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sur 446 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ma découverte d'Anaïs Nin ! Comment pourrait-on oublier ça ? Des récits et nouvelles pour le moins troublants. Souvenirs de beaucoup d'extravagances sexuelles. Cependant, avec le temps je préfère ses oeuvres moins outrancières. Comme son recueil de poésies. Mais j'admire toujours autant son imagination débordante et sa sensualité.
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Ha ha Livre publié l'année de ma naissance… Pas évident comme thème mais je m'y colle. Je sélectionne Anaïs Nin puisque je n'ai encore jamais lu ses oeuvres, je n'ai bien sûr rien contre la lecture érotique, ce n'est pas habituel pour moi, mais ça me plait… Cependant j'avoue que j'avais perdu de vue le fait que je devrais ensuite écrire une critique et ça me semble bien déroutant maintenant.
Les thèmes sont multiples et souvent tabous : inceste, viol, pédophilie… Quelque chose qui passerait mal dans une écriture contemporaine, qui serait surement censuré voire relégué dans les rayons d'un sex shop plutôt que dans les bibliothèques classiques. Ici, tout est permis, fantasmes et actes de cruauté, tout s'y retrouve, de façon poétique mais aussi parfois bien détaillée. On est bien loin de notre Mr Grey actuel que nombreuses apprécient et vantent. On laisse de côté le bling bling (s'il n'était pas riche, ce serait juste une histoire sordide et glauque non ?), le pseudo SM (quoi ? Une claque sur les fesses, ça ne compte pas ? ) et la beau gosse attitude (imagine le même scénario joué par Depardieu, ça devient un épisode de Criminal Minds). Je m'égare, là...
Il fallait oser braver les interdits de l'époque, surtout pour une femme. Je serais bien tentée par la lecture d'une biographie maintenant, comment a-t-elle géré les retombées de son succès ? —> Après vérification, la plupart de ses écrits n'ont été publiés qu'après sa mort et celle de son mari). Comment a-t-elle été accueillie par la société de l'époque ? Et puis, c'était l'année de ma naissance… Mes parents ont peut-être eu cette lecture dans les mains ? (Dis comme ça, c'est même un peu dégoûtant). Bref, Anaïs Nin me dérange, me déroute, m'interpelle et m'intrigue.
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Surtout connue pour son journal qu'elle a tenu dès l'âge de 11 ans et durant toute sa vie ainsi que ses amours tumultueuses avec Henry Miller (entre autres), Anaïs Nin a également écrit des nouvelles érotiques. le recueil « Vénus Erotica » étant constitué de textes pour lesquelles elle touchait un dollar la page, on aurait tôt fait de le considérer comme un travail alimentaire peu intéressant pour un lecteur d'aujourd'hui et non une oeuvre littéraire.
On aurait pu craindre qu'étant payée à la page, Anaïs Nin ne fasse du remplissage et rallonge artificiellement ses nouvelles mais paradoxalement c'est l'inverse. En effet, plusieurs nouvelles donnent une impression d'avoir été bâclée alors qu'elles auraient pu être prolongées et étoffées. Pour autant, la plupart des nouvelles sont à la fois bien écrites et d'une certaine efficacité sur le plan érotique (je mets de côté les nouvelles à caractère pédophile que je n'ai pas pu terminer).

La suite sur le blog : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2011/07/venus-erotica-danais-nin-livre-de-poche.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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Vénus Erotica est difficile à juger, car c'est un ouvrage qui expose d'emblée ses alibis et ses faiblesses. Anaïs Nin rapporte qu'il fut écrit à la demande d'un mécène anonyme et à une époque où cet argent lui était nécessaire, et que ce commanditaire lui intima d'écrire des récits érotiques payés tant la page, avec pour consigne explicite de ne pas insister sur les symboles et la psychologie, autrement dit d'expurger le plus possible l'érotisme sensuel du sexe visuel et matériel qu'il réclamait premièrement.
