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3,94

sur 337 notes
Dans I am I am I am, Maggie O'Farrell nous raconte les dix-sept occasions où elle a frôlé la mort, de sa rencontre fortuite avec un serial killer à un trou d'air en avion en passant par les innombrables ennuis de santé qu'elle a rencontrés toute sa vie à cause de l'encéphalite qu'elle a contractée à 8 ans.

Je n'avais rien lu d'elle, et pourtant j'ai eu l'impression de retrouver une très bonne amie pour papoter. Car il n'y a pas d'intrigue au sens propre dans ce livre, mais beaucoup d'histoires, d'humanité, de fantaisie, de réflexion et de douceur...

Mon fragment préféré est certainement celui sur sa fille, atteinte d'allergies qui mettent sa vie en danger. Alors même que je n'ai pas d'enfants et n'ai rien vécu de similaire, je me suis retrouvée à angoisser avec elle ou à pleurer d'émotion.

J'ai beaucoup aimé aussi les réflexions dont elle saupoudre ses histoires, notamment sur le voyage, le couple, l'écriture ou l'échec. Empreintes de tendresse et de lucidité, elles sont comme des petites étincelles qui nous font avancer sur notre propre chemin.

De mon côté, je n'ai certainement pas frôlé la mort aussi souvent que Maggie O'Farrell alors que nous avons à peu près le même âge. Cela signifie peut-être que j'ai mené une vie moins aventureuse qu'elle. Pour autant, je ne suis pas sûre qu'elle ait été moins intense... et j'ai été ravie de découvrir les expériences qui lui ont fair dire 'I am I am I am'
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Je n'ai pas vraiment accroché à ce recueil, bien que j'aie apprécié la plume, et l'idée. Je me suis perdue plus d'une fois d'un récit à l'autre. du coup, je n'ai pas réussi lire vraiment indépendamment les histoires, cherchant toujours à faire le lien entre elles.
Ce n'était pas vraiment le bon moment sans doute, en cette période morose, de lire des récits noirs bien qu'il y a une part de positif.

C'était pour vider ma pal de trop de livres remis toujours à plus tard, ma foi, c'est déjà un bon point, un de moins pour 2022.
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Déroutant roman autobiographique à base de 17 épisodes qui ont marqué la vie de l'auteure. 17 rencontres (manquées) avec la mort.
Un point de vue très original pour se pencher sur sa vie, qui paraît du coup fort contrariée par tous ces coups du sort. Au début on se demande comment une seule personne a pu autant souffrir (de bien des façons), et puis au final en refermant le livre on se dit que c'est à cela que ressemblent bien des vies...

Des chapitres courts, qui commencent par l'évocation d'un organe et de comment cet organe a failli conduire Maggie à la mort... L'enfance, les voyages, la maternité... la vie d'une femme moderne d'aujourd'hui...

On se surprend à tourner très vite les pages, c'est tellement vrai, vivant, proche de nous. le chapitre consacré à sa "fausse fausse couche" ou "fausse couche silencieuse" a été une révélation pour moi, qui ai vécu exactement la même chose : quel bien cela fait que quelqu'un mette tout ça en mots, et admette que ce sujet si tabou mérite pourtant d'être évoqué, un coup de pied dans la fourmilière de la pudeur si mal placée car il s'agit d'une souffrance qui gagnerait à être partagée, dite, vécue entièrement. Merci du fond du coeur à l'auteure de m'avoir permis de pleurer sereinement à la lecture des ces pages.
Quant à sa relation à la maternité, son lien avec ses enfants, comment ne pas être bouleversée quand on vient de devenir maman...?

Pour moi donc, une lecture qui tombait à point nommé alors que je ne m'y attendais pas, n'ayant pas lu de résumé avant.
Une plume sensible, vive, généreuse, qui confirme mon affection pour cette auteure qui touche au vif l'âme humaine.
Coup de coeur et coup au coeur...
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L'auteur raconte dans la dernière partie de ce livre un épisode particulièrement marquant de la vie avec sa fille, atteinte d'eczéma chronique et allergique : lors d'un séjour en Italie, la petite fait une réaction anaphylactique qui comme à chaque fois peut conduire au décès si le choc allergique n'est pas traité à temps, et là hors de leur cadre de vie habituel avec toutes les consignes, boites de secours et urgences, la situation est encore plus stressante qu'habituellement et la mort peut survenir à tout moment avec cette sensation si pénible de ne pouvoir agir .

Finissant par cette expérience éminemment traumatisante dont la narration fait frémir d'angoisse , Maggie O'Farell rapporte dans de très brefs chapitres portant chacun le nom d'un organe agrémenté d'une illustration digne de vieux livres d'anatomies , des expériences vécues de mort évitée de peu.

Chaque relation est émouvante, racontée avec des mots simples au présent, on a l'impression d'être dans un mauvais rêve dont on va se réveiller et se sentir heureux d'être en vie !

Les bénéfices de ce livre sont destinés à la recherche sur l'anaphylaxie .

A éviter pour les lecteurs trop sensibles ou hypocondriaques ...

