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sur 1280 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je poursuis ma découverte de la rentrée litteraire 2015 avec cette fois ci, le nouveau Amélie Nothomb.

L'auteur s'inspire ici d'une nouvelle d'Oscar Wilde comme trame de fond du roman. On découvre une famille d'aristocrate au bord de la faillite mais avant de vendre leur château, le comte décide d'organiser une dernière garden party. Seulement quelques jours, une voyante lui prédis qu'il va tuer un de ses invité.
"Si l'on avait dit au Comte Neville qu'il se rendrait un jour chez une voyante, il ne l'aurait pas cru. Si l'on avait précisé que ce serait pour y chercher sa fille qui aurait fait une fugue, cet homme sensible se serait évanoui.
Un genre de secrétaire lui ouvrit la porte et le conduisit jusqu'à une salle d'attente.
- Madame Poternduère va vous recevoir très vite.
On se serait cru chez le dentiste. Neville s'assit, très raide, et regarda avec perplexité les motifs tibétains qui décoraient les murs. Quand il se retrouva dans le cabinet de la voyante, il demanda aussitôt où était sa fille.
- La petite dort dans la pièce d'à côté, répondit la dame.
Neville n'osa parler, allait-on exiger de lui une rançon ? La voyante, une femme sans âge, énergique, rondelette, d'une extrême vivacité, reprit la parole :
- Hier, après minuit, je me promenais dans la forêt non loin de votre domaine. La lune éclairait presque comme en plein jour. C'est là que je suis tombée sur votre fille, roulé en boule, qui claquait des dents. Elle n'a rien voulu me dire. Je l'ai convaincue de m'accompagner : elle allait mourir de froid si elle restait dehors. Arrivée ici, j'ai voulu vous appeler tout de suite pour vous rassurer : elle a dit qu c'était inutile, que vous n'aviez pas remarqué sa disparition."

Suite à cette prédiction, le comte s'inquiète, et victime d'insomnie. Et puis, sa fille lui demande de la tuer.....
Le suspense est vraiment très bon et jusqu'au dernier moment, on attend de savoir si la prédiction va se réaliser.
La fin m'a vraiment beaucoup plu mais je ne vous en dirais pas davantage.

C'est un très bon Amélie Nothomb et je commence peu à peu à l'apprécier de nouveau.

Lien : http://missmolko1.blogspot.f..
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Le comte Neville va récupérer sa fille "Sérieuse", adolescente , chez une voyante qui l'a recueillie pour la nuit. Celle-ci lui prédit qu'il va tuer un de ses invités lors de sa prochaine garden party.
Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, il va croire de façon obsessionnelle à cette prédiction.
Dans ce livre, l'adolescence douloureuse de "Sérieuse" est abordée avec beaucoup de profondeur. La jeune fille recherche désespérément un moyen de ressentir une émotion, une sensation.
Le comte incarne une noblesse belge désargentée qui veut malgré tout exposer le luxe dû à son rang. Il est pourtant loin d'être antipathique.
Les références à la mythologie grecque attisent la curiosité avec Oreste , Electre, les deux autres enfants plus âgés de la famille et Sérieuse qui aurait pu s'appeler Iphigénie pour couronner le tout.
Le personnage de la maman, Alexandra, est délicieux. Elle refuse les conversations ennuyeuses sur des sujets dramatiques et coupe court avec une phrase qui désoriente ses interlocuteurs : " Venise s'enfonce".
L'auteure joue sans cesse avec l'humour, les très beaux mots et le drame.
C'est du grand art.
On se réjouit de découvrir la fin mais je l'ai trouvée un peu rapide.
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Pour prendre une comparaison qui parlera aux Belges, je dirais que comme toujours, j'ai ouvert ce livre d'Amélie Nothomb comme j'aurais déballé un Chokotoff: je savais que c'était le prélude d'un moment de plaisir gourmand (même si le Chokotoff dure plus longtemps). Et je n'ai pas été déçu !

