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En lisant ce roman, je me faisais la réflexion qu'il illustrait assez bien le côté Janus de l'horreur : il y a la façon « moderne » de l'aborder (soit la manie de faire sursauter le lecteur/spectateur en lui fourrant tout soudain une ombre sous le nez — tout en lui massacrant les tympans à la scie sauteuse —, ce qui en matière strictement littéraire pourrait se traduire par une surenchère de descriptions gores) ; et puis il y a l'horreur à l'ancienne, l'horreur « permanente », en un sens : elle n'a pas à jaillir, parce qu'elle est tout le temps là, sous votre nez, vous ne pouvez pas l'ignorez parce qu'elle ne se contente pas d'imprégner l'univers, elle EST l'univers.

Celui de Necrosang est de ceux-là : impossible d'échapper à sa puanteur. Dès les premières pages, le texte vous laisse un arrière-goût de cendres dans la bouche. C'est un monde écrasé de guerres, de maladies et d'atrocités, que j'ai trouvé décrit avec une espèce de sobriété lovecraftienne, ce style qui n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour convaincre le lecteur. Cela m'a fait penser à la tirade du maréchal de Biron dans Saint-Germain ou la négociation (texte dans un tout autre genre mais qui dans la bouche dudit personnage cultivait un certain réalisme) : la guerre n'a pas de couleur, tout y est terreux ; le sang n'est pas vermeil, mais roux et sale. Tel pourrait être le nuancier de Necrosang, et l'arrière-plan de sa galerie de personnages au teint cireux, au premier rang desquels le Voldyre Vetryan et l'Humain Nahim, confrontés à un environnement où leur quête (de sens, essentiellement) semble vouée à un échec cruel.

Un excellent livre à l'image d'un vieux whisky : il faut prendre le temps de le déguster.
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Bon, j'avoue que le livre semblait m'avoir conquise d'avance, entre les références lovecraftiennes et la couverture (je n'aime pas m'extasier sur les couvertures dans un commentaire sur un livre, c'est son contenu qui compte, mais là je fais une exception : bordel, c'est rare de voir une illustration aussi adaptée à son sujet !). Mais je ne suis pas une fille facile, alors j'ai tenté de garder mon sens critique jusqu'au bout.

Première chose qui m'a marquée : le style. On sent l'influence de H.P. Lovecraft, dans la façon d'écrire de l'auteur, une espèce de "technicité de l'horreur". Certains peuvent ne pas aimer, mais j'ai trouvé savoureux ce côté old school. Comme la couverture, il sert très bien son sujet.

L'ouvrage alterne les points de vue de deux personnages, tous deux également intéressants (mais je dois confesser une petite préférence pour Nahim, sa dévotion bornée et même touchante, l'ambiance de campagne et de caserne des parties qui lui sont consacrées — mais là c'est la fille de militaire et militaire elle-même qui parle, je crois !) et chacun traçant sa route dans un monde... glauque. Non, vraiment, c'est crade, et j'ai adoré ça ! À quand le tome 2 ?
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Pfiou, quelle histoire. En lisant le résumé quelques semaines avant la sortie du livre, j'ai eu un peu peur que le roman soit un peu trop complexe et en roue libre, à cause du nombre de thématiques abordées dedans. Finalement, j'ai été très, très agréablement surprise. C'est un roman sombre comme je les aime avec des jeux de politique, de religion et un bestiaire époustouflant.

Pour commencer avec l'intrigue, je dois avouer avoir eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire sur les deux ou trois premiers chapitres. Il y a beaucoup d'informations, beaucoup de noms à retenir, beaucoup d'éléments de contexte qui rendent le texte un peu cryptique. Passé cela, néanmoins, les événements peuvent être pris avec plus de recul et l'attachement aux personnages peut commencer. Et, oh boy, quels personnages, on en reparle après. Je vous recommande donc de bien vous accrocher au début.

