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EAN : 9782221269787
496 pages
Robert Laffont (29/02/2024)
4.01/5   44 notes
Résumé :
Septembre 1953, New York. La rédaction de Life magazine est en deuil. Son reporter de guerre vedette, Robert Kovacs, a trouvé la mort en Indochine française laissant derrière lui un vide immense.
Persuadée que sa disparition n'a rien d'accidentelle, Elizabeth Cole, photographe de la page mondaine, décide de lui succéder et réalise ainsi son plus grand rêve : devenir correspondante de guerre.
C'est le début d'une enquête à l'autre bout du monde, au co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
4,01

sur 44 notes
Avec Les Dames de guerre : Saïgon, Laurent Guillaume nous livre un roman d'aventure et d'espionnage haletant.
Septembre 1953, en reportage en Indochine française, le journaliste photographe de guerre pour Life magazine, Robert Kovacs, trouve la mort sur l'explosion d'une mine.
Dans les bureaux du magazine, à New-York, devant l'ensemble du personnel, Henry Luce, qui a racheté Life en 1936 pour son nom, souhaitant révolutionner la presse papier en donnant toute sa place à l'image, très affecté par cette disparition brutale, rend un hommage vibrant à celui qu'il considérait comme le plus grand raconteur d'histoires de ce siècle.
Parmi les présents se trouve Elizabeth Cole, photographe talentueuse et dessinatrice accomplie. Mariée depuis quatre ans, la jeune femme, athlétique et très belle, s'habille en Dior, Balmain, Chanel, vit à Manhattan mais a cependant l'impression de gâcher son talent en couvrant la page mondaine du Life Magazine. Elle commence de plus, à s'agacer des allusions permanentes à la maternité que lui font ses beaux-parents.
Aussi, quand il est fait appel à un photographe expérimenté pour finir le reportage en Indochine commencé par Kovacs, alors que tous ses collègues baissent la tête, n'hésite-t-elle pas à se porter volontaire car elle est de plus, persuadée que la disparition du reporter n'a rien d'accidentelle.
Devenue correspondante de guerre, son rêve, elle s'envole en novembre 1953, pour Saïgon, attendue par son contact Graham Fowler.
Commence alors une enquête à l'autre bout du monde, à Saïgon, à Hanoï et la plaine de Diên Biên Phu où les Français viennent de lancer l'opération Castor, et sur les hauts plateaux du Laos où les Méos (les Hmongs) abattent sans pitié les Vietminhs, ces Méos aux coutumes avec des trophées un peu barbares… Mais comme le dit assez justement Bremond à Elizabeth horrifiée : « Cessez de voir de l'honneur dans la guerre, c'est l'endroit qui en est le plus dépourvu. »
C'est une enquête sur les traces d'un trafic d'opium avec des espions partout, des tueurs à gages, des sectes guerrières, des aventuriers, des trafiquants d'armes, absolument ébouriffante que va mener Elizabeth Cole. Ce qui est le plus impressionnant et le plus époustouflant est que ce trafic a bel et bien existé. Il s'agit de l'histoire de l'opération X.
Cet ouvrage est une mine de renseignements historiques. de plus, les personnages mis en scène jouent leurs propres rôles ou sont inspirés par de vrais gens. C'est le cas de Elizabeth Cole inspirée par les grandes reporters de guerre féminines auxquelles Laurent Guillaume rend un magnifique hommage en en créant une à leur image, l'héroïne de son roman. Je l'ai cependant parfois trouvée un peu trop « superwoman ».
Grâce à une enquête haletante et complexe, l'auteur réussit avec brio et de façon romanesque, à nous entraîner dans cette période de décolonisation, un peu compliquée et pas toujours très connue et à mettre en évidence les difficultés auxquelles sont confrontés les journalistes et photographes dans les zones de guerre et le courage dont ils doivent faire preuve pour opérer dans un climat empreint d'insécurité et de menace constante.
Un premier opus réussi ! Ne reste qu'à attendre la suite, prévue pour 2025…
Je remercie pour leur confiance Babelio et la collection La Bête Noire des éditions Robert Laffont.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Pourquoi ce titre Les dames de guerre ? Parce que l'héroïne, femme reporter qui n'a pas froid aux yeux, croisera une taxi-girl espionne et une cheffe de guerre.
Septembre 1953, l'Indochine est en proie à une guerre fratricides entre vietminhs communistes, annamites et français. C'est la mort du reporter Robert Kovacs qui pousse Elizabeth Cole à partir en Indochine sur les traces du reporter disparu pour reprendre son enquête. Après avoir tergiversé, le patron de Life magazine accepte de la laisser partir afin d'élucider les incohérences qui entourent la mort accidentelle du reporter vedette.
Sans expérience aucune du reportage de guerre, la jeune femme va devoir s'adapter à des situations extrêmes tout en affrontant un danger permanent et masqué. Mais il ne se passe pas grand-chose à Saïgon où les expats se retrouvent en terrasse autour d'un verre où dans les grands hôtels. Elle veut suivre la piste de ces trafics illicites découverts par Kovacs.
A force d'obstination, la jeune reporter va s'envoler vers les hauts plateaux du Laos en compagnie de Brémond, officier français peu loquace. Là, elle découvrira une réalité différente de celle de Saigon. Dans ces montagnes vit une ethnie différente des plaines, des indigènes que Kovacs avait photographiés :

