C'est à cela que l'on sait si l'on est amoureux: à ce que l'on ne choisit pas.
"L'amour concentre la certitude et le doute : on est sûr d'être aimé autant qu'on en doute, non pas tour à tour, mais en une simultanéité déconcertante." (p. 22)
Pour peu qu'on l'écoute, le corps est toujours intelligent.
La grande différence entre mon père et moi, c'est qu'il est amour et que moi, j'aime.
En grec ancien, souffle se traduit par pneuma : admirablement trouvé pour exprimer que respirer ne va pas de soi. Le français, langue de l'humour, n'en conservera, dans la vie courante, que le mot pneu.
Quand on est au tribunal, les paroles ont valeur d’actes.
Quand on cesse d'avoir faim, cela s'appelle satiété. Quand on cesse d'être fatigué, cela s'appelle repos. Quand on cesse de souffrir, cela s'appelle réconfort. Cesser d'avoir soif ne s'appelle pas.
La langue dans sa sagesse a compris qu'il ne fallait pas créer d'antonyme à la soif.
On n’excelle que dans ce dont on a la pratique quotidienne.
Il y a des verbes que je fuis, comme préférer ou remplacer - on n'imagine pas combien ces verbes s'équivalent. J'ai vu des gens se battre pour être préférés, sans se rendre compte que cela les rendait remplaçables.
En vérité, si votre défunt bien-aimé se tait, réjouissez-vous. C’est qu’il est mort de la meilleure manière. C’est qu’il vit bien sa mort. N’en déduisez pas qu’il ne vous aime pas. Il vous aime de la plus merveilleuse façon : en ne se forçant pas à faire pour vous une contorsion déplaisante.