Moi en double

La première femme grosse que j'ai connu c'est Sonia Dubois. Elle disait qu'elle n'avait aucun problème avec son poids mais un jour elle a fait un sacré régime et a avoué qu'elle souffrait énormément de son obésité.
Navie est une magicienne. Elle dévoile ici sans chichi sa vie, son mal être et son combat. J'ai souri puis j'ai été émue.
Cette BD est une pépite.

J'ai bien aimé cette BD qui traite du sujet douloureux de l'obésité et plus largement du regard que l'on porte sur soi. On voit ici combien la souffrance que l'on a à l'intérieur de soi peut être cachée aux autres qui ne se doutent pas à quel point, malgré les apparences, on peut parfois être au plus bas. le dessin illustre bien cette dualité et les monstres intérieurs qui habitent chacun d'entre nous. le sujet n'est pas nouveau mais j'ai pris plaisir à lire cette BD.

Agée d'une petite trentaine d'années, Navie (scénariste de l'album « Collaboration horizontale ») pèse 133 kgs pour 1,54 m. « Obésité morbide », lui diagnostique son médecin traitant. Mais elle ne se sent pas malade, ses analyses sont bonnes, non ? La prise de conscience de l'urgence qu'il y a à faire quelque chose vient ensuite, après un incident mettant en jeu son petit garçon, auquel s'ajoutent les propos d'un psychologue : « Vous portez sur vos épaules l'équivalent d'une femme de vingt ans ». D'un seul coup, elle visualise celle qu'elle appellera désormais son double, qu'elle (sup)porte et qui l'accompagne depuis si longtemps, un double cramponné à elle et dont elle va chercher à détourner l'attention lorsqu'elle entreprend de le faire disparaître, avec sport intensif et jeûnes au programme.
Mais le double, une fois anéanti, ne tarde pas à ressurgir. D'ailleurs, existait-il réellement en dehors de celle qui l'avait créé ? Ne lui permettait-il pas plutôt de se dissimuler tout ce que sa vie avait d'imparfait, ses manques qu'elle comblait la nuit, en mangeant en même temps qu'elle pleurait, alors qu'elle affichait le jour une bonne humeur à toute épreuve ?

Audrey Lainé, jouant sur la bichromie noir et rouge, notamment pour dessiner la silhouette du double, pose sur le témoignage de Navie des dessins d'une justesse époustouflante qui donnent au propos un formidable écho.

« Moi en double » fouille au coeur de l'intime (mais ne m'a jamais donné l'impression d'être voyeur, tant je me sentais impliquée dans le cheminement de la narratrice), interrogeant tour à tour l'individu et son entourage, tout au long d'un périple où rien n'est jamais gagné. Une BD témoignage qui parlera à tous ceux s'intéressant, de près ou de loin, à la relation que nous entretenons avec la nourriture et aux problèmes d'addiction.
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Dans cette BD, Navie se découvre, se révèle. Elle nous parle de sa faible estime d'elle-même, du masque qu'elle porte, de sa souffrance, de ses peurs et de comment elle répond par l'alimentation à un problème non alimentaire. La nourriture est là pour empêcher les émotions de l'être. Vous l'aurez compris, Navie nous parle de troubles du comportement alimentaire qu'elle personnifie avec ce double contre lequel elle lutte.
Au fil des pages, on en comprend le fonctionnement, les mécanismes sous-jacents. le style est poétique, imagé et percutant comme le sont les illustrations.

Un très bel ouvrage sur l'hyperphagie et les souffrances associées mais aussi sur l'acceptation et la bienveillance. Faire de la place à ce double, à ses émotions pour qu'elles ne prennent pas toute la place.

Il faut bien s'accrocher pour lire cette BD : on y parle surpoids, bien sûr, mais aussi troubles du comportement alimentaire, relations humaines, grossophobie et pression sociétale. J'ai ainsi découvert Navie, et je viens de voir qu'elle avait également participé à un épisode de podcast pour parler grossesse et grossophobie : à écouter, assurément.