« Ce vent des Méos. Ils s'appellent entre eux les Hmongs, « les hommes » dans leur langue, dit Ferrari. C'est une tribu montagnarde de chasseurs et de cultivateurs aux moeurs traditionnelles. Ils connaissent ces montagnes comme le fond de leur poche et ils détestent autant qu'ils méprisent les Annamites et, naturellement, les Vietminhs qu'ils tuent sans pitié, avec une extrême férocité. »

En poursuivant son enquête, Elizabeth Cole dérange beaucoup de monde, à commencer par les organisations criminelles chinoises et la mafia corse qui vivent du trafic d'opium cultivé dans le pays et qui alimente les fumeries. Elle va vite se trouver en danger. Des aides inattendues vont la protéger et, dans cette vaste manipulation où il est difficile de savoir à qui l'on a véritablement affaire car les espions et les malfrats pullulent, la journaliste va devoir redoubler de vigilance et ruser.

L'intérêt de ce roman réside surtout dans le rythme haletant de son intrigue complexe. L'auteur a su faire coïncider la réalité historique avec le destin de ses personnages. On trouvera en fin de volume le nom de ces personnages réels qui ont inspiré ses héros de fiction.
La recherche historique est importante, c'est elle qui donne sa crédibilité au récit. le lecteur est complètement immergé dans cette guerre à l'autre bout du monde mais où s'opposent les intérêts de plusieurs pays.
Même si le personnage d'Elizabeth Cole est attachant, je ne l'ai pas trouvée très crédible. On fait la connaissance, au début du roman, d'une jeune femme décidée. Journaliste, elle n'a jamais couvert une guerre. Elle a une vie confortable, un mari aimant et s'habille en Chanel ou en Dior. Quelques pages plus loin, la voilà en Indochine, transformée pour les besoins de l'intrigue en reporter baroudeur. du mari, on n'a plus guère de nouvelles.
La lecture est fort agréable grâce à une intrigue bien ficelée, un rythme soutenu et l'histoire, la grande, est bien présente. Alors, on pardonnera à l'auteur ses exagérations.
La fin laisse deviner qu'il y aura une suite…
Je remercie les éditions Robert Laffont et Babelio pour cette lecture haletante.

