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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Saint-Laurent, en Guyane, sur les rives du fleuve Maroni. Accusé d'un meurtre, Clifton Vakansie fuit la police pour rester en vie. Tandis que son coeur martèle contre sa poitrine devenue trop étroite dans sa déroute, son esprit bruisse de mille pensées, une d'entre elles s'imposant en surface : parvenir à Cayenne pour prendre l'avion qui le conduira en France, vers les milliers d'euros que les trafiquants de drogue lui ont promis. L'Obia, cette magie des Noirs-Marrons, parviendra-t-elle à le rendre invincible ? Entre espoir d'un avenir meilleur, d'une vie plus confortable et apaisée parmi les siens, les rêves de Vakansie se mêlent à ceux d'autres jeunes. A ses trousses, le major Marcy et le capitaine Anato ne ménagent pas leurs efforts. Et leur chemin sera hanté par de terrifiants spectres d'un passé que la Guyane voudrait oublier, celui d'une guerre civile dans les années 80 qui sema le chaos des deux côtés du fleuve Maroni.

« Obia » est un roman policier de Colin Niel, qui fait suite à deux autres opus mettant en scène le capitaine Anato en Guyane : « Les Hamacs de carton » et « Ce qui reste en forêt ». Publié en 2015, il a obtenu le prix Quai du Polar 2016. Ce roman noir, dense et intense, est tout particulièrement prenant et réussi.
L'auteur mêle habilement une intrigue policière polymorphe et remplie de fausses pistes avec des éléments de l'Histoire de la Guyane et d'un des pays qui le jouxtent : le Suriname. Les personnages prennent ainsi une épaisseur, celle du passé dont ils se nourrissent, consciemment ou non et celle de leurs rêves, tournés vers un avenir qui leur donne des ailes. En trois volets, Colin Niel déroule la trajectoire et les désirs de trois jeunes hommes, pris dans les rêts du trafic de cocaïne et de revenants de la guerre civile qui charria en son temps son lot de réfugiés sur les rives guyanaises du fleuve Maroni. le lecteur qui a pu lire les romans précédents retrouve avec plaisir le capitaine Anato et son ancien lieutenant déchu, Vacaresse.
« Obia » permet non seulement de se divertir, de trembler au fil des rebondissements et d'un suspens savamment entretenu, mais aussi d'apprendre sur un pays, un pan tragique de son histoire, ses ethnies et coutumes, et les trafics qui le gangrènent. Et tandis qu'Anato progresse dans l'enquête, que se resserrent les pistes et qu'il s'approche de ses racines, l'Obia révèle sa puissance au coeur des forêts troubles et moites où dansent les fantômes d'un autre temps. Une lecture bouleversante et captivante de bout en bout.
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Tout d'abord merci à Babelio de m'avoir fait confiance et aux Éditions du Rouergue pour l'envoi de ce livre.

Je dirais qu'avant tout, au-delà d'être un polar, ce livre est une immersion profonde dans une Guyane telle qu'on ne la connaît pas. C'est un portrait bien noir du pays qui est dressé, et l'atmosphère qui se dégage du récit le retranscrit à la perfection. Pauvreté parfois extrême de certaines catégories d'habitants, problèmes de cohabitation de multiples cultures avec les tensions et le racisme que cela engendre, et surtout une exploitation de la misère par des filières illégales.
Il met également en scène un drôle de paradoxe, un mode de vie moderne qui laisse une part importante à des croyances profondes en d'autres forces : les fameux obiaman.
À cela vient s'ajouter un pan historique récent et peu connu du Suriname, pays voisin à la politique chaotique, dont la description fait froid dans le dos et qui aura son importance dans le récit.
J'ai trouvé que c'était un cadre très riche, très intéressant et bien documenté, que nous propose l'auteur dans son roman.

Du côté de l'intrigue, c'est un polar noir et dense, qui débute par un meurtre et une chasse à l'homme pour arrêter le coupable. On aborde très rapidement le thème des réseaux de passeurs de cocaïne, et l'idée que chaque personne : homme, femme ou enfant peut basculer du mauvais côté de la barrière pour quelques milliers d'euros et l'espoir de s'en sortir. Ce qui est quand même une idée terrible, pourtant présentée presque comme quelque chose de banal dans le contexte du pays.

Les personnages ne sont pas en reste. Ils sont vraiment très intéressants, chacun ni tout blanc, ni tout noir, portant en son sein, son fardeau et son obsession personnelle, que ce soit les enquêteurs, comme le capitaine Anato et sa quête obsessionnelle pour ses origines, ou ces hommes comme Clifton, qui sont pris dans un engrenage qui génère forcement empathie de la part du lecteur

Si dans la première moitié, l'auteur pose ses bases et met en place lentement tous les éléments de son intrigue, dans la seconde, le roman devient un véritable page-turner enchainant les révélations et les retournements de situations inattendus.

