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sur 2225 notes

"Il y a des gens qui pensent ne pas être des mystiques. lls se trompent. Il suffit d'avoir crevé de soif un moment pour accéder à ce statut. Et l'instant ineffable où l'assoiffé porte à ses lèvres un gobelet d'eau c'est Dieu."

Voilà une vision du tout-puissant extrêmement intéressante. le comparer à cet instant quasi magique où vous buvez une première gorgée alors que vous étiez tenaillé par la déshydratation.
J'en profite pour rappeler aux personnes, âgées ou non, de beaucoup boire durant les périodes de canicule. Sinon vous pourriez retrouver Dieu plus tôt que prévu.

Dans le même ordre d'idée, songez à ces moments où vous rentrez chez vous en vous tortillant, tellement vous avez un besoin pressant. Vous vous retenez parce que vous êtes bien obligé, vous ouvrez la porte et vous vous précipitez aux toilettes tout en débouclant votre ceinture pour gagner deux précieuses secondes. Eh bien ce moment de pure grâce, de béatitude absolue où vos intestins peuvent enfin se délester de leur surcharge, ce moment qui précède d'une nanoseconde le premier "plouf !" dans la cuvette, c'est aussi Dieu.
Ce nouveau roman d'Amélie Nothomb aurait aussi pu s'appeler Diarrhée, mais c'était moins vendeur.

Bon, dire que j'ai été déçu par Soif relèverait de l'euphémisme.
Comme pour tant d'autres lecteurs, le nouveau Amélie Nothomb c'est un peu la mise en bouche de la rentrée littéraire : un moment ludique assuré, une histoire courte et originale, une écriture unique et plaisante.
Pour l'histoire originale, il faudra repasser. Retracer le dernier jour du Christ et son chemin de croix n'a rien de bien inédit, et en plus Amélie Nothomb nous fait profiter de poncifs affligeants entre deux réflexions métaphysiques totalement incompréhensibles.

J'avoue que mon allergie à Dieu et à tout ce qui touche aux religions ne m'a pas aidé à aborder sereinement cette lecture et que j'avais un à priori négatif dès que j'ai réalisé qu'il allait être question de la passion du Christ.
J'aurais du éprouver de la compassion pour cet homme condamné à mort suite à un jugement bâclé, dont la souffrance a réellement du être inimaginable dès la montée du Golgotha.
Jésus après tout a réellement existé et si je ne me suis jamais intéressé à son histoire de très près ( et ça ne risque pas d'être le cas de sitôt ), il était un guérisseur, un orateur qui déplaçait les foules, les haranguait, prêchait la bonne parole et son influence grandissante avait fini par agacer les Romains.
Ces faits historiques auraient pu m'intéresser.
Mais ce Jésus là qui ne se considère pas comme le fils de Joseph mais comme celui de Dieu, né de la vierge Marie et fruit d'une immaculée conception, m'a agacé au possible.
Son omniscience, lui qui sait déjà ce qui sera écrit plus tard dans les Evangiles, qui parle du futur quotient intellectuel ou de la discrimination positive, qui connaît déjà les conséquences de son sacrifice et qui nous parle de Marcel Proust … Comment y croire un seul instant ?
"On va me remercier pour ça. On va m'admirer pour ça. On va croire en moi pour ça."

Au nom du Christianisme ont été établies plusieurs religions, et si aucune d'entre elles n'a provoqué l'effondrement de deux tours à New York en 2001, c'est en son nom que d'autres joyeusetés ont été commises : Des croisades meurtrières, le massacre de la Saint Barthelemy. Aux noms de Dieu et du Christ ont été établies des croyances aujourd'hui archaïques et révoltantes, une église catholique qui est la première à commettre des péchés de chair monstrueux et à les dissimuler.
Je m'égare mais mon aversion pour toutes les religions qui ont été détournées des valeurs qu'elles pouvaient défendre ou inculquer à des fins personnelles explique en grande partie mon désintérêt pour cette montée du Calvaire écrite de façon prétentieuse à une sauce nothombienne qui ne s'y accordait pas du tout selon moi.
Seule une réflexion sur l'importance des rites funéraires, quels qu'ils soient, a fait écho en moi.
Bien involontairement, Jésus n'a pas racheté nos péchés. Il les a multipliés. S'il était si omniscient qu'Amélie veut bien nous le dire, il aurait vu aussi quelles barbaries il allait engendrer au nom de Rien.
Mais de ces conséquences, jamais il ne sera question.
Tout ça pour dire que ma déception n'est pas forcément très objective, mais pour autant elle a été bien réelle.

