Cette bande dessinée allemande m'a surpris, hors des canons classiques de la bande dessinée, délicate et intelligente, elle parvient à sensibiliser sur un sujet qui pourrait sembler anodin, la trop grande taille pour les femmes. Elle n'en parle pas du tout de l'aspect technique, mais purement du ressenti, du complexe, du mal de vivre.
Elles s'appellent
Anna, une à chaque génération, la grand-mère, la mère et la fille, et toutes trois sont très grandes, c'est un récit sur le mal être dû à la différence, l'impression de passer pour une extra-terrestre, la difficulté de vivre quand on est hors des normes.
Le dessin est brut, simple, primaire, des aplats de couleurs entre les cernes du dessin, un trait régulier, appliqué, presque enfantin, accompagné d'un texte tout aussi succinct et simple, et pourtant, le récit parvient à nous émouvoir. Quelques envolées poétiques viennent ponctuer le récit, tout en douceur et en nuances, rythmé par ces longues jambes qui s'allongent, interminables, encombrant les vignettes.
Cette lecture, simple et tout en sensibilité, aura réussi à m'impressionner, une belle surprise.