L'univers ne prend pas longtemps à s'ouvrir à vous et à dévoiler son atmosphère perturbante. On est ici dans un monde aux teintes médiévales et horrifiques. Pas horrifique du type « oh regardez un fantôme », non, le bouquin va vraiment vous faire flipper. le bestiaire est incroyable. Les descriptions parlent vraiment d'elle-mêmes et je n'ai eu aucun mal à me faire une idée des jolies bestioles toutes mignonnes qui peuplent ce monde rempli de bisounours. Si vous connaissez, c'est des mélanges des quêteurs de Skyrim avec les pires bêbêtes de Resident Evil. En pire. Il y a vraiment des trucs que vous n'avez pas envie de voir en vrai et qu'il vaut mieux laisser dans le livre dans une boîte dans un coffre fort au fond de la mer. Cadenassé. J'ai eu de sacrés frissons sur certaines bestioles, en particulier celle de la fin du livre qui m'a donné envie de me rouler en boule. Si vous aimez les zombies un peu originaux, vous allez aussi être servi. Il y en a pour tous les goûts et toutes les formes, avec ou sans boyaux à votre convenance.

L'intrigue se base sur un panthéon de dieux… aux ambitions discutables et, comme bien souvent dans les panthéons, ne peuvent pas se piffrer les uns les autres. Mais comme les dieux sont des feignasses, ils ont chacun leurs champions et leurs armées de petits soldats et les envoient se frapper les uns sur les autres jusqu'à ce que quelqu'un gagne. Pour le moment, c'est clairement Agonast et son armée de zombies géante qui gagne. C'est simple, à chaque fois que quelqu'un meurt, il rejoint son armée. C'est plutôt pratique pour gagner une guerre de voler les soldats des autres. du côté des personnages principaux, on a un clan qui se base sur le culte d'Avhodrun, un dieu protecteur (enfin… pour l'instant on a vu mieux comme protecteur) et ses paladins surentraînés, ou en tout cas des recrues sur le point de le devenir, et un clan de mercenaire à la solde du dieu Raveol, une espèce de dieu de la mort psychotique qui se fout un peu de tout tant qu'on ne lui désobéit pas et qu'on lui fait des sacrifices moralement discutables de temps à autres. Ce joli foutoir cause quelques petits problèmes aux personnes qu'ils sont censés accompagner et aider à accomplir leurs quêtes, mais heureusement, quelques mortels pas trop idiots se dégagent du lot pour tenter de sauver le monde. Ce n'est pas franchement gagné, mais c'est un travail en cours.

Nous suivons donc deux points de vue (principalement, car il y en a quelques autres) dans cette histoire : celui de Nahim et celui de Vetryan. Les deux personnages ne se croisent pas dans ce tome, mais peut-être dans la suite, qui sait ? Ce sont deux personnages radicalement différents l'un de l'autre, avec des idéaux et une moralité à l'opposé l'une de l'autre. Si Nahim a plutôt la fibre héroïque, pour Vetryan, c'est un peu plus complexe. Entre la relation compliquée avec son frère et sa tendance à toujours aller là où il ne le faut pas, il est plutôt du côté anti-héro de la force, même s'il s'accroche désespérément à son brin de lumière. C'est d'ailleurs un peu l'inverse pour Nahim, que la noirceur menace de pervertir à tout moment.

J'ai eu un peu plus de mal à m'attacher à Vetryan qu'à Nahim. Vetryan est un personnage très complexe. Il n'est pas humain (mais j'avoue que je ne sais pas trop ce qu'il est, la description est assez floue), mais il évolue dans un groupe de mercenaires humains qu'il tente de comprendre en vain, et dirigé par Sillas, leur « chef », même s'il dit qu'il n'y a pas vraiment de hiérarchie. Sillas semble obsédé par Vetryan, contrairement à ses autres compagnons qui ont plus de mal avec lui. J'ai adoré l'évolution de Sillas qui est totalement horrible. Elle est prévisible, mais une fois qu'on arrive à ce point, on se rend compte qu'on ne sait plus du tout de quoi le personnage est capable et là, les vrais ennuis commencent. J'ai beaucoup aimé l'aspect groupe de cette partie, où la dynamique est très bonne et très chouette.

