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3,31

sur 113 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après « Chien du heaume » et « Mordre le bouclier », voilà enfin le dernier roman en date de Justine Niogret, qui nous a entre temps gratifié de quelques nouvelles et qui est parvenue en quelques années à peine à occuper une place de choix dans l'univers des littératures de l'imaginaire, à commencer par la fantasy. Avec « Gueule de Truie », l'auteur change légèrement de registre et nous offre un roman post-apocalyptique dans lequel la quasi totalité de notre monde a disparu depuis le Flache, catastrophe planétaire dont on ignore exactement la teneur mais que certains des survivants interprètent comme une intervention divine visant à détruire et purifier le monde. Des années après le cataclysme, alors que ces fanatiques ont mis en place une organisation visant à traquer et tuer tous les derniers humains encore en vie afin d'achever le travail de Dieu, un de leur fidèle disciple va pourtant changer la donne en liant son destin à celui d'une étrange jeune fille portant une mystérieuse boite...

On retrouve sans mal ici la patte de Justine Niogret qui dispose décidément d'un rare talent pour dépeindre des univers sordides et violents auxquels il est difficile de rester indifférent. C'est avec un certain sentiment d'angoisse que le lecteur évolue dans ce monde en ruine où les rares survivants en sont quasiment réduits à l'état de bêtes sauvages et où même les protagonistes effraient par leur dureté et la haine qu'ils portent en eux. Certaines scènes sont stupéfiantes de noirceur et de violence, et pourtant, comme toujours chez Justine Niogret, derrière toute cette crasse se cache quelque chose d'infiniment beau et touchant. Malgré la relative brièveté du roman celui-ci recèle ainsi une grande profondeur que je n'ai, je l'avoue, pas toujours réussi à pleinement saisir mais qui m'a malgré tout bouleversé à de nombreuses reprises. La plume très crue et pourtant pleine de poésie de l'auteur y est évidemment pour beaucoup et c'est a regret que l'on referme ce roman coup de poing par lequel il est aisé de se laisser prendre des heures durant.

Avec « Gueule de Truie » Justine Niogret nous démontre à nouveau toute l'étendue de son talent et, si le roman en rebutera sûrement plus d'un par son étrangeté et sa crudité, force est de reconnaître qu'on ne lis pas d'ouvrages aussi troublants ni aussi poignants tous les jours.
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En Résumé :Finalement Gueule de Truie est plus une expérience à vivre avec des réflexions complexes et soignées, qui demande un minimum de concentration, et le tout dans un univers Post-Apocalyptique vraiment sombre, sanglant mais qui surtout se révèle efficace et prenant. J'ai passé un très bon moment avec ce roman surprenant qui plonge dans la folie du héros; où l'auteur nous raconte un cycle. Dommage que par moment je me sois senti égaré par les réflexions qu'exposait l'auteur, comme si mes propres réflexions étaient en décalage avec celle de l'auteur, mais rien de bien grave, car j'ai tout de même été emporté et secoué par ce roman. Les personnages sont vraiment fascinants à découvrir, des personnages traumatisés par la vie, perdues et en pleine quête de soi, du besoin des autres. Mais des personnages parfois vraiment sombres et pleins de haine ce qui fait que par moment on refuse de s'accrocher à eux. le style de l'auteur se révèle soigné, efficace maniant les phrases courtes et incisives même si par moment le récit légèrement haché amenant à une conclusion ouverte dont chacun en tirera une réponse.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Ciselé d'une écriture précise et dure mais non dénuée de poésie, Gueule de Truie est un livre d'une grande noirceur.
Noir et violent, l'univers dans lequel nous sommes plongés tout entiers comme en un bain de déréliction. Noir et violent, surtout, l'esprit de Gueule de Truie, personnage d'une complexité magnifique, pétri de fierté cruelle, de peur inavouée et de haine, haine de soi et des autres portée à l'incandescence, capable de brûler le monde.
Un peu obscure, aussi, cette histoire - sans mauvais jeu de mots - car l'auteur y joue de métaphores dont j'ai parfois peiné à suivre le sens, mais qui en m'égarant n'ont pas manqué de me toucher, de me percuter même, avec peut-être plus de puissance suggestive que des explications plus rationnelles.