Le roman commençait pourtant bien, avec beaucoup d'humour malgré le jugement de Pilate qui allait s'abattre tel un couperet. En effet, les témoins à charge sont tous ceux dont Jésus a fait bénéficié de ses miracles. Ainsi, les mariés des noces de Cana se plaignent d'avoir du servir à leurs invités le moins bon alcool d'abord alors que Jésus avait sauvé leur fête en transformant en vin leur eau. Lazare regrette de sentir le cadavre à plein nez après sa résurrection, l'aveugle aurait souhaité ne jamais pouvoir distinguer un monde aussi affreux, la mère à l'enfant enfin guéri reproche quant à elle d'avoir désormais un enfant turbulent à gérer.
Autant d'hypocrites lâches qui démontrent que déjà à l'époque les gens n'étaient jamais contents.
"La complaisance avec laquelle chacun a parlé contre moi m'a stupéfié."
"Accomplir des miracles, ce n'était plus offrir une grâce, c'était accomplir mon devoir."

Mais tout de suite après, dès la mise en geôle de Jésus, ça se gâte.
Raconter les dernières heures de Jésus d'un point de vue historique en respectant le déroulement des faits tels qu'ils nous ont été transmis, c'est bien, mais ça a déjà été fait en mieux et je préfère encore revoir La passion du Christ, le film tant décrié de Mel Gibson dans lequel aucune des souffrances et des lacérations du messie n'était épargnée au spectateur.
Dans le livre, son sort n'est de toute façon pas plus enviable, et il n'est exempté ni de couronne d'épines, ni de coups de fouet, ni de paumes clouées sur la croix qui le maintiendra suspendu le temps de sa lente agonie.
Ce que je vais dire est sans doute encore maladroit mais la montée du Golgotha au milieu de la foule m'a rappelé un coureur du tour de France épuisé par l'effort dans la montée de l'Alpe d'Huez acclamé par une foule en délire, dangereuse et inconsciente, comme si porter soi-même une croix pour s'y faire crucifier était un sport de haut niveau. Mais bon, les Romains avaient des goûts assez spéciaux en terme de loisirs, et les gladiateurs ne me contrediront pas. Dire que certains pays sont encore coincés aujourd'hui dans cette faille temporelle ...

Mais aussi blasphématoires que puissent être mes propos, je pense qu'ils n'égalent pas ceux d'Amélie Nothomb, qui a l'outrecuidance de parler et de penser à la place de notre sauveur Jésus Christ, dont elle se fait le narrateur.
Et cette narration a eu le don de me hérisser le poil.
Parce qu'il n'y a aucune logique, aucune continuité dans ces pensées et dans ces réflexions tantôt humaines, tantôt divines.
Je ne saisis pas ce qu'elle a voulu faire. Pourquoi par exemple glisser des mots en araméen ( du moins, je l'imagine ) dans son texte sans note à laquelle le lecteur puisse se référer.
Se mettre dans la peau de ce Jésus a provoqué une forte irritation par une distorsion entre ce qu'on sait de lui ( de façon historique ou biblique ), une partie totalement inventée mais qui reste cohérente avec ce que le Christ aurait pu penser, et une partie totalement fantasmée par l'imaginaire de Nothomb qui vient elle-même détruire toute crédibilité à "son" personnage ... qui ne lui appartient pourtant pas.
Alors oui, Jésus tendait l'autre joue quand il était frappé, et on ne peut donc pas s'étonner de lire de profondes pensées sur "tout le monde est beau, tout le monde est gentil".
"L'amour qui me consume affirme que chacun est irremplaçable."
Jésus se montre ici plus souvent humain que divin, il souffre, il éprouve de la colère, de l'orgueil, de la naïveté. Il se pose des questions existentielles sur l'incarnation de l'homme par opposition à l'immatérialité de son père.
Le tout pendant son martyre.
Faut bien s'occuper.
"Mon père a créé une drôle d'espèce : soit des salauds qui ont des opinions, soit des âmes généreuses qui ne pensent pas."

