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3,2

sur 2258 notes
Nom de dieu ! Déjà 235 critiques de ce bouquin ! Que faire ? J'aquoibonise ou je me jette à l'eau ? ... Allez, vas-y Kickou ! ... Plouf.
Premièrement, j'ai lu et entendu qu'Amélie n'avait pas blasphémé ici, je suis sûrement mal placé pour le dire, étant donné mon incroyance revendiquée, mais je pense qu'il y a à peine quelques siècles on l'aurait passé à la question, garroté puis brulé, elle et son chapeau. Dieu merci (j'aime cette expression), les temps ont changé.
Ensuite, je me suis demandé pourquoi A.N. ne s'étais pas plutôt, mise « à la place » de Marie-Madeleine (Madeleine pour les intimes) ou de Dieu-le-père, et pourquoi pas, de Dieu-notre-mère ; il n'y a pas de raison que Dieu soit toujours au masculin. Non ; elle a choisi de parler « avec » Jésus parce qu'elle voulait nous causer du Corps et de la Foi (et aussi de la foif...heu de la soif veux-je dire), et que dans l'histoire il est le mieux placé pour en parler.
En ce qui concerne le corps, Amélie ne m'a pas entièrement convaincu. Elle nous parle p. 132 de « la portion de matière ». Et avant de « la puissance de l'écorce » ; comme beaucoup elle reste à la surface, à l'épiderme. Or, le corps humain c'est aussi de la chair, du muscle, des os et des nerfs, des tendons et des viscères, le siège de la souffrance, mais aussi du plaisir, et p. 28 de « la joie ».
Elle bavarde beaucoup ; Parfois sans nuance p. 75 « Mon père a créé une drôle d'espèce : soit des salauds qui ont des opinions, soit des âmes généreuses qui ne pensent pas » ! Qui va se reconnaitre ici ? D'autres fois avec des lieux communs : « Pour éprouver la soif il faut être vivant » ... certes ! p.99 « Je suis né innocent », nous sommes quelques-uns dans ce cas...
Présentement, elle me scrute, son regard est sombre sur la couverture, elle fait une moue dédaigneuse.
- Pauvre imbécile ! Me dit-elle.
- Oui, bon ça va ! Je ne suis que lecteur, mais j'ai quand même mon mot à dire !
Là où tu m'as convaincu, Amélie, c'est avec ta définition de la Foi ; p. 149 « Je me suis aperçu que le mot foi avait une propriété étrange : il devenait sublime à la condition d'être intransitif. le verbe croire obéit à une loi identique » ; En effet, la Foi n'a pas d'objet ! (pour le scepticisme c'est pareil), c'est pour cela qu'elle est si compliquée à appréhender pour ceux qui ne l'ont pas. Et puis il me semble avoir perçu de l'humour, ton humour pince-sans-rire. En plus ce texte pose plus de questions qu'il ne donne de réponses, et ça, j'aime. Mais la plus belle citation se trouve à la page 103 : « Dans le fatras de paroles que je suis venu déverser, l'unique qui puisse sauver, c'est : pardon »... Amen !
Allez, salut et bonne année 2020 à toutes et à tous.
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D'Amélie Nothomb je ne me souviens que de trois livres qui m'aient vraiment plu : "Hygiène de l'assassin", "Stupeur et tremblements" et "Robert des noms propres". J'ai vite trouvé l'oeuvre de cette auteure répétitive tant dans la forme que dans le fond et je l'ai abandonnée.
Je ne me suis décidée à lire "Soif" que par esprit de contradiction, tous mes amis (sauf un, pourtant amateur d'une littérature très exigeante), l'ayant trouvé "nul".
L'esprit de contradiction a du bon. Ce livre ne m'a paru ni superficiel ni niais (qualificatif dont je l'ai entendu affublé). Le manque de prétention de son écriture trompe. On peut le croire facile. Il l'est moins qu'il n'y paraît et invite à la méditation et au rêve. Il aborde la vie mystique, l'importance du corps et des sens dans la recherche spirituelle, l'exemplarité de la passion, le sentiment amoureux, le mépris, le dialogue qui peut s'engager avec Dieu au moment des épreuves, la peur de la mort, la fraternité.
Il peut être le point de départ d'une réflexion intense sur la signification pour nous, chrétiens, agnostiques ou athées, de la figure christique et apporte la preuve qu'on peut aborder les thèmes majeurs touchant à notre humanité sans pédanterie, avec lucidité mais en toute innocence.
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L'Evangile selon Ste Amélie... Il fallait tout le culot de la "dame au chapeau" pour donner sa version personnelle de la Passion du Christ. Et la meilleure façon pour elle a été de se mettre à la place de celui-ci en écrivant le récit à la première personne, pour narrer les quelques jours qui ont précédé et suivi la crucifixion.
J'entends les aficionados de la religion crier au blasphème. Pourtant, quand elle parle de sa propre foi dans les interviews, Amélie Nothomb la défend bien. Avec ce récit, elle a juste souhaité rendre à Jésus le côté "humain" oublié par les évangélistes. Cette incarnation parmi les hommes voulue par Dieu le père signifie qu'il a comme eux connu l'amour, la souffrance, la colère, le doute, la soif, il ne peut en être autrement selon elle.

