Dans le bleu (Un endroit où se cacher)

Voilà encore un roman où Joyce Carol Oates épouse le cheminement de la pensée d'un de ses personnages, en l'occurrence une jeune fille de 17 ans. Et avec quel brio, comme d'habitude !

Jenna est la rescapée d'un terrible accident de voiture dans lequel sa maman, la conductrice, a été tuée. Elle est prise en charge par son oncle et sa tante, ne voulant pas aller chez son père avec lequel elle ne se sent aucune affinité, c'est le moins qu'on puisse dire, depuis qu'il les a quittées, sa mère et elle quelques années avant.
Déménagement, cela veut dire changement de vie complet, en particulier pour les jeunes qui doivent changer d'école, quitter leurs amis…
Jenna, déjà démolie par le terrible bouleversement de sa vie, est en plein blocage. Et quand elle rencontre certaines personnes, le choc peut être brutal.

Comme je le disais, cette auteure a le don de décortiquer tous les rouages du cerveau et de soulever pan par pan les enveloppes du coeur. Et elle révèle que l'on n'est jamais sûr de ses propres pensées, que la clarté du jugement, cela n'existe pas souvent. Qu'un geste est esquissé sans qu'on ne sache exactement pourquoi, il suffit juste d'un hasard, d'un concours de circonstances…
Et cette jeune fille bouleversée jusqu'aux fondements de son existence ne peut que balbutier dans un immense désarroi. Colère, incompréhension, repli sur soi, refus d'être aimée, hésitations : Joyce Carol Oates excelle à les mettre en oeuvre et joue des sentiments avec toute son habileté, sans faux-semblants, sans langue de bois. Sans se cacher.

La tête légère.
Très paradoxalement, les romans de Joyce Carol Oates représentent pour moi un temps de détente. Ils me portent vers des sujets ou des thèmes qui ne me sont pas habituels, ils se lisent facilement et ne me laissent pas un souvenir impérissable.
Dans le Bleu vient confirmer cette règle. Ce roman d'apprentissage aborde pourtant des problèmes peu divertissants comme l'adolescence, le deuil, le divorce, l'usage des psychotropes. En faisant appel à beaucoup de dialogues, l'auteure rend son roman vivant et alerte et la lecture agréable et rapide. On partage aisément le sort des protagonistes et on se situe de plain-pied dans l'intrigue sans même s'en rendre compte. Cependant, cette rapide appréhension des situations narratives présente le revers de rester le plus souvent dans l'aspect superficiel des choses. Ici, pas d'analyses psychologiques autres que les réactions des différents personnages, pas d'analyses réflexives, pas de digressions, pas de mises à distance, (peu de citations pour Babelio !), en un mot : l'émotion brute. Tout est concentré sur l'évolution de l'héroïne Jenna dans un monde ressenti comme plus ou moins hostile, dont elle rêve souvent de s'échapper en retrouvant le lâcher-prise des opiacés, monde qui demeure malgré tout très réaliste.
Au fond, c'est peut-être cela une saine détente : ne pas trop se poser de questions, lire pour le plaisir de découvrir une histoire au premier degré et continuer d'avancer la tête légère … ce qui permet ensuite à l'esprit de s'attaquer à des fictions ou à des essais plus profonds, plus exigeants, plus enrichissants et plus marquants !

Voilà une auteure que je voulais découvrir depuis longtemps. Et la question est : mais pourquoi j'ai attendu si longtemps ?

Dans le bleu, c'est doux, enrobant, comme dans un songe. On se retrouve et on aime y rester. Y voler. Tel des oies sauvages.

Mais la vraie vie n'est pas dans le bleu. Elle est dans le brut.

"Ils ne savent pas. Ils ne savent pas ce que ça fait quand la bagnole dans laquelle tu es commence à perdre le contrôle, dérape, s'écrase, et toi tu hurles tellement fort que c'est comme si ta gorge crachait des flammes. Et cette fraction de seconde ou tu commences à t'apercevoir que t'as perdu le contrôle et c'est trop tard"

Violente, injuste et pleine de souffrance. Une descente aux enfers.
La culpabilité du survivant. de celui qui reste au lieu d'être mort avec.
15 ans et découvrir les affres de la douleur, physique et psychique.

