Chaleur, été, pensées tendres, libido, soleil et littérature érotique, et pas n'importe laquelle. « Venus Erotica » regroupe des nouvelles écrites par la troublante américaine Anaïs Nin, pour satisfaire un riche mécène en 1940. On ne peut qu'apprécier la qualité du style et l'imagination de l'auteure en matière de jeu sexuel. La transgression est une de ses spécialités , ainsi que sa liberté à évoquer le plaisir féminin à une époque où il était difficile d'en parler. Les émois de l'hermaphrodite Mafouka sont également d'une grande modernité, mais il est classique d'évoquer l'univers des artistes et de leurs modèles, des prostituées plus ou moins idéalisées, du sexe en groupe dans une totale décontraction et absence de culpabilité. Les interdits religieux sont épinglés avec espièglerie. Il est vrai que l'abstinence obligatoire des religieux catholiques, suscite doutes, hypocrisie et provocations. Toutefois quelque chose me gêne dans cette lecture... Pas le plaisir librement consenti loin de là, même si celui-ci s'accompagne de la consommation de quelques drogues, dont je doute quand même de l'efficacité ; pas même les petits combats pour de rire, où l'on fait semblant de se refuser, mais dans son souci de diversifier les pratiques, il est parfois question de viol, ou même d'inceste, et là c'est insupportable, pour mon éthique personnelle, et je crois que c'est le cas pour la majorité de mes contemporains. j'apprécie le style d'Anaïs Nin qui lui fait parler avec élégance de pénis, d'anus, de vagin, de caresses et de pénétrations de toutes sortes. J'aime sa compréhension du désir qui augmente avec la frustration et la satisfaction différée, j'aime aussi sa mise en scène de l'excitation qui monte, les robes déchirées, les chambres dévastées, les amants épuisés. Mais je déteste les scènes violentes dans lesquelles les hommes imposent et blessent et les innocents subissent, même s'il s'agit d'une minorité d'évocations, sur l'ensemble des textes rassemblés là. La manière de faire l'amour signe quand même un état de la civilisation, et il est heureux que depuis le milieu du XXÈME siècle, nous ayons évolué vers plus de douceur et de plaisir partagé .
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J'ai découvert ce livre étant jeune ado. Et oui pas d'internet, pas de DVD etc. en ce temps là on découvrait les choses du sexe par une voie bien plus poétique qu'aujourd'hui!!!
Je ne l'ai jamais relu depuis peut être par peur d'être déçu.
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Ce livre est un petit bonbon! Petit méli mélo de fantasmes communs. Des nouvelles à la fois simples, à la lecture fluide, et subtiles, travaillées. Certaines sont judicieusement présentées et imbriquées d'autres plus courtes, à peine ponctuées.
Aujourd'hui face à l'étendu des propositions littéraires ce recueil parait bien soft. Cependant c'est un beau panel de fantaisies, de sensualité surtout qui de son temps (écrit dans les années 40) devait offrir un divertissement des plus osé.
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D'une nouvelle à l'autre, on retrouve des personnages dont les aventures amoureuses et érotiques vont de plaisirs en déconvenues. Toutes les pratiques et tous les vices sont passés en revue.
Me voilà désapointée... Sur les recommandations d'une camarade de prépa, il y a des années, j'avais noté ce titre sur ma LAL. Selon les dires de la susdite préparationnaire, le texte devait être une réécriture moderne du mythe de Pygmalion dans lequel Galatée se rebellait contre son créateur. Après trois pages de lecture, j'ai vite compris que ma camarade ne connaissait pas le texte ou qu'elle l'a confondu avec un autre... La première surprise passée, j'ai essayé de m'intéresser au texte. Mais les écrits érotiques ne sont vraiment pas ma tasse de thé... Quand j'en ai lu un, je les ai tous lus. J'ai poussé la lecture jusqu'au milieu du recueil, jusqu'à saturation.
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