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3,2

sur 2223 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  

"Il y a des gens qui pensent ne pas être des mystiques. lls se trompent. Il suffit d'avoir crevé de soif un moment pour accéder à ce statut. Et l'instant ineffable où l'assoiffé porte à ses lèvres un gobelet d'eau c'est Dieu."

Voilà une vision du tout-puissant extrêmement intéressante. le comparer à cet instant quasi magique où vous buvez une première gorgée alors que vous étiez tenaillé par la déshydratation.
J'en profite pour rappeler aux personnes, âgées ou non, de beaucoup boire durant les périodes de canicule. Sinon vous pourriez retrouver Dieu plus tôt que prévu.

Dans le même ordre d'idée, songez à ces moments où vous rentrez chez vous en vous tortillant, tellement vous avez un besoin pressant. Vous vous retenez parce que vous êtes bien obligé, vous ouvrez la porte et vous vous précipitez aux toilettes tout en débouclant votre ceinture pour gagner deux précieuses secondes. Eh bien ce moment de pure grâce, de béatitude absolue où vos intestins peuvent enfin se délester de leur surcharge, ce moment qui précède d'une nanoseconde le premier "plouf !" dans la cuvette, c'est aussi Dieu.
Ce nouveau roman d'Amélie Nothomb aurait aussi pu s'appeler Diarrhée, mais c'était moins vendeur.

Bon, dire que j'ai été déçu par Soif relèverait de l'euphémisme.
Comme pour tant d'autres lecteurs, le nouveau Amélie Nothomb c'est un peu la mise en bouche de la rentrée littéraire : un moment ludique assuré, une histoire courte et originale, une écriture unique et plaisante.
Pour l'histoire originale, il faudra repasser. Retracer le dernier jour du Christ et son chemin de croix n'a rien de bien inédit, et en plus Amélie Nothomb nous fait profiter de poncifs affligeants entre deux réflexions métaphysiques totalement incompréhensibles.

J'avoue que mon allergie à Dieu et à tout ce qui touche aux religions ne m'a pas aidé à aborder sereinement cette lecture et que j'avais un à priori négatif dès que j'ai réalisé qu'il allait être question de la passion du Christ.
J'aurais du éprouver de la compassion pour cet homme condamné à mort suite à un jugement bâclé, dont la souffrance a réellement du être inimaginable dès la montée du Golgotha.
Jésus après tout a réellement existé et si je ne me suis jamais intéressé à son histoire de très près ( et ça ne risque pas d'être le cas de sitôt ), il était un guérisseur, un orateur qui déplaçait les foules, les haranguait, prêchait la bonne parole et son influence grandissante avait fini par agacer les Romains.
Ces faits historiques auraient pu m'intéresser.
Mais ce Jésus là qui ne se considère pas comme le fils de Joseph mais comme celui de Dieu, né de la vierge Marie et fruit d'une immaculée conception, m'a agacé au possible.
Son omniscience, lui qui sait déjà ce qui sera écrit plus tard dans les Evangiles, qui parle du futur quotient intellectuel ou de la discrimination positive, qui connaît déjà les conséquences de son sacrifice et qui nous parle de Marcel Proust … Comment y croire un seul instant ?
"On va me remercier pour ça. On va m'admirer pour ça. On va croire en moi pour ça."

Au nom du Christianisme ont été établies plusieurs religions, et si aucune d'entre elles n'a provoqué l'effondrement de deux tours à New York en 2001, c'est en son nom que d'autres joyeusetés ont été commises : Des croisades meurtrières, le massacre de la Saint Barthelemy. Aux noms de Dieu et du Christ ont été établies des croyances aujourd'hui archaïques et révoltantes, une église catholique qui est la première à commettre des péchés de chair monstrueux et à les dissimuler.
Je m'égare mais mon aversion pour toutes les religions qui ont été détournées des valeurs qu'elles pouvaient défendre ou inculquer à des fins personnelles explique en grande partie mon désintérêt pour cette montée du Calvaire écrite de façon prétentieuse à une sauce nothombienne qui ne s'y accordait pas du tout selon moi.
Seule une réflexion sur l'importance des rites funéraires, quels qu'ils soient, a fait écho en moi.
Bien involontairement, Jésus n'a pas racheté nos péchés. Il les a multipliés. S'il était si omniscient qu'Amélie veut bien nous le dire, il aurait vu aussi quelles barbaries il allait engendrer au nom de Rien.
Mais de ces conséquences, jamais il ne sera question.
Tout ça pour dire que ma déception n'est pas forcément très objective, mais pour autant elle a été bien réelle.

