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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Aurore" n'est certainement pas l'essai le plus connu de Nietzsche, alors qu'il est abordable, à la fois par sa longueur (moins de trois cent pages) et par son style. Il s'agit d'une sorte d'introduction au "Gai Savoir" qui, comme son titre l'indique (Aurore), traite de la naissance d'une nouvelle morale remplaçant ainsi celle inique et inhumaine du christianisme. L'objectif de Nietzsche est d'en finir avec ce qu'appellera plus tard Antonin Artaud le jugement de Dieu. En finir avec les moeurs soi-disant bonnes et mauvaises, car l'on s'aperçoit souvent, voire même toujours, que les bonnes moeurs nous procurent plus de mal que de bien. En finir avec la compassion, la pitié et l'altruisme chrétiens qui ne servent que les intérêts égoïstes de celui qui les met en pratique. En finir enfin avec les apôtres de la vérité, car l'on se rend bien compte que toute vérité n'est que le fruit d'un individu et qu'on ne peut s'adjuger le droit de la généraliser au risque de mépriser celle des autres.
Bien d'autres analyses génialissimes parsèment l'oeuvre du philosophe, notamment sa mise en perspective des problèmes de perception de la réalité rendant impossible toute lecture exhaustive ou approfondie, et donnant seulement accès à une apparence incomplète et superficielle des choses.
Je conseille vivement la lecture de cet essai, pour ceux qui voudraient découvrir Nietzsche, avant de s'attaquer aux oeuvres ultérieures comme "Le Gai Savoir" ou "Ainsi parlait Zarathoustra".
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Morgenröthe

La morale est un préjugé, elle avance masquée, se croyant libre de tous préjugés. Son déguisement est l'expression d'un langage où passions et instincts obéissent, nécessairement, à un impératif qui les motive ; c'est la construction d'une « généalogie » divine ou sublime, c'est sur elle que se porte la recherche éclairée de Nietzsche. C'est un combat où la subtilité est la seule arme, une « archéologie » méthodique où le philosophe doit développer son « nez », sa seule force est de produire en retour une méfiance, un soupçon à l'encontre de la morale, une vision en négatif de ce qui se présente sous une image plutôt opposée.
L'ensemble du corpus, du raisonnement et des déductions aboutissent à la méfiance. Laissant de côté tout ressentiment, l'affirmation de la vie prime, pas en tant que défense innée et agressive opérant en anticorps, mais par un acquiescement total à tout ce que la morale dénonce comme étant « mauvais ». Ce travail positif est en opposition d'une morale qui est un déni de la vie, qui interdit ou détruit ce à quoi Nietzsche redonne une « voix ». En n'utilisant pas la réfutation (négative), il ne s'abaisse pas à son niveau, la traitant par le mépris. L'italique, attaché au vocabulaire moral, est un outils de réappropriation servant à redonner « bonne conscience », réaffirmant un principe de vie qui avait été dévoyer par le poison de la « mauvaise conscience », le transformant en principe « divin » fictif. La morale est un « ver » destructeur qui interdit l'accès à la vérité, le texte nietzschéen exerce son pouvoir salvateur, solaire, sur les « contaminés » et vient les rédimer.
La « transvaluation de toutes les valeurs », dont parle Nietzsche,
rend cet affranchissement possible au profit d'une humanité bien établie et vigoureuse, dotée de la plus haute intellectualité et de la plus grande énergie. le renoncement à soi est une décadence, une domestication de l'humain dont la législation s'étant à tous. Au contraire, Nietzsche propose de faire advenir le surhumain qui est affirmation de la vie, il pourra « voir » simultanément ce qu'il fut – le dernier homme – et ce qu'il adviendra en disposant de lui-même, cet instant du questionnement, du choix décisif est celui de l'éternel retour, moment où l'humain renonce à s'engager sur un chemin tout tracé, au « destin », scientiste – vers le perfectionnement de sa nature –, ou divin – la morale le dispensant de se prendre en main, d'où négation, corruption, propagation généralisée d'un idéal ascétique des prêtres, qui se répand comme une épidémie. le travail généalogique vient comme une nouvelle « traduction », de cette langue « morale » en langage réel, celui de la « vérité », du corps et de sa survie.
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Le soleil se lève.

Après les premiers balbutiements, Nietzsche commence à dégager plus explicitement les problèmes qui l'occuperont jusqu'à son dernier souffle.

L'armada conceptuelle lui permettant d'y répondre n'est pas encore prête. Mais il y a déjà la clairvoyance et le style du plus grand esprit de tous les temps.

Peut-être le meilleur livre pour aborder Nietzsche sans chercher la performance : il commence à bâtir sa pensée dans un langage accessible au profane. On y trouve déjà en germe toute sa critique de la philosophie occidentale.

Par la suite, l'évolution de sa pensée l'amènera nécessairement à perdre en accessibilité pour gagner en profondeur, aux dépens de nombreuses mauvaises interprétations, mais c'est le jeu.
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Excellente introduction à Nietzsche.
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