Le dessin est souvent cru et reflète les différentes émotions par lesquelles passe l'autrice tout au long de son cheminement. Pendant ma lecture, je me suis fait la remarque que la frontière était décidément bien fine entre l'acceptation de soi (à tout prix ?), et le souhait de modifier son apparence et sa santé mentale.

(N'étant pas concernée par l'ensemble des problématiques abordées, souvent difficiles, je préfère ne pas mettre de note. Mais c'est une BD qui m'a beaucoup fait réfléchir, et que j'ai lue d'une traite)

Voici l'histoire autobiographique de Navie et de son double. Son double, c'est ce poids qu'elle n'assume pas.

Ma chronique sera courte et efficace. En effet, voilà trois mois que ma lecture est terminée et autant vous dire que je ne me souviens de presque rien. Pendant la grande majorité de ma lecture, je ne comprenais pas ce que les autrices voulaient transmettre par le biais de ce fameux double. Que devions-nous interpréter ? Ce n'est qu'à la fin que j'ai compris le véritable message. Il est beau, il est sincère. J'ai trouvé cela magnifique, il m'a marqué sur le coup mais je ne suis finalement pas le bon public puisque je n'ai aujourd'hui plus aucun souvenir de ma lecture. Je pense qu'il touchera d'autres personnes mais pour moi, le début n'était pas assez clair.
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La narratrice raconte avec beaucoup d'humour son combat contre l'obésité. de nombreux aspects sont abordés : le regard des autres, le regard de soi, l'après régime, les avis médicaux...

Un témoignage très touchant sur l'obésité, qui fait beaucoup réfléchir, sur notre rapport à la nourriture, notre vision de la "norme", les jugements, etc...

Merci à Virginie Grimaldi pour cette découverte et un grand BRAVO à Navie et Audrey Nalley pour cet ouvrage que j'ai dévoré ! Superbe BD abordant un sujet fort, l'obésité, avec beaucoup de vérité et d'émotions. Je le recommande vivement !

Dans notre société régie par l'image, notre rapport au corps n'a jamais été aussi compliqué. Les médias et la publicité ne cessent de nous imposer des modèles stéréotypés à respecter. Notre corps est devenu problématique, parfois même notre pire ennemi. C'est l) qu'interviennent Navie et Audrey Lainé : elles nous mettent face à ce problème et nous rappellent ce qui est vraiment essentiel dans Moi en double, un puissant roman graphique.
Avant même d'entrer dans le roman graphique en lui-même, Navie nous plonge dans le bain avec un texte introductif d'une rare puissance. Celui-ci nous rappelle l'impact vicieux de la société sur nous, sur notre façon de nous percevoir nous-mêmes. La société nous impose en effet une façon à laquelle se conforter, une image à respecter, un modèle auquel le soumettre. « Paraître. Pas être » (p.3) nous dit-elle… C'est pour se libérer – et nous aussi par la même occasion ? - que la prison que cette dernière constitue, que Navie et Audrey Lainé ont entrepris de confectionner Moi en double. Et la libération passe par une prise de conscience de la violence qui entoure les injonctions auxquelles, inconsciemment, nous nous plions. Alors, on reçoit de plein fouet, aussi fort qu'une balle en plein coeur, l'impact graphique et textuel de cet ouvrage dès les toutes premières pages. On sent tout de suite qu'il va nous bousculer pour la bonne cause.
Moi en double, c'est l'autobiographie de Navie, qui souffre d'obésité morbide. Elle raconte tout. Comment elle en est venue à souffrir de cette maladie. Comment elle a tenté de la surmonter, puis d'en guérir. le roman graphique fait alors un peu penser à un cahier où Navie aurait jeté ses pensées au fur et à mesure. le lecteur peut ainsi se plonger dans son intimité, se sent plus proche et s'identifie. le propos n'en est que plus puissant.

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