Le ton du roman se cherche sans jamais parvenir à se définir.
Je suis bien content d'en savoir plus sur les apôtres, en particulier sur les rots de Pierre et le mauvais caractère de Judas. de savoir qu'une nuit de sommeil auprès de Marie-Madeleine est un voyage dont on s'éveille sur de lointains rivages, que Jésus avait des amis et qu'il aimait étancher sa soif, et que le bon Dieu n'a pas pensé à tout quand il a conçu l'homme puis la femme ( "Il y a un vice de forme dans la création." ).
Mais quelle est la finalité de tout ça ?
De ces longues réflexions pseudo-philosophiques parfois absurdes, et souvent complexes à moins d'une déficience intellectuelle de ma part qui n'est pas à exclure ?
Après, contrairement à Amélie Nothomb, je n'ai ni la prétention ni la capacité de me mettre dans la tête du Nazaréen, et même en me laissant guider jamais la Belge n'aura su me convaincre.

Mais je ne peux qu'encourager chacun à se faire sa propre opinion. Comme je l'ai précisé, ce n'était pas du tout un livre fait pour moi et son thème m'a rebuté d'emblée, ce qui ne sera peut-être pas votre cas.
Et puis vous vous demandez sûrement si elle a réussi à placer le mot "pneu" ou à évoquer le champagne dans ce péplum avant-gardiste.
Je pense en tout cas qu'il s'agira probablement du roman d'Amélie Nothomb qui divisera le plus les lecteurs.

"Jésus portant sa croix dans le Golgotha, aurait souhaité avoir un diable pour l'aider." ( José Arthur )

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Comme chaque année, je suis allée chez le libraire le jour de la sortie du roman d'Amélie Nothomb. Vu le peu que l'auteure nous livre en quatrième de couverture, on découvre la surprise qu'Amélie Nothomb nous a concoctée.
Je suis pas une férue de religion, mais je connais l'issue qu'a connu le Christ...quand même ! J'ai aimé le côté humain et j'ai trouvé la démarche originale de faire parler le Christ. Il y a pas mal de belles pensées, que j'ai d'ailleurs épinglées en citation, de l'humour, comme toujours... Mais au-delà de ces points positifs, je me suis embêtée... On connaît la fin... du coup, j'ai peiné à arriver au bout. Vivement l'an prochain !
#rentrée littéraire 2019
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La grande question, c'est pourquoi ? Pourquoi avoir couché sur le papier, et surtout publié cette pseudo-tranche de vie de Jésus? On dispose déjà de quatre évangiles, issus des dire de quatre témoins oculaires dont on sait qu'ils n'ont jamais été et ne seront jamais dignes de confiance, comme tous les témoins oculaires. D'ailleurs les quatre textes portent en eux la preuve ce cette affirmation, tant ils sont riches de contradictions. Alors écrire à partir de ces écrits peu fiables une nouvelle version du chemin de croix…n'est-cepas un geste inutile?

Il s'agit de ce qu'imaginé Amélie Nothomb des ruminations et des pensées qui agitaient Jesus de sa condamnation à sa crucifixion. Là encore, c'est totalement invraisemblable : comment un homme, fut-il le fils de Dieu, peut-il en portant une croix plus grande que lui, après avoir été flagellé et sous le cagnard, s'offrir le luxe de porter un jugement sur Véronique ou Simon, ou plus tard étouffant sur la croix se livrer à une méditation sur l'amour de soi-même et du prochain .

Ces réflexions sur une histoire qui porte en elle déjà de très nombreuse incohérences, n'apportent rien, ni aux croyants, ni aux mécréants.

