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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Marjorie, elle a deux trucs pour elle : elle est américaine et elle est blanche. Voilà, c'est à peu près tout. le reste est plutôt merdique : elle est pauvre, elle est sous-éduquée et à l'heure où on fait sa connaissance, elle passe le temps comme elle peut dans le couloir de la mort d'une prison de l'Oklahoma.
Pas grand chose à faire donc à part regarder la télé de temps en temps et espérer que le téléphone sonne. Elle pourrait lire un peu, ça aiderait sûrement mais la littérature c'est pas son truc, ou presque pas, elle n'a lu et ne connait qu'un seul auteur : Stephen King. Mais là attention, quand elle ouvre un de ses chefs-d'oeuvre, pas question de simplement survoler l'histoire, non, par coeur qu'elle connait sa biblio au maître. Bon jusque là, rien de particulier (si on considère qu'attendre de se faire griller la couenne sur du 2000 volts soit quelque chose d'ordinaire) sauf que voilà, un beau jour Stephen King entend parler d'elle et, décidé à écrire son histoire, lui envoie un questionnaire de 114 questions auxquelles Marjorie va s'atteler à répondre du mieux possible tout en surveillant l'horloge, son exécution étant prévue pour la nuit suivante.

Et c'est à travers cette centaine de questions, ou plutôt à travers les réponses qu'elle y apporte qu'on apprend qui elle est, born & raised dans l'Amérique qu'on cache quand on veut l'exporter, le portrait typique de la white trash à la Aileen Wuornos, le nombre de crimes en moins.
Alors, elle nous raconte ses mauvais choix, ceux qu'elle a fait et les autres, ceux que sa position ne lui permettait pas de discuter. Et puis sa rencontre avec Lamont Standiford, mauvais garçon amoureux de petits bolides, qui lui savonne la mauvaise pente sur laquelle elle avait déjà fait quelques pas, et puis c'est parti, la Balade Sauvage, Mickey & Mallory... Avec ces deux-là, ce ne sont pas les références qui manquent. Stewart O'Nan, en plus de rendre hommage au King nous défile tout le catalogue redneck de la vie de combines toujours fumeuses, des fast-foods graisseux, des 7-eleven... L'Amérique qu'il connait sur le bout des doigts et que son talent de conteur nous retransmet intact, tellement qu'en refermant (à regret) ce livre, on cherche d'où peut venir cette odeur d'essence, de graillon et de vie à 200 à l'heure. Une odeur de désolation et de gâchis aussi pour la fictive speed queen parce que, ok, elle a déconné, mais elle méritait pas la chaise Marjorie, non elle méritait pas ça.
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Quel livre formidable !
C'est l'une des premières fois – si pas la première – que je suis incapable de me replonger directement dans un nouveau livre. C'est dire si Speed Queen m'a marqué !
Pourtant, le thème n'est pas extraordinairement original, mais les chevauchées – virées serait plus exact ici – sauvages à travers les États-Unis, les tueurs en série – les tueurs à la chaîne dans ce cas précis, rien à faire, ça m'attire toujours. Alors si à cela on ajoute le nom de Stephen King, je ne résiste pas. En effet, le récit se présente sous la forme, pour le moins originale, d'une confession enregistrée par une détenue, Marjorie, attendant son exécution. Dans son grand déballage, elle répond aux questions que lui pose Stephen King, lequel a acheté les droits pour écrire un livre sur la vie de Marjorie.
La forme du roman m'a totalement emballé. le fait que la narratrice raconte son histoire de manière totalement ouverte, avec une langue très orale, permet au lecteur de s'immerger complètement dans le récit, de le vivre, de partager les anecdotes, le quotidien – souvent monotone – de Marjorie dans sa petite ville paumée d'Oklahoma. Les nombreuses références aux voitures et surtout aux fast-foods permettent de se représenter parfaitement ces contrées méconnues qui constituent l'Amérique profonde, à mille lieues des images qu'on a l'habitude de voir.
On suit donc une héroïne tout à fait banale, une jeune femme comme il en existe des millions partout dans le monde. Une fille paumée, désoeuvrée à qui son père manque beaucoup – quoi qu'elle en dise – qui tombe amoureuse d'un type comme il en existe des millions partout dans le monde et qui ensemble font quelques bêtises. Et de fil en aiguille, d'accidents en mésaventures, ils se retrouvent pris dans une spirale d'atrocités.