Ensuite, on a Nahim. Nahim, c'est l'archétype du bébé paladin en formation qui s'accroche à l'espoir qu'il peut rendre le monde meilleur et pour cela, il a trouvé une méthode infaillible : rentrer dans le lard de ses supérieurs hiérarchiques. Il se trouve que dans une armée, quand tu es jeune et que tu viens d'arriver, ce n'est pas forcément la bonne chose à faire. Ce qui motive Nahim, c'est ce que lui a montré Gaïa, une esclave avec qui il s'est lié d'amitié, et qui lui a révélé que tout ce dont il pensait se battre n'est qu'une vaste fumisterie pour préserver un semblant de sanité avant la fin du monde. Envers et contre tous, Nahim décide que non, il ne restera pas les bras croisés à ne rien faire. Et ça, ça ne va pas plaire du tout à ses supérieurs. J'aime beaucoup ce personnage de l'optimiste désespéré. Il sait que sa voix n'a aucun pouvoir, mais il donne tout ce qu'il a pour réussir à se faire entendre. J'ai beaucoup apprécié que l'auteur ne parte pas dans la simplicité de l'élu de la prophétie. le pauvre se prend quand même des beaux revers de karma qui, j'avoue, m'ont beaucoup fait rire. Il est mignon, mais c'est un peu comme quand vous préparez une révolution en classe contre un prof qui vous a fait faire une interro surprise : sur le moment, vous êtes brave et tout, mais après il faut assumer devant le prof et généralement, ça passe moins bien. J'ai beaucoup d'affection pour lui, et j'ai hâte de voir comment il va évoluer dans la suite de l'histoire.

Outre les personnages et les monstres, j'ai beaucoup aimé les jeux de pouvoirs entre les personnages. On les voit très clairement fluctuer dans l'intrigue avec ceux qui s'écrasent et ceux qui prennent les devants. Cela rend aussi les scènes de bataille vraiment chouettes et agitées, avec des soldats qui n'en font qu'à leur tête et qui compromettent tout par leur volonté de changer les choses. Ce ne sont pas les rebondissements qui manquent et vous allez adorer les voir manger la poussière.

Enfin, il y a également tout l'aspect critique de la société qui est incroyable. On y trouve notamment une forte représentation des conséquences de la guerre, des abus de pouvoir, de la religion, des critiques morales et des personnages aux choix douteux qui donnent une teinte amère et violente à ce récit bouillonnant de bonnes idées et qui prend véritablement au tripes une fois que vous êtes dedans.

En bref, c'est une excellente lecture ! Un univers sombre, complexe et peuplé de personnages compliqués aux décisions hasardeuses, des monstres qui font peur et une écriture très jolie et addictive, c'est une énorme réussite et j'ai super hâte de découvrir la suite de cette aventure !
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Avec ce premier tome, l'auteur nous plonge dans un univers sombre de dark fantasy, où les vivants se battent contre la Mort personnifiée. À travers ce roman choral, il donne naissance à une mythologie et un bestiaire infernaux. Et même si j'ai eu du mal à tout visualiser, l'intrigue m'a plutôt plu, et notamment les notions de foi, de pouvoir, et d'aveuglement.

Malheureusement, je pense que ce récit n'est pas fait pour moi. J'ai eu du mal avec le texte en lui-même, que je n'ai pas trouvé fluide ou addictif, sans parler de la taille de police minuscule. Je décrochais assez souvent de ma lecture, et je devais me forcer pour me remettre dedans.

Je me suis perdue avec les noms, et j'ai rapidement renoncé à être certaine de qui est qui, et de qui a fait quoi. Je pense que le tout aurait mérité davantage d'explications, car l'univers créé par l'auteur a l'air vraiment complet, et complexe. Je n'ai développé aucune attache pour les personnages, qui ne m'ont pas particulièrement parlé. J'ai trouvé le tout lent, et je n'ai vraiment pas été emportée comme je l'aurais aimé. Je pense sincèrement que si la plume m'avait davantage correspondue, j'aurais réellement pu apprécier ce titre. Mais j'ai été confuse dès le début ; j'ai eu beaucoup de mal à prendre mes marques, et j'ai comme l'impression que je ne les ai finalement jamais vraiment prises. Je suis restée comme extérieure à ce que je lisais. Seule la fin m'a davantage happée, même si elle est difficile, et certains passages carrément insoutenables.

