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Je ne sais plus par quel biais j'ai eu vent de ce livre qui m'a donné envie de le lire et de l'acheter…. Avant de le lire, j'ai parcouru les critiques diverses et variées et je me suis lancée dans la lecture finalement assez circonspecte. Un livre ambitieux me semble t il mais qui selon moi rate son ambition. L'écriture assez maladroite et la traduction peu subtile alourdissent un propos confus. Entre les éléments de nature sexuelle disséminés de part et d'autre sans aucun apport à l'histoire ou à la psychologie des personnages et les métaphores grossières, voici un opéra de quatre empreint d'un peu de conte , de cauchemar, de mafia et de roman anglais du XIX, assez poussif et beaucoup trop long sans véritable but. Je ne me suis attachée à aucun personnage et n'ai absolument pas cru à l'histoire mais je n'ai pourtant pas abandonné. Mystère….
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Lorsque j'ai ouvert ce roman, je suis rentrée dans un univers plein de poésie et d 'amour malgré la rudesse, la cruauté, la désespérance, la violence, le malheur.
Dans ce chaos, Rose et Pierrot s' aiment et se perdent sans cesser de s' attendre.
Ils sont magiques, ils sont vivants, ils remplissent l'espace, le rêve, l'infini, l'intemporalité.
Ainsi lorsque je me balade avec mon merveilleux chien, j'entends la mélodie de Pierrot et je vois danser Rose entre les roseaux avec tous les oiseaux comme spectateurs.
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"Les enfants de coeur", également publié en France avec le titre "Hôtel Lonely Hearts", m'a attirée dès que je l'ai aperçu sur l'un des rayons à la bibliothèque. La couverture est sublime.

Je souligne également la jolie calligraphie en début de chaque chapitre.

"Les enfants de coeur", ce sont Rose et Pierrot, qui ont grandi ensemble dans le même orphelinat, unis à jamais et ce même quand le destin va les séparer. Leur personnalité fantasque va les conduire chacun vers des chemins différents, pour se rejoindre sur la route du monde du spectacle et des organisations criminelles. Les événements se déroulent à Montréal, dans la première moitié du XXe siècle, notamment pendant la Grande Dépression (provoquée par le Krach de 1929).

Quand j'ai commencé ma lecture, c'était plutôt mal parti (la faute aux nombreuses scènes de sexe). Puis, finalement, le style de narration m'a séduite et je me suis laissée porter par cette histoire funambulesque.

Je vais d'abord évoquer ce qui ne m'a pas plu. À commencer par le contexte historique et socio-économique : il n'est en effet pas du tout développé et ne sert que de "support" pour le déroulement de l'histoire. Quand un livre est qualifié des termes "fiction historique" ou "romance historique", je m'attends justement à ce que la période de l'Histoire dans laquelle se déroule les événements soit un minimum approfondie, bien implantée.

Mais ce qui fait essentiellement défaut au récit, c'est le rapport à la sexualité, quasiment omniprésente dans la première moitié du livre. D'autant plus que l'autrice dépeint ces passages de manière très étrange, salace et quelquefois malaisante. Quand il s'agit de décrire le tournage d'un film porno, je peux comprendre l'emploi de certains termes crus. L'autrice n'y va pas avec des pincettes, décrit l'acte franchement, sans la moindre émotion. Alors quand il s'agit du viol d'un enfant, ça devient très très incommodant et malsain. Même quand il y a de l'amour dans l'air, il n'y a rien de romantique, rien de poétique. Elle dépeint des rapports à l'état brut, instinctifs (impulsifs ?), animaux. Elle ne lésine pas non plus sur les détails, dont j'aurais très bien pu me passer. de ne pas savoir, par exemple, que Pierrot en a une plus grosse que la moyenne et que sa copine prostituée (donc très expérimentée sur la chose) en reste abasourdie parce qu'elle n'en avait jamais vue une pareille, n'aurait pas du tout changé le cours de l'histoire...

Mais, paradoxalement, entre ces passages libidineux, la plume de l'autrice se révèle être très élégante, poétique, onirique. Elle reste en revanche détachée de ses personnages et de leurs ressentiments, et c'est certainement à cause de cet aspect que je n'ai moi-même rien ressenti, mais j'ai pu relever quand même de très nombreux beaux passages.

