Ce sont les petits esprits qui sont les plus nuisibles.
- Je ne comprends pas.
- Vous n'osez pas comprendre.
- Auriez-vous l'amabilité d'oser à ma place ?
Ca confirme ce que je pensais des paroles malheureuses : elles ont un pouvoir terrifiant. Combien de fois n'ai-je pas vécu cette situation : une parole sans importance, dite par moi ou par un autre, qui provoquait des catastrophes dont les effets pourraient durer des années. Aucune réalité humaine n'exprime aussi bien l'idée du destin que les paroles malheureuses et leurs conséquences inexpiables.
On ne décide pas de tomber amoureux d'un être humain, on tombe amoureux d'un être humain.
- Si je le racontais dans un bouquin de 1995, pas un lecteur ne me croirait.
- On ne sait jamais.
- Vous me surestimez. Lisez les critiques de mon temps: on ne me prenait pas au sérieux. (p. 31)
-Le mariage a changé depuis votre époque. Il est devenu l'institution la plus sordide qui soit.
-Il n'a donc pas tellement changé.
"_Réfléchissez. Le Bien ne laisse aucune trace matérielle - et donc aucune trace, car vous savez ce que vaut la gratitude des hommes. Rien ne s'oublie aussi vite que le Bien. Pire : rien ne passe aussi inaperçu que le Bien, puisque le Bien véritable ne dit pas son nom - s'il le dit, il cesse d'être le Bien, il devient de la propagande."
- D'autre part, sachez que le critère de beauté a été ajouté voilà dix ans par nécessité. (...) Très vite, on a constaté que l'élite était composée de 80 % de laids : cette situation incommodait l'élite elle-même ! Oui, ce sont les laids qui ont pris cette décision.
- Ils ne l'auraient sans doute pas prise si les effets avaient été rétroactifs.
- Vous avez tout compris.
- Cela ne m'étonne pas. Ce sont toujours les mochetés qui critiquent le physique des autres mochetés.
La morale, c'est un grand plat de viande. Il est bien garni quand il est arrivé sur la table. Il a circulé dans l'ordre des préséances et, comme d'habitude, les premiers se sont trop servis. Quand le plat est arrivé au bout de la table, il était vide. Alors, furieux, les convives ont mangé la maîtresse de maison.
Qui faut-il accusé ?
La morale, c'est un grand plat de viande. Il était bien garni quand il est arrivé sur la table. Il a circulé dans l'ordre des préséances et, comme d'habitude, les premiers se sont trop servis. Quand le plat est arrivé au bout de la table, il était vide. Alors, furieux, les convives lésés ont mangé la maîtresse de maison. Qui faut-il accuser?