Malheureusement, je n'ai pas ressenti le frisson attendu, ni vécu l'épopée macabre souhaitée. Ma lecture de ce premier opus a été trop laborieuse, voire parfois forcée, pour que je lise le second tome, même si je reste curieuse de découvrir sa couverture et son résumé.
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Je tiens avant tout à remercier la masse critique Babelio ainsi que les éditions Crin de Chimère pour l'envoi de ce tome.

Nécrosang est le premier tome d'une saga d'heroic fantasy qui tient ses promesses. Sombre, assez violente par moment parfois même avec une ambiance inquiétante de dark fantasy, le récit tient en haleine le lecteur malgré quelques longueurs. On y suit deux protagonistes différents et attachants à leur façon. J'ai tout de suite adhéré avec la narration de Nahim j'ai eu plus de mal à avoir de la sympathie pour Vetryan mais les deux personnages restent très bien travaillés et suffisamment complexes pour plaire à un lectorat adulte.

Les descriptions sont à mon sens l'un des gros points forts de la plume de l'auteur: d'un réalisme redoutable, on comprend vite pourquoi la lecture est déconseillée aux moins de 16 ans. Sans pour autant s'épancher dans de l'horreur ou du gore inutile, chaque phrase apporte son lot de détails qui plongent le lecteur dans une scène plus que réaliste : quasi interactive. J'ai énormément apprécié cet aspect qui aurait pu basculer du côté des longues descriptions propres à certains récits d'heroic fantasy et qui enlisent la narration. Ce n'est pas le cas ici, elles nous immergent directement dans la scène ou les paysages extrêmement bien décrits.

En ce qui concerne le récit, je l'ai trouvé bien construit, il apporte son lot de surprises sans avoir de gros cliffhanger ou plot twist. Je n'ai pas senti de longueur ou de lassitude durant ma lecture, chose qui m'arrive une fois sur deux quand je m'attaque à de la fantasy. Sans être un coup de coeur, il s'agit là d'une lecture prenante et palpitante qui me laisse entrevoir la suite d'un bon oeil. de la fantasy qui vaut le détour donc !
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Je remercie tout d'abord Babelio ainsi que les éditions Crin de Chimère pour m'avoir donné la possibilité de découvrir ce livre.

Classé dans les thèmes : Dark Fantasy et Horreur, je tiens à dire qu'il n'est pas vraiment effrayant et qu'il appartient au cadre de la fantasy générique. Nous suivons deux personnages, Nahim (la recrue au service de Avhodrun, le Protecteur) et Vetryan (sauvé par Raevol de sa maladie pour devenir sa lame), tous deux engagés dans le combat contre Agonast et ses légions de mort-vivants.

Que dire, que dire… Ce premier tome est un prologue (un peu longuet, parfois) et ne sert qu'à présenter la suite de l'histoire, qu'à poser les piliers et le contexte, l'univers foulé par nos personnages. A ce niveau-là, je l'ai trouvé un peu vide, un peu long mais néanmoins agréable à lire. Un peu vide et un peu long, pourquoi ? J'ai eu l'impression que ce « prologue » ne suivait pas véritablement de fil conducteur mais plutôt servait de mise en bouche.

Le style d'écriture est agréable. Les scènes sont vraiment bien décrites, si bien que je me suis parfois retrouvée sur les champs de bataille, auprès de Nahim. Les personnages et leurs sentiments sont construits correctement et on arrive facilement à s'y attacher. J'aime particulièrement le lien entre Nahim et les Dirhus. Les figures de style sont de trop, à quelques moments et m'ont détachée de l'histoire.