Le roman commençait pourtant bien, avec beaucoup d'humour malgré le jugement de Pilate qui allait s'abattre tel un couperet. En effet, les témoins à charge sont tous ceux dont Jésus a fait bénéficié de ses miracles. Ainsi, les mariés des noces de Cana se plaignent d'avoir du servir à leurs invités le moins bon alcool d'abord alors que Jésus avait sauvé leur fête en transformant en vin leur eau. Lazare regrette de sentir le cadavre à plein nez après sa résurrection, l'aveugle aurait souhaité ne jamais pouvoir distinguer un monde aussi affreux, la mère à l'enfant enfin guéri reproche quant à elle d'avoir désormais un enfant turbulent à gérer.
Autant d'hypocrites lâches qui démontrent que déjà à l'époque les gens n'étaient jamais contents.
"La complaisance avec laquelle chacun a parlé contre moi m'a stupéfié."
"Accomplir des miracles, ce n'était plus offrir une grâce, c'était accomplir mon devoir."

Mais tout de suite après, dès la mise en geôle de Jésus, ça se gâte.
Raconter les dernières heures de Jésus d'un point de vue historique en respectant le déroulement des faits tels qu'ils nous ont été transmis, c'est bien, mais ça a déjà été fait en mieux et je préfère encore revoir La passion du Christ, le film tant décrié de Mel Gibson dans lequel aucune des souffrances et des lacérations du messie n'était épargnée au spectateur.
Dans le livre, son sort n'est de toute façon pas plus enviable, et il n'est exempté ni de couronne d'épines, ni de coups de fouet, ni de paumes clouées sur la croix qui le maintiendra suspendu le temps de sa lente agonie.
Ce que je vais dire est sans doute encore maladroit mais la montée du Golgotha au milieu de la foule m'a rappelé un coureur du tour de France épuisé par l'effort dans la montée de l'Alpe d'Huez acclamé par une foule en délire, dangereuse et inconsciente, comme si porter soi-même une croix pour s'y faire crucifier était un sport de haut niveau. Mais bon, les Romains avaient des goûts assez spéciaux en terme de loisirs, et les gladiateurs ne me contrediront pas. Dire que certains pays sont encore coincés aujourd'hui dans cette faille temporelle ...

Mais aussi blasphématoires que puissent être mes propos, je pense qu'ils n'égalent pas ceux d'Amélie Nothomb, qui a l'outrecuidance de parler et de penser à la place de notre sauveur Jésus Christ, dont elle se fait le narrateur.
Et cette narration a eu le don de me hérisser le poil.
Parce qu'il n'y a aucune logique, aucune continuité dans ces pensées et dans ces réflexions tantôt humaines, tantôt divines.
Je ne saisis pas ce qu'elle a voulu faire. Pourquoi par exemple glisser des mots en araméen ( du moins, je l'imagine ) dans son texte sans note à laquelle le lecteur puisse se référer.
Se mettre dans la peau de ce Jésus a provoqué une forte irritation par une distorsion entre ce qu'on sait de lui ( de façon historique ou biblique ), une partie totalement inventée mais qui reste cohérente avec ce que le Christ aurait pu penser, et une partie totalement fantasmée par l'imaginaire de Nothomb qui vient elle-même détruire toute crédibilité à "son" personnage ... qui ne lui appartient pourtant pas.
Alors oui, Jésus tendait l'autre joue quand il était frappé, et on ne peut donc pas s'étonner de lire de profondes pensées sur "tout le monde est beau, tout le monde est gentil".
"L'amour qui me consume affirme que chacun est irremplaçable."
Jésus se montre ici plus souvent humain que divin, il souffre, il éprouve de la colère, de l'orgueil, de la naïveté. Il se pose des questions existentielles sur l'incarnation de l'homme par opposition à l'immatérialité de son père.
Le tout pendant son martyre.
Faut bien s'occuper.
"Mon père a créé une drôle d'espèce : soit des salauds qui ont des opinions, soit des âmes généreuses qui ne pensent pas."