N'y avait- il pas dans les tiroirs d'Amélie, une autre fable, de la veine de celles qu'elle nous servit à ses débuts? Parce que moi, je l'aime bien Amélie, avec ses chapeaux et son éloquence devant les caméras de télévision. Son originalité en fait un personnage de théâtre.

Pour finir, j'ai profité de la chaleureuse voix de Grégori Baquet qui m'a superbement lu ce texte, et ce sera le seul point positif de l'histoire

Merci à Babelio et à Audible pour leur confiance

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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“Sur ce, vous pouvez croire en Dieu de deux façons, ou comme la soif croit à l'orange, ou comme l'âne croit au fouet.”
(V. Hugo, "L'homme qui rit")

Haut-de-forme noir, regard de braise, lèvres pourpres comme le clafoutis à la cerise sur la couverture.
Et à l'intérieur, la Passion du Christ pour 17,90 euros.
L'ensemble donne le nouveau roman d'Amélie Nothomb, pressenti cet automne pour le Goncourt...

J'ai toujours aimé les livres d'Amélie, ses personnages à la moralité discutable, son cynisme et son sens esthétique un peu étrange, ses idées folles et son humour noir. Jusqu'à ma première déception, l'an dernier, avec "Les prénoms épicènes". Un happy-end pareil ? Mais qu'est-ce qui se passe ?
J'ai vu quelques billets sur "Soif", mais cela ne m'a pas empêchée de commencer la lecture sans les à priori, car les critiques négatives nothombiennes sont le pain quotidien sur Babelio. Mais cette fois, force m'est de constater qu'Amélie a mis un chapeau trop grand pour elle. Néanmoins, j'ai trouvé la patience et la force de boire le calice jusqu'à la lie...

Il n'est pas nécessaire d'être un croyant ou un mystique pour apprécier l'épisode biblique de la Passion. C'est une histoire humainement émouvante qui peut toucher même un athée convaincu. Qui de nous n'a jamais connu des moments de doute et de peur, comme Jésus dans le jardin de Gethsémani ? Les doutes sur notre propre existence et les craintes de ce qui est à venir, qui nous tiennent éveillés la nuit, tandis que les autres dorment du sommeil du juste ? Nos réflexions vont alors bon train, et parfois assez loin...

Mais je n'ai rien ressenti de tel dans le livre d'Amélie; je n'étais pas émue par ce Jésus bavard qui nous raconte ses derniers instants, et je n'ai pas compris si c'est censé d'être philosophique, drôle, méditatif, ou quoi, Diable... ce n'est pas que c'est désagréable à lire, mais ce Sauveur sur le point d'accomplir sa mission ne semble que radoter et tergiverser.
Ses pensées font comme un medley de tout ce qu'on a déjà pu lire (en mieux) chez Amélie. La race humaine, Dieu, amour, haine, sacrifice, humiliation, pardon... Bon, au moins, cette fois on a tout bien ensemble, sauf que je me demande à quoi exactement on est censé aboutir. Ces - comment dire ?- "flash-forwards" vers notre époque me paraissent en trop, c'est vide de toute véritable idée et parfois même contradictoire...
Admettons qu'on peut avoir des pensées contradictoires quand on souffre sur une croix, déchiré entre l'humanité et la divinité. Mais même en admettant beaucoup de choses pour être en accord avec la suite des pensées de ce Christ nothombien, la lecture de "Soif" a quand-même un goût d'éponge imbibée de vinaigre.