C'est l'histoire du comte Neville, qui s'apprête à donner une fête dans son château, la dernière car il se voit contraint de le vendre. Une voyante lui prédit que pendant cette fête, il va tuer quelqu'un…

Mais dans ce livre-ci d'Amélie Nothomb, l'intrigue m'a peu importé. Je me suis simplement délecté de son humour décalé. À bas le cérébral, vive la détente !

Souvent, quand je veux mentionner Amélie Nothomb, ma langue fourche et je l'appelle Amélie Poulain. Je n'en suis pas étonné, néanmoins : je les vois toutes les deux aussi facétieuses et rebelles, toutes les deux dans le petit monde décalé qu'elles se sont construit. Et à ce propos, le milieu aristocratique croqué dans ce livre m'inspire la réflexion suivante à propos de la langue si habilement maîtrisée par l'auteur.

Je ne dirais pas que chaque livre d'Amélie Nothomb m'a plu d'égale manière. Mais à chaque lecture, je me régale des mots d'Amélie Nothomb. Sa langue et son style sont uniques, tout comme, à mon humble avis et dans un autre registre, l'étaient ceux de Georges Brassens. La langue est souvent un moyen utilisé pour marquer son appartenance à un groupe; je pense aux mots et expressions utilisées par les jeunes, les maffieux ou les professeurs d'université, par exemple. Amélie est fille d'une vieille famille aristocratique respectée en Belgique. Je l'imagine, rebelle, voulant se démarquer de son groupe social (cela n'a peut-être jamais été le cas, mais cela m'amuse d'y croire). Quelle langue va-t-elle alors adopter? Va-t-elle parler comme les jeunes de la rue, voire même commencer à jurer? Pas du tout: elle va sublimer la langue du groupe où elle est née, la transformant une langue d'apparence très classique mais mâtinée d'une modernité espiègle.

Tentez donc une lecture avec cette vision-là et dites-m'en des nouvelles !
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la princesse Amélie Nothomb est redevenue Ado le temps d'écrire, le crime du Comte Neville car ce dialogue de 134 pages, est bien celui d'un Père de 60 ans et + avec sa fille de 17 ans, et l'on n'est pas sérieuse quand on a 17 ans même si on s'appelle Séreuse.
Les valeurs du père sont simples, « on s'inspire des actes des anciens » et « être noble signifie que l'on a beaucoup plus de devoirs que les autres » , avec de tels principes, ne peut que s'engager un dialogue de sourds .
Sérieuse est moderne, elle est née en 1997, elle aspire au bonheur elle veut ressentir être transportée, s 'émanciper tout à l'opposée de ce vieil aristocrate, aux convictions incompatibles avec le monde des commerçants et des affairistes.
S'amorce dès les premières pages un dialogue époustouflant d'une grande drôlerie, on frôle le burlesque et totalement surréaliste «Oui tue moi ! Tu devrais voir quelqu'un, un Psy, je refuse,Parler fait mal ... »
Un seul regret, ce texte est trop court pour une pièce de théâtre, un sketch tout au plus !
Une page d'un Nothomb c'est le quart d'un Enard le livre est si petit les caractères sont si gros !
Un tel Nothomb ça dure un apéro et encore !
Et en exergue du livre « ce qui est monstrueux n'est pas nécessairement indigne »
l'ayant trouvé léger en poids j'ajouterai « ce qui est léger n'est pas nécessairement indigne »

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Trouvé l'été dernier à l'étage d'un bouquiniste, je l'avais laissé prendre la poussière. Il sent légèrement le tabac, il y a plusieurs prix à l'intérieur et sur sa couverture, je ne suis visiblement pas la première à l'acheter d'occasion (et en plus il a déjà été moins cher).
Est ce la radinerie du chineur occasionnel qui m'empêchait jusque là d'ouvrir le livre ? Mais non ! J'aime beaucoup la plume d'Amelie Nothomb mais ce que je préfére plus que tout ce sont ses récits autobiographiques qui m'ont, pour l'instant, tous ravis. Je n'étais donc absolument pas pressée.

