Notre héroïne est obèse. Elle va bien côté santé, mais elle pèse trop lourd pour sa taille, d'après les médecins. Alors elle veut maigrir, fait le yoyo d'un régime à l'autre de puis l'adolescence, voit des psys. Essaie de comprendre le comment et le pourquoi de son hyperphagie qui la mène à l'obésité. Intègre le lien que les médecins serinent, obésité = mauvaise santé, forcément, et angoisse pour son avenir. Elle s'invente un double qui vit avec elle en permanence.
J'ai eu du mal à adhérer à ce roman graphique. Outre que je ne suis pas toujours d'accord avec les propos sur l'obésité et l'hyperphagie (qui me concernent aussi), j'ai trouvé l'ensemble du livre brouillon, bordélique, pas clair, aussi bien dans sa structure que dans le message que les autrices souhaitent faire passer, dans les dessins ou cette histoire de double un peu fourre-tout qui, au final, sert principalement à alléger ses resposabilités. Il y a aussi, je pense, pas mal de sous-entendus que je n'ai pas captés et m'ont fermé la compréhension d'épisodes, comme dans la première scène où elle court rattraper son fils qui approche de la piscine. Idem quand la narratrice nous dit aller mieux, avoir compris comment faire, etc., alors que tout le livre transpire le contraire, il en suinte une inquiétude, une angoisse contagieuse qui alourdit la lecture, un côté perdue dans le problème qu'elle a elle-même du mal à identifier, d'ailleurs elle ne nous en dit rien, elle reste en surface, se livre sans rien livrer ou presque qui soit personnel, sincère, réel.
Si je me suis retrouvée dans certains propos, ça n'a pas été le cas dans tous, loin s'en faut, et j'ai eu du mal avec les dessins, parfois flous d'une manière "sale", comme du crayon noir étalé, frotté, charbonné, ou avec des touches de couleur agressives. C'est volontaire, bien sûr, et ça va avec le propos de fond. Contrairement à ce que peut laisser penser ce que je viens d'en écrire, j'ai plutôt bien aimé, l'ensemble a un côté très expressif, très vivant, voire animal, sauvage, enragé.On est d'accord ou pas, mais ça exprime quelque chose de très puissant.
Un bémol quand même, sur la volonté renouvelée de surexposition de l'intimité m'a un peu posé problème et mise mal à l'aise (on me qualifiera de coincée, je m'en ballec et je continue à penser que ça fait partie du problème social global de vouloir à toute force surexposer la sexualité, la montrer cruement comme si c'était normal et sain de la mettre en place publique. Non. Bref).
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