(Entre parenthèses, prononcer : « Nine », comme pour « Nina », et non pas : « Nain » comme j'ai eu la naïveté de le faire auprès de Franck, mon libraire, qui en a profité sadiquement pour se gausser. Cet homme, soit dit en passant, a une façon insupportable de me moquer chaque fois qu'il en trouve l'occasion, et toutes mes remarques sur l'extrême combustibilité de son échoppe ainsi que sur l'immense avantage des commandes sur Amazon ne parviennent pas à le sortir de ce mode sardonique où j'ai dû malencontreusement le placer – c'est pourtant un être parfaitement obséquieux avec le reste de sa clientèle, je n'y comprends donc rien ! Il est à présent plus bloqué qu'une machine, et comme je n'ai pas accès à son programme, j'y suis verrouillé pour longtemps ; n'importe ! Tout ceci pour vous épargner ce mal au cas où il existerait deux exemplaires d'un pareil Franck : prononcer donc « Nine », puisque c'était une Américaine !)
Je n'ai aucune pitié, comme on sait, pour les auteurs qui font dans l'alimentaire : c'est toujours une faute, pour moi, de ne pas, en art, rendre son maximum, de perdre son temps en excuses, de se compromettre à quelque médiocrité. Je pourrais bien, lorsqu'un écrivain se plaint de ses « obligations » et rend un effort moindre, ne plus jamais le lire, résolument et par pure vengeance – ça m'arrive même souvent. Au prix de cette « commande », Anaïs Nin explique en préambule que son érotisme ici manque de profondeur. Cette retenue imposée dont elle aurait souffert serait cause que le livre ne la satisfaisait pas entièrement quant aux développements intérieurs de ses personnages, sans parler d'une certaine précipitation de style et d'intrigue dont elle ne parle pas encore. Ces défauts incontestables constituent certainement l'essentiel de l'explication du grand succès que le livre rencontra à sa sortie : c'est qu'il faut aux gens beaucoup de superficialité mêlée comme par maladresse de subliminales vérités intimes – ces vérités consistant en tout ce que Nin n'a pu retenir malgré les consignes qu'on lui avait imposées – pour leur agréer. Nul hier ni aujourd'hui n'accepte à cru l'érotisme pur, le fantasme véridique, l'élaboration des pensées foncières liées au corps, la narration des tourments psychologiques et physiques nés de la satisfaction ou de la frustration des désirs. Nos écrivains les plus fameux ont tous de ce vice : Sade est bardé d'excès superficiels pour la galerie ; Lawrence n'a cessé d'importuner et d'atermoyer avec ses représentations imagées de toisons pubiennes traversées de miraculeux rayons de soleil d'août ; Nabokov a contourné lâchement son sujet en proposant une pédophilie qui prenait pour sujet une fille provocante et mature dont les pratiques et pensées sexuelles sont à peine évoquées. Vraiment, l'érotisme ne paye que pour les auteurs incomplets, pudiques ou vantards, en témoignent les récents succès pseudo-transgressifs pour puritaines en apprentissage post-conjugal ou en mal d'amour.
La réalité, c'est que les gens ont peur d'eux-mêmes. La littérature est devenue tout à fait distincte du monde, au point que chacun se figure qu'on n'y doit trouver que des allusions, des anecdotes, des extraits lointains mais rien d'essentiel. Tacitement, ce qu'on reproche le plus aux livres aujourd'hui, c'est l'indécence qu'ils auraient de nous représenter tels que nous sommes – les ouvrages les plus décriés sont ceux justement qui ont osé raconter le tangible (Houellebecq fait dire à peu près : « Niort est une ville hideuse » dans son dernier livre, et on le conspue – non, décidément il ne faut rien dire du monde tel qu'il est ou tel seulement qu'on peut le voir !). C'est ce qui fait de moi non pas un auteur maudit comme on a pu le prétendre, mais un auteur désaffecté. Je ne parle toujours, dans mes livres, que de moi et de vous. C'est dérangeant. C'est impudique. On y trouve un interdit collectif sans cesse outragé comme avec négligence ou mépris. Que je commence à vous décrire précisément mon sexe ou le vôtre, et vous quitterez nos conversations comme si mes mots vous avaient violé. La surface, jamais la profondeur, jamais le vrai. Juste assez de quoi vous vanter, de quoi passer pour normal avec un petit zeste d'originalité minimale. Un foulard, ça oui, des poignets qu'on retient un peu, voire une paire de menottes, à l'occasion – mais le tout avec l'excuse de quelque déviance explicable et curable, de quelque traumatisme d'enfance, et, bien sûr, l'espoir final d'une rédemption. Mais pas le défoulement des violences sexuelles pleine de suées et d'odeurs corporelles, ni les langueurs délicieusement angoissantes de la sodomie. Ne pas parler de la substance du sperme, encore moins de son goût : tabous ! tabous ! tabous !