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Vous connaissez ce plaisir un peu honteux de savoir que, une fois tout le monde couché, on retrouvera notre petite affaire. On se surprend à penser aux personnages du roman alors que la marmaille affamée se jette sur la tartiflette. On écoute, distrait, les adultes raconter leurs exploits du jour, mais on pense à tous ceux du livre…
Un vrai bon roman d'aventure provoque ce genre de sensations que je n'avais pas éprouvées depuis bien longtemps. Je referme la dernière page, sniff, mais je vois au dos du quatrième de couverture qu'il y aura une suite. Quel pied, quelle joie de retrouver l'année prochaine la belle Elisabeth et le sombre Bremond !
« Les Dames de guerre » est un projet de trilogie avec possible adaptation cinématographique et « Saïgon » en est le premier tome .
Laurent Guillaume a eu une vie avant d'être écrivain. Capitaine de police, il a travaillé à la Crim puis aux Stup. Il est devenu consultant international en lutte contre le crime organisé. Il sait de quoi il parle…

Sans ménagement, le lecteur est littéralement scotché par une scène d'ouverture implacable, incroyable…mais vraie : en mars 1945 les militaires du Kempeitaï (la gestapo japonaise) attaquent par surprise les gradés français occupant le Tonkin, l'Annam et la Cochinchine : 3000 soldats (qui étaient vichyssois avant de devenir gaullistes) sont tués atrocement par les japonais, alliés jusqu'alors, en 48 h.
On verra que ce prologue aura de surprenantes conséquences car bien vite nous sommes projetés en 1953 au Laos, à Manhattan puis en Indochine où se déroule ce grand récit romanesque.
La mort suspect de Robert Kovacs, l'immense reporter de guerre travaillant pour Life magazine, victime d'une embuscade du Vietminh alors qu'il suivait un corps expéditionnaire français sur les hauts-plateaux, au nord du Laos, sa mort donc laisse un grand vide et suscite beaucoup de questions.
Elisabeth Cole, grande bourgeoise new-yorkaise et excellente photographe des pages mondaines de Life, va supplier son patron : elle sera correspondante de guerre.
Sitôt débarquée à Saïgon, les choses se compliquent très vite.
Laurent Guillaume réussit le tour de force de nous faire vivre de l'intérieur l'Indochine de 1953/1954 (jusqu'à Diên Biên Phu) en suivant pas à pas son héroïne . Et c'est absolument captivant. Il dévoile progressivement et sans détour la face cachée de cette guerre sale (mais toutes les guerres le sont) et la complexité des forces en présence.
On va donc marcher sur les cendres du désastre colonial français en évitant les chinois, les vietminh, les services secrets des uns et des autres, les surprenantes mafias locales, les sectes bizarroïdes, les corses et quelques autres.
L'ambiance est rendue palpable grâce à la plume très vivantes de l'auteur, parfois un peu bavard mais le plus souvent soucieux de nous faire voyager littéralement avec notre correspondante de guerre. Elle sera accompagnée par un viel anglais, le journaliste Graham Fowler (dont le personnage est inspiré, et oui, de Graham Greene), par un jeune fidèle du Cao Daï (secte adoratrice d'une trinité où figure Victor Hugo !) évidemment spécialiste en arts martiaux et par le beau corse Antoine Ferrari ( du contre-espionnage français) .
Dans cet équipage, nous allons voyager à pied, à cheval et en avion. Nous survivrons à un nombres vertigineux de complots et d'embuscades. Comme tout le monde, on tombera amoureux du ténébreux capitaine Bremond qui est l'autre héros de cette histoire formidablement endiablée.
Surtout on en apprendra des vertes et des pas mures sur les trafics des uns et des autres. L'auteur s'est longuement documenté et il connait son sujet par coeur : cette guerre est avant tout la guerre de l'opium. Une de plus me direz-vous ! Et vous aurez raison, il est bien rare que l'on fasse la guerre pour l'honneur et la patrie, surtout lorsqu'il s'agit de conserver ses colonies ( l'Ukraine, c'est une autre histoire).
Laurent Guillaume rend aussi hommage à Maître Lemaitre : on aura l'occasion de retrouver le Grand Monde et de se laver avec du véritable savon Pelletier.

