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Dans l'attente de la publication de son livre de poésie dédié à sa tante assassinée en 1969 et intitulé Jane : un meurtre, Maggie Nelson apprend, en novembre 2004, que de nouveaux développements en lien avec cette affaire sont sur le point de faire avancer le dossier, classé sans suite pendant trente-cinq ans.
Une partie rouge, (un titre dont la signification m'échappe toujours), relate les avancées de l'enquête, l'inculpation d'un suspect, son procès ainsi que le verdict prononcé à son égard. Pendant que la justice suit son cours, Maggie Nelson, qui n'était pas encore née à l'époque de la disparition de sa tante, investigue son passé familial afin de retracer cette existence trop tôt fauchée.
L'autrice s'épanche sur sa quête quasi obsessionnelle de comprendre et de nommer la violence faite aux femmes dans les rues américaines. Une souffrance et un désarroi sourdent de ce récit parfois décousu mais toujours sincère. Une véracité qui sert à tout ouvrage autobiographique.
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Une poétesse écrit sur le procès du meurtre de sa tante, résolu seulement 35 ans après les faits. Dans ce récit personnel Maggie Nelson, qui vient de publier un recueil de poème sur sa parente disparue en 1969, tentant de ressusciter la mémoire de celle qu'elle n'a pourtant jamais connue, voit l'affaire se dénouer contre toute attente. Elle échange tout au long du procès avec l'officier de police judiciaire et témoigne par ce second texte, prosaïque, de ses qualités d'analyses, de prospection et d'introspection.
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C'est le passage récent à La Grande Librairie de Julia Deck qui m'a fait ressortir Une Partie rouge de ma bibliothèque, un récit littéraire qu'elle a traduit, et que je me promettais de lire depuis déjà un bon moment. Maggie Nelson y aborde le meurtre de sa tante Jane, la soeur de sa mère, survenu en 1969 au Michigan, un cold case au moment où elle entreprend l'écriture de Jane, un meurtre, un recueil de poésie où elle fait parler sa tante, d'une certaine manière, s'étant inspirée des journaux de cette dernière pour tenter de lui redonner une voix. Et voilà que sa mère l'appelle : une correspondance ADN a été établie et un suspect a été arrêté. Elle écrit, à propos d'Une partie rouge : « L'un de mes objectifs consistait à réunir les événements du procès, de mon enfance, du meurtre de Jane et de l'écriture elle-même dans un seul espace-temps. Dans un passage du livre, cet entremêlement est conçu comme un lieu, « sombre croissant de terre où la souffrance est fondamentalement vide de sens, où le présent s'effondre sans prévenir dans le passé, où nous ne pouvons échapper au sort que nous craignons le plus, où les lourdes pluies soulèvent les corps de leurs tombes, où le chagrin dure toujours et jamais ne s'atténue » » (p. 14). Une mort aussi horrible et brutale ne peut que s'imprégner dans la psyché de ceux et celles qui la subissent et c'est le thème – le fantôme – sur lequel Maggie Nelson élabore particulièrement ici, avec beaucoup d'acuité. Un document éclairant.
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Une partie rouge est une oeuvre de non fiction, qualifiée de récit sur la couverture et d'autobiographie d'un procès sur la page de titre. Maggie Nelson, qui avait déjà écrit, en 2004, un livre de poésie sur le meurtre non résolu de sa tante Jane, assassinée en 1969, reprend ce thème dans Une partie rouge, à l'occasion de la réouverture de l'enquête, trente six ans plus tard.
Maggie Nelson compose un ouvrage hybride, kaléidoscopique, mêlant des éléments journalistiques, des fragments de récit autobiographique, des commentaires et des analyses philosophiques, le tout écrit dans un style épuré et poétique.
Il ne s'agit pas d'un livre sur une enquête policière ou sur un procès mais plutôt d'une démarche introspective passionnante qui amène l'autrice à revisiter les moments clés de son histoire personnelle, familiale et amoureuse, à l'aune du meurtre de cette jeune tante, qu'elle n'a pas connue mais à laquelle elle s'identifie pleinement.
Elle dissèque, décortique cette réalité sordide, et prend appui sur elle pour conduire une autoanalyse et s'interroger sur sa vie, ses relations avec les hommes, sur la mort de son père, les errements de sa soeur adolescente. Elle va à la rencontre de ses fantômes et entame avec eux un travail cathartique.
Maggie Nelson se refuse à raconter des histoires et effectivement sa démarche est plutôt celle d'une chercheuse qui piste le réel et le met en mots pour se rassurer et donner du sens, dans une perspective thérapeutique.
La partie rouge, ou plutôt les parties rouges, titre anglais du livre, font référence au nouveau testament, mais ce sont aussi les photos hyperréalistes du corps meurtri de Jane.
Je rapprocherais ce livre de L'empreinte d'Alex Marzano-Lesnevich, qui croise, de la même manière, des éléments autobiographiques et une enquête judiciaire, et que j'avais également beaucoup aimé.
Maggie Nelson est une écrivaine à découvrir ; j'ai hâte de lire ses Bleuets.


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A l'occasion du procès du probable meurtrier de sa tante, retrouvé plusieurs décennies après le meurtre, Maggie Nelson explore le traumatisme familial, la manière dont l'ouverture du procès correspond à l'ouverture d'une faille béante pour les membres de cette famille.
Le procès en tant que tel, avec la description de la manière dont sont présentées, nommées, les pièces à conviction, dans leur pauvreté, leur tragique, leur nudité, la manière dont ces objets font irruption dans le présent, est la partie la plus intéressante de ce texte.