C'est sans doute pourquoi, à ma connaissance, l'érotisme littéraire ne connaît pas de succès qui ne comportent aussi intrinsèquement de nombreuses insuffisances. Ce qui marche, c'est ce qu'on sait déjà, ce qu'on a déjà lu – plus un peu d'imagination inattendue, mais uniquement parce qu'on n'a rien voulu anticiper.
Vraiment, qui lira avec esprit critique ce livre de Nin discernera sans mal toutes les paresses de construction, toutes les négligences de transition, tous les artifices des nombreux récits enchâssés un peu n'importe comment, les quelques provocations pour la frime, et le total désintérêt pour la construction de ce qui ressemblerait de près ou de loin à une fin, à un dénouement, à une chute (qu'on mesure seulement la concrète nullité de l'incipit du premier récit : « Il était une fois un aventurier hongrois d'une beauté étonnante – charme infaillible, grâce, talents d'acteur éprouvé, cultivé, parlant plusieurs langues, manières aristocratiques »). La plupart des portraits y sont dressés à grands flous, imparfaits, voire bâclés : on a pas mal de prototypes expérimentaux là-dedans, et seulement quelques êtres. le style, souvent, est aussi plat, sans nouveautés ni élaborations astucieuses – mais sans doute la traduction abîme, car les évocations sonores d'une langue ne se retrouvent jamais très bien transposées dans une autre (personnellement, le mot « pénis », maintes fois répété dans ces nouvelles, ne me suggère qu'une chose molle et tristement scientifique, et pas du tout cette réalité à la fois désirable et inquiétante d'un sexe viril en érection) ; et l'on sent souvent Nin ennuyée par ses propres raccords qu'elle tâche vainement à ne pas prolonger, tout ce liant qui sert à faire un récit ; et, quoique plus rarement, même certaines scènes sexuelles sont baignées d'ennui et d'utilités : c'est que Nin y a conservé, alors, son esprit rationnel et froid, incapable de se laisser envahir sensuellement par son sujet commandé. On perçoit, en ces moments pénibles, tous le sens du devoir et le manque de temps. Bien des pages font ainsi l'impression d'une transition longue qu'avec agacement on balaie des yeux par désir d'arriver enfin aux moments vraiment évocateurs et puissants.
