Leur domaine

Au milieu d'une nature idyllique, une histoire qui fait froid dans le dos...
Carl et sa copine Shannon reviennent dans la ferme familiale qui les a vu naître, lui et son frère Roy. Ce dernier est le gérant de la seule station essence de ce joli bourg norvégien, niché entre une chaine de montagnes et un lac. Carl a le projet de construire sur leurs terres un hôtel-spa afin de redynamiser l'économie de la région. Mais il y a plusieurs ombres au tableau qui semblent surgir du passé. Les parents de Carl et Roy sont morts dans un accident de voiture alors qu'ils n'avaient que seize et dix-sept ans. Accident, suicide, meurtre ? La relation ambigüe entre les deux frères sème le doute. Il semblerait qu'il y ait aussi quelque chose de pourri au royaume de Norvège...Et pas qu'une...
La lecture du roman de Jo Nesbø est addictive. Même si le début semble sortir de la plus simple des banalités, au fil des pages s'installe un climat malsain qui porte littéralement le lecteur vers le dénouement activement recherché. On découvre petit à petit la vérité qui se cache derrière chacun des personnages. La psychologie de chacun d'entre eux est particulièrement bien élaborée par l'auteur. L'intrigue s'infiltre tout au long du récit sans que l'on puisse l'élucider. le dénouement est bien au-delà de tout ce qu'on aurait pu imaginer. La construction de « Leur domaine » est parfaite.
C'est un excellent roman où l'ennui n'a pas sa place. Les pages défilent sans qu'on ait le sentiment de longueur. C'est une très belle réussite grâce à la complexité de l'histoire et à ses personnages qui ont du relief, du caractère et des secrets.
C'est un roman que je recommande vivement et mieux que d'en entendre parler, il faut le lire.
Traduction de Céline Romand-Monnier.
Editions Gallimard série noire, 636 pages.

Les amateurs de polars noirs nordiques connaissent bien Jo Nesbø et son personnage d'Harry Hole, flic torturé, alcoolique et suicidaire, à qui il a fait subir à peu près tout ce qu'il est humainement possible de subir. Délaissant cette fois son personnage fétiche, l'auteur nous embarque dans un drame familial, sombre et désespéré, sans doute l'un de ses meilleurs romans jusqu'à présent.
Nous sommes à Os, petite bourgade norvégienne perdue au milieu des montagnes. Ici, tout le monde se connait, les secrets ne le restent jamais longtemps. Sur les hauteurs, une ferme, celle des Opgard. Roy, l'aîné, le taiseux, le solitaire, le travailleur, et Carl, le plus jeune, beau gosse, charmeur, le fils prodige. Depuis son enfance, Roy s'efforce de veiller sur Carl, de le protéger des mauvais coups. C'est lui qui travaille comme mécanicien pour payer les études du cadet, qui va jusqu'à hypothéquer tout ce qu'il possède pour l'aider financièrement, sans jamais rien demander en retour. Tout cela parce qu'il se sent coupable de ce qui est arrivé des années plus tôt, qu'il n'a pas su prévenir, et du drame qui en a résulté, la mort de leurs parents dans un accident de voiture. le jour où Carl revient du Canada où il a fait ses études, en compagnie de sa jeune épouse architecte, c'est pour proposer un projet d'hôtel-spa dans la montagne, en mettant chaque habitant de la bourgade à contribution. Mais, alors que le financement s'avère plus compliqué que prévu, que les travaux prennent du retard, Roy, témoin involontaire, assiste à la résurgence de certains secrets et drames qu'il croyait enfouis à jamais, et il comprend qu'il va devoir une nouvelle fois sauver son petit frère, y compris contre lui-même.
Oscar Wilde disait: « nul homme n'est assez riche pour racheter son passé ». Cette citation résume en elle seule le parcours dramatique de Roy Opgard qui s'efforce sa vie durant de tenter d'effacer le drame familial, l'inceste commis sur Carl. Quitte à se rendre responsable d'actes horribles qu'il va exécuter de façon presque froide, parce qu'il s'y sent obligé. Et, même lorsque le destin en vient à l'opposer à ce frère chéri autant que jalousé, c'est vers lui que Roy se tournera finalement.
Avec Leur domaine, Jo Nesbø réussit un roman parfait, une lente descente aux enfers de son personnage principal, et, je le répète, sans doute ce que l'auteur a écrit de mieux jusque là.

