Lu pour la première fois il y a 2 ans (traduction de
Georges-Arthur Goldschmidt).
Voici un livre qui ne peut pas laisser indifférent !
De quoi s'agit t-il ? D'un pastiche ironique de la bible. de l'expression d'une exigence philosophique permettant de dépasser la malpropreté intellectuelle, affective et spirituelle des hommes par la tentative d'accession à un comportement théorique et nouveau appelé « sur-homme ». D'un concentré d'enthousiasme tirant parti des ressources de la littérature et conçu comme un stimulant dans la main de ces futurs sur-hommes.
Ce qu'il n'est pas : un ouvrage de démonstrations austères, un ouvrage philosophique ayant revêtu un costume littéraire, ou bien encore l'inverse. Un livre contenant des comportements à suivre à la lettre, des règles morales préconçues. Un livre qui se laisse pleinement découvrir à la première lecture. Une oeuvre difficile à lire.
Que cela émane d'un problème de traduction ou du mauvais goût de l'auteur, le style littéraire n'est en tous cas pas ce que l'on retiendra de ce livre ! Il faut déplorer les lourdeurs et les longueurs de ce récit. On ne retiendra simplement que la poésie charmante et légère qui s'échappe de ces pages.
Si l'on parvient à faire abstraction de ces menus défauts, qui ne sont pas vraiment importants, je conseille vivement à tous (et à personne) de se confronter à ce livre, à une ou plusieurs reprises ! C'est un ouvrage après la lecture duquel on n'est plus tout à fait le même. Il délivre un message aussi bien instinctif que réfléchi. L'auteur parvient à nous faire comprendre qu'une philosophie, si elle peut être vécue, comme il le dit, dans un contexte de « grande santé », autrement dit, si elle peut être vivante et combative dans sa confrontation à l'altérité, doit être capable de soulever un enthousiasme particulier (on pourra dire « dionysiaque ») chez le lecteur et être à même de se faire sentir au plus profond de l'âme de celui-ci, comme une inclination implicitement présente en chacun que l'on essayera de dévoiler ici dans toute son étendu. Aussi, il ne faudra pas s'étonner de trouver bien des choses qui paraissent obscures au premier abord, tant il faudra les avoir découverts par soi-même avant de pouvoir les saisir.
Attention toutefois : il ne faudra pas entamer la découverte de
Nietzsche par cet ouvrage, mais débuter bien plutôt par
le Gai savoir ou une de ses premières
oeuvres, plus introductives.