S'il vous arrive de tomber sur mes critiques, les recueils vintage de Nous Deux vous sembleront peut-être familiers. Ce 60ème opus ne déroge pas à la règle : format semi-poche satiné avec vernis sélectif, six illustrations couleur d'anciens numéros du magazine illustrant à merveille les nouvelles... l'écrin est toujours aussi beau, mais qu'en est-il des histoires ?
Recueil réellement 100% vintage cette fois, avec trois histoires de 1978 et trois de 1981.
« Une fête oubliée » ouvre le bal et... WOW. Une histoire. de 1978. Qui parle INCROYABLEMENT BIEN de charge mentale à travers Laure, mère au bord du burn-out. Ses émotions sont retranscrites à la perfection, son agacement, son désespoir aussi, face à une vie de famille qui ne tourne rond que grâce à elle mais ne lui laisse aucun temps pour elle. Seul le chat lui apporte quelque réconfort...
Une claque, une vraie. le truc n'a pas pris la moindre ride, rien que pour cette histoire, achetez le livre, lisez-le, filez-le à votre conjoint, à vos copines, à votre mère, vos soeurs.
« Les souvenirs », c'est... l'inverse. Un héros-narrateur à qui on a envie de coller un poing dans la figure passe vingt pages à se lamenter sur le fait que sa nouvelle épouse (de vingt ans sa cadette), contrairement à la précédente, n'est pas une femme d'intérieur. le mec va jusqu'à se plaindre qu'elle lui coûte cher en restaurant alors que c'est lui qui l'y emmène pour ne pas avoir à subir sa cuisine. Solution proposée ? Qu'elle arrête de travailler pour apprendre à se consacrer à la maison ! YURK. Et la pauvre Constance tombe enceinte, comblant ainsi de bonheur ce goujat.
Alors non. Ça n'est pas romantique. Ça donne peur pour l'avenir de cette fille. On termine l'histoire avec un relent de vomi.
L'héroïne de « Beaucoup de bonheur » n'est pas plus sympathique puisque celle-ci se montre d'une jalousie maladive envers son ami d'enfance récemment marié (ça aurait dû être avec elle !) jusqu'à ce qu'un autre homme lui passe sous le nez à deux pages de la fin et lui fasse oublier le premier. Pas romantique non plus.
« Le pari de Louise », enfin, est une vraie romance assez mignonne. Au jeu de l'amour, tel est pris qui croyait prendre... le développement des sentiments est plutôt crédible pour un texte aussi court, et si la fin paraît un peu capillotractée (bien qu'expliquée), l'alchimie entre les tourtereaux fonctionne très bien !
« Un léger malentendu » aurait pu être au même niveau, si le héros girouette « involontairement infidèle » est trop benêt pour être crédible et si la fin n'était pas si expédiée. Pas la pire histoire du livre, mais pas franchement emballant.
En revanche, « Les fantasmes du passé », qui mêle habilement passé et présent au sein d'un quatuor d'« amis » est une sacrée bonne surprise, avec une intrigue beaucoup plus complexe et développée qu'on pourrait le croire, et même une pointe de suspense sur la fin. L'ambiance est au rendez-vous, c'est carrément bon, ça n'a pas besoin d'être plus long, rien à redire, c'est parfait.
Peut-être le plus inégal des recueils vintage que j'ai pu lire jusqu'à présent, «
Nos plus belles histoires d'amour, tome 60 » renferme tout de même deux pépites qui valent vraiment la découverte, en plus d'une quatrième histoire assez sympa. Mais il y en a également deux bof et une purge...
[La note comprend un point bonus accordé pour le coup de coeur envers la première et la dernière histoire.]