Je vais commencer par ce qui ne m'a pas plu dans ce livre.
Au bout de 160 pages, j'ai faillit abandonner.
Cela m'arrive rarement, mais je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire (qui n'est pas très nette), je trouvais cela long et plat et surtout, les nombreux passages portant sur les obsessions vomitoires d'Anna m'ont paru interminables.
Car
Sofi Oksanen ne nous épargne rien. Je ne sais pas s'il s'agit intégralement de son histoire personnelle, mais c'est assez usant de lire et relire qu'elle ne peut rien manger sans avoir envie d'ingurgiter 10 kilos de cet aliment pour ensuite le vomir tranquillement dans sa salle de bain.
Bref, passons sur ce point (mais c'est vraiment récurrent).
J'ai trouvé également que la structure du roman était bancale et c'est dommage.
Ce roman fait alterner les chapitres portant sur Anna et ceux portant sur sa mère, la rencontre de ses parents, les voyages en Estonie, la vie de sa tante, de sa grand-mère, la Sibérie...
Si l'histoire de Katariina, la mère d'Anna, est bien développée, celle de sa famille en Sibérie m'a semblé trop rapide. Pourtant, il y avait là un élément vraiment intéressant à développer.
Il en est de même pour la deuxième partie du roman qui ne représente que les 30 dernières pages du livre. J'ai eu le sentiment que
Sofi Oksanen n'en pouvait plus et souhaitait en terminer avec ce livre, avec sa boulimie et avec l'histoire de sa famille.
Finalement, je garde une impression mitigée de cette lecture.
J'ai été intéressée par l'histoire familiale d'Anna et Katariina. Les déportations arbitraires en Sibérie, les privations, la nécessité de magouiller en Estonie dans les années 1970-1980, les dénonciations des voisins, tous ces évènements m'ont permis de poursuivre la lecture.
Malheureusement, ils s'imbriquent sans qu'il y ait un fil conducteur net ou que l'on voie où l'auteur nous mène.
Les personnages envoyés en Sibérie rentrent d'un seul coup puis disparaissent, l'Estonie change d'une page à l'autre, Anna déménage sans préavis...
Par contre, l'histoire d'Anna se construit au fil des rencontres et si les 200 premières pages sont un retour sur son passé, les suivantes lui permettent d'avancer.
Pour Anna, le secret de sa mère est terrible et lui interdit toute relation suivi ou toute vie normale.
Incapable de manger, elle n'a pas de vie sociale, et arrête ses études.
Sa mère tente de l'aider mais sans succès.
Quand elle rencontre un homme, il se met à lui poser des questions et elle fuit.
Guettant la balance, elle date sa vie en fonction de son poids, passant de 55 à 40 kilos avec une grande satisfaction.
Comme vous le voyez, ce n'est vraiment pas un coup de coeur, mais ce n'est pas non plus un livre à jeter.
Il s'agit du premier livre de l'auteur, ce qui peut expliquer les déséquilibres et les personnages oubliés. Je lirai peut-être
Purge un jour, mais je vais attendre un peu car je n'ai pas trouvé dans ce livre ce que j'étais venue y chercher.
Tant pis.
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