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Voilà un policier comme je les aime, sans graisse superflue. L'écriture est incisive comme un scalpel. Je vous fais grâce du résumé, tout est dans le titre. Ce livre est un petit thriller doublé d'une méditation sur le crime qui fait toute la différence avec un quelconque policier. le narrateur est le pickpocket. Il nous raconte in vivo comment il s'y prend. C'est un maître, un expert, en contrôle. Il prévoie même un mouchoir humidifié au fond de sa poche pour éviter que ces doigts ne glissent. Et pourtant en même temps qu'il agit, surgit une personnalité complexe, vulnérable, tourmentée. Dès la première page, il est hanté par l'image d'une tour, qui réapparaîtra à plusieurs reprises. Il est conscient qu'en faisant les poches d'autrui, il a tourné le dos à la vie sociale. Il a érigé un mur autour de lui et s'est tapi dans l'ombre des autres. Il n'a qu'un seul ami, son mentor. Il vit au jour le jour et se fait fort de ne voler que les riches mais bientôt il fait deux rencontres décisives. D'abord le petit garçon d'une junkie qui le prend comme modèle. Ensuite un yakusa sadique qui tient déjà son ami dans ses filets et qui entend exploiter ses talents de pickpocket. L'ange et le diable…
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Voici une belle découverte ! Bien plus qu'un polar, cet étonnant roman nippon est une réflexion glaçante sur le parcours d'un homme.

Le narrateur est un homme seul. Son logement se réduit à une chambre plutôt sordide. Il ne possède rien. Il n'a pas de but, pas d'envies et passe ses journées à errer dans les rues, les transports en commun, les grands magasins de Tokyo. Il n'a pas de nom, sûrement pour souligner la façon dont il glisse en silence sur l'existence. Il y a néanmoins un domaine dans lequel il excelle : l'art du vol. C'est un pickpocket. Alors, au gré de ses balades quotidiennes, il détrousse les passants avec une habileté prodigieuse. Ses cibles favorites ? Les hommes riches, bien entendu. Sa pratique atteint un tel niveau qu'il vole parfois sans s'en rendre compte. Pourtant, cette routine va être brisée. Ses rencontres avec un jeune garçon qu'il surprend en train de voler dans un supermarché et un redoutable yakuza le troublent. Sa vie de solitaire bascule alors dans le chaos. le pickpocket est dorénavant confronté aux autres, mais surtout à lui-même. Que faire avec ce gamin qui pourrait finir comme lui ? Quelles limites se donner dans l'exercice de la criminalité ?

Pickpocket est d'une noirceur dépouillée. Il se distingue des autres romans noirs par l'importance accordée à la psychologie, et même à la philosophie du narrateur, soumis à des situations nouvelles qui lui échappent. L'empathie qu'il ne peut s'empêcher de ressentir pour le garçon ou le jeu pervers dans lequel le yakuza l'entraîne, le poussent à réfléchir aux notions de destin et de morale. le lecteur plonge avec lui dans cette lutte désespérée pour sauver sa peau, mais également son âme. le style est minimaliste et incisif. Il colle parfaitement à l'ambiance extrêmement tendue du roman, où un vaste jeu de dupes entre les personnages brouille les cartes. Fuminori Nakamura, jeune trentenaire, a déjà reçu de nombreux prix littéraires, dont le Kenzaburô Oe pour Pickpocket. Il ne l'a pas volé !
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Un roman original et plutôt bien ficelé par un des fers de lance de la nouvelle génération d'écrivains japonais.

Le narrateur est pickpocket depuis bien longtemps, il a perfectionné sa technique hors-pair depuis qu'il s'est fait prendre à voler à l'école, en réaction. Obsédé par le vol, il vit sans projet d'avenir, au jour le jour, de l'argent dérobé dans les portefeuilles de ses victimes. de sa vie, de son passé, on ne saura rien ou presque : c'est un homme solitaire, sans attaches, ni familles ni amis. Il a sans doute connu les paradis artificiels et se remémore sans cesse sa compagne disparue Saeko. Il a malgré tout une connaissance qu'on pourrait presque qualifier d'amicale avec un certain Ishikawa.