Le ton du roman se cherche sans jamais parvenir à se définir.
Je suis bien content d'en savoir plus sur les apôtres, en particulier sur les rots de Pierre et le mauvais caractère de Judas. de savoir qu'une nuit de sommeil auprès de Marie-Madeleine est un voyage dont on s'éveille sur de lointains rivages, que Jésus avait des amis et qu'il aimait étancher sa soif, et que le bon Dieu n'a pas pensé à tout quand il a conçu l'homme puis la femme ( "Il y a un vice de forme dans la création." ).
Mais quelle est la finalité de tout ça ?
De ces longues réflexions pseudo-philosophiques parfois absurdes, et souvent complexes à moins d'une déficience intellectuelle de ma part qui n'est pas à exclure ?
Après, contrairement à Amélie Nothomb, je n'ai ni la prétention ni la capacité de me mettre dans la tête du Nazaréen, et même en me laissant guider jamais la Belge n'aura su me convaincre.

Mais je ne peux qu'encourager chacun à se faire sa propre opinion. Comme je l'ai précisé, ce n'était pas du tout un livre fait pour moi et son thème m'a rebuté d'emblée, ce qui ne sera peut-être pas votre cas.
Et puis vous vous demandez sûrement si elle a réussi à placer le mot "pneu" ou à évoquer le champagne dans ce péplum avant-gardiste.
Je pense en tout cas qu'il s'agira probablement du roman d'Amélie Nothomb qui divisera le plus les lecteurs.

"Jésus portant sa croix dans le Golgotha, aurait souhaité avoir un diable pour l'aider." ( José Arthur )

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Comme chaque année, je suis allée chez le libraire le jour de la sortie du roman d'Amélie Nothomb. Vu le peu que l'auteure nous livre en quatrième de couverture, on découvre la surprise qu'Amélie Nothomb nous a concoctée.
Je suis pas une férue de religion, mais je connais l'issue qu'a connu le Christ...quand même ! J'ai aimé le côté humain et j'ai trouvé la démarche originale de faire parler le Christ. Il y a pas mal de belles pensées, que j'ai d'ailleurs épinglées en citation, de l'humour, comme toujours... Mais au-delà de ces points positifs, je me suis embêtée... On connaît la fin... du coup, j'ai peiné à arriver au bout. Vivement l'an prochain !
#rentrée littéraire 2019
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La grande question, c'est pourquoi ? Pourquoi avoir couché sur le papier, et surtout publié cette pseudo-tranche de vie de Jésus? On dispose déjà de quatre évangiles, issus des dire de quatre témoins oculaires dont on sait qu'ils n'ont jamais été et ne seront jamais dignes de confiance, comme tous les témoins oculaires. D'ailleurs les quatre textes portent en eux la preuve ce cette affirmation, tant ils sont riches de contradictions. Alors écrire à partir de ces écrits peu fiables une nouvelle version du chemin de croix…n'est-cepas un geste inutile?

Il s'agit de ce qu'imaginé Amélie Nothomb des ruminations et des pensées qui agitaient Jesus de sa condamnation à sa crucifixion. Là encore, c'est totalement invraisemblable : comment un homme, fut-il le fils de Dieu, peut-il en portant une croix plus grande que lui, après avoir été flagellé et sous le cagnard, s'offrir le luxe de porter un jugement sur Véronique ou Simon, ou plus tard étouffant sur la croix se livrer à une méditation sur l'amour de soi-même et du prochain .

Ces réflexions sur une histoire qui porte en elle déjà de très nombreuse incohérences, n'apportent rien, ni aux croyants, ni aux mécréants.