Somme toute, une jolie découverte. A voir si je me laisserai tenter par les tomes suivants.
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La passion de Negora pour l'imaginaire le mène à signer “Necrosang: Terres d'infamie” chez Crin de Chimère éditions. de la Dark Fantasy pure se trouve dans cette sublime couverture réalisé par Matteo Spirito que je félicite.
Veltryan est un jeune voldyre que la maladie affaiblit de jour en jour . Elle puise son énergie, il essaye pourtant de survivre dans l'espoir de revoir son frère Kerdys parti pour combattre l'ennemi au nom de Raevol et ramener la liberté. La peur et les incertitudes hantent l'esprit craintif du voldyre, l'attente est interminable et insoutenable. le moindre bruit ou souffle lui donne un brin de confiance en son retour . L'apparition d'une ombre terrifiante et les révélations qu'elle lui transmet le plonge dans un abîme de désespoir. Raveol en personne réputé pour sa tyrannie lui déclare la mort de son frère et l'invite pour une alliance, un Dieu sans Merci. Quel sort ignoble !
Le Voldyre se retrouve bercé dans ses rêves, mais la puanteur de l'atmosphère le ramène à la réalité. Une certaine force renaît subitement en lui, il est temps d'agir en mémoire de Kerdys. Dans un monde qui lui est inconnu incompatible avec sa personne, sa tache sera délicate.
Avec une mémoire défaillante, des souvenirs douloureux voir des cauchemars qui font surface de temps à autre, Veltryan se trouve perdu et instable. le hasard mettra à sa rencontre un homme bien mystérieux qui lui sera d'un grand secours , une écoute à ses hantises , une protection contre ses démons .
La probabilité d'une manipulation de Raevol expose une alteration de l'identité de Veltryan , il lutte continuellement durant son récit contre des pensées démoniaques .

Les cris d'horreur et les bains de sang font partie du quotidien de Nahim, jeune soldat au service de l'ordre d'Eschalion. le massacre des Dirhus , des démons effroyables aux attraits terriblement hideux n'est jamais une mince affaire .
La situation actuelle est désastreuse , la famine sévit après la mort du roi Eedon . L'appel du haut-Temple n'est pas singulier, Nahim et son ami Ziadd s'interrogent sur cet intérêt soudain envers de simples débutants. Bien des rencontres, membres du culte vont se déposer sur leur route mêlant la suspicion dans cet endroit étrange. Des interrogations fusent dans l'esprit de Nahim face à l'encontre de Lapcyn un vieil homme aux allures distinguées , un inconfort s'installe face à Dame Laurey , une femme à l'aura redoutable, ou bien Gaia la servante qui l'attire comme un aimant , et les Dirhus sont-ils aussi hostiles qu'on le prétend ? de périlleuses aventures l'attendent . Aucun répit face aux ennemis , des créatures avides de sang , insensibles à la détresse . Les batailles sont épuisantes et répugnantes .
Negora nous entraîne dans une trame sombre et ténébreuse . La mort circule et s'abat sur chaque page dans une violence extrême . La recherche d'une certaine délivrance pour chacun des personnages hantés par leurs démons , accablés par les incertitudes se dévoile derrière chaque chapitre .
De la Dark Fantasy dans toute son ignominie , un livre à lire sans attendre pour les adeptes de ce genre .

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"Terre, brûlée, au vent..."

Cela aurait pu être le titre de ce premier tome, mais cela aurait été un titre trop long et puis autant être honnête, terres d'infamies c'est parfait pour tout ce qu'il contient. le récit débute sur un homme, non humain, un voldyre qui voit la fin de sa vie venir bien trop vite à son gout. Son frère est parti pour la guerre, il lui a promis son retour, mais il semble qu'il ne viendra pas. Vetryan attend cette mort comme un soulagement, une épidémie décime un par un les habitants de sa ville et tout ce qui est autour s'éteint inexorablement. L'ombre est menaçante, elle s'approche lentement ET surement du lit de Vetryan, soufflant sur les quelques flammes qui illuminent sa chambre. Cette dernière ressemble plus à une chambre mortuaire qu'à celle d'un bon vivant. le corps de Vetryan se flétrit et malgré cette attente d'en finir, il va tenter de se battre. Comment un être tel que lui, un semblant d'elfe à la peau bleu n'est plus que l'ombre de lui-même, tourmenté de ne plus avoir de nouvelles de son frère se retrouve au coeur d'une machination. Raveol est un dieu vengeur qui aime manipuler les êtres vivants, encore plus lorsque ses proies sont déjà tourmentés de leur vivant. alors forcément, Vetryan est un repas digne de ce nom, apporté sur un plateau.