Un jour, les deux hommes vont se trouver enrôlés de force dans une mission périlleuse d'une équipe de criminels, probablement des yakuzas, pilotée par le mystérieux et glaçant Kizaki, leurs talents de pickpockets servant de couverture et diversion dans cette opération. Notre homme est si doué que Kizaki va le rappeler pour une nouvelle mission en solitaire cette fois, d'une difficulté quasi insurmontable. Il n'a d'autre choix que d'accepter sinon c'est la mort, Kizaki ayant déjà réglé son compte à Ishikawa. Kizaki est redoutable, et au courant des faits et gestes du pickpocket, qui s'est pris d'un semblant d'affection pour un bambin apprenti voleur alimentaire par nécessité, poussé par sa mère. Il donne à ce garcon des trucs pour améliorer sa technique. Il lui rappelle sûrement lui ses malheureux débuts dans le "métier". Il couchera avec sa mère, désespérée qui lui rappelle Saeko, qui se drogue et que son compagnon oblige à se prostituer, livrant son gamin à lui-même.

Notre héros va devoir faire feu de tout bois pour réussir sa mission dont les phases successives apparaissent toutes plus compliquées les unes que les autres...Sortira-t-il seulement vivant, et libre, de cette sordide aventure ? Kizaki est-il un homme de parole ? Quel est son plan machiavélique et sa motivation profonde ?

Un roman noir, qui explore la face sombre de Tokyo. Le style est précis, carré, c'est assez bien écrit sans lyrisme mais efficace, à défaut d'être addictif et vraiment émouvant.
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Du jamais lu,en ce qui me concerne.L'auteur réussit à nous faire entrer dans la tête d'un pickpocket intelligent,qui a élevé son "métier" au rang d'art.Celui-ci vole surtout les riches,pour vivre,mais aussi parce qu'il ressent une sorte de jouissance à transgresser les interdits.Il vit au jour le jour,sous l'oeil de sa conscience qui se manifeste parfois.Il n'est pas dépourvu d'empathie qu'il manifeste envers un enfant.Ce qui va le rendre vulnérable,obligé d obéir aux ordres d'un chef yakusa et il n'aura plus alors la maîtrise de son destin.J'ai beaucoup aimé.
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Bonne surprise que ce court roman oscillant entre polar et roman psychologique.

Le narrateur, comme le titre l'indique, vit de sa condition de pickpocket. rapidement, il se trouve pris dans un engrenage avec des yakuzas fort peu sympathiques. Il vient en parallèle en aide à un gamin du voisinage, que sa mère oblige à voler à l'étalage. Une sorte de relation maître-disciple semble vouloir s'établir brièvement. Car le narrateur s'arrange pour que cet enfant n'ait pas à finir comme lui. La fin du roman est très surprenante, je n'en dis pas plus.

Bien que vivant dans les lisières illicites de la société, le narrateur a développé une certaine éthique de son "métier", qu'il exerce avec un brio magistral. Il ne vole que les riches, leur retourne, via les services postaux, leur porte-feuilles soulagé de leurs milliers de yens. Son esprit s'envole parfois et il rêve. Il se voit comme un moderne Robin des Bois nippon, rêve de se mesurer aux plus grands pickpockets, ... Bref, pas le mauvais bougre du tout. Il n'est juste pas né dans le bon milieu social, tout comme l'enfant qui lui pend aux basques et en qui il se retrouve. Il se montre fréquemment blasé et froid. Mais ses actes révèlent un côté bien plus généreux que ce qu'il laisse paraître.

L'écriture de Nakamura Fuminori est très visuelle. Les descriptions des larcins donnent envie d'applaudir tellement les manoeuvres sont subtiles. On a presque l'impression d'assister à un tour de passe-passe. Les mains semblent animer d'une vie indépendante, se faufilant ni vu ni connu dans les poches, les sacoches, etc... du grand art.
L'intrusion dans la vie du narrateur du chef yakuza apporte une ombre malsaine et angoissante. Car lui aussi a développé sa propre éthique, toute faite de machiavélisme et d'un curieux mélange de sadisme et compassion. Ses arguments font froid dans le dos.

