J'ai hérité, il serait plus juste de dire j'ai récupéré une centaine d'ouvrages d'espionnage et de romans policiers.
Les éditions du Fleuve noir constituent la majeure partie de ce stock que je suis tenté d'explorer. En effet, si je connais les auteurs, je n'ai pas pour autant profité de leur prose et mon appréciation jusqu'ici n'est que subjective.
Comme l'amateur qui rentre dans un grand magasin au moment de la foire au vin je vais devoir gouter plusieurs bouteilles avant de revenir un jour prochain acheter trois cartons.
La phase dégustation commence.
Aujourd'hui j'ai ouvert le château "Opération Opéra" de
Pierre Nemours.
Histoire d'espionnage dans laquelle s'affronte d'une part - un homme d'affaires italien (homme de paille du KGB) épaulé de mercenaires anciens de l'OAS et d'une branche algérienne de l'opposition au FLN - et d'autre part les services secrets français.
Le pétrole saharien étant l'objet de cette lutte.
Je ne vais pas contester que l'auteur connaisse son métier de faiseur de romans policiers (je dénombre plus d'une centaine de titres au Fleuve noir).
Aucun problème au niveau du vocabulaire, ni de la syntaxe. Rien de tout cela. Facile à lire, tout le monde peut comprendre. Un bon scénario pour un télé film (course-poursuite, bagarres, réception en tenue de soirée avec belles femmes) à condition que le réalisateur ne soit pas trop fidèle à l'intrigue car l'on y trouve des situations invraisemblables, des coups de théâtre farfelus qui nous font entrevoir un auteur payé à la ligne qui se préoccupe guère de l'avis du lecteur. Si peu, que j'ai découvert qu'il n'hésite pas à réutiliser parfois des scènes sur d'autres romans (voir
le général tire le glaive).
Ce
Pierre Nemours est un tout petit vin de table, certainement pas de garde.
Je n'ai pas trouvé là le petit bijou qu'on est content de faire découvrir aux amis en leur disant : Vous connaissez ce
Pierre Nemours ? Vous allez m'en dire des nouvelles !
Ce soir j'ai le polar triste.