Car Maggie Nelson tente d'y mêler une autobiographie d'elle-même, à tout le moins une réflexion autobiographique, et cette dimension est malheureusement plus faible : les liens entre les réflexions qu'elle mène sur sa propre vie et le meurtre de sa tante ne sont pas toujours très serrés, ni très fouillés, comme si elle n'avait finalement pas pris cette question à bras le corps.
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C'est un texte de non-fiction dans lequel l'auteur raconte le procès 35 après sa mort, du meurtrier présumé de sa tante. C'est un sujet qu'elle avait abordé auparavant sous la forme d'un récit poétique à partir des journaux intimes de cette tante qu'elle n'a pas connu (je n'ai pas lu ce recueil) .
C'est un mélange d'enquête policière, de réflexion philosophique et d'introspection familiale. L'auteur m'a un peu perdu sur certains passages très personnels mais c'est compensé par des passages très vifs sur cette même histoire. Au final j'ai été bien accroché. C'est pour vous si vous aimez la non-fiction et que vous n'êtes pas rebuté par le mélange des genres.
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La tante de Maggie Nelson a été trouvée assassinée dans un cimetière vers Detroit quand celle-ci n'était pas encore née. Cet assassinat s'est trouvé inclus dans une série de meurtres et viols connue sous l'appellation de Meurtres du Michigan. Cette tante qu'elle n'a pas connue ne lui est donc théoriquement pas grand chose, mais toute sa vie en est empreinte. Au moment où, 36 ans après, elle met la touche finale à un recueil de poèmes sur ce sujet, l'enquête est ré-ouverte, et les études d'ADN permettent de redresser l'erreur judiciaire passée. Un homme est inculpé.

En tant qu'écrivain, nièce, citoyenne, soutien de sa mère, femme féministe et farouchement hostile à la peine de mort, elle suit ce deuxième procès. C'est l'occasion de voir en quoi ce drame a marqué la vie de tous et chacun dans la famille, en quoi la perte, la violence, la suprématie masculine, le sentiment d'abandon ont laissé leur marque dans l'imaginaire et le quotidien de chacun.

Avec comme fil rouge ce procès, passionnant autant qu'éprouvant, le récit est un peu chaotique, comme le sont les événements qui ressortent et les émotions qu'il déclenche. ll est rythmé par la description des photographies d'autopsie ressorties à cette occasion. C'est un belle réflexion sur les empreintes du passé, le sens de la vérité, la réconciliation possible malgré la souffrance.
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Déçue, en effet si vous etiez attiré(e) par ce livre par le thème de l'intrigue criminelle ou du tueur en série, passez votre chemin, le meurtre de sa tante est un "pretexte" pour l'auteur, à des pensées sur sa vie, sa famille, ses relations avec sa mère, la jeunesse de sa soeur, .... l'Affaire en elle même ne doit prendre que 5% tout au plus du livre.
Bof....
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Dans le désir quasiment avoué de raconter, après celle d' Ellroy, sa Part d'ombre, Maggie Nelson écrit un (deuxième) livre sur la mort plus que violente de sa jeune tante, survenue avant sa naissance et qui a marqué toute sa famille.

Il faut dire que, après trente cinq ans, le dossier classé sans suite vient d'être rouvert et qu'un procès force les proches à se replonger dans les détails atroces de l'affaire,  à en  suivre débats et plaidoieries :  un nouvel accusé,  que  certains  indices mais aucun mobile vraisemblable  n'accuse , et qui clame son innocence, sera,   à  l'issue de ce procès insatisfaisant pour tous, finalement condamné. 

Chacun repartira avec sa part d'ombre.

Seules les "parties rouges'  comme dans un texte surligné,   demeureront vives dans la mémoire: les photos terribles de l'autopsie de la jeune Jane martyrisée,  les souvenirs d'un père tendrement aimé et mort subitement quand la narratrice avait encore besoin de lui, ceux des frasques d'une soeur devenue, au moment du procès, tout à fait comme il faut, la présence pesante d'une mère avec qui ses deux filles ont des rapports à la fois fusionnels et compliqués.. .

La vie, la vie banale, en somme, que cette Partie Rouge d'histoire familiale réveille et fait vibrer.

Maggie Nelson est professeur de lettres, comme sa mère. Elle écrit très bien, arrive à donner à ce récit réaliste, autobiographique,  un décousu artistique, une couleur poétique, un malaise bien orchestré,  fait d'un mélange incongru d'humour noir assez border line et de nostalgie .

On est même presque effleuré par un vertige philosophique.

Mais si je dois à mon tour considérer les "parties rouges" -The Red Parts, au pluriel, est le titre original  du récit de Maggie Nelson -  qu'en reste- t-il ?

James Ellroy peut dormir tranquille:  son Dahlia noir restera un diamant  unique , comme restera inégalée sa "Part d'ombre", une enquête sans issue sur l'assassinat  d'une mère adorée-  sorte de plongée vertigineuse et absolument non truquée, elle, dans l'inavoué de son inconscient.
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Alors qu'elle finalise un recueil de poèmes sur sa tante, assassinée 35 ans plus tôt, Maggie Nelson apprend que l'enquête vient d'être relancée. Une trace d'ADN a permis d'identifier le coupable. Une partie rouge alterne entre le journal du procès et les pensées de l'autrice durant cette période éprouvante. Si les sujets évoqués ne sont pas légers - la manière dont on fait le deuil dans des circonstances aussi tragiques, la mise à mal des histoires inventées par la famille lors du procès, la place de l'écriture face à l'indicible, le déballage médiatique morbide -, ce premier texte de Maggie Nelson en français captive par sa construction en paliers et la radicalité du regard que porte Maggie Nelson sur elle-même.
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