"Quelque part, ailleurs, bien loin des tourments de Vetryan..."

Nahim est une nouvelle recrue de l'ordre d'Eschalion. Son bras armé est l'un de ceux qui doivent accomplir une mission cruciale : éliminer les démons qui prennent les habitations des humains : les dirhus. Nahim est un soldat, un guerrier qui ne sait pas ce qui l'attend, tout comme ses compagnons d'infortune. Avec son ami Ziadd, ils arrivent à se dépêtrer de situations plus que dangereuses, pourtant lors d'un combat, Nahim va se poser des questions. Est-ce que ce qu'ils font est obligatoire ? Être un homme au service d'un autre sans se poser de questions ne fait pas d'eux des moutons, pour autant Nahim est tout sauf un mouton. Il réfléchit et se pose de nombreuses questions sur le bien-fondé de ces guerres. Oui, Agosnast est un dieu né des ténèbres, capable d'anéantir la moindre parcelle de lumière. Un dieu qui relève les morts et les fait marcher sur les vivants sans répit, sans avoir la moindre chance de s'en sortir. Mais ces dirhus, sont-ils des ennemis ou des potentiels alliés ?

Tout devient difficile entre ces noirceurs qui s'étalent le plus loin possible. le sang est un liquide qui se libère si facilement d'un corps démembré, éviscéré... Survivre devient LE mot d'ordre, parce qu'autrement c'est devenir une marionnette 'un dieu ou d'un autre. Les massacres sont nombreux, les combats aussi. La trahison ? Elle est bien présente et avoir confiance en l'autre est payant. C'est un roman sombre, c'est d'ailleurs bien écrit sur la 4ème de couverture : Dark Fantasy pour les plus de 16 ans, c'est qu'il y a une raison. (OUF, j'en ai presque 2. des brouettes X plus) Chacune de ses scènes est si bien décrites que nous pouvons presque sentir l'odeur du sang, le gout acre sur les lèvres, la puanteur d'un démon tué, ressentir les griffes frôler la peau. Ces mêmes griffes qui sont capables d'écraser la tête d'un combattant comme nous sommes capable d'écraser un moustique. Savoir se servir d'une arme pour rester en vie, pour tenter de sauver le peuple humain, mais à quel prix ? Perdre son âme ? Son humanité ? Arrêter de regarder l'autre comme un ami ? Il y a tellement de convictions dans la moitié du livre que les questions fusent.

Lorsque je parle de moitié de livre c'est qu'il y a une raison, la moitié (ou presque) suit le personnage de Nahim, celui-là même qui est empli d'espoir et de doutes. Un héro meurtri, un homme qui croit en l'humanité, qui a encore cette foi en lui. Les épreuves qu'il doit surmonter auraient largement pu le mettre plus bas que terre, pourtant il croit en sa bonne étoile, il croit en Gaïa, il croit en lui, en son dieu qui les protégera coute que coute. le Protecteur se montre peu, mais il agit lorsque l'humanité semble perdre foi en lui. Quant à l'autre partie du livre il s'agit de Vetryan, ce personnage qui tente de survivre, cherche des compagnons de route afin d'arriver à son but. Son passé le tourmente, son frère lui manque et les flashs ou rêves qu'il a d'eux deux nous laisse sur une voie étrange. Est-ce la réalité qu'il a connu ou une manipulation de plus de Raveol ? Que ce soit la vérité ou non, Vetryan continue d'avancer à sa façon, avec ses forces et ses faiblesses, sa façon d'approcher la noirceur. Qui est réellement le personnage qui semble vouloir le garder en vie ? Veut-il vraiment le garder en vie ? Et pourquoi ?