Le style de narration très fantaisiste, ainsi que la personnalité dilettante de nos deux amoureux, apportent à l'histoire une atmosphère qui se veut plutôt "théâtrale", biscornue, bohème, volage. C'est assez original, très particulier. J'avoue avoir eu quelques difficultés à m'y faire au début. L'histoire dans son ensemble est quand même tragique (maltraitance, viol, prostitution, toxicomanie, pauvreté et misère sociale, crime et trafic de drogue) mais je n'ai jamais réussi à le percevoir ainsi. J'ai fini par me dire que c'était voulu par l'autrice, qu'elle ne voulait pas tomber dans le dramatique. J'ai donc accepté et ai pu m'imprégner de cette ambiance particulière.

Dans l'ensemble, j'ai bien aimé. Mais je me rends compte en me relisant à l'instant que mon avis est quand même assez mitigé et je ne pensais pas qu'il le serait autant quand j'en ai commencé la rédaction... Je garde pourtant encore maintenant l'impression d'un bon moment, avec plus d'aspects positifs que négatifs. C'est très bizarre cette sensation d'avoir aimé un livre pour lequel j'ai finalement pas mal à lui reprocher...
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Une lecture partagée !

Elle n'est pas mitigée, juste partagée. J'ai globalement aimé. Elle est belle, un peu crue et en même temps tellement poétique. Si je me suis plongée rapidement, l'évolution des personnages et de l'histoire m'a perdue. La fin reste superbe, elle a bien failli m'arracher une larme.

“Ces jeunes filles avaient gâché leur vie entière pour cinq minutes plaisantes dans un escalier de service. Maintenant, un étranger dans le ventre, elles avaient été envoyées se cacher par leurs parents, tandis que les jeunes pères continuaient de vaquer à leurs occupations, se baladaient à bicyclette et sifflaient dans leur bain. C'était pour cela qu'on avait construit cet édifice. Par immense bonté pour ces misérables gueuses.”

Rose et Pierrot sont deux orphelins, tous deux ont été abandonnés dans les rues froides de Montréal. Ils ont été récupérés par les soeurs dans un orphelinat. Ils vivent séparés par des dortoirs : les filles dans les dortoirs des filles et les garçons chez les garçons. Les nonnes voient une amitié naître entre eux, elles y voient un amour naissant. C'est intolérable. de l'amour volage, ils sont nés, rien de bien ne peut naître de l'amour. Une histoire bien crue sans enrobage, un peu à la Charles Dickens !


“Rose le regarda intensément pendant un bref instant. Et puis elle baissa de nouveau les yeux vers le papier, où elle griffonna quelque chose. Elle le leva ensuite et, au haut de la page, en lettres carrées, on lisait : LA GRANDE FANTASMAGORIE DES FLOCONS DE NEIGE.”

“Né n'importe où ailleurs, il aurait été un prodige musical. Mais comme il avait grandi dans un orphelinat, il jouait du piano au réfectoire à l'heure du souper.“

Rose et Pierrot sont des personnages très atypiques, un peu comme des funambules entre rêve et réalité. Ils ont normaux et en même temps, ils ont un petit quelque chose d'extraordinaire. Ils sont fascinants. Leur évolution ne m'a pas plu. Je ne sais pas, c'était peut-être beaucoup trop loin de ce que j'imaginais.

“Tous les jours, des bébés étaient abandonnés sur les marches de l'église. Les poings du petit s'ouvraient et se refermaient comme de pensives anémones de rêves.”

La plume de l'auteure est entre la brute de décoffrage et la poésie. C'est un peu comme un oxymore (je ressors mes figures de style de français du collège). D'ailleurs, l'auteure utilise beaucoup de figures de style, une reine de la métaphore. C'est très imagé et magique.

En résumé : C'est une lecture partagée avec des personnages fantasques. Leur évolution m'a légèrement perdue mais je suis en pâmoison devant la plume de l'auteure. Elle est très imagée. La fin est juste et belle.

Lien : https://lesparaversdemillina..
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Montréal, 1914. Rose et Pierrot sont deux bébés miraculés, recueillis par les soeurs de l'orphelinat.
Ce sont des enfants à part, lui prodige du piano, elle fantasque et provocatrice. Ils s'aiment, mais sont brutalement séparés à l'adolescence. Ils prennent des routes très différentes, sans jamais s'oublier.