N'y avait- il pas dans les tiroirs d'Amélie, une autre fable, de la veine de celles qu'elle nous servit à ses débuts? Parce que moi, je l'aime bien Amélie, avec ses chapeaux et son éloquence devant les caméras de télévision. Son originalité en fait un personnage de théâtre.

Pour finir, j'ai profité de la chaleureuse voix de Grégori Baquet qui m'a superbement lu ce texte, et ce sera le seul point positif de l'histoire

Merci à Babelio et à Audible pour leur confiance

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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“Sur ce, vous pouvez croire en Dieu de deux façons, ou comme la soif croit à l'orange, ou comme l'âne croit au fouet.”
(V. Hugo, "L'homme qui rit")

Haut-de-forme noir, regard de braise, lèvres pourpres comme le clafoutis à la cerise sur la couverture.
Et à l'intérieur, la Passion du Christ pour 17,90 euros.
L'ensemble donne le nouveau roman d'Amélie Nothomb, pressenti cet automne pour le Goncourt...

J'ai toujours aimé les livres d'Amélie, ses personnages à la moralité discutable, son cynisme et son sens esthétique un peu étrange, ses idées folles et son humour noir. Jusqu'à ma première déception, l'an dernier, avec "Les prénoms épicènes". Un happy-end pareil ? Mais qu'est-ce qui se passe ?
J'ai vu quelques billets sur "Soif", mais cela ne m'a pas empêchée de commencer la lecture sans les à priori, car les critiques négatives nothombiennes sont le pain quotidien sur Babelio. Mais cette fois, force m'est de constater qu'Amélie a mis un chapeau trop grand pour elle. Néanmoins, j'ai trouvé la patience et la force de boire le calice jusqu'à la lie...

Il n'est pas nécessaire d'être un croyant ou un mystique pour apprécier l'épisode biblique de la Passion. C'est une histoire humainement émouvante qui peut toucher même un athée convaincu. Qui de nous n'a jamais connu des moments de doute et de peur, comme Jésus dans le jardin de Gethsémani ? Les doutes sur notre propre existence et les craintes de ce qui est à venir, qui nous tiennent éveillés la nuit, tandis que les autres dorment du sommeil du juste ? Nos réflexions vont alors bon train, et parfois assez loin...

Mais je n'ai rien ressenti de tel dans le livre d'Amélie; je n'étais pas émue par ce Jésus bavard qui nous raconte ses derniers instants, et je n'ai pas compris si c'est censé d'être philosophique, drôle, méditatif, ou quoi, Diable... ce n'est pas que c'est désagréable à lire, mais ce Sauveur sur le point d'accomplir sa mission ne semble que radoter et tergiverser.
Ses pensées font comme un medley de tout ce qu'on a déjà pu lire (en mieux) chez Amélie. La race humaine, Dieu, amour, haine, sacrifice, humiliation, pardon... Bon, au moins, cette fois on a tout bien ensemble, sauf que je me demande à quoi exactement on est censé aboutir. Ces - comment dire ?- "flash-forwards" vers notre époque me paraissent en trop, c'est vide de toute véritable idée et parfois même contradictoire...
Admettons qu'on peut avoir des pensées contradictoires quand on souffre sur une croix, déchiré entre l'humanité et la divinité. Mais même en admettant beaucoup de choses pour être en accord avec la suite des pensées de ce Christ nothombien, la lecture de "Soif" a quand-même un goût d'éponge imbibée de vinaigre.