Malgré toute cette noirceur, de nombreux points lumineux sont à évoquer, de nombreux liens qui méritent que l'on s'attardent. L'amitié entre hommes de terrain, entre combattants qui veulent repousser l'ennemi, le détruire. L'amour naissant entre deux êtres qui n'osent pas se regarder en face, mais qui ressentent l'autre au plus profond de leur être. C'est très léger, très succinct et cela réchauffe quelque peu la noirceur qui ne cesse de gagner du terrain. Ne vous attendez pas à un échange entre ces deux personnages principaux, pour le moment chacun d'entre eux avancent dans leur région. Les deux sont bien différent, de part leur nature, mais surtout par leur moment de réflexion. Suivre aveuglément un seul homme ? Obéir sans réfléchir ? Cela revient à apporter la peur et qu'elle s'ancre dans son sous-fifre, celui qui ne sert qu'à être écrasé pour amener les meilleurs combattants par la suite. Il ne faut pas oublier les nombreux secrets. Être à la tête d'une équipe ou d'un commandement ne fait pas d'eux des meilleurs hommes, bien au contraire. Secrets, mensonges, tout est bon pour amener les hommes là où ils le veulent. Seul bémol, j'ai eu du mal à démarrer la lecture. le texte est très riche par moment, et le fait aussi que je ne voyais pas où l'auteur voulait aller (j'avoue que je ne vois toujours pas, mais j'attends la suite avec impatience)

D'autres personnages agrémentent le récit. Nous avons Sillas, un mercenaire sans foi ni loi, Gaïa, Laurey, Attius despote de première, Lapcyn que je qualifierai de sage, Isha, Kerdys, Dirka... tant de nom, de personnages qui méritent tout autant notre attention que les deux principaux. Chacun à une histoire, une envie, un espoir de voir enfin le jour se lever sans se dire que ce sera peut-être le dernier. Les liens ne se voient pas de suite, puis ils se distinguent avec peine, jusqu'à ce que nous comprenions se qui se passe. Les manipulations, les échanges, la vue, la foi, tout est bien là, il suffit d'ouvrir les yeux pour comprendre. La guerre est là, depuis des jours, des mois. le dieu des morts comptent bien prendre sa revanche sur le reste du monde (oui, j'exagère, un peu seulement). C'est un ensemble qui nous plonge dans ce que l'homme peut avoir de plus néfaste et en même temps de plus beau (même si ce n'est que par épisode)

En conclusion, le voyage qu'emprunte Nahim et Vetryan ne sera pas de tout repos. Il leur faudra combattre l'ennemi et les leurs pour avancer. de nombreux personnages font leur apparition et il vaut mieux ne pas trop s'attacher à certains, nous sommes dans une guerre effroyable, il y a forcément des pertes. Les descriptions sont à la hauteur du texte et les créatures qui peuplent à la fois les cauchemars des uns et la réalité des autres sont démoniaques et vils à souhait. Bienvenue dans un récit à la fois sombre et dévasté où l'espoir réside en la foi. J'ai hâte de découvrir ce que l'auteur va nous proposer pour la suite de leurs aventures. Vivement le tome 2 !

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Ce roman commence dans la noirceur, le ton est donné et l'écriture de l'auteur, Negora est effroyablement efficace. Vetryan est à l'agonie et l'auteur nous fait pressentir le pire.

Autant vous prévenir ce roman est sombre, emplit de terreur, de sang qu'on pourrait croire qu'Agonast a entaché la plume de l'auteur.

Les chapitres alternent le plus souvent entre Vetryan et Nahim mais d'autres personnages apparaissent important pour qu'un chapitre leur soit consacré. Suivre ses deux vies, dures, perturbantes rendent le récit captivant. On passe de l'un à l'autre, ils combattent le même ennemi sans le savoir. Si Nahim s'engage volontairement dans l'Ordre de l'Eschalion pour défendre les royaumes, Vetryan est enrôlé par une divinité vengeresse et ses sens sont embrumés pendant un moment avant qu'apparaissent une étrange lucidité.