Donc, pas cette fois, Amélie ! Mais je lève une coupe de champagne pour que tu te reprennes vite. Je sais que jadis tu voulais être Dieu, mais voilà enfin la preuve que ce n'est pas possible. Alors, "reviens parmi les tiens" !
Deux étoiles quand-même : une pour ce chemin vers Golgotha et la rencontre avec Simon de Cyrène. Tu as raison, c'est étonnant (et presque douloureux) de tomber sur des gens qui sont là quand il faut, sans rien demander en retour. Et la deuxième pour ce concept de "soif". Je n'ai aucune envie de toucher à l'absolu en me privant d'eau, mais la soif métaphorique d'amour, de connaissance, d'état de grâce... tout ça fait en quelque sorte le moteur de l'humanité, les athées et les croyants confondus.
En vérité, je te le dis : dommage pour le reste. Ca ne m'a rien apporté, sauf un peu de distraction légère. Même ton mot fétiche que j'aime tant chercher était vissé à la va-vite, et pendouille un peu dans le néant...
Donc, à l'année prochaine !
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La rentrée littéraire. D'un coup, ça me rappelle la rentrée des classes, lorsque nous étions gosses.

Et chaque année, lors de cette fameuse rentrée, y'avait cette nana, légèrement insupportable, un peu jalousée, qui se pointait en bonne première de la classe et qu'on regardait un peu de travers.

Dans la cour de récré de cette rentrée 2019, au milieu de tous les nouveaux un peu fébriles, la voilà qui se pointe, comme d'hab, à la fois majestueuse et nonchalante. On la voit venir de loin, avec son drôle de chapeau et son cartable un peu usé par toutes ses rentrées. C'est Amélie. La fameuse. La revoilà.

Elle se poste au milieu du préau, en habituée, elle sort une gourde de sa besace, elle a soif la bougresse ! Et sous les regards en coin, elle s'abreuve sans vergogne.

SOIF. le voilà, le voilou. J'avoue, j'étais un peu sceptique. Je ne fais pas partie des disciples de Madame Nothomb, je suis un garçon qui s'est toujours méfié des attroupements. Pourtant, j'ai de bons souvenirs avec la dame. Mais quelques déceptions aussi.

Ma curiosité prend le pas et cette année, je m'intéresse à Amelie. J'ai envie d'être objectif. Et pour tout vous dire, hélas, ça n'a pas vraiment fonctionné avec moi …

Amélie donne la voix à Jésus. Idée parfaitement saugrenue, idée originale. Pourtant, une fois refermé, je sais déjà que ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable.

C'est plutôt bien écrit, j'ai parfois souri. J'ai aimé l'idée de ce mec qui se raconte en se projetant dans les années à venir. C'est Jésus tout de même ! Il sait déjà ce qui arrivera.

Mais le propos ne m'a pas emballé, a même un peu fini par m'ennuyer. Je suis resté en lisière de cette histoire. Je salue l'idée en effet, moins le traitement qui m'a laissé de marbre. Ce n'est pas demain que je vais me retrouver habité par la grâce …

Madame Nothomb a ce pouvoir de changer les livres en milliers de lecteurs heureux et tant mieux !

A chacun son flacon, à chacun son ivresse !

Moi, je file prendre une aspirine !

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Donner la parole à Jésus, pourquoi pas, mais lui faire tenir des propos comme « happy few » ou « discrimination positive » m'a rebuté.
J'ai trouvé ça ridicule et hors de propos.
Quelques réflexions intelligentes noyées dans un texte de 150 pages n'en font pas un bon livre, tout comme une goutte d'un excellent sirop de citron noyé dans un litre et demi d'eau aussi fraiche soit-elle n'en fait pas une boisson savoureuse; le sirop ne se voit pas, ne se sent pas, bref, c'est inutile et insipide.