J'ai donc beaucoup aimé ce roman édifiant, parfois drôle, un peu sanglant mais surtout captivant, un vrai roman qui n'est pas une énième pseudo-biographie, qui ne fait pas la leçon et qui éloigne fort opportunément les sujets du moment.
Je remercie pour leur confiance Babelio et la collection La Bête noire des éditions Robert Laffont.
Vivement la suite !!!
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En général, lors des masses critiques, que ce soient mes opérations mensuelles ou les masses critiques ciblées, j'évite de solliciter des livres dont je ne sais rien. Je préfère cibler des auteurs dont le nom ne m'est pas inconnu ou des titres dont j'ai entendu parler. Lorsque j'ai reçu une proposition de Babelio pour recevoir ce « Dames de guerre : Saïgon » j'ai d'abord pensé que je n'allais pas donner suite, le nom de l'auteur m'étant inconnu. Mais, le titre m'avait intriguée et j'ai donc lu le résumé qui a achevé de me convaincre de dépasser mes réticences. Et vraiment, j'ai bien fait. le roman de Laurent Guillaume est un très bon roman.

A la fois roman historique et roman d'espionnage, « les dames de guerre : Saïgon » a tout du page-turner. le récit est d'une efficacité redoutable, les pages tournent toutes seules. J'ai dévoré ce bouquin. Il faut dire que, pour qui s'intéresse à la Guerre d'Indochine, le sujet est passionnant. En effet, le roman évoque l'opération X qui consistait en un trafic d'opium par certains services de l'armée française dans le but de financer certaines opérations et de déstabiliser le Viet Minh. le bouquin de Guillaume est très documenté, il est évident que l'auteur a fait des recherches fouillées. Il se dégage du roman une grande crédibilité et une grande véracité, impression renforcée par le fait que l'auteur évite le simplisme et le manichéisme. Il aurait été facile de sombrer dans la caricature en donnant à voir d'un côté des gentils et de l'autre des méchants. Il n'en est rien. L'auteur ne prend pas vraiment parti, chaque personnage ayant des motivations crédibles, et fait le choix de montrer la complexité des enjeux et des forces en présence. le lecteur est plongé de façon immersive dans ce sac de noeuds qu'était alors l'Indochine, repère d'espions de tous bords, où on ne peut se fier à personne, ou tout le monde joue double jeu, où personne n'est ce qu'il semble être. L'intrigue est complexe, avec beaucoup de ramifications et beaucoup de personnages, à l'image de ce qu'était cet imbroglio. Pourtant, tout se suit très facilement grâce au talent narratif de Guillaume qui construit et mène son récit de façon très habile. On retrouve cette lisibilité dans les scènes de combats qui sont d'une clarté absolue. Petit bémol, j'ai trouvé l'auteur moins convaincant dans les scènes du quotidien mais elles sont finalement peu nombreuses. Je regrette également de ne pas m'être attachée davantage au personnage principal que je n'ai pas trouvée très intéressante dans sa caractérisation. Mais ça n'a pas gâché mon plaisir de lecture. J'ai suivi Elisabeth sans vraiment m'intéresser à elle d'un point de vue personnel mais je me suis passionnée pour son enquête.

Je remercie vivement Babelio et les éditions Robert Laffont pour ce très bon moment de lecture. Je ne m'attendais pas à ressortir si enthousiaste de cette lecture. Il ne fait nul doute que je lirai le prochain volet de cette saga qui s'intéressera à Olive Yang, un personnage très intrigant croisé dans ce 1er tome. Je me dis même que ça va être long d'attendre 2025.