C'est au final un livre très fort, assez unique en son genre, qui ne touchera certainement pas tout le monde mais devrait plaire, beaucoup, à ceux qui aiment s'égarer sur des sentiers étranges et interroger la part d'ombre en eux.
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Incroyable texte, une nouvelle fois, par celle qui s'impose, livre après livre, comme une voix majeure de l'imaginaire francophone. Loin d'une simple raconteuse d'histoire, Justine Niogret impose ici une touche, un style abrupt, qui tourne le dos à la littérature pure, et s'approche peu à peu d'une forme de conte cinglant et bouillonnant, puisant dans la psyché de ses personnages des monceaux de boue et de mal-être, jusqu'à l'écoeurement.
Un roman difficile, brutal, une forme d'allégorie du couple et de la recherche de sa compagne "parfaite".
Et puis une fabuleuse histoire de fin du monde, anxiogène, sans limite, qui se rapproche sans coup férir de "La Route" de McCarthy ou "Les Aigles Puent" de Bassmann.
Bref, pour l'instant, le livre de l'année. Tout simplement.
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Gueule de Truie a été conditionné depuis l'enfance pour servir les Pères. Sa mission : nettoyer le monde des derniers vestiges d'humanité après une apocalypse appelée "le Flache". Pourtant, un jour Gueule de Truie décide de lier son destin à une fille.
L'écriture de ce roman est puissante, suggestive. On est emporté dans ce monde en déliquescence, qui semble vouloir vivre malgré l'agonie douloureuse dans laquelle il est plongé.
Gueule de Truie est un personnage complexe, à la fois introspectif et naïf. Malgré ses préjugés et sa violence, il est attachant.
Je n'ai qu'un seul reproche à formuler : la fin est tellement onirique que je ne suis pas certaine de l'avoir comprise. Je regrette de quitter Gueule de Truie sur cette note d'incompréhension après l'avoir suivi dans son voyage initiatique si douloureux.
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Gueule de Truie j'en entends parler depuis un an. Publié aux Éditions Critic, c'est le post-apo de Justine Niogret, l'auteure de l'excellent Chien du heaume.
La couverture de fou de Ronan Toulhoat, l'illustrateur de Block 109, est parfaite. Certainement la meilleure couverture de post-apo que j'ai vu, et qui plus est, totalement en accord avec le roman (normal, Ronan Toulhoat lit toujours les livres avant d'en réaliser la couverture). Gueule de Truie vous regarde en face, pas la peine de fuir, c'est fichu d'avance.
C'est difficile de parler de Gueule de Truie...
La suite sur le blog
Lien : http://unpapillondanslalune...
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Le genre de roman à propos duquel je me dis que mon ressenti à chaud ne compte pas vraiment ; parce que la démarche à elle seule constitue le propos central.
Le genre de roman qui va me rester dans un coin de la tête pendant un sacré bout de temps, et auquel je crois que le souvenir rendra de plus en plus justice.
Bon, mauvais, je crois que dans ces cas là, ce n'est pas important ; il ne s'agit que d'exister pleinement.
Lien : https://syndromequickson.com..
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Voilà un roman qui gagne à être connu. J'ai été bluffée par l'écriture de Justine Niogret, qui nous dépeint un monde noir et tordu et des personnages fascinants par leur complexité. Ce livre ne plairait pas à tout le monde – trop noir, trop violent, trop original – mais les amateurs du genre ne pourront que l'aimer !

Gueule de Truie (après Chien du heaume, je crois que Justine Niogret est la première auteure à avoir eu le culot d'appeler ses protagonistes ainsi) est appelé ainsi à cause de son « second visage » (un masque à gaz hideux). Il a été conditionné, élevé pour tuer ce qu'il appelle les Gens. Lâches, obnubilés par leur propre survie, ces déchets d'humains sont à peine au-dessus des animaux. La plupart n'arrive même plus à parler correctement, car les mots s'effacent peu à peu des mémoires. Pourtant, il va briser ce conditionnement pour une fille, quitter tout ce qu'il a connu (l'autorité des Pères, l'obéissance des Troupes qu'il dirige, la terreur des Gens devant son masque) pour la suivre dans sa quête. Elle est différente, et c'est pourquoi il ne l'a pas tuée. Droite, fière, elle tient à la boîte qu'elle transporte à travers le pays (mais y a-t-il encore des pays ?) plus qu'à elle-même. Il est lié à elle. Par l'amour ? La haine ? La peur ?

Les trois à la fois, sans doute... Leur relation est extrêmement violente, un rapport de force entre deux êtres qui tour à tour s'aiment et se haïssent. le plus souvent, ça se passe comme ça : il la frappe. Brutalement. Sans savoir pourquoi. Puis, quand elle est à terre, ensanglantée, il lui tend la main. Sans un mot, elle le regarde. Et niche sa main dans la sienne.

Entre eux, c'est « je te hais, moi aussi je t'aime ». Il la frappe parce qu'elle l'a emprisonné, parce qu'il la rend responsable de ses propres choix. Mais quelques fois, il se montre presque tendre. Gueule de Truie est en quelque sorte un géant aux pieds d'argile. Ces personnages sont tellement pleins de contradictions qu'on en arrive parfois à ne plus les comprendre. Mais dans un monde rempli de non-sens, c'est tout à fait normal.