En résumé, voici une lecture qui, sans être révolutionnaire, se révèle prenante.
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Le jeune héros de ce roman de Fuminori Nakamura mène une vie oisive, un peu creuse, vivotant grâce à son art de détrousser les portefeuilles. Ce pickpocket, sûr et très satisfait de sa technique, entretient ainsi l'adrénaline nécessaire pour ne pas être complètement inexistant et rester connecté au monde malgré une solitude que l'on devine. Deux évènements vont le faire sortir de sa torpeur et donner un sens à sa vie ou plutôt à sa survie: sa rencontre avec un enfant que la mère pousse à voler dans les magasins; occasion pour notre héros de montrer son empathie puis, son recrutement par des yakusas pour faire de mauvais coups; jusqu'alors petit joueur, il va se retrouver dans la cour des grands, menacé de mort, notre jeune héros va alors vivre plus intensément cette survie, lui permettant d'avoir une vraie réflexion sur sa vie, l'occasion de se poser enfin des questions existentielles, la menace de sa mort exacerbant son désir de vivre.
J'ai aimé le style concis de ce court roman prix Kenzaburô Oe et le prix Zoom Japon, et l'évolution du jeune héros dont la personnalité s'enrichit et s'étoffe mais Pickpocket est une lecture que j'ai un peu oubliée, alors que c'est une lecture récente. Cela permet de passer malgré tout un bon moment de lecture lors de cette plongée dans le milieu des petits et grands malfrats au Japon.
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Ce court roman de Nakamura Fuminori a reçu le prix Kenzaburo Oê en 2010.

Il évoque avec brio et grande maîtrise l'univers impitoyable d'un pickpocket professionnel pris dans l'engrenage qui le livre aux mains de la très dangereuse yakusa. Va-t-il lui échapper ?

Le style est précis, sec, on pourrait parler d'écriture blanche, si tant est qu'on puisse qualifier ainsi une écriture japonaise.

Le thème ne m'a pas passionnée.
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Comme son titre le laisse supposer, le roman de Fuminori Nakamura nous propose de suivre le quotidien d'un pickpocket. L'histoire se déroule dans un Tokyo assez désespérant où les relations humaines semblent réduites à leur plus simple expression. Au milieu des millions d'habitants de la capitale nippone qui se côtoient sans se voir, fourmis laborieuses d'une société qui aliène et lobotomise, le héros de cette histoire observe. Il choisit avec soin ses futures victimes, supputant leur richesse, leur profession, un peu de leur vie. Surtout, il évalue la difficulté à leur subtiliser leur portefeuille. Non par peur d'échouer, mais pour déterminer la meilleure façon de s'y prendre, la plus sûre, la plus belle aussi. C'est que notre pickpocket n'est pas un simple voleur à la tire. Il a une haute estime de sa profession qu'il exerce en artiste, recherchant davantage le beau geste que l'argent facile.
En dehors des nombreux passages relatant ses exploits de prestidigitateur, le roman s'attache surtout à nous faire ressentir le vide de son existence. Sans ami ni compagne, exceptés ceux qui traînent dans ses souvenirs, il mène une vie terne et sans but. Une vie qui va pourtant être bousculée par l'irruption de deux individus bien différents : un jeune voleur qu'il va prendre sous son aile et un yakuza de la pire espèce qui lui impose un contrat des plus dangereux. Transmission d'un côté, soumission de l'autre, il sera dès lors ballotté entre l'espoir d'une rédemption et le risque d'une chute définitive.
Noir et profondément désespéré, "Pickpocket" est le roman étrange et dérangeant d'une solitude au milieu de la multitude.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Je comprend qu'on puisse considérer ce roman comme un thriller, mais à mon sens je le classerais plutôt contemporain tellement l'accent est mis sur l'intériorité du personnage-narrateur plutôt que sur l'intrigue qui paraît bien mince en comparaison; un prétexte presque. L'espèce de vacuité qu'entretient ce voleur à la tire, à peine entamée par la rencontre d'un enfant à la dérive et par les menaces explicites d'un yakuza manipulateur, colore l'ensemble d'un voile de mal-être omniprésent. On sait peu de chose du personnage, son art serait sa raison de vivre en soi bien que les frissons qu'il en retire semblent très éphémères. Bref un livre étrange que j'ai bien aimé parce qu'il ne cherche pas à tout expliquer.
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Je viens de terminer ce roman. Lu assez rapidement, je n'ai pas réussi à m'intéresser à cette intrigue. le personnage principal me semble assez convenu, et déjà rencontré dans d'autres romans de même ordre. de Ryu Murakami à Ko machida, on rencontre souvent ce genre d'individu solitaire errant dans un Japon déshumanisé, aux prises avec les Yakusas. L'intrigue me fait penser à un mauvais film de Kitano. Il y a bien par-ci par-là quelques reflexions intéressantes sur le sens de la vie qui donnent un peu de relief au personnage, suffisamment pour que j'en termine la lecture. Mais je l'oublierai assez vite.
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