Le récit est construit de main de maître, l'auteur parvenant à rendre les confessions de Marjorie émouvantes, intéressantes, intelligentes, profondes par moments tout en maintenant une part de mystère quant aux événements qui ont conduit la jeune femme dans le couloir de la mort. le calme et la sérénité, au même titre que l'amour sans borne qu'elle a pour son fils et son mari, m'ont beaucoup touché et c'est la gorge nouée que j'ai refermé ce livre bouleversant.
Je tire mon chapeau à Stewart O'Nan pour ce splendide roman, cette fresque tragi-comique de l'Amérique profonde et ce monologue extraordinaire. Un livre poignant et superbe à ne manquer sous aucun prétexte.
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Je ne connaissais pas du tout Stewart O'Nan, mais si tous ses livres sont dans la même veine, ça promet ! Marjorie est condamnée à mort et revient sur son histoire, sur ce qui a fait qu'elle en est là aujourd'hui. Elle ne raconte pas cela à n'importe qui, mais à Stephen King ! Elle a signé un contrat et doit répondre à ses questions afin qu'il fasse de cette histoire un roman, et peut-être même un film. Ses réponses sont numérotées, elle les enregistre sur des cassettes, mais on ne connait pas les questions posées. On les comprend au travers des réponses. C'est un témoignage, une confession qu'elle adresse aussi à son fils, afin que plus tard, il sache ce qui est vraiment arrivé. Les réponses et souvenirs de Marjorie sont assez désordonnés, ça part un peu dans tous les sens, elle passe d'un sujet à un autre à toute vitesse, fait en plus de son histoire, des suggestions à Stephen King sur ce qu'il pourrait enlever ou ajouter (détails, musique, décors,...) et puis, comme elle s'enregistre et que le texte est retranscrit tel quel, le langage utilisé est familier, les phrases ne sont pas toujours bien construites. C'est assez déstabilisant au début, mais c'est finalement ce qui donne tout son sens à l'histoire, ce qui le rend crédible et qui fait qu'on s'attache autant à Marjorie malgré son passé.


Ca parle beaucoup de drogue, de voitures, de fast-food. Ce n'est pas franchement ma tasse de thé, et pourtant, Marjorie a réussi à m'embarquer dans son histoire. Je m'imaginais vraiment traversant les Etats-Unis à toute vitesse en dévorant des hush puppies, des pig-in-a-blanket et des beef jerky. Quoi? Vous ne connaissez pas? le traducteur a inséré un glossaire à la fin du livre. Ouf! Quand j'ai vu ça, je me suis dit, "un glossaire spécial fast-food? Mais comment on peut avoir besoin de faire un glossaire pour deux, trois noms?" Mais j'ai vite compris que le glossaire était bien utile. Marjorie est une spécialiste des fast-food et emploie des noms étranges à tout bout de champs. Bon, je l'avoue, je ne les ai pas tous lus au fur et à mesure, car j'avais quand même compris l'esprit et puis il y en a tellement... Mais une fois le livre terminé, je me suis replongée dans ce glossaire pour faire durer encore un peu le plaisir. Ce qui rejoint mon seul regret concernant ce livre... il est beaucoup trop court! Je l'ai tellement aimé que j'aurais aimé avoir encore plusieurs centaines de pages à lire. C'est un roman noir, pas un thriller ou policier. Il n'y a pas beaucoup de suspense et on se doute de la fin, mais ce n'est de toute façon, pas le but recherché. Tout est dans l'originalité du texte, du style de Stewart O'Nan. J'ai déjà très envie de me plonger dans un autre de ses livres.
Lien : http://mya.books.over-blog.c..
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Ce roman est la transcription de la k7 qu'une condamnée à la peine capitale envoie à Stephen King afin qu'à son tour il en tire matière à ré-écrire son histoire, voire à en tirer le scénario d'un film. Marjorie, la reine du speed c'est elle, se livre au lecteur dans le bruit et la fureur des Chevrolets aux couleurs qui claquent et mange des glaces achetées au 7-eleven du coin. Avec le lecteur reste le souvenir en filigrane de la violence autour de nous et en nous, aperçue aussi dans les films de Tarantino.
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Dernière chronique de l'année et une lecture sur ordonnance de mon ami Geof, Doc Polar de Fondu Au Noir. Un excellent polar et une narratrice touchante avec, en guest star, Stephen King ! Chronique sur le blog.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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