait l'air épuisée .Quel âge pouvait- elle bien avoir?
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Certains hommes sont des dominants par nature. Ils vous inspirent par leurs prouesses, leur superbe, leur valeur et leur force. Mais il en est d'autres qui, dans leur discrétion, révèlent une autre manière d'être grand. Il n'est pas nécessaire d'être toujours au cœur de l'action pour changer le monde. On peut aussi le faire en se tenant à la marge, le faire avec une bienveillance innée, confiant dans la bonté humaine. Mon maître est ce type de personne, conclut Golla calmement.
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C'était ,de part et d'autre du pavillon ,un monde magique circonscrit par un imposant remblai de terre que surmontait un enchevêtrement de tiges de bambou épineux formant clôture.Que d'essences différentes! S'exclama Idriss en lui- même .Cocotier,aréquier,manguier,jaquier,teck,et dalbergia à feuilles larges lui etaient familiers ,ainsi que le tamarinier et le kapokier rouge ,mais il en etait d'autres qu'il n'avait jamais remarqué au cours de ses voyages.Des lianes de poivre serpentaient autour de certains fûts ,chargées de grappes vertes rougissant déjà parfois à leur base. L'air sentait la verdure et l'humidité .Une senteur florale leur parvenait par bouffées,portée par la brise.
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Il arrive qu'un homme ait besoin d'un stimulant pour poursuivre sa route . Je ne parle pas d'idéaux élevés ou de l'idée que la communauté des croyants l'attend dans l'autre monde.
Parfois,il suffit d'un repas pour le propulser dans le lendemain.
D'un repas qui le réconforte en lui évoquant son foyer.
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Nos sambandhakkar ne sont pas de véritables maris .......
Il achète l'usufruit de mon corps avec une pièce de tissu et si mon âme eprouve un besoin lancinant d'amour,je me dis ce que ma mère et les femmes qui l'ont precédée se disaient :" Fais taire ta langue et tes désirs ,ma fille ,nous ,les femmes Nayar,perpétuons nos lignées et nos demeures,n'est ce pas suffisant? N'est ce pas ce qui doit être ?Notre destinee n'est pas liée à celle d'une homme ,de n'importe quel homme .Apprends à accepter ce qu'on te donne et ne réclame rien de plus .
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