Ici on parle deuil, resilience, plongée dans les opioides, amitié, trahison et amour salvateur. Tout est urgence et supplice.
Alors on cherche l'oubli dans les paradis artificiels. Pour s'oublier. Ou se retrouver.
Un déracinement.

Un roman écrit comme un souffle. Un bout de souffle. Qui suit chaque respiration. Parfois longue et parfois si brève.
Une écriture cinglante et immersive.
C'est plein d'émotion à fleur de peau. Et ça brule, ça glace. Ça fait mal.
Et à la fois c'est plein d'espoir.

J'étais très curieuse de découvrir ce titre jeunesse, pas mal intriguée en fait, car je ne connaissais que quelques romans de l'auteure. Romans que j'avais trouvés bouleversants et durs (Viol une histoire d'amour, petite soeur mon amour).
Dans ce roman, nous avons une adolescente Jenna qui vient d'avoir un terrible accident de la route avec sa mère. Elle est dans un état grave et sa mère n'a pas survécu. Elle flotte dans le bleu (les médicaments) ne voulant pas survivre, se reprochant l'accident. Elle voudrait se cacher, disparaître.
Après des temps très durs, son corps va un peu mieux et elle part vivre chez son oncle et sa tante, rejetant son père qui les avait quittées et fondé une nouvelle famille, une nouvelle vie.
Privée de ses repères, Jenna souffre physiquement (j'en aurais pleuré pour elle tellement sa souffrance est bien décrite) et moralement. Impossible de faire le deuil de sa maman. Impossible de se rappeler les circonstances exactes de l'accient. Impossible de se débarrasser de sa culpabilité, de sa honte. Impossible de vivre normalement, d'être heureuse. Impossible de ne pas succomber aux substances qui lui font tout oublier, qui endorment la souffrance. Jusqu'à ce que...
Un roman fort et puissant. Ce n'est pas de la guimauve c'est du Joyce Carol Oates.

Jenna est victime d'un accident de voiture, qui a coûté la vie de sa mère. Nous suivons sa reconstruction, dans la douleur physique et psychique. Accueillie par son oncle et sa tante, elle peine à trouver sa place dans une petite ville américaine inconnue, jusqu'à-ce qu'elle tombe sur le mystérieux Crow, alias Gabriel Saint-Croix, un biker tatoué d'origine québécoise qui tout de suite voit clair en elle.
La tentation de la drogue qu'elle a testée pendant son hospitalisation, la culpabilité qui la ronge suite à l'accident, le deuil impossible de sa maman empêchent Jenna d'accueillir l'amour qu'on lui porte. Elle fait de mauvaises rencontres et de mauvais choix, rêvant de se rapprocher de Crow sans rien oser...

J'ai trouvé ce roman fort et difficile. L'écriture est percutante et originale, avec la liberté et l'intensité qu'on trouve dans le roman ado. J'ai apprécié la fin, qui ne cède rien à la facilité tout en répondant à l'exigence d'une lueur d'espoir qu'on trouve dans la littérature young adult.

Découverte pour moi ! Non de l'auteure que j'ai déjà lue de multiples fois, mais de l'auteure dans le registre de la littérature "jeunesse" ou "ado".
En gros, vu mon âge, je ne suis pas le public visé. Malgré tout je me suis bien plue dans cette histoire nuancée, réfléchie et intéressante.
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L'héroïne a 15 ans. Un accident de voiture dramatique. Sa mère est tuée, elle est grièvement blessée. Elle ne veut pas de ce père qui les a abandonnées plusieurs années auparavant. Elle va alors affronter ce deuil, cette culpabilité seule. Puis va faire des mauvaises rencontres. Elle trouve le répit "dans le bleu" (les substances chimiques médicales ou interdites) ou dans les conduites à risque.
Un très beau roman, pas trop long donc idéal pour le public visé. Moi peut-être j'aurais bien aimé quelques pages (voire quels centaines de pages) de plus tant j'étais bien dans ce récit.
Mention très bien pour la fin, espoir certes mais pas "happy end" gnangnan avec petites fleurs et oiseaux qui chantent (je reconnais à 100% la patte de l'auteure dans cette fin intelligente).