Au final, un livre passionnant, du point de vue de l'intrigue, du contexte Guyane - Suriname, des personnages et de l'atmosphère.

Un quasi-coup de coeur !

À noter, que ce livre peut se lire de manière indépendante, mais que deux autres livres mettant en scène le personnage du capitaine Anato sont déjà parus, (les hamacs de carton & ce qui reste en forêt).
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Coup de coeur !
Décidément je ne me lasse pas découvrir l'univers de Colin Niel qui me surprend et me transporte à chaque fois.
L'auteur a vécu six ans en Guyane qui lui a inspiré une série guyanaise dont Obia est le troisième opus.
Je ne le savais pas avant de me plonger dans cette lecture qui peut se lire indépendamment des deux premiers (mais qui donne tout de même sacrément envie de se mettre à jour pour dévorer les autres).
On sent que l'auteur est parfaitement renseigné sur l'histoire de la Guyane et c'est avec précision qu'il mène sa danse pour nous plonger au coeur d'une intrigue prenante.
Une intrigue liée au passé douloureux de la Guyane et du Suriname, ce pays voisin séparé du territoire français par le fleuve Maroni qui a connu une guerre civile dans les années 80 entraînant l'arrivée de réfugiés en Guyane.
Un polar social qui se dévore, aucun temps mort pendant cette lecture qui nous en apprend beaucoup sur l'histoire et les traditions des peuples noirs-marrons et créoles.
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J'ai lu la série dans l'ordre 4-1-2-3 (voir ma critique sur “Sur le ciel effondré”).
Mention spéciale pour Obia. Très belle intrigue ancrée dans une des réalités de la Guyane; évolution des personnages passionnante; très instructif (guerre civile Au Suriname).
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Au commencement il y a eu une info FaceBook de la part de l'auteur qui faisait le lien avec une chronique qu'il avait écrite pour Libération, au sujet des troubles en Guyane début 2017. J'ai trouvé son approche originale car il y faisait parler ses héros. Ensuite j'ai lu « seules les bêtes » et j'ai vraiment aimé le fond et la forme de ce roman.
Ensuite j'ai eu la chance de le rencontrer lors du salon « lire en poche » en octobre 2017 et au cours de la discussion il m'a invitée à lire sa trilogie dans l'ordre inverse de sa parution ( !). C'est donc comme ça que je me suis retrouvée plongée en Guyane et ironie du sort au moment de la visite présidentielle … J'ai donc pu profiter de la couverture médiatique pour illustrer au mieux les paysages de l'Amazonie française … C'est aussi un grand hasard heureux d'avoir enchaîné « entre deux mondes » d'Olivier Norek avec cet Obia de Colin Niel.

Ce roman noir et à suspense ébranle nos préjugés de métropolitains obtus. On y apprend que le Maroni est le fleuve frontière entre ce département français et le Suriname, ancienne colonie néerlandaise, aujourd'hui indépendante et soumise aux dictatures, conflits d'influence. C'est aussi la porte d'entrée de la cocaïne en Europe par l'exploitation de ces mules innocentes qui n'ont d'autre chance de survie. le Suriname est aussi à l'origine d'une vague d'immigration de ses persécutés vers les voisins français. Elle aurait pu être maitrisée et acceptée il y a quelques années, mais elle ouvre aujourd'hui la voie de la violence et du sentiment d'insécurité. Les créoles, les Ndjukas et autres noirs-marrons s'opposent alors que la frontière poreuse fait que leurs origines sont étroitement mêlées.
Incontestablement documenté, Obia fait aussi largement référence aux médecines amazoniennes et à la biodiversité à disputer aux orpailleurs et exploitants de bois précieux.

Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Un voyage initiatique et passionnant au coeur des conflits qui ont agité le Suriname et la Guyane, à travers Anato, un capitaine d'origine djunka, dont l'histoire est intimement liée à la guerre civile entre les Noirs-Marrons de Moiwana et l'armée surinamienne. Son enquête sur les meurtres commis parmi les mules transportant la cocaïne se déroule au fil de l'histoire guyano-surinamienne. Un récit prenant, haletant qui nous transporte au fond des méandres du fleuve et de l'âme humaine.
Le roman m'a tenu en haleine, et j'ai lu de nombreux document et visionné les vidéos que l'ai pu trouver sur le net, en rapport avec la Guyane française et le Suriname. Merci à l'auteur pour l'intérêt que son Obia suscite.
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J'ai trouvé le troisième polar de la série guyanaise de Colin Niel aussi prenant, bien écrit et dépaysant que les autres. Un seul regret peut-être, bien que certains dialogues soient écrits dans les langues locales (et traduits immédiatement), il y a moins de mots guyanais isolés saupoudrés dans le texte et plus de glossaire à la fin. J'ai hâte de lire le prochain (dernier ?) et de connaître, peut-être, le fin mot de l'histoire du capitaine Anato, d eretrouver Vacaresse, etc. On finit par s'attacher aux personnages récurrents.
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Troisième opus de la série guyanaise de Colin Niel, Obia est aussi le plus long, et à mon sens le plus abouti, et celui qui nous perd finalement le plus.

