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3,35

sur 272 notes
J'ai apprécié ce livre jusqu'aux deux tiers. le style est original. le mélange des types de narration à la 1ère et à la troisième personne exprime bien le cheminement de la jeune femme. On comprend parfaitement son malaise, sa recherche pour se retrouver avec elle-même. Mais le texte s'éternise, cela devient pénible à lire. Au final, je n'ai pas compris quel était le déclic pour qu'elle aille mieux. Je ne vois pas non plus quel est l'intérêt de raconter cette histoire familiale sans aucune chronologie, en mélangeant personnes et époques. Je reste mitigée...
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La 4ème de couverture est attirante : le sort réservé aux déportés estoniens en Sibérie dans les années 70 par le régime soviétique tyrannique et les mensonges démesurés de ce même régime (Sartre, Aragon et quelques autres intellectuels français les ont aussi avalés tout crû ...).
Malheureusement, à la page 82 (là où j'ai jeté l'éponge), le sujet n'a pas encore été abordé. En attendant (quelle page ?), il nous faut subir la logorrhée foutraque d'Anna, la fille anorexique de l'héroïne (à moins que ce ne soit elle l'héroïne ? ), qui nous ballade, d'un paragraphe à l'autre de ses quatre à ses quatorze ans. de même que l'on saute sans arrêt de l'Estonie soviétique à la Finlande voisine, démocratique. Sans avoir d'indications claires sur lequel des deux pays où l'action se passe. Mais, peut-être que c'est en rédigeant ainsi que l'ecrivaine pense qu'elle fait preuve de talent. C'est son premier roman. Pierre Dac ou Francis Blanche dirait que certains auteurs devraient commencer par le troisième roman !
La deuxième étoile est attribuée au traducteur qui a dû beaucoup souffrir à mettre en français cette bouillie pour chat.
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Un roman à plusieurs voix, sur différentes époques, un va et vient entre les unes et les autres, une écriture qui vous « prend aux tripes », qui vous interpelle, vous secoue ….
Une histoire qui donne à réfléchir sur la place de l'être humain loin de ses racines, qui ressent le besoin de se forger une identité, de se faire une place, d'exister ….
Katariina, la mère.
Anna, la fille.
Liées, reliées par leur corps dès le départ, ne serait-ce que par ce fameux « cordon ombilical » … entre mère et enfant ….
Liées, reliées par leur histoire commune de déracinées (la mère interdisant à sa fille de dire d'où elle vient et faisant en ce qui la concerne « comme si »…)
Liées, reliées par les hommes qu'elles ne savent pas forcément aimer….
Anna qui se regarde, qui parle d'elle-même à la troisième personne … Pourquoi ?
Peut-être parce qu'elle n'a pas le droit de « vivre », elle, la fille de « nulle part » …
Peut-être parce qu'elle est à l'extérieur, dominatrice de son propre corps ….
Son corps, qui a souffert, qui n'a pas toujours désiré ce qui lui est arrivé …
Par la boulimarexie, Anna est toute puissante, forte, elle a le pouvoir sur son corps, il lui appartient …
Les passages sur les troubles alimentaires sont remarquablement bien écrits, on voit vraiment la « satisfaction » d'arriver à se faire vomir, de trier les aliments qu'on rejettera, la volonté de s'imposer une ou plusieurs séances par jour, comme d'autres font une pause cigarette …. L'addiction est là, volontaire …. Est-ce qu'agir sur son corps permet à Anna de réaliser qu'elle en a un donc qu'elle a une identité
« Anna est devenue une fille qui n'a honte de rien, elle qui n'était que honte et silence, silence de la honte et honte du silence. »
Katariina, qui, une fois installée en Finlande, fera tout pour « gommer » sa part estonienne.
Par son intermédiaire, nous aurons une très légère approche historique de la vie en Finlande et en Estonie dans les années 70 et avant (les années 40 lorsque son enfance sera évoquée).
J'ai beaucoup aimé la construction de ce livre, fait de chapitres courts, la trame déstructurée, l'écriture parfois hachée mais puissante et révélatrice de nombreux ressentis …
Un livre coup de poing, un livre coup de coeur …..

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Une succession d'aller - retour dans le temps. Une femme et sa fille.