Agosnast le dieu qui englouti toute étincelle de lumière semble indestructible, ses légions sont effroyables et laissent derrière elles des milliers de morts, charcutés, démembrés, dévorés, le sang coule à flot, les chairs putrides recouvrent tout ce qui est vivant… des visions d'horreur, des créatures dont l'imagination n'a que trop de facilité à atteindre …

Dans ce flot de noirceur, l'auteur aborde un thème que même l'obscurité ne peut éteindre : l'amour, le début de sentiments profonds et sincères, la reconnaissance de deux êtres en plein milieu du chaos. C'est léger et rassurant, même dans ce déluge d'horreurs

Un autre thème est abordé subtilement : obéissance aveugle à la hiérarchie, l'importance de la hiérarchie mais aussi les secrets de la hiérarchie. Nahim refuse de tomber dans le désespoir d'un avenir infernal, sa foi en l'avenir, sa foi en l'être humain en tout être d'ailleurs le maintien, le rend combatif. Il comprend très vite et avec un peu d'aide le fonctionnement de ses supérieurs. Pour Vetryan, la vengeance est le premier moteur, celui qui lui fera retrouver sa force, mais Agonast est puissant et Vetryan va être tiraillé entre des songes tantôt plaisants tantôt terribles et une réalité inquiétante où l'on sent la puissance du mal approcher; on sent que quelque chose se tapit dans l'ombre des lignes du récit.

Un thème qui va de paire avec la manière de faire du commandement supérieur, entretenir la peur de l'autre, la peur de ce qui est différent. Et ça Nahim va le comprendre très vite, et Vetryan va le subir. Si le premier est troublé par ses découvertes le second est un peu blessé par cette méfiance à son égard.

Dernier point : La couverture ! Elle est monstrueusement bien réalisée et transmets l'ambiance du récit ! Et elle est réalisée par Matteo Spirito
En Bref

Un roman DarkFantasy sombre, effroyable qui dès les premières lignes sape l'espoir du lecteur !

Des personnages très humains (réalistes, cruels, mais aussi plein d'espoir et de détermination à survivre), des êtres différents, des créatures monstrueuses; des dieux fidèles à eux-même;

Une ambiance gore, franchement effrayante mais il reste quelque part dans ces lignes des points de lumière.
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Autant vous prévenir directement, ce roman de dark fantasy est perturbant, personnellement j'ai adoré, mais il n'est clairement pas fait pour tout le monde ! Certaines scènes sont décapantes à bien des niveaux, c'est sombre, c'est sanglant, c'est bruyant (oui oui c'est bruyant !), mais c'est aussi tellement ce que j'aime finalement !

Qu'on se le dise, Negora est un auteur à suivre de près pour peu que l'on apprécie ce genre de fantasy. Ne me demandez surtout pas comment, mais il a réussi à me faire « entendre » chaque coup de lame, à me faire ressentir la douleur, à me faire parvenir l'odeur du sang à travers les combats, à me faire frissonner, à me donner des haut-le-coeur à maintes reprises, … Un truc pire que lorsque j'ai pris le bateau pour la première fois, et croyez-moi, j'étais blanche comme un cadavre !

A savoir que nous sommes dans un premier tome, aaaaaaah je veux la suite sans attendre !!! Pour une entrée en matière, c'est plutôt réussi ! Pour tout vous dire, j'ai lu ce livre au début du mois de novembre et je parviens seulement maintenant à vous publier cet avis ! Je réussi enfin à m'y mettre, et surtout, à me remettre de ma lecture ! Rien que d'y repenser, j'ai plusieurs scènes qui me reviennent en mémoire comme si j'étais en train de les lire à nouveau. Un premier tome marquant, c'est le moins que l'on puisse dire !

L'auteur nous offre ici un univers plutôt vaste, mais très intéressant à parcourir, quoi que, par moments, je serais bien partie en courant, et encore, je ne suis pas certaine que si vous me lâchez réellement en plein milieu, je survive plus d'une journée ! Dans les films bien sanglants de fantasy, je n'ai jamais croiser un bestiaire aussi vaste et complet, mais surtout, tellement « monstrueux ».

A la fin de ce premier tome, je n'ai pas de réelle préférence dans les personnages, bien que mon coeur balance énormément, par moment j'ai une nette préférence pour un, alors qu'à d'autres, je me dirigerais plutôt dans l'autre sens. Là aussi c'est perturbant, en général, dès le départ, je sais de qui je préfère la compagnie, alors qu'ici, je n'ai pas su aller dans un camp ou dans l'autre. le second tome fera peut-être la différence !

Un seul conseil au final, accrochez-vous, mais surtout, ne laissez pas ce monde sombre à souhait vous démotiver de le découvrir !
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