Je ne connaissais pas du tout ce roman avant d'être attirée par cette magnifique couverture. Je ne savais donc pas vraiment à quoi m'attendre.
On suit ces deux personnages sur une trentaine d'années, au coeur de l'après guerre et de la grande dépression. Portrait de la société de l'époque, de la misère criante et sans espoir. Portrait de deux âmes liées à jamais.
Ce thème de lien invisible me ravit, d'autant plus lorsqu'il est traité de façon originale, sans mièvrerie.
Ces deux jeunes gens poursuivent leurs rêves et revendiquent le pouvoir de leur imagination. C'est beaucoup de noirceur vue par les yeux d'un enfant. C'est à la fois cru et tendre, cruel et léger. C'est assez atypique je dirais ! Rose assure le spectacle, Pierrot la mélodie, le décor est moche et éculé, mais la représentation parle de ce qu'on a trop vite oublié. Reste à savoir si les coulisses sont aussi candides...
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« Un univers enchanté et poétique qui est aussi follement amusant et souvent troublant. » - Washington Post

Parfois, quand un critique a le sens de la formule et parvient à saisir l'essence d'un livre en une seule phrase rondement menée, je ne sais pas quoi dire de plus… Et c'est précisément ce qui est arrivé à la lecture de cette brève critique du Washington Post.

Si jamais tu n'as pas été convaincu rapidement comme je l'ai été, et comme j'estime que le livre de l'auteure canadienne Heather O'Neill mérite amplement d'être lu, je vais créer un peu plus de matière autour des Enfants de coeur, publié en 2018 aux éditions du Seuil.

LE PITCH

Rose et Pierrot, deux orphelins maltraités au sein d'une institution catholique Montréalaise du début du XXe siècle tombent amoureux, et surmontent ensemble la dureté de leur quotidien. Tous deux talentueux, l'un est un rêveur dont les doigts trouvent toujours les notes justes sur un piano, l'autre est une rebelle qui sait accompagner les mélodies de ses pantomimes désordonnés. Ces avatars de Pierrot et Colombine de la commedia dell'arte, transposés au coeur de la morsure des hivers québécois, s'imaginent un avenir désentravé de la violence et de la misère, inhérentes à la Grande Dépression qui sévit alors.

PETIT RAPPEL : PIERROT ET COLOMBINE

Tu as peut-être haussé un sourcil quand tu as lu « Pierrot et Colombine » un peu plus haut. Alors, pour te rafraichir la mémoire, je te rappelle brièvement que :

Pierrot est un personnage de la commedia dell'arte, cette forme italienne de théâtre improvisé que tu connais peut-être par son plus célèbre personnage : Arlequin. Pierrot est un jeune valet rêveur et poétique, amant malheureux de Colombine. de fait, il est souvent moqué par les autres personnages. Colombine, quant à elle, est hardie et insolente, à l'esprit vif. Elle est souvent courtisée par des vieillards amoureux pour sa beauté et sa malice.

En lisant Les enfants de coeur, il apparaît avec une extrême clarté que Rose et Pierrot empruntent leurs traits de caractère aux personnages de la commedia dell'arte.

(...)

Tu peux lire la suite directement sur mon blog (lien juste en bas) ;) !
Lien : https://www.pagenoireblog.co..
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COUP DE COEUR ❤

Alerte OVNI !! Mais quelle histoire, quelle plume, quelle imagination. Je n'arrive pas à me remettre de ce coup de coeur littéraire. Les thèmes sont si bien abordés. J'ai été subjuguée par ce livre. Enfin une lecture qui sort de l'ordinaire, atypique, E-X-A-C-T-E-M-E-N-T comme je les aime. du merveilleux dans le tragique.

A quand l'adaptation cinématographique ?
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Dans les bas fonds de Montréal, pendant la grande dépression, tout commence mal pour Rose et Pierrot. Ces deux enfants plein de malice et d'imagination vivent dans un orphelinat, ils sont amoureux et ne peuvent pas vivre l'un sans l'autre mais le destin en décide autrement et les sépare sans qu'ils ne puissent se dire au revoir. Ils grandissent alors chacun de leur côté en pensant l'un à l'autre et sans perdre espoir de se retrouver un jour.
Heather O'Neill traite l'enfance et l'adolescence de façon grinçante et parfois crue dans ce conte plein d'émotions.
Entre drogues, prostitution et pauvreté, Rose et Pierrot vivent des vies difficiles mais restent quand même porteurs d'espoir grâce à leurs rêves qui sont leurs seules armes contre la misère et l'oubli.
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La lune en do mineur

Il y a une certaine magie dans le traitement tout en tendresse des personnages Rose et Pierrot dans le monde cruel du début du XXème siècle au Canada.