Car Nin, fort heureusement, a surtout de ces exaltations enivrantes et pleines d'affolants désirs, de ces transgressions adorables, de ces amoralités vertigineuses, où l'audace d'une femme sans mondanité rencontre la véridicité d'une femme sans pudeur. Ces moments de chaleur haletants, mêlée comme il est juste d'habile pornographie, où l'on devine une auteure excitée par le développement ardent de ses propres idées, constituent des sommets de langueur et de plaisir où les sens sont fidèlement retranscrits, où les intentions et les fantasmes trouvent une expression réaliste dont la crudité lexicale est une source efficace de représentations pour le lecteur : on perçoit la lubricité envoûtante des corps en appel, on s'insinue dans des esprits noyés de visions comme autant d'appâts irrésistibles, on suit le langage intime des sensations et leur rapport ambigu aux dominations et aux soumissions, sans ambages, sans fausses vertus, sans prétextes idiots et invraisemblables, sans constructions excessives, avec passions et avec fièvres. La femme se révèle non pas féministe et mâle et moderne comme quelque intelligence prude la fabriquerait de toutes pièces (elle ne serait, alors, qu'une création ex nihilo, un objet idéal et rien de vivant), mais suave et bâtie de volontés profondes comme des gouffres moites d'instincts et de pulsions… et c'est en ce sens la femme libérée que ces récits construisent avec grandeur, libérée non pas de la brutalité ou de l'oppression de l'homme mais de sa propension à taire sa nature à travers ses retenues sociales et ce voile mondain jeté sur la réalité de ses désirs élémentaires, et par la plume d'une femme ! – on aurait reproché, autrement, à un écrivain masculin de « déformer » la femme au gré de ses propres fantasmes. Qu'une femme soit aussi une béance exprimant à grands cris le voeu primordial d'être durement possédée et remplie, voici ce que Nin, à une époque de pseudo-maturité émancipatrice qui n'en était encore qu'à ses balbutiements, a su hautement déclarer, et se servant d'elle-même comme modèle ! (Nous en sommes toujours là à peu près, et je ne puis m'empêcher de sourire avec complicité à ces propos d'Éric Zemmour ironisant sur quelque plateau télé lorsqu'on lui demanda si le mouvement contre Harvey Weinstein avait contribué à la libération de la parole des femmes ; il dit alors, non sans quelque embarras : « Je n'ai pas l'impression que la parole des femmes s'est jamais libérée ».) La vertu de cette véracité est plus élevée qu'on ne croit : Sand, Colette, Duras, Sagan par exemple se dissimulaient toujours quelque peu, et il fallait attendre bien souvent la parution indiscrète de leur journal, lorsque c'était possible, pour découvrir enfin leur intimité véritable (qu'on songe que même le journal d'Anne Frank, c'est-à-dire le propos d'une grande jeune fille, a été expurgé !) ; or, il s'agit dans cet ouvrage de toute une « exposition » où les personnages un à un montrent sans pudeur diverses facettes de la femme sensuelle, et bouillante, et offerte, et paradoxale qui l'a écrit, composant par là-même une somme à même d'indiquer enfin le moyen d'un rapport sincère d'une femme à son corps. Cette entreprise d'étonnante franchise est si rare, si tendre et si pure qu'elle m'émeut plus qu'on ne peut penser, que je l'idolâtre un peu : je dois être déréglé et pervers, car je trouve infiniment plus de candeur et de valeur à tâcher de rendre exactement l'ambivalence de ses sentiments intérieurs plutôt qu'à tâcher d'en dissimuler la plupart comme c'est généralement le cas de ces femmes casquées, de ces femmes-armures, qui estiment que le mieux qu'on puisse faire pour se défendre de l'injuste ascendant des hommes sur elles serait de nier qu'ils ont aussi, sur elles et par ailleurs, quelque ascendant des plus séduisants et des plus enviables.
Lien : http://henrywar.canalblog.com
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Un livre magnifiquement écrit, sensuel, érotique. Une ode à la femme.
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certains passages plaisants, même dans les histoires les plus sombres ; mais toujours cet effet qui revient inlassablement : anais nin déclara bien longtemps après avoir écrit ses erotiques qu'elle y trouvait finalement de la littérature de la sexualité féminine : et pourtant, le mot « viol » partout, sa violence et le non-consentement intériorisé comme une forme de jouissance. assez ahurissant de lire ça de la part d'une féministe, qui ne donne pas l'impression de critiquer ces sensations du plaisir sexuel, en acceptant ces envies furieuses et bestiales des femmes (qui existent) elle legitimise ( à mon sens) des comportements humains masculins. ahurissant
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Lu en 2007Un classique du genre qui ne m'a pas vraiment plu.
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Je comprends parfaitement les critiques émises à l'égard de ces nouvelles érotiques relativement froides qui manquent de chaleur, de coeur, de sentiment. Mais il faut avoir à l'esprit qu'Anaïs Nin et ses amis de l'époque ont écrit de l'érotisme pour des raisons alimentaires et que leur commanditaire exigeait justement du dépouillement, du sexe sans fioritures ni sentiments. C'est ce qu'explique Anaïs Nin dans son Journal et dans un lettre qu'elle adresse à ce commanditaire pour lui dire combien ce qu'il exige est insipide et froid comparé à ce que l'amour vrai permettrait d'exprimer et d'inspirer dans le domaine de la sexualité. Voir à la fin de ma critique cette lettre.

