Nous sommes en 1954 : la guerre d'Indochine touche à sa fin. À l'hôpital militaire français de Hanoï, Mai, une jeune Annamite, qui aide bénévolement les équipes médicales , tombe amoureuse de Yann, un soldat breton, blessé au thorax. Rapidement, cet attachement devient réciproque, mais le père de Mai l'a promise à un riche homme d'affaires d'origine chinoise. Celle- ci refuse, quitte sa famille, rejoint le couvent des Oiseaux où elle a fait ses études après le décès de sa mère. Elle parle couramment français, pratiquement sans accent.
Elle épouse Yann qui rejoint son régiment le lendemain de ses noces.
Celui - ci se retrouve vite au coeur des combats de la cuvette de Dien Bien Phu. Dans un langage poétique, doux, avec grâce et pudeur l'auteur, née en France, de parents vietnamiens, mêle les symboles des fêtes , des rites, la fête du Têt, l'allumage des bâtons d'encens pour célébrer les ancêtres......au récit sensible et délicat de l'émouvante histoire d'amour de deux jeunes gens, âgés de moins de vingt ans.
Ceux- ci n'auraient jamais dû se rencontrer, tout les oppose, sauf l'absence d'une mère.
Ils n'ont pas la même nationalité, religion, position sociale.
Après la défaite de Dien Bien Phu, Mai va essayer de retrouver Yann qui marche dans la jungle pendant des centaines de kilomètres vers les camps d'internement.
L'auteur décrit de façon très précise les circonstances de l'encerclement de l'armée française à Dien Bien Phu.
Elle relate l'avancée masquée, silencieuse des Vietnamiens jusqu'à la cuvette avec des positions investies de prénoms français : Claudine, Huguette, Françoise,
Anne- Marie... Béatrice, Eliane, .....
"Ils avaient une stratégie implacable, terrifiante, ils se jouaient des adversaires, les rendaient fébriles , les harcelaient, se cachaient , les encerclaient, les étouffaient. "
Ils voulaient leur écraser la tête dans la boue ,avancer toujours jusqu' à la victoire totale, la mort pour le colon ...... le goût du sang et de la mort. Les soldats du Viêt- Minh n'avaient rien à perdre. Ils voulaient prendre leur revanche contre une oppression insupportable des Français et des années d'humiliation.
Le symbole de l'eau prend de l'importance dans ce très beau roman, poétique, sans miévrerie. Je ne peux révéler pourquoi sauf à dévoiler la fin dramatique, violente mais infiniment belle dans sa douleur.....
Lisez- le , il est écrit de belle manière.