Un roman sur le deuil et sur l'addiction à travers les yeux d'une adolescente. A l'âge où tous les sentiments et les sensations sont exacerbés, comment survivre à la douleur physique et à la perte d'un parent ?
Joyce Carol OATES réussie à nous plonger dans les émotions traversées par Jenna sans jamais tomber dans la carricature. Son héroïne doit se reconstruire après un terrible accident, dans lequel elle a perdu sa mère. Cette jeune fille souffre tant physiquement que psychologiquement, à un âge où on a tellement besoin de sa mère et d'assumer son image face aux autres. "Dans le bleu" c'est l'endroit où son esprit se réfugie grâce aux drogues pour rendre la réalité plus supportable, malgré les difficultés Jenna devra trouver la force de vivre après le "naufrage".

Le commentaire de Lynda :
Jenna est une jeune fille de 15 ans, tout ce qu'il y a d'ordinaire.
Mais sa vie n'a plus rien d'ordinaire, après qu'elle soit impliquée dans un accident grave. Elle a survécu, mais pas sa mère.
Souffrante et assez gravement blessée, elle passe un certain temps à l'hôpital, pour lui permettre de supporter la douleur, on lui donne des antidouleurs, des opiacés.
Non seulement sa vie a basculé, mais beaucoup de changement également. Plutôt que d'aller vivre chez son père, elle préfère aller vivre chez sa tante. Donc plein de changements pour elle, nouvelle maison, nouvelle école et nouveaux monde autour d'elle. Et bien sûr sa béquille, le Démérol.
Mais tout va de mal en pis, elle ne se sent pas à sa place chez sa tante, il n'y a pas de place pour elle chez son père et sa nouvelle famille, elle se sent coupable de la mort de sa mère, tout est vraiment noir dans sa vie.
Elle fait la connaissance d'un jeune biker, Corbeau, et disons que dans une vie noire, cette nouvelle relation est vraiment toxique pour elle.
La déchéance est commencée pour elle, drogue, abus, violence, je ne peux que vous dire qu'à certains moments j'avais vraiment le goût de la brasser un peu, pour qu'elle revienne sur terre. Elle est addicte aux médicaments, et devient vraiment odieuse quand elle est en manque.
Mais... Oui, il y a un, mais avec l'aide et surtout la volonté, elle pourrait peut-être s'en sortir.
En bref, un roman qui n'est pas facile à lire, je dirais même qu'il est assez déprimant par moment. Jenna, est cette jeune fille complètement perdue, remplie de sentiments négatifs. L'écriture de Joyce Carol Oates est typique, on la connaît, elle n'hésite pas à brasser les choses avec sa plume, et c'est ce qu'elle a fait avec ce roman. Alors je suis mitigée face à ce roman, qui m'a plu d'un certain côté, et moins d'un autre côté.
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Jenna est victime d'un grave accident de la route où sa mère disparait. Elle a du mal à se reconstruire et accepter la vérité. Les médicaments l'aident à oublier, à plonger dans le bleu, mais elle doit affronter le quotidien, le lycée, la famille avec sa tante qui l'héberge et les non-relations avec son père.

Un personnage écorché vif qui souffre, a du mal à faire le deuil, et s'auto détruit. Un roman intimiste sur l'adolescence, la découverte des sentiments, la résilience.
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Jenna survit à un terrible accident de voiture dans lequel sa mère a péri.
Elle va devoir apprendre à revivre, à avancer dans son nouveau quotidien, elle qui a dû emménager dans sa famille et découvrir un nouveau lycée.

Elle reprend pied peu à peu à l'aide des antidouleurs qui l'ont aidée à reprendre conscience et à avancer. Mais ils sont un très bon moyen pour Jenna de partir loin de la réalité, dans le bleu…

Malgré la terrible situation qu'elle traverse cette jeune fille n'en demeure pas moins une adolescente qui doit se faire de nouveaux amis.
Cette deuxième partie m'a moins plu, j'y ai trouvé davantage de longueurs jusqu'à ce que surviennent des évènements…

Dans ce roman Jenna est la narratrice qui retranscrit ses pensées comme elles viennent, avec ses peurs, ses réactions brutes.
Et puis il y a les proches, ceux qui essaient d'être présents et patients. La relation entre les personnages est intéressante parce que l'on ne peut qu'imaginer ce qu'ils doivent traverser.

Un roman qui fait écho à l'après accident des survivants. Des moments forcément poignants et émouvants, d'autres qui nous font espérer pour Jenna.