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Dans "Soif", Amélie Nothomb fait parler le Christ à la 1ère personne durant son procès et sa crucifixion.
Première fois que je m'ennuie en lisant un roman de l'auteure.
Le personnage qu'elle présente ne me touche pas du tout, il est plus près d'elle que de lui je pense. Elle m'a semblé si loin de l'époque du personnage.
Elle m'a semblé si loin du personnage, tellement présomptueuse.
Le livre ne m'a pas touchée du tout.
Je ne souhaite pas m'étendre sur son contenu très court.
Une grosse déception !
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"Jésus, Marie, Joseph !" aurait dit ma grand-mère qui, l'esprit pétillant, annonçait toujours ainsi une catastrophe qui l'amusait.
"C'est plus long qu'une messe !" aurait ajouté mon grand-père qui refusait même d'aller à la messe de minuit, sous prétexte qu'il y avait déjà été plus de "cent coups !"
Pourtant "Soif" est un livre très court.
Etre restée à la surface de la bonne idée, sans jamais parvenir à l'exploiter vraiment, est peut-être la principale raison de l'échec que représente le dernier opus en date d'Amélie Nothomb.
Peut-être ?
Mais certainement pas la seule.
Ce livre est un rendez-vous manqué.
Manque d'inspiration ? Paresse d'écrivain ? Talent en panne ?
Le style est moins que moyen, pas adapté en tout cas ni au sujet, ni à ce genre d'ouvrage.
Et, aucun rythme ne vient soutenir l'intérêt de la lecture, de la longueur, de la longueur ... trop d'attente d'une profondeur de réflexion qui, au bout du compte, ne sera pas au rendez-vous.
Quelque-chose est bancal dans le personnage peint par Amélie Nothomb.
Et, le récit ne semble jamais parvenir à se calquer exactement sur la personnalité de Jésus.
L'ensemble laisse une impression de décalage, comme celle que peut laisser un dialogue mal doublé, une photo mal cadrée.
Tout n'est ici que d'un bloc.
Ce qui constitue, à mon sens, presque une faute.
L'ambiguité, ici aurait été de mise.
Dieu me savonne !
Lorsqu'on est l'un des protagonistes d'un mythe vieux de deux mille ans, l'on ne s'exprime pas comme dans sa cuisine.
Même si l'on n'est pas né le cul dans le beurre !
Même quand on s'appelle Judas.
Je dois bien l'avouer, j'ai jeté l'éponge un peu avant la fin.
Et le miracle, puisqu'il y a eu miracle, c'est qu'un livre comme "Soif" ait pu être lauréat du prix Goncourt ...
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Amélie Nothomb est une écrivaine à part.
On aime ou on n'aime pas; On accroche ou pas.
Quant à moi, j'adore... à petite dose.
Un livre de temps en temps. Et toujours, ses romans m'interpellent. Positivement ou pas. Mais rarement je ne reste indifférente à ses écrits.
Soif ne fait pas exception. Quel culot a cette auteure d'écrire sur Jésus, de sa condamnation à sa résurrection !! Ici, Amélie Nothomb se met à la place de Jésus et écrit son ressenti. Bravo pour ce pari. Il fallait oser le faire, et elle l'a fait !
Un petit roman qui permet ainsi d'évoquer de nombreux sujets philosophiques de façon assez légère : la foi, l'amour, la mort, le regard des autres.
Ce que j'aime chez Amélie Nothomb, c'est qu'en peu de pages, elle va directement au but. Et, effectivement, ça passe ou ça casse. Personnellement, je la trouve percutante et le lecteur ne peut que réagir, que ce soit par une réflexion personnelle ou un rejet direct. Bref, c'est efficace !
Soif permet d'envisager aussi l'Histoire de façon différente, plus humaine. Cette Histoire évoquée n'a été que le résultat des hommes et de leurs interprétation au fil des siècles. Et cela pour des siècles et des siècles...
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J'ai boudé les 6 derniers ouvrages d'Amélie Nothomb !

Une interview entendue à la volée à la radio, à la sortie de Soif, m'a donné envie de renouer, « juste pour voir si jamais cette fois-ci… »

En lisant les premières pages, une phrase de Bernard Werber m'est revenue par effet ricochet : « L'important n'est pas de convaincre mais de donner à réfléchir ».
 
Et Amélie a beaucoup réfléchit sur la soif.
Dans la peau de Jésus, déchiré entre humain et divin, les monologues riches et contemporains permettent à l'auteure belge de questionner la crucifixion de Jésus et sa décision de se laisser sacrifier. Elle y analyse et explore l'humain dans ses limitations, dans sa force et sa fragilité.

Importante figure du monde littéraire, l'une des passeuses d'histoires préférées des français désacralise toutes nos croyances en s'appuyant telle une funambule sur les écrits canoniques et sur son imagination débordante pour nous livrer encore un roman inclassable !


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