L'auteur ne s'attarde pas trop sur l'origine du Flache. Ce n'est qu'à la toute fin qu'elle nous donne une réponse tellement incroyable qu'on se demande si c'est vrai. Honnêtement, je me suis demandée si ce n'était pas Gueule de Truie qui délirait. Je crois qu'on ne saurait jamais…

On pourrait s'attendre à un univers aussi rationnel que le nôtre, car il s'inscrit dans sa continuité. C'est un de nos futurs probables. Mais certaines choses sont parfaitement illogiques. Comme revoir, encore et encore, le même endroit alors qu'on a marché tout droit. D'autres semblent tout droit sorties de l'enfer – ou d'un autre monde ? Entre un homme albinos à tête de cerf, un labyrinthe surnaturel, une plaine entièrement constituée d'os et un géant de lave, on est servi ! Sans oublier le bestiaire : un cheval croisé avec une araignée, une étrange créature transparente qui vit dans les souterrains, un chien qui est l'incarnation même de la peur...

Gueule de Truie et la fille voyageront à travers ce monde au moins aussi froid et déshumanisé qu'eux. Leurs errances nous permettront de nous confronter à leur quotidien, à leurs épreuves. C'est le genre de livre qui nous fait prendre conscience de la chance que nous avons d'avoir une vie aussi facile.

Au final, on s'attache à ces personnages. Et je ne sais pas pour vous, mais la toute dernière phrase, celle qui se trouve toute seule sur le recto de la toute dernière page (l'éditeur a-t-il calculé son coup ?), m'a littéralement sciée. J'étais horrifiée pour Gueule de Truie, qui réalise qu'il a commis une grossière erreur de jugement et que c'est irréparable. En même temps, je voyais très mal une fin heureuse, ou même une fin mitigée pour ce livre. Pas moyen. Fallait que ça finisse pire que ça a commencé.

Si vous n'avez pas peur des atmosphères sombres et si la science-fiction et le non-sens ne vous rebutent pas, ce livre est fait pour vous !
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Avec Justine Niogret, on retrouve des personnages qui ne sont ni bons ni mauvais mais qui sont ce que leur milieu merdique fait d'eux. Avec le diptyque sur Chien du Heaume, c'était le cas dans le cadre d'une fantasy sombre et bien peu éloignée de la réalité. Avec Gueule de Truie, on se retrouve dans un monde post-apocalyptique. On retrouve aussi un personnage qui porte le nom qui le fait. Gueule de Truie est son nom. Il se réfère au masque qu'il porte depuis tout petit. A force de le porter, il est devenu ce nom aux yeux du monde extérieur. Et quand un élément imprévu arrive, remettant en question ce qu'il est, on va avoir droit à de nombreuses interrogations et d'actes de violence. Car la violence est le seul moyen pour Gueule de Truie de s'exprimer ou de se rassurer.

Gueule de Truie évolue dans un monde où la désespérance suinte de partout. L'humanité est divisée en deux : une partie attend de mourir sous les coups de l'autre partie. L'absence d'espoir est renforcée par la présence d'une autorité morale qui prône la destruction.

Gueule de Truie est un roman qui laisse un goût de poussière voire de cendres dans la bouche. Justine Niogret va beaucoup plus loin dans la noirceur d'un monde apocalyptique que ce qui avait pu être décrit dans des oeuvres comme Mad Max.
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Après l'Apocalypse, Gueule de truie est un tueur inquisiteur au nom de Dieu, dressé par une organisation depuis son enfance pour exterminer la vermine humaine. Son masque à gaz et sa combinaison de cuir l'isolent de l'environnement dévasté. Il rencontre une jeune fille qui vit dans les ruines infestées et la nature hostile en transportant une boite en fer.
La narration est rude, remplie de violence et de déliquescence avec une noirceur et une intensité psychologique extrêmes. Leur quête se découvre et s'impose suivant les épreuves qui se présentent dans ce monde insensé et inexprimable. La mort et le silence sont palpables, épais à mâcher, qui révèlent et menacent de noyer la révolte intérieure. Au coeur du roman se trouve l'enfance détruite et la difficulté de s'adapter à un monde qui semble renaitre, par une ordalie qui montre ce qui a disparu avant d'exister, oxymore ontologique. C'est l'illustration de ce qu'un environnement barbare peut faire d'un enfant et le fardeau qui pèse, la peur et la haine, au travers d'un symbolisme âpre, la solitude et la douleur d'un être qui ne connait que la cruauté.
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