Celle que je suis

Mais savez-vous, en vérité, sur quoi repose fondamentalement notre malheur ? Sur la malédiction de l’espérance. (Page 404)

J’aurais pu compter pour 1 dans la comptabilité morbide des féminicides liés aux violences conjugales. Vous savez, ces chiffres relayés par la presse pour parler de toutes ces femmes assassinées par leur conjoint ou ex-compagnon depuis le début de l’année. (Page 401)

En bas de la résidence, elle croisa la voisine du dessus. Elle ne chercha même pas, comme d’habitude, à plaquer un sourire sur les lèvres. A quoi servait-il de continuer à sauver la face lorsqu’on avait perdu tout le reste ? (Page 276)

Comment aurait-elle pu imaginer, dès le début de sa relation avec Daniel, que les contrôles permanents de son emploi du temps n’étaient pas tant la démonstration de sa peur de la perdre que le signe d’une pathologie compulsive ? Quand on ne connaissait pas un mal, comment pouvait-on en identifier les racines ? (Page 244)

Quand à vous, Suzette, vous êtes mieux que quiconque bien placée pour savoir que le malheur a toujours une histoire. (Page 135)

Comment expliquer à Suzette que Nathan avait intégré tout petit que se faire remarquer pouvait être dangereux (Page 86)

Elle s’était alors acharnée chasser ces souvenirs qui la guettaient chaque soir quand elle allait de coucher, tels des prédateurs attendant la tombée de la nuit pour s’abatte sur leur proie. Elle avait progressivement appris à se rendre hermétique à certaines émotions. La tristesse en faisait partie. Encaisser les coups lui avait inculqué le détachement tant mental que physique, et elle était finalement parvenue à s’anesthésier peu à peu de tout… (Page 80)

- La réalité, Valentine, c’est que tu es aujourd’hui recouverte de cicatrices. Dans tous les sens du terme. Aussi bien profondes qu’en surface. C’est triste, parfois grave, mais ce n’est pas insurmontable. On peut vivre avec des cicatrices. Elles nous rappellent juste un accident. Un événement qui n’aurait pas dû se produire et qui a laissé des traces indélébiles que le temps pourra atténuer, mais jamais effacer. C’est comme ça. Ce qui compte, c’est ce que nous choisissons de faire de ce qui nous reste...