Et là, j'avais envie d'une lecture tranquille. Rien que d'ouvrir le livre au papier crème épais et à la confortable police grand format, j'entrais dans le livre avec volupté, comme on se coulerait avec délice et d'un air coupable un grand bain brûlant.

Je n'avais pas lu Amélie Nothomb depuis longtemps et j'ai trouvé ses mots truculents et irrévérencieux, joyeusement cyniques et pleins d'esprit.
Une voyante prédit au comte Neville (dont mon cerveau ajoute à chaque fois la particule) qu'il tuerait un invité lors de sa prochaine traditionnelle garden party d'automne. Et chaque jour qui passe jusqu'à la date fatidique n'est que questionnements ou planifications pour contrer ou vivre avec cette diablerie.

J'ai beaucoup aimé, sans doute parce que c'est le livre qu'il me fallait à ce moment là. J'avais l'impression de nous voir, l'autrice et moi, sourire de concert, l'une écrivant ce que lisait la seconde. Et cette connivence imaginaire est peut-être ce qui m'a été le plus précieux.
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Le crime du comte Neville, dernier né d'Amélie Nothomb, un roman toujours jubilatoire, à l'humour vaudevilliste, au dialogue toujours aussi incisifs et une écriture Nothombienne immuablement hypnotique.
L 'intrigue inspirée d'un conte de Oscar Wilde "Le crime de lord Arthur Savile" narre la trame du comte de Neville au proie à des insomnies suite à la prédiction d'une voyante -Il doit commettre le meurtre d'un invité lors d'une de ses réceptions.
Notre écrivain joue de nous avec malice et subtilité, ou la mythologie Grec devient le personnage principal de l'histoire -Celle de Armageddon et de ses trois enfants comme le Comte -Oreste et Electre noms des deux ainés de Neville puis Iphigénie.La dernière fille du comte se nomme Sérieuse par principe -
"J'ai plus de tolérance pour le parricide et matricide que pour l'infanticide".

Nothomb se moque de l'aristocratie avec beaucoup de fantaisie et de promptitude avec un soupçon de d'humour.Elle attaque cette Noblesse d'apparence -
"Être noble, mon fils, cela ne signifie pas qu'on a plus de droits que les autres. Cela signifie qu'on a beaucoup plus de devoirs."

En effet la sœur du comte meurt de malnutrition et de froid très jeune par principe et orgueil du père...

"Il fallait en toute circonstance donner l'impression de la sérénité, de l'aisance, de la dignité, de la moralité, de cet édifice insensé de complexité qui constituait la paraître"

Elle se moque de cette société avec ce Comte œuvrant à ses réceptions mondaines ....
Puis Sérieuse la dernière de ses enfants décide de vivre la destiné D'Iphigénie pour rompre avec sa vie sans émotions, ce bloc de glace qui la ronge de l'intérieur -

"Bernanos a raison, l'enfer, c'est le froid. J'habite à demeure le zéro absolu."

pour demander que le comte la tue lors de la réception ....
Une lutte de pouvoir s'installe dans les dialogues entre le père et sa fille...Nothomb excelle dans ce domaine.nous livrant des mots.des anecdotes, des citations les plus savoureuse ....