J'ai lu "Vénus Erotica" après avoir lu l'intégralité du Journal d'Anaïs Nin. Ce qui est intéressant, quand on connaît l'auteur, c'est de retrouver, dans ces nouvelles érotiques, ses sources d'inspirations, les personnages réels cachés derrière les personnages, les fantasmes eux-mêmes d'Anaïs Nin. Par exemple, l'une des histoires raconte qu'un amant jaloux attache sa fiancée par les pieds pour la laisser pendre la tête en bas et la flageller. Quand il la détachera les amants auront une scène de sexualité torride. La punition s'est transformée en scénario érotique. Dans le vrai Journal on lit que cette scène a été racontée par Gonzalo Moré, l'amant d'Anaïs Nin, qu'elle a existé. Voilà un exemple de plaisir qu'un initié à l'oeuvre de Nin peut goûter.

Lettre d'Anaïs Nin de décembre 1941 au commanditaire :

« Cher Collectionneur. Nous vous détestons. le sexe perd tout son pouvoir et toute sa magie lorsqu'il devient explicite, abusif, lorsqu'il devient mécaniquement obsessionnel. C'est parfaitement ennuyeux. Je ne connais personne qui nous ait aussi bien enseigné combien c'est une erreur de ne pas y mêler l'émotion, la faim, le désir, la luxure, des caprices, des lubies, des liens personnels, des relations plus profondes qui en changent la couleur, le parfum, les rythmes, l'intensité.
« Vous ne savez pas ce que vous manquez avec votre examen microscopique de l'activité sexuelle à l'exclusion des autres qui sont le combustible qui l'allume. Intellectuel, imaginatif, romantique, émotionnel. Voilà ce qui donne au sexe ses textures surprenantes, ses transformations subtiles, ses éléments aphrodisiaques. Vous rétrécissez votre monde de sensations. Vous le desséchez, l'affamez, le videz de son sang.
« Si vous nourrissiez votre vie sexuelle de toutes les aventures et excitations que l'amour injecte à la sensualité, vous seriez l'homme le plus puissant du monde. La source du pouvoir sexuel est la curiosité, la passion. Vous observez sa petite flamme qui meurt d'asphyxie. le sexe ne saurait prospérer sur la monotonie. Sans inventions, humeurs, sentiment, pas de surprise au lit. le sexe doit être mêlé de larmes, de rire, de paroles, de promesses, de scènes, de jalousie, d'envie, de toutes les épices de la peur, de voyages à l'étranger, de nouveaux visages, de musique, de danse, d'opium, de vin.
« Combien perdez-vous avec ce périscope au bout de votre sexe, alors que vous pourriez jouir d'un harem de merveilles distinctes et jamais répétées ? II n'y a pas deux chevelures pareilles, mais vous ne voulez pas que nous gaspillions des mots à décrire une chevelure ; il n'y a pas deux odeurs pareilles, mais si nous nous attardons, vous vous écriez : « Supprimez la poésie. ” Il n'y a pas deux peaux qui aient la même texture, et jamais la même lumière, la même température, les mêmes ombres, jamais les mêmes gestes ; car un amant, lorsqu'il est animé par l'amour véritable, peut parcourir la gamme entière des siècles de science amoureuse. Changements d'époque, quelles variations d'innocence et de maturité, d'art et de perversité…
Nous avons discuté à perdre haleine pour savoir comment vous êtes.‘Si vous avez fermé vos sens à la soie, à la lumière, à la couleur, à l'odeur, au caractère, au tempérament, vous devez être à l'heure qu'il est à fait racorni. Il y a tant de sens mineurs qui se jettent tous comme des affluents dans le fleuve du sexe. Seul le battement à l'unisson du sexe et du coeur peut créer l'extase
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Vénus Erotica