Nesbø sort de ses récits policiers construits autour de Harry Hole.

Il nous embarque au fin fond de la Norvège. Pour entrecroiser des histoires de familles, de village, de culture. Des parcours de vie passionnants, tortueux, glissants.

Le style est toujours là, concis, précis parfois brillant.

Un domaine, deux frères, des morts, des traumatismes, des stations essence. Avec peu, Nesbø commet un roman dense et différent.

C'est édité dans la série noire mais c'est un véritable roman qui s'affranchit de la notion de genre et qui se révèle à la fois addictif et passionnant. On y suit deux frères, en Norvège, unis et malheureux. Tout ne se passe pas bien mais on parle surtout de laideur de la nature humaine, dans un récit tout en nuance très accrocheur. Adoré.

le livre (688 pages, 2021, 2020 en VO) :
Pour une fois (et ça nous va bien) Jo Nesbø délaisse son flic fétiche Harry Hole pour s'attaquer à un gros pavé : pas vraiment un polar, un roman noir plutôt.
Histoire de changer un peu des rebondissements policiers avec l'ami Harry et surtout l'occasion de découvrir d'autres facettes du talent de cet auteur et d'autres facettes de la vie norvégienne.
Leur domaine (Le royaume en VO) c'est celui de deux frères qui tiennent station service et ferme d'alpage, tout là-haut dans les montagnes de Norvège.

On aime très beaucoup :
❤️ On aime quand l'auteur prend tout son temps pour installer une ambiance tendue, sourde, menaçante, celle des huis-clos familiaux plombés de trop lourds secrets. le drame est fait de non-dits, les dialogues de sous-entendus, le récit de spirales entre passé et présent où l'on découvrira peu à peu différentes vérités.
❤️ On apprécie de partager le quotidien de ces norvégiens plus américains que jamais.
❤️ On tremble d'effroi et de plaisir à la lecture de cette histoire puissante et prenante, de cette mécanique infernale et diabolique.
❤️ On est bien surpris de déjà tenir le secret de l'histoire au quart seulement de ce gros pavé : mais dans quel piège diabolique s'est-on laissé embarquer ? Que nous réserve Jo Nesbo pour les 450 pages à venir ? Que ne nous a-t-il pas dit ?

L'intrigue :
La saga de deux frères qui pourraient être jumeaux (ils n'ont qu'un an d'écart) tant ils sont proches l'un de l'autre, tant ils ne forment qu'un seul tout.
Leurs parents sont morts dans un accident de voiture, dans le fatal virage des Chèvres, la Cadillac repose au fond du ravin Huken qui verra bientôt d'autres épaves ...
Quinze ans plus tard, Carl, le cadet charismatique, revient d'Amérique tout auréolé de gloire et porteur d'un projet d'hôtel ambitieux pour redynamiser leur village de montagne qui se meurt à petit feu.
Roy, l'aîné taciturne et solitaire, était resté au bourg et tenait une modeste station-service.
On tient là un formidable récit qui passe à deux doigts du vrai coup de coeur : le bouquin est tout de même un peu trop long et quelques péripéties auraient peut-être pu être évitées.
Pour celles et ceux qui aiment les Cadillac.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..

Lorsqu'un thriller nous tient en haleine sur plus de six cents pages, sans moments creux, on peut dire qu'il est réussi. Et c'est l'impression que me laisse de one-shot de Nesbo. Mêlant judicieusement saga familiale, vendetta au sein d'une petite communauté et arnaque de grande envergure, l'auteur parsème son récit de revirements surprenants et trouve toujours le moyen de nous garder sur le qui-vive. La complexe relation entre les deux frères si différents est en soi un aspect intrigant, la faune de la petite ville est colorée à souhait et les différentes intrigues s'entrecroisent sans que le fil principal ne s'y perde. J'ai aimé ces personnages un peu flous, aux motivations équivoques, ce récit d'un attachement difficile à concevoir. Et la finale d'un auteur qui s'assume. À recommander sans restriction !