Je vous laisse débuter cette histoire
La fin reste illusoire
le dénouement rapide. très surprenant tel une comédie boulevard .
J 'adore Nothomb



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Petit roman facile et rapide à lire (un peu plus d'une heure). Idéal pour une soirée de vacances! Ce récit aux faux airs de roman policier est une petite perle et me ferait presque croire aux voyantes ! Amélie Nothomb, par son talent, arrive en une centaine de pages, à écrire à la fois un conte de fée, un thriller, un récit fantastique, une tragédie et un drame romantique. Chapeau bas, Mme Nothomb!
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Depuis qu'une voyante lui a annoncé qu'il tuerait un de ses invités lors de sa fameuse garden-party annuelle, le comte Neville a perdu le sommeil. « Pourquoi a-t-on inventé l'enfer alors qu'il existe l'insomnie ? » (p. 47) À cela s'ajoutent les frasques de sa benjamine, Sérieuse, qui lui fait une étrange demande, mais également la ruine qui menace le château familial. « T'habiter, ce n'est pas vivre, c'est te défendre : te défendre comme des assiégés défendent une citadelle. » (p. 50) Neville sait que la garden-party qu'il organise sera la dernière, d'une part parce qu'il est sur le point de perdre son château, d'autre part parce que ça ne se fait pas de tuer un invité. Mais qu'à cela ne tienne, si cette fête doit être l'ultime et s'achever dans le sang, qu'elle soit grandiose !

Fulgurant, éclatant, drôle et grinçant ! J'ai vraiment apprécié cette lecture et la fin primesautière et délicieuse y est pour beaucoup ! Et quel plaisir de trouve des références à Oscar Wilde, Anton Tchekhov, à la Bible ou encore à la mythologie grecque !
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Le comte Neville consulta une voyante, Portenduère. Celle-ci révéla à sa femme, Alexandra, par téléphone que sa fille, Sérieuse, aurait fait une fugue. Puis, une nouvelle divulgation : le comte tuerait un ou une des invités de sa future réception. Alexandra trouvait tout à fait naturel qu'une adolescente aille en pleine nuit dans la forêt. Pour elle, ce n'est pas une fugue, à proprement parler mais juste le signe de son adolescence naissante. Comme autrefois, Henri donnerait une garden-party au château, sans doute la dernière avant la vente de ce bien familial. Mais, Henri va-t-il vraiment tuer un de ses invités durant sa réception, et, si oui lequel ?

Amélie Nothomb nous présente ses personnages, puis les "creuse" dans la suite de l'histoire, ce qui m'a beaucoup plu. Elle nous décrit d'abord le Comte puis Oreste et Electre, frère et soeur de Sérieuse. Pour Amélie, il y a une importance évidente des noms des protagonistes. Oreste et Electre, dans la mythologie grecque, sont frères et soeurs et ont pour père Agamemnon. Oreste le vengea en tuant Clytemnestre, sa mère, et Egisthe, l'amant de sa mère.
Il y a, pour moi, tout une richesse dans le court roman d'Amélie Nothomb, non seulement dans les références mythologiques, mais encore dans l'humour de l'ensemble du texte traité de façon légère, ce qui donne un ton décalé . Quel beau travail ! Selon moi, ce roman est un tout bon d'Amélie, à placer aux côtés de "Barbe Bleue" et même de "Stupeur et tremblements", je l'avoue.
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Je n'ai encore jamais été déçu par les écrits d'Amélie Nothomb et ce Crime du comte Neville ne déroge pas à la règle.
Très court et intense- dans le style A.N- ce roman nous pose la question de savoir s'il vaut mieux tout faire pour continuer de plaire et de répondre aux attentes d'autrui plutôt que de vivre la vie à laquelle nous aspirons.
Faut-il quoi qu'il arrive, feindre le bonheur aux yeux d'autrui ou peut on, quand le moment est venu, être soi même sans craindre d'être juger?
Chacun jugera à la fin du roman du crime dont s'est rendu coupable le Comte, si tant est qu'il soit coupable de quoi que ce soit.
J'aime Amélie Nothomb pour sa capacité à me faire aimer ses personnages en un laps de temps si court, pour sa prose et sa faculté à me faire vivre des moments de lecture uniques. J'aime l'emploi du passé simple et apprendre de nouveaux mots.(ex: satrape)
Bonne lecture.
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