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Robert Kovacs a pris des clichés au coeur de tous les conflits du XXe siècle. Lorsque les Viets attaquèrent, il est persuadé de faire une photo qui peut lui assurer le Pulitzer. Son pied se pose sur quelque chose de dissimulé dans une touffe d'herbe. L'explosion le soulève et l'envoie trois mètres plus bas.
À partir d'une pellicule photo retrouvée cachée dans la veste de Kovacs, Elisabeth jeune photographe part sur le terrain pour tenter de résoudre l' énigme de la mort de Kovacs

De Saïgon au Laos en passant par Hanoï, Laurent Guillaume nous entraîne dans une guerre à l'état brut, un carnage, un abattoir, des corps partout, une odeur infecte. L'Indochine est truffée d'espions, Américains, Français, Britanniques, Chinois, Vietminh, ils grouillent comme des cloportes. Une situation confuse, des intérêts divergents, trop de cadavres sans qu'on sache pourquoi ils sont morts et surtout par qui ils ont été tués. Sur fond de trafic d'opium, un roman d'aventures porté par une écriture efficace et rythmée, le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer.

Je remercie les éditions Robert Laffont et Babelio de leur confiance.

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critiques presse (1)
Marianne_
18 mars 2024
Dans son nouveau roman, « Les Dames de guerre : Saigon », l'ex-capitaine de police Laurent Guillaume nous entraîne dans les collines inquiétantes du Tonkin en 1945. Et sait avec précision rester à l'écoute des humeurs physiques et mentales de sa myriade de personnages dont les parcours s'enchaînent dans une parfaite fluidité.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Et soudain, la guerre devint pour elle une réalité tangible, de cris de souffrances, d’odeurs infectes et de peur si intense qu’elle flottait au-dessus des corps martyrisés comme un nuage aigre. La guerre à l’état brut, sans le filtre esthétisant d’Hollywood ou des journaux télévisés. Sans même le filtre familier et rassurant du viseur de son Leica.
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À chaque pas,ses brodequins s’enfonçaient dans la fange, puis faisaient un bruit humide de succion lorsqu’il les en dégageait. Des rebords de son chapeau de brousse coulaient des filets d’eau comme des gouttières. La pluie tombait en abondance depuis trois jours sur la colonne de parachutistes coloniaux français qui progressait dans ce foutu marécage couvert d’eulalie, la fameuse » herbe à éléphants » haute de plusieurs mètres.
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Les reporters qui, quelques instants auparavant, baissaient les yeux, honteux, riaient de cette donzelle manucurée et pomponnée sur un théâtre de guerre. Pour qui se prenait-elle, cette mannequin tout droit sortie de la Cinquième Avenue pour leur assener son caprice puéril, et devant le patron en plus ?
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La migraine palpitait contre ses tempes et la nausée montait en elle comme une lame de fond.
- Assez de violence, dit-elle.
Fowler la dévisagea. La jeune femme avait les yeux vides.
- Assez de massacres, ajouta-t-elle. J'ai eu mon compte.
Le Britannique et l'Annamite se regardèrent.
- Elizabeth ? Vous vous sentez bien ? demanda Fowler.
- Nous sommes censés être neutres pour pouvoir faire notre travail correctement, Graham. Mais j'ai l'impression vous avez choisi votre camp.
- Il est impossible d'être neutre. Vous comprendrez cela lorsque vous serez un vétéran, dit-il avec un léger sourire. Je ne dis pas qu'il y a un camp du bien et un camp du mal, non, certainement pas. Je dis que le plus souvent il y a un camp du mal et un camp du moindre mal.
- Et vous pensez que nous autres Occidentaux sommes le moindre mal ?
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Dans un etat proche de l'hébétude, elle descendit les quelques dizaines de mètres qui la séparait du gros de l'hécatombe. Le lieutenant marchait devant son fusil à pompe négligemnment pose sur l'épaule. Il y avait des corps partout, allongés dans les les postures grotesques dans lesquelles la mort les avait pris. Et soudain, la guerre devint pour elle une réalité tangible, de cris de souffrances, d'odeurs infectes et de peur si intense qu'elle flottait au-dessus des corps martyrisés comme un nuage aigre. La guerre à l'état brut, sans le filtre esthétisant d'Hollywood ou des journaux télévisés. Sans même le filtre familier et rassurant du viseur de son Leica. La guerre était tout autour d'elle, sur elle, en elle, en petits restes sanguinolents de ce qui avait été le jeune garçon à l'aube de l'âge d'homme.
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