Je remercie NetGalley et les Editions Belfond

#IamIamIam #NetGalleyFrance
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Maggie O Farell a croisé dix sept fois la grande faucheuse. Dix sept expériences, plus ou moins rapides, importantes, iminentes, mais toujours intenses, traumatisantes. Dix sept épisodes de sa vie d'enfant, de femme, de mère, qu'elle raconte ici, sans vraiment de chronologie (mais est-ce nécessaire ?).
Un témoignage très original dans sa construction et dépeint dans une belle langue, vive, sensible, qui m'a beaucoup plu.
Cependant la fin m'a laissé un peu essoufflée... toutes ces souffrances, tout ce stress, toutes ces expériences traumatisantes, c'est trop. Pour elle, évidemment, et quel courage, quelle force de caractère ! mais ce fut un peu trop pour moi également...
Ceci étant, l'écriture m'a vraiment séduite et me donne très envie de poursuivre ma découverte de cette auteure, avec la lecture de ses romans, cette fois.
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Un livre à vif, à vivre, à vies.
Qui parle de nous, heureux mortels. Heureux d'être conscients de notre finalité, pour mieux vivre chaque instant.
Maggie O'Farrel est une conteuse irlandaise un peu magicienne, qui raconte sa vie, au travers de ces moments où tout à basculé ou tout aurait pu basculé. Où la fine membrane entre la vie et la mort aurait pu se percer. C'est d'une grande lucidité, d'une grande poésie. Point de pathos, mais juste la prise de conscience d'être immensément vivante et fragile. La prise de conscience se fait sur elle-même quand elle est enfant, puis elle englobe aussi ses enfants quand elle devient mère.
Et Maggie, elle en a vécu des choses pas très agréables. Elle a croisé des médecins qui, si absorbés par leur importance et leur soi-disant connaissance de la maladie, oublient de voir qu'il y a un être humain devant eux.
Et puis il y a les anges-gardiens déguisés en infirmière, aide-soignante, médecins, qui voient l'être humain et peuvent ainsi l'aider à vivre avec sa maladie, ses faiblesses.
Comme disait Platon : "fais preuve de gentillesse envers tous ceux que tu rencontres, leur combat est peut-être plus dur que le tien."
Bref. C'est beau. ça m'a secouée. Maggie : merci.
Alors faut-il le lire ? Oui !! il est dans mes coups de coeur 2021. Si vous l'embarquez dans une valise pour les vacances, prévoyez d'autres romans car vous allez le finir très vite !
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Ce livre est d'une puissance rare. L'auteure manie la langue avec brio et restitue avec ampleur et détails les sentiments qui l'ont animée à chaque instant mais aussi toutes les caractéristiques de l'événement : le temps qu'il fait, les vêtements portés, la nature. de ce fait, le lecteur visualise avec une grande netteté tous les éléments de la scène et en devient le spectateur privilégié, d'autant plus que l'auteure a fréquemment recours au "vous" en remplacement du "je".
Il convient ici de saluer le travail de la traductrice, Sarah Tardy, par ailleurs connue pour la qualité de son travail aux Editions Belfond.
Si ce livre dégage une grandeur littéraire, il est également le témoignage d'une belle leçon de vie. Alors qu'elle a frôlé la mort plus souvent qu'à son tour, l'auteure réagit par un appétit insatiable de découverte, développant "une soif de connaître tout ce que la vie à offrir".
J'ai vécu un excellent moment de lecture et j'ai déjà noté dans ma LAL, les autres titres de cette auteure que je viens de découvrir.
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Maggie O'Farrell est une guerrière.
Dans cette oeuvre autobiographique, elle raconte les multiples fois où elle a frôlé la mort ; beaucoup plus que la moyenne des gens, probablement. À un ami remarquant qu'elle n'avait pas eu de chance, elle répond étonnée que si, justement : elle a survécu à tout cela.
Ce sont tout d'abord les souvenirs d'une enfant agitée, "escapologist" qui se met en danger en courant partout. Mais cette enfant, atteinte par une maladie invalidante, passe une année totalement paralysée, et ne remarche qu'au prix d'une rééducation épuisante (et de séquelles à vie). Elle est ensuite une adolescente rebelle, fugueuse, voyageuse, qu'on suit avec effroi dans ses prises de risques.
Devenue mère, elle subit des expériences traumatisantes en milieu médical, dénonçant au passage les maltraitances commises par des spécialistes arrogants.
Elle nous livre ainsi ses réflexions sur la mort, l'amour, la maternité, avec une écriture d'une grande acuité, pleine d'émotion et de poésie, mais ne manquant pas d'humour - chaque chapitre porte le nom de la partie du corps mise en danger, accompagnée d'une illustration de manuel d'anatomie vintage.
Lorsque le livre se termine sur le chapitre "Ma fille"- relatant le désarroi des parents d'une enfant gravement allergique - on est conquis et notre coeur bat avec le sien, ce bon vieux battement de coeur qui scande "I am, I am, I am".
Traduction de Sarah Tardy.
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17 nouvelles, 17 presque morts, 17 fois où Maggie O'Farrel raconte dans I am, I am, I am, non pas sa vie mais sa mort, 17 fois où la vie a repris le dessus.