Donc, pas cette fois, Amélie ! Mais je lève une coupe de champagne pour que tu te reprennes vite. Je sais que jadis tu voulais être Dieu, mais voilà enfin la preuve que ce n'est pas possible. Alors, "reviens parmi les tiens" !
Deux étoiles quand-même : une pour ce chemin vers Golgotha et la rencontre avec Simon de Cyrène. Tu as raison, c'est étonnant (et presque douloureux) de tomber sur des gens qui sont là quand il faut, sans rien demander en retour. Et la deuxième pour ce concept de "soif". Je n'ai aucune envie de toucher à l'absolu en me privant d'eau, mais la soif métaphorique d'amour, de connaissance, d'état de grâce... tout ça fait en quelque sorte le moteur de l'humanité, les athées et les croyants confondus.
En vérité, je te le dis : dommage pour le reste. Ca ne m'a rien apporté, sauf un peu de distraction légère. Même ton mot fétiche que j'aime tant chercher était vissé à la va-vite, et pendouille un peu dans le néant...
Donc, à l'année prochaine !
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Dans "Soif", Amélie Nothomb fait parler le Christ à la 1ère personne durant son procès et sa crucifixion.
Première fois que je m'ennuie en lisant un roman de l'auteure.
Le personnage qu'elle présente ne me touche pas du tout, il est plus près d'elle que de lui je pense. Elle m'a semblé si loin de l'époque du personnage.
Elle m'a semblé si loin du personnage, tellement présomptueuse.
Le livre ne m'a pas touchée du tout.
Je ne souhaite pas m'étendre sur son contenu très court.
Une grosse déception !
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J'étais très enthousiaste en m'asseyant ce dimanche après-midi pour lire le dernier roman d'Amélie Nothomb. Ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de l'exprimer dans une de mes critiques, en général, j'aime beaucoup les livres de cette auteure pour son écriture et pour la chute inattendue de ses histoires.
Cependant, si je n'avais pas lu son nom sur la couverture, je ne me serais même pas rendu compte qu'il s'agissait d'une de ses oeuvres!
L'histoire est sans intérêt. le style est passable. Amélie Nothomb qui écrit des phrases comme "Point barre.", c'est pour moi inconcevable.
Lecture très décevante.
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2019 ne fait pas exception, Amélie Nothomb revient avec un nouveau livre. Pour son 28ème roman, Amélie Nothomb s'est intéressée aux dernières heures de la vie de Jésus, imaginant sa souffrance, ses émotions et ses dernières pensées. Nothomb donne une image très humaine de Jésus, elle n'a hélas pas le talent de Paul Claudel dans « L'annonce faite à Marie ».

En prenant des libertés, Nothomb explore, à la première personne, les états d'âme, les sentiments et la peur de Jésus au temps de sa passion. Son Jésus est humain, heureux d'avoir été incarné, sûr de son sort et amoureux de Marie-Madeleine.

Au-delà des questions de doctrine religieuse Nothomb s'éloigne des textes anciens sans toutefois décrédibiliser son personnage. La douleur physique et morale, l'amour et la foi de Jésus sont très humains, « Jésus est un être humain, il éprouve tout ce que nous éprouvons, même les pulsions négatives ». En donnant cette version très humaniste de la Passion, Nothomb s'écarte de ce que la mort et la résurrection de Jésus signifient pour certains : l'espérance. On ne peut cependant le lui reprocher, la liberté de l'écrivain est de prendre des libertés par rapport à l'histoire.

Toutefois, cette lecture sera vite oubliée. Cette courte rédaction, sans grand intérêt, n'est pas à la hauteur de certaines critiques dithyrambiques dont elle a fait l'objet, Nothomb s'essouffle de plus en plus au fil des années.
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Vous savez cet élève qui vous demande systématiquement combien de pages contient le roman que vous lui proposez de lire ? Eh bien, c'est moi, avec Amélie Nothomb ! Je sais pertinemment que je vais être déçue ou achever ma lecture par un « Ouais, bof » ou encore une fois méditer sur le fait que tant d'auteurs doivent peiner à voir leurs super manuscrits publiés tandis que Dame Nothomb les enchaîne presque plus vite que moi les mojitos. Non, en vrai, je n'ai rien contre Amélie Nothomb, je trouve même qu'il y a bien pire en terme de publication et, après tout, les gens achètent, alors tant mieux pour elle. Et moi, tel l'élève flemmard qui veut connaître le nombre de pages, j'aime bien lire de temps en temps le nouvel opus d'Amélie Nothomb parce que je sais que c'est court, une sorte de pause entre deux gros volumes. Pas terrible comme motivation à la lecture, mais c'est en tout cas ce qui m'a poussée à lire pas moins de quatorze de ses romans. Amélie Nothomb, je la connais plutôt bien donc, mais je l'oublie vite. Des fois, je passe un bon moment, ce serait mentir que de dire le contraire. Mais là… Pfff ! Jésus, quoi ! Non mais, Jésus ! Je me suis revue en pleine traversée du désert lorsqu'il m'a pris l'idée il y a quelques années de lire le Royaume d'Emmanuel Carrère. Mais on retombe sur l'aspect positif de Nothomb : sa brièveté. A moitié lu ce matin au réveil, à moitié cet après-midi sur un vélo elliptique, je peux vous garantir qu'en terme de souffrance, j'ai donné aussi ! Mais bon, Jésus encore plus. Est-ce que le roman est bon ? Je ne sais pas. Est-ce que j'y ai trouvé de l'intérêt ? Non. C'est l'histoire revisitée de la passion de Jésus : le dernier jour de la vie de Jésus (si je puis dire) et son chemin de croix, ses pensées, sa soif... Certainement du vu et revu, traité ici de manière très légère, pourquoi pas, mais sincèrement je peine à voir ce que l'on peut en retirer... à part quelques phrases bien tournées que j'ai notées comme à mon habitude. Peut-être à l'année prochaine, Amélie !