Sans attendre impatiemment chaque parution de l'auteure, j'aime bien son écriture mêlant ironie, subtilité et profondeur. Dans mes préférences, "Soif" ne détrônera pas "Acide sulfurique", ni "Frappe-toi le cœur". J'ai bien aimé ce Jésus que m'a présenté Amélie Nothomb surtout au début du roman où il assiste pendant son procès au défilé des témoins à charge qui ne sont autres que ceux qui ont pu bénéficier d'un miracle. Quelle ingratitude ! Les "Noces de Cana" version Nothomb sont un moment de pur bonheur. Mais Jésus se laisse aussi aller à un penchant typiquement humain, la critique, et c'est les Apôtres et leurs diverses retranscriptions dans les Évangiles qui en font les frais. Par la suite, malgré quelques phrases pépites comme la réflexion sur la soif, j'ai trouvé que le récit prenait une tournure beaucoup trop philosophique à mon goût. Ah oui, ça manque également de suspense, je connaissais la fin...

En résumé, une lecture au thème inattendu qui pointe du doigt quelques paradoxes de la religion mais où j'ai senti que l'acidité de la plume que j'apprécie chez l'auteure était réfrénée. 14/20
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Après le liens père-enfant, mère- enfant, Amélie Nothomb, nous surprend avec son roman évoquant le lien père- fils. Mais pas n'importe lequel. Dieux et son fils Jesus.
Durant ces 152 pages, l'auteur nous fais vivre la veille et le jour de la crucifixion du Christ, au travers de ses yeux, ses pensées.

Aussitôt ouvert, aussitôt terminé. Roman bien écris avec de belles phrases, de belles citations. On sent que l'auteur nous partage un sujet qui lui tien à coeur.
Malgré que nous connaissons tous la fin de ce livre, il reste intéressant et partageur d'une idée spirituelle.
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Amélie Nothomb a l'habitude de m'étonner en bien ou en mal. Avec « Soif » c'est plutôt en bien.
Je la trouve assez gonflée de se prendre pour Jésus-Christ, narrateur de la fin de sa vie. Et pourtant, ça fonctionne bien car elle humanise le fils de dieu, ce qui me plaît.
Personnellement, je suis athée et ma culture religieuse est très limitée. J'ai donc trouvé intéressant cette façon de mettre en scène la crucifixion de Jésus, son calvaire au Golgotha. Pour limiter la grande souffrance qu'il doit endurer suite à son exécution ordonnée par le Romain Ponce Pilate à l'issue de son procès, il se remémore les bons moments de sa vie, de son premier miracle aux noces de Cana jusqu'à ses amours avec Marie-Madeleine.
Surtout, il y a ce côté humain avec sa peur de mourir et la soif qu'il ressent, signe qu'il est toujours en vie. Pour autant, Amélie Nothomb n'est pas cynique même si elle utilise l'humour.
Si elle reproche un peu à Jésus de s'être laissé faire, de ne pas s'être suffisamment défendu, elle aborde aussi le sujet de la vie après la mort et y met des formes respectueuses des croyances.
C'est vrai qu'Amélie Nothomb cherche toujours des histoires ou des contes à remixer à sa sauce. Ici ce sont les évangiles, mais pourquoi pas ? Son côté fantasque n'est pas pour me déplaire.