Au-delà du récit et de l'enquête, le livre est une mine d'informations extraordinaire, tant sur la guerre civile au Suriname que sur les politiques françaises face au potentiel afflux de réfugiés sur le territoire guyanais, ou encore sur la multiplicité ethnique de la Guyane, entre Noirs-marrons, créoles, Indiens, Métros et j'en passe. On comprend également mieux la manière dont s'articulent les réseaux de drogue entre Suriname, Guyane, France et Pays-Bas, et les problématiques réelles que posent ses petits bouts de territoires européens aux frontières intenables, à l'eldorado qu'ils représentent pour les ressortissants d'autres pays frontaliers ou au potentiel "monétaire" pour des populations auxquelles on propose quelques milliers d'euros pour faire transiter de la drogue en Europe.

Un petit cours d'histoire étant toujours appréciable, le récit n'en est pas moins passionnant, et plein de rebondissements. Si je m'attendais à l'identité du coupable, l'écriture demeure toutefois pleine de finesse et la clôture de l'enquête est bien plus complexe qu'un simple "démasquage"...À noter également une dimension surnaturelle plus présente dans ce tome que dans les précédents, et qui achève de nous convaincre que la Guyane restera un mystère intangible pour la plupart d'entre nous...

J'espère de tout mon coeur qu'un quatrième (voire cinquième!) ouvrage verra le jour!
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j'avais déjà très apprécié les 2 premiers très bons Colin Niel mettant scène le capitaine Anato mais là avec ce Obia le niveau monte d'un sacré cran.
C'est un roman formidablement riche qui double une enquête passionnante aux multiples rebondissements avec un contexte historique,politique,social et culturel des plus complet qui revient en détail sur l'histoire entremêlée de la Guyane et du Suriname.
Du haut niveau
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J été absolument enchantée d'avoir l'immense privilège de découvrir la suite de Ce qui reste en forêt grâce de nouveau au partenariat Babelio Masse critique
Nous retrouvons le capitaine André Anato aux prises avec le meurtre d'un jeune homme, une mule, retrouvé assassiné avec des sachets de drogue dans l'anus. Son meurtrier présumé a pris la fuite et toute la gendarmerie est à pied d'oeuvre pour le retrouver.
D'un autre côté nous avons Vacaresse, ancien policier, devenu détective privé qui pour un contrat a pris en filature un homme que sa compagne soupçonne d'infidélité. Quel est le lien entre ces deux histoires, c'est un peu la question du roman si toutefois il y a un lien.
Nous retrouvons la Guyane en fond d'histoire mais si le dépaysement est garanti, l'accent est moins mis sur les conditions difficiles d'existence des habitants de ce pays mais davantage sur l'histoire et surtout celle partagée avec son voisin le Suriname. Comment ne pas penser à la situation actuelle quand on comprend que des milliers de personnes ont fui leur pays pour échapper à la guerre civile qui le dévastait. Comment ne pas faire le lien avec l'accueil fait à ses réfugiés qui, au départ, sont accueillis décemment et qui au fur et à mesure qu'il en vient de plus en plus se retrouvent parquer dans des camps déshumanisés au point qu'on les appelle "la jungle». C'est pour échapper à cette vie de misère sans espoir que ces jeunes gens deviennent des mules et transportent la drogue dans leur corps au péril de leur vie.
C'est un roman dense mais dont chaque mot, chaque phrase et chaque action à son importance, rien de trop, rien d'ennuyeux et tout nous emporte et nous passionne.
J'ai vraiment apprécié cette lecture, tant par l'intrigue que par l'écriture qui est vraiment agréable.
L'auteur nous embarque vraiment dans son histoire et si pendant longtemps on se demande où il veut nous emmener, on le suit sans problème et quand tout est expliqué, quand enfin on comprend ce qu'il s'est passé, on est bluffé car on ne s'y attendait pas du tout. C'est une intrigue vraiment bien construite, qu'il faut se mériter car, comme je l'ai dit le texte est dense et il y a quand même 490 pages à lire, mais au final j'ai été complètement conquise de nouveau par le capitaine Anato et ses histoires.
J'ai apprécié également que, contrairement à Ce qui reste ne forêt, nous ayons la traduction immédiate des termes créoles, c'était beaucoup plus fluide au niveau de la lecture.
La couverture est également très belle et très émouvante, ses ailes sont l'expression d'une liberté chèrement gagnée


Un immense merci à Babelio Masse Critique et aux Editions du Rouergue pour cette excellente lecture
Lien : http://delcyfaro.blogspot.fr..
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