🇮L'inizio è stato un po' deludente: se i famosi racconti di Nin trattavano di erotismo, non c'era l'ombra di sensualità nei suoi scritti. Non le ne ho voluto, credendo che l'introduzione in cui la stessa Nin racconta di come fosse difficile per lei limitarsi solo alle descrizioni di puro sesso come il commitente di questi racconti le domandava (''Va bene. Ma lasci perdere la poesia e le descrizioni di tutto quello che non è sesso. Si concentri sul sesso.''), annichilendo ogni sensualità, dicesse il vero. Tanto più che leggendo le sue parole, si intravede abbastanza facilmente una capacità di andare al di là, un gusto e una bravura nel maneggiare le parole che non è concesso a tutti. Sebbene l'autrice non offuschi nulla lasciando un magro ruolo alla fantasia con le sue descrizioni crude e vive, il lessico e la sintassi sono ricercati, eleganti e sommati al punto di vista femminile di ogni suo racconto, fan si che Nin non riesca (per fortuna!) a produrre pornografia. Ho continuato, e arrivando ai racconti più strutturati o più intimi, narrati in prima persona, ho trovato una qualità di scrittura decisamente aumentata. I suoi racconti restano comunque discontinui, smembrati, quasi come spezzoni di sogni o di ricordi piazzati qua e là alla bell'e meglio. La trama spesso inesistente rende quindi l'opera letteraria un po' insulsa e fine a se stessa, ma se leggiamo il libro tenendo presente il contesto di stesura, racconti erotici su commissione di una donna negli anni 40, dobbiamo ringraziare Anais di averci aperto un mondo, un punto di vista insolito e di certo non trattato sui libri di scuola della comunità artistica fra le due guerre e soprattutto di aver parlato (e di averne fatto parlare così tanto in seguito) della sessualità femminile.
Se la lettura de Il Delta di Venere non mi ha entusiasmato, mi ha comunque dato voglia di leggere altro della Nin.

🇫Le début a été un peu décevant : si les célèbres récits de Nin traitaient d'érotisme, il n'y avait pas l'ombre de sensualité dans ses écrits. Je ne lui ai pas tenu rigueur, croyant que l'introduction dans laquelle la Nin même raconte combien il était difficile pour elle de se limiter seulement aux descriptions de pur sexe comme le client de ces contes lui demandait ('Très bien. Mais oubliez la poésie et les descriptions de tout ce qui n'est pas du sexe. Concentrez-vous sur le sexe.'), en annihilant toute sensualité, dit le vrai. D'autant plus qu'en lisant ses paroles, on entrevoit assez facilement une capacité d'aller au-delà, un goût et une habileté à manipuler les mots qui n'est pas donnée à tout le monde. Bien que l'écrivaine ne cache rien, en laissant un maigre rôle à la fantaisie avec ses descriptions crues et vives, le lexique et la syntaxe sont recherchés, élégants et additionnés au point de vue féminin de chacune de ses histoires, font que Nin ne réussisse pas (heureusement!) à produire de la pornographie. J'ai continué, et en arrivant aux récits plus structurés ou plus intimes, racontés à la première personne, j'ai trouvé une qualité d'écriture décidément augmentée. Ses récits restent cependant discontinus, démembrés, presque comme s'il s'agissait de fragments de rêves ou de souvenirs placés ici et là à l'un peu près. L'intrigue souvent inexistante rend donc l'oeuvre littéraire un peu insipide et fine à elle-même, mais si nous lisons le livre en gardant à l'esprit le contexte de rédaction, des récits érotiques sur commande d'une femme dans les années 40, nous devons remercier Anais de nous avoir ouvert un monde, un point de vue inhabituel et certainement pas traité sur les livres d'école de la communauté artistique entre les deux guerres et surtout d'avoir parlé (et d'en avoir fait parler si souvent par la suite) de la sexualité féminine.
Si la lecture de Venus Erotica ne m'a pas enthousiasmé, elle m'a quand même donné envie de lire plus de la Nin.
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Ces textes sont vraiment la preuve que l'écriture érotique est un art. Anais Nin raconte l'amour, la passion et le sexe avec un style unique et passionnant.
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