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« Quand on cesse d'avoir faim, cela s'appelle satiété. Quand on cesse d'être fatigué, cela s'appelle repos. Quand on cesse de souffrir, cela s'appelle réconfort. Cesser d'avoir soif ne s'appelle pas. La langue dans sa sagesse a compris qu'il ne fallait pas créer d'antonyme à la soif. »
*
J'ai lu qu'Amélie Nothomb était obsédée par Jésus Christ et qu'elle avait écrit « Soif » pour donner sa version de la passion du Christ. L'auteure se met dans la peau de Jésus qui devient le narrateur de son histoire, de son procès à sa résurrection.
J'ai été curieuse de lire son roman et voir comment l'auteure traitait cette question épineuse, sujette à controverse. Il fallait oser réécrire l'évangile, Amélie Nothomb l'a fait. Ce livre lui ressemble, original, inattendu, même si nous connaissons tous la fin…
« J'ai toujours su que l'on me condamnerait à mort. L'avantage de cette certitude, c'est que je peux accorder mon attention à ce qui le mérite : les détails. »
*
L'auteure veut comprendre ce qui s'est passé dans la tête du Christ dans les heures de sa passion, lors de son procès, puis lors de sa dernière nuit, dans la solitude de son cachot, et enfin le jour du supplice.
Pourquoi le Christ a-t-il accepté cette fin « laide, grossière, humiliante » ? Quelles ont été ses dernières pensées ? A qui a-t-il pensé ? Quels souvenirs s'est-il remémoré ? Quel bilan fait-il de sa vie ?
*
Jésus apparaît comme un homme simple, ordinaire, qui aime, qui éprouve du plaisir, qui doute, qui s'énerve, qui se repent. Ces quelques heures avant sa mort seront l'occasion de réfléchir sur de nombreux thèmes, comme sa relation avec son père, la foi, l'Amour, l'amitié, la nature humaine, la souffrance, la soif bien-sûr, la mort, le pardon.
De nombreux proches du Christ vont ainsi se glisser dans ses réflexions, sa bien-aimée Marie-Madeleine, Judas colérique et traitre, son ami Jean, sa douce mère Marie.
*
Mon passage préféré est le tout premier, celui du procès. Sans doute parce que j'y ai retrouvé l'humour un peu caustique que j'aime tant chez cette auteure. de nombreux témoins, ayant assisté aux miracles du Christ, tous plus hypocrites les uns que les autres, défilent pour désapprouver l'attitude de Jésus et le faire condamner à mort. Ce passage est très révélateur de la bassesse humaine.
*
Celui où j'ai été le moins convaincu est celui où Jésus accepte sa condamnation à mort.
Par contre, l'idée de la soif, sensation douloureuse qui annihile toutes les autres par son intensité mystique, est originale et m'a plu.
« Pour éprouver la soif, il faut être vivant. J'ai vécu si fort que je suis mort assoiffé. »
« Il y a des gens qui pensent ne pas être des mystiques. Ils se trompent. Il suffit d'avoir crevé de soif un moment pour accéder à ce statut. Et l'instant ineffable où l'assoiffé porte à ses lèvres un gobelet d'eau, c'est Dieu. »
*
L'écriture d'Amélie Nothomb est toujours aussi pétillante, passionnée, audacieuse, à son image, même si j'avoue ne pas avoir été passionnée par le sujet.