Des enfants abandonné·es, des enfances malmenées dans un orphelinat catholique, la violence des « soeurs », le rêve et l'extrême inventivité de celle et celui qui n'ont rien, les relations à d'autres enfants, « Mystérieusement, sa tristesse chassait la leur », les punitions, l'attention de soeur Eloïse et sa pédocriminalité (pour utiliser une formule d'aujourd'hui), le viol répété de Pierrot, « Les personnes les plus dangereuses au monde sont peut-être celles qui croient au bien et au mal, mais qui donnent à ces concepts des définitions insensées »…

Heather O'Neill conjugue la féérie, la fantasmagorie des flocons de neige, les sentiments rayonnants et les âpres événements de celleux qui n'ont rien, si ce n'est leurs sourires et leur ténacité resplendissante à la vie. L'autrice peint, avec des couleurs pastel, les noirs et blancs de l'époque, et en particulier la vie sous la Grande dépression de la fin des années 30.

Iels se perdent. Elle et il vivent enfermé·es dans la force de rapports de pouvoirs, et pourtant les sourires et une cuillerée de rêves… Prostitution, vol, drogue (dépendance et trafic), mépris et possession, « Quel horrible boulot d'être une maîtresse. On ne pouvait jamais être soi-même, il fallait tout le temps être en représentation », les mensonges et les faux semblants…

L'autrice distille des pointes humour féministe. Les titres des chapitres ouvrent des fenêtres au-delà de sinistres situations, Rose et Pierrot, les joies et les chagrins, l'histoire se répète, un bébé, « le bébé mort n'était pas son bébé, mais le contraire de son bébé. Ce fut qu'une fois qu'elle s'en fut débarrassée qu'elle put commencer à pleurer », la Grande Fantasmagorie des flocons de neige !, les clowns, New-York, le retournement et les vengeances, la revanche, le coeur comme un solo de trompette, fin de partie, Isaac…

Le portrait d'un monde à l'agonie, des enfances malmenées et une femme debout…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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[Il est né dans la rue
Il est né dans le ruisseau
C'est un enfant perdu
Un enfant de salaud]

Pierrot est un enfant du pêché, né comme Rose et tant d'autres dans le Montréal du début du XXème d'une mère adolescente bernée, abusée ou violée, puis contrainte par la morale et l'immense précarité matérielle d'abandonner à l'Église et ses orphelinats le soin d'élever leur nouveau-né.

C'est pourtant là, au plus profond de cette noirceur absolue, au sein de l'un de ces établissements austères où des religieuses brutales dispensent une éducation bâtie sur l'anéantissement méthodique de toute trace de rire ou de plaisir, que deux êtres lumineux vont pour la première fois faire l'expérience de l'amour. Mus d'un insatiable besoin de divertir et de briser par la force de l'imagination la monotonie du quotidien, leur attraction sera irrésistible.

Âmes soeurs bientôt séparées par le destin, ils se perdront, se chercheront, se rapprocheront, se retrouveront, peut-être, mais jamais ne s'oublieront.

A la lisière constante du jour et de la nuit, oscillant entre ombre et lumière, entre le clair de lune et sa face cachée, Les enfants de coeur oppose dans un texte poignant des chapitres d'une dureté et d'un réalisme glaçants à d'autres que l'on dirait sorti du plus oniriques des contes.

Voici un roman à bien des égards sordide, n'épargnant au lecteur rien des affres de la misère, de la prostitution ou de l'addiction dans lesquels sombreront nos héros, mais qui comme par enchantement transpire d'optimisme.

Cela parle de ces rêves que l'on poursuit sans relâches, de ces infimes lueurs d'espoirs qui jaillissent dans la nuit, du pouvoir de l'imaginaire comme unique échappatoire.

C'est un roman qui probablement divisera, auquel on reprochera tantôt une écriture un peu crue, tantôt une intrigue peu crédible ou peinant à progresser. Je peux bien sûr entendre ces remarques, mais sans que je l'explique quelque chose m'a touché dans ce texte profond, sans compromis et définitivement différent de beaucoup des choses que j'ai lues jusqu'ici.

Il s'agit de ma deuxième lecture pour le prix des lecteurs du meilleur roman des Editions Points.
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