C'est un thriller passionnant que nous livre Jo Nesbo avec Leur Domaine. Nesbo ne se contente pas de nous livrer une intrigue captivante, il nous y plonge corps et âme. L'immersion dans un petit village de Norvège, avec ses histoires, ses rumeurs, ses non-dits donne une dimension très appréciable à ce roman. En effet, pour moi, les policier comme les thrillers oublient parfois trop souvent qu'ils doivent s'ancrer dans un milieu. Avec Leur Domaine, ce milieu n'est pas oublié, bien au contraire : il est peaufiné dans les moindres détails. D'ailleurs, le cadre dans lequel prend place le roman est bien réel : les communes de Os, de Notodden... existent bien, tout comme le projet de nouvelle route national qui doit contourner Os, qui a finalement ouverte en 2023.

Les personnages créés pour le compte du roman sont tous criant de réalisme avec à chaque fois leurs bons côtés et leurs moins bons. Nesbo a réussi à nous lier d'affection pour les deux frères, Carl et Roy, alors même qu'ils sont des meurtriers.
Même des personnages très secondaires, quasi insignifiant dans le déroulement de l'intrigue deviennent ou attachants ou du moins intéressant : Julie, Marie Aas, Egil... Mais ce qui m'a le plus impressionné est la minutie avec laquelle sont construits chaque personnage, que ce soit leur état d'esprit, leur manière de raisonner, d'agir ; rien n'est laissé au hasard.

Dans Leur Domaine, ce n'est pas tant le suspens qui ne nous fait pas lâcher prise (même si ce suspens existe) que l'atmosphère, très particulière et tellement appréciable. On est emporté par cette atmosphère que l'on imagine sans trop de difficulté. le parti pris par Nesbo : celui que tout le monde est à la fois coupable et victime est d'une très grande ingéniosité et, quelque part assez réaliste (même si les événements sont quelquefois assez caricaturaux : on imagine assez mal autant d'événements et de tragédies se passer dans un aussi petit village en aussi peu de temps).

Et enfin, que dire de la fin, si ce n'est qu'elle est grandiose (à la manière du roman).
Les 700 pages du romans se dévorent vraiment vite et resteront à coup sûr assez longtemps en mémoire !

Au début de ce roman, je ne savais pas où l'auteur voulait m'emmener. Et puis des passages intéressants sont arrivés et de là, j'ai compris que je serais plus dans un roman noir et moins dans un policier. J'ai compris aussi que l'auteur prendrait tout son temps pour me racontait toute son intrigue. C'est un roman fort sombre avec quelques longueurs, ce qui fait que ce ne sera pas un coup de coeur pour moi, mais néanmoins, ce sera une très bonne lecture.

Des personnages crédibles, riches, nuancés. Une intrigue bien menée, on est sans cesse sur le qui vive car on ne prévoit pas où elle nous mène. J'ai noté quelques longueurs inutiles. Et la question qui se pose : la narration à la 1ère personne du singulier ne rend-elle pas finalement le meurtrier trop sympathique, ses actions excusables ? Certes, on comprend bien qu'il est victime de son sentiment de culpabilité, mais est-ce que cela excuse tout ?

Jo Nesbo doit bénéficier d'un gros gros a priori positif de ma part car dès la première page je sais que ce livre va être bien et me plaire. Pourtant sur une page on peut penser qu'on n'en sait pas encore beaucoup de l'intrigue, d'autant que c'est un pavé. Alors à quoi cela tient ? L'écriture… une « voix » que je reconnais et que j'ai identifié plaisante ; même si elle raconte parfois des horreurs, on aime se faire peur avec des gens comme ça.
Ici, le genre change un peu de d'habitude, enfin des trois ou quatre que j'ai lu précédemment de l'auteur. On ne suit pas l'enquêteur ici, on est dans l'âme d'un personnage : Roy.
Roy et Carl sont frères. Et ils ont la fraternité dérangeante les deux frères…

Les choix pour l'intrigue sont énervants, dérangeants, mais c'est évidemment une qualité : pas de mièvrerie, pas de putain de conte de fée. Tu veux du noir, tu en as.
Quoique. Est-ce qu'on ne finit pas par tomber dans la facilité du « noir c'est noir... » ? Tout compte fait non car il y a quand même des nuances et un enjeu du tout début à la toute fin qui rend difficile de poser ce livre avant d'en être arrivé au bout.

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