N'est ce pas exagéré ? 17 fois pour une femme née en 1972 c'est beaucoup et puis écrivain ce n'est ni cascadeur, ni reporter de guerre ni soldat.

17 fois face à la mort
Pourtant dès le première chapitre de I am, I am, I am, la mort est bien là, sous différents traits, touchant à chaque nouvelle à une partie du corps différente, des poumons au coeur en pensant par le crâne ou la colonne vertébrale (cela sert de titre à chaque nouveau chapitre).

Maggie O' Farrel a-t-elle été particulièrement malchanceuse pour côtoyer si souvent la Grande Faucheuse ? ou au contraire, incroyablement chanceuse d'y échapper tant de fois ? Elle a une façon de l'affronter, sans détour, droit dans les yeux, la défiant presque parfois.

Peut-être parce que celle-ci a plané très tôt au dessus de sa tête, bien avant qu'elle ne devienne une écrivaine. Est ce parce qu'elle a eu conscience, bien plus qu'un autre enfant, du caractère fragile de la vie, qu'elle a vécu les choses à 200 %, surestimant parfois ses forces ?

Effroi, peur, résignation (quand un avion dans lequel elle se trouve manque de s'écraser), instinct de survie, impuissance face à la souffrance d'un enfant mais aussi espoir et humour, Maggie O'Farrel dissèque et analyse ses propres réactions face à la mort et à la douleur avec une incroyable finesse.

Autobiographique mais universel
I am, I am, I am aurait pu être égocentrique, égocentré, le livre, pourtant très autobiographique, est au contraire universel.

Lorsqu'elle écrit sur ses fausses couches, chacun de ses mots ont trouvé un écho en moi : le sentiment d'être la seule à être passée par là (non pas que ce soit particulièrement rare mais c'est tabou et aucune amie, femme de mon entourage ne m'en a jamais parlé), la culpabilité, l'absence de psychologie du corps médical, le déni, la colère, l'abattement, Maggie O'Farrel décrit tout. Je pensais pouvoir revivre ces moments là sans affect. La cicatrice est refermée depuis longtemps mais elle est toujours là.


Lorsque Maggie O'Farrel évoque combien le train train lui pèse et l'étouffe (alors qu'il est sensé être rassurant, une sorte de cocon), ses mots aussi résonnent :

J'avais passé des années à me sentir déroutée, déconcertée par le sentiment d'insatisfaction, de contrainte que me procurait le quotidien, la monotonie, la pénibilité de la routine, par cette répétitivité qui agace, qui chatouille ».

Au fur et à mesure de ma lecture, j'ai été glacée d'effroi, rageuse contre ce gynécologue trop imbus de lui même pour avoir le moindre doute sur ses décisions médicales, j'ai suffoqué et manqué d'air, j'ai retenu mon souffle, comme si c'était moi qui était en danger.

Intense et bouleversant, I am, I am, I am, nous rappelle combien la vie tient à un fil.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Le projet de Maggie O'Farrell ? "raconter la vie de quelqu'un , mais uniquement à travers ses expériences avec la mort."
Chacun des dix-sept chapitres, dûment datés et illustrés façon vieille planche d'anatomie, est consacré à une partie du corps de l'autrice-narratrice, car c'est bien de Maggie O'Farrell qu'il s'agit ici. Et cela commence très fort par un texte d'une tension dramatique extrême ,dont on se dit qu'après cela les choses ne pourront que baisser en intensité. Pas vraiment.
Chacune des expériences qui nous est relatée frappe par sa volonté de vérité dans l 'expression des sensations et des sentiments. Maggie O'Farrel scrute, écrit à l'os, ne se donnant jamais le beau rôle, mais décrivant au plus près pour mieux nous les faire ressentir la douleur, "Une douleur sans rebord, parfaite, parfaite comme une coquille d'oeuf.", la violence des institutions de santé dont l'enfant qu'elle a été, mais aussi la femme, ont été victimes. Pas de course au dolorisme pour autant. Si l'auteure évoque l'hémorragie post-partum dont elle a failli mourir, et rappelle que "mourir en couches semble être un danger totalement daté, une menace extrêmement lointaine entre les murs des hôpitaux des pays développés" , c'est aussi pour mieux dénoncer le taux de mortalité maternelle anormalement élevé du Royaume-Uni ,ou évoquer un sujet tabou: les fausses couches et la manière dont elles sont trop souvent balayées d'un revers de la main.
La mort, elle la connaît donc de près, et ce depuis l'enfance. En effet, atteint d'une encéphalite, dont elle garde encore des séquelles, Maggie O'Farrell sait dans sa chair ce qu'est le poids du regard et des réflexions des autres, mais aussi la bienveillance et la confiance que l'on peut trouver dans une main anonyme que l'on serre ou des mots de réconfort. de quoi braver tous les pronostics pessimistes.
Le livre se termine par une course contre la montre, contre la mort, un condensé de souffrances, mais aussi une réaffirmation de la vie coûte que coûte. Un coup de poing -coup de coeur qu'on n'oubliera pas de sitôt.

Un texte qui file directement sur l'étagère des indispensables , bien sûr.
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