"Une petite voix dans ma tête sussure : On t'a laissé ton pagne, ça pourrait être pire. La condition humaine entière se résume ainsi : ça pourrait être pire."

La lecture est plaisante, à mi-chemin entre le roman et l'essai. J'ai aimé ce Christ, son humanité, sa fragilité, des interrogations, ses peurs, même si certains lecteurs reprocheront à l'auteure sa trop grande liberté d'interprétation des textes saints, lorsqu'elle évoque par exemple la relation amoureuse du Christ avec Marie-Madeleine, ou lorsqu'elle dément certains passages des écritures.
*
Vous l'aurez deviné, pas un coup de coeur, mais un agréable moment de lecture. Je préfère l'auteure dans un registre plus humoristique, malicieux, sarcastique.
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J'ai emprunté ce livre a la bibliothèque étant curieuse du dernier récit de l'auteur qui était tout de même dans la liste pour le Goncourt.

Je ne m'attendais pas à ce que ce récit concerne la religion et j'ai donc été un peu surprise en lisant celui-ci, de l'auteur les récits que j'ai le plus aimé sont ceux avec un côté autobiographique.

Ici Amélie Nothomb nous raconte les dernières heures de Jésus avant sa crucifixion mais ou certains auteurs peuvent réussir ces récits ici cela ne fonctionne pas, j'ai même du revenir à plusieurs reprises à cette lecture alors que celle-ci ne possède que 152 pages.

La trame du récit est déjà connu, l'auteur a -t-elle tenté de faire une réécriture de ces derniers heures? J'avoue être dubitative face à ce qui a été tenté ici et ne pas comprendre le but.
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La production 2019 d'Amélie Nothomb s'est fait remarquer : l'écrivaine a été invitée sur plusieurs plateaux télés et son livre a été dans la liste du Goncourt. Après lecture de l'opuscule, toujours aussi mince - on est face une grosse nouvelle pas plus -, cet emballement semble injustifié.

Amélie Nothomb fait dans l'originalité (a t-elle jamais fait dans le classique ?). Prisonnier dans son enveloppe humaine, Jésus décortique ses derniers moments et détache ce qui est le propre de l'espèce humaine selon lui : l'amour, la soif et la mort. Ses réflexions forment comme un regard étranger sur sa propre crucifixion. Tout cela est présenté avec la dérision habituelle de la belge.

On pourrait gloser sur le non-respect du texte chrétien, cette forme de jeu avec ce qui est une base importante de la foi chrétienne. Passons… le débat me dépasse.
Mais quel est l'intérêt du procédé ? Limité. Quelques paragraphes bien troussés, quelques considérations sur l'humanité. Franchement, pas grand-chose.

Les livres d'Amélie Nothomb sont plus plaisants quand elle joue de son propre personnage, se créant des doubles littéraires excessifs et percutants.
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Un opus encore très original cette année, rien d'autobiographique cette fois dans cette narration à la première personne de la mise à mort de Jésus.
Le prérequis d'un minimum de connaissances théologiques pourrait être gênant s'il n'y avait pas cette langue, moderne, ironique, qui permet de ne pas lâcher le texte. Loufoque, original, court et enlevé. Mais vite oublié je pense !
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Cette fois ci la grande Nothomb se heurte un sujet assez délicat. Décrypter les derniers moments de Jésus sur terre, et l'injustice par laquelle le monde le fait passer sans pour autant rester fidèle aux quatre évangiles, elle laisse libre cour à son imagination et condense ses derniers moments en ce qu'elle nommé brillamment Soif. Sa plume est toujours belle, ça je le reconnais mais quant à adhérer aux philosophies qu'elle développé dans ce livre, j' avoue que j'ai eu à grincer mes dents à chaque fois j'avançais dans ma lecture. Un Jésus peureux, un Jésus plaintif, un Jésus rancunier, peut-être ignorant...on reste juste coi...
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