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Dans ce très court roman Amélie Nothomb donne la parole à Jésus qui sans tabou nous raconte sa passion, depuis son arrestation jusqu'à sa résurrection. L'auteure nous dresse le portrait d'un Jésus fait de chair et de sang profondément humain, qui s'exprime avec un langage de tous les jours et qui sait manier l'humour.
« À mon époque, on apprécie les gens dodus. J'ai renoncé à ce canon, je suis maigre : on ne peut affirmer que l'on est venu pour les pauvres et avoir de l'embonpoint. »

Amoureux de Marie-Madeleine, il rêve d'une vie simple de gens ordinaires, être charpentier ou berger, avec ses enfants et sa femme, vieillir heureux.
« Je préférerais rejoindre la douceur de l'anonymat. Ce que l'on nomme à tort la banalité. Rien de plus extraordinaire pourtant que la vie commune. »

Tout commence par son procès, où tous ceux qui ont bénéficié de ses miracles défilent comme témoin à charge. Et je dois reconnaître que je me suis laissé prendre par l'écriture savoureuse et un brin irrévérencieuse de l'auteure. Jésus nous fait partager ses états d'âme tout au long des dernières heures de sa vie.

Mais ce court récit m'a laissé sur ma faim. Je crois que je ne suis définitivement pas réceptif à l'écriture d'Amélie Nothomb, j'ai beaucoup de difficultés à la suivre dans ses réflexions. Comme à chaque fois les premières pages sont bien écrites et puis petit à petit j'ai l'impression de me noyer dans un océan de phrases alambiquées. Dommage, car le sujet était très original, mais une fois de plus je n'ai pas accroché !

Le seul miracle qu'Amélie Nothomb ait réalisé c'est celui d'avoir réussi à être dans le dernier carré du prix Goncourt.
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Lors du Goncourt 2019, j'ai entendu Virginie Despentes soutenir "Soif" qui faisait partie de la sélection. Non pas que je sois toujours en accord avec Mme Despentes, ou que je récuse le talent de Mme Nothomb, mais comme j'en fus surprise, je m'étais alors dit que si je devais un jour rententer le coup avec Amélie Nothomb, ce serait avec celui-ci.
Ce que je finis par faire.

"Soif", c'est une espèce d'éloge à notre enveloppe corporelle que fait l'écrivain en se mettant, en toute simplicité, dans la peau de Jésus Christ.
L'idée est originale.
Point.

Ce qui me désole sincèrement, c'est d'écrire en "toute simplicité" alors que Amélie maîtrise tellement bien la langue française...
Comme à chaque fois, c'est le fond de ses histoires rikiki qui me font bailler aux corneilles. Parce qu'on ne fait qu'effleurer, que survoler. C'est beaucoup trop léger pour que j'y trouve un quelconque intérêt.

À l'avenir, je me contenterai de lire Virginie Despentes plutôt que d'écouter sa minute critique littéraire.
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