Estonienne, elle va se marier avec un Finlandais dans les années 70. Il y a encore le mur de Berlin, l'Estonie est une annexe du bloc soviétique. Les cicatrices de la guerre et de l'annexion existent encore et sont même encore ouvertes pour certaines. La mère cache ses origines. Elle ne pourra pas retravailler alors qu'elle était ingénieur. Elle devient paranoïaque peut être avec quelques raisons. Elle ne se fait pas à son nouveau pays. Elle va passer sa vie à faire des aller retours compliqués entre Tallinn et la Finlande. Sa fille doit cacher ses origines, lié aux problèmes du couple, cela va donner une jeunesse très erratique. La jeune femme va développer un comportement alimentaire très particulier (c'est un euphémisme en fait elle souffre de boulimarexie). Et l'autre partie du roman est consacrée à cette jeune femme qui ne sait pas qui elle est, qui a une nostalgie d'un autre pays, autre monde qui lui faut cacher.

C'est difficile à résumer, c'est dans tous les cas un roman prenant qui nous fait amène dans une période de l'histoire Européenne que nous avons oubliée, occultée ou ignorée pendant longtemps. C'est un style cru qui ne plaira pas à tous le monde mais il fait ressortir l'enfermement de ces deux femmes.

"Ma première fois, c'était différent."
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Le Buzz évidement pour une recette imparable à base d'antisoviétisme rigolard assaisonné d'une conduite de récit brouillonne et éparpillée. Tout ça ne mène pas très loin , guère au delà des problèmes d'anorexie de la narratrice des confidences trashy sur sa sexualité . Un précipité de géo-politique sans mal, pour lectrices de Elle ou du Figaro-Madame.
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Deux récits s'entremêlent : dans les années 60, Katarina, jeune femme estonienne, épouse un finlandais, dont on ne connaitra jamais le nom, et part vivre en Finlande. Elle fera tout pour nier son passé et ses origines; sa fille Anna, écartelée entre cette mère qui refuse d'évoquer l'histoire familiale et sa grand-mère restée en Estonie, se cherche une identité et connait de graves troubles alimentaires. le roman passe de lune à l'autre, à travers de très courts chapitres. Il est l'occasion d'évoquer l'histoire contemporaine de l'Estonie, depuis l'annexion par les soviétiques jusqu'aux années ayant suivi la chute du Mur. Par moments, il y a quelques afféteries inutiles, comme le fait de passer du "elle" au "je" pour un même personnage dans un même chapitre. La partie historique du récit est forte et captivante.
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Ce livre m'a énormément surpris. Je ne m'attendais pas à un roman centré sur la boulimie et l'anorexie. C'est un roman qui dérange, bouscule, oblige à sortir de sa zone de confort. En plus il est parfois très cru, ou plutôt très réaliste. Il est quasiment impossible de s'identifier aux personnages, en particulier à la mère, Katarina, qu'il est très difficile de comprendre. Quand au père ...
Le récit est construit en chapitres courts, alternant les épisodes de la vie d'Anna et de Katarina, l'histoire se révèle par fragments, pas toujours ordonnés. Anna nous livre les pièces d'un puzzle dans l'ordre où elle les découvre et cela nous donne trois lignes temporelles : l'histoire d'Anna en Finlande dans les années 90, l'histoire de Katarina, sa mère, dans les années 70 en Estonie soviétique puis en Finlande, où elle a suivi son mari, l'histoire de la génération précédente dans les années 40 en Estonie (envahie en juin 40 par l'URSS, en 41 par la Wehrmacht accueillie en libératrice, puis intégrée en 44 à l'URSS).
La mère apprend l'estonien à sa fille, l'amène régulièrement en Estonie, mais en Finlande, lui interdit de mentionner son origine estonienne, lui inculquant la honte qu'elle éprouve elle-même. Cette famille est totalement dysfonctionnelle, entre le père, souvent absent, qui travaille loin en URSS et mène une double vie (père qui n'est jamais nommé dans tout le roman que « le père », « le finlandais », « le renne »…) et la mère qui ne s'intègre pas, ne se lie avec personne, par peur des services secrets (KGB et équivalent finlandais). Pas étonnant qu'Anna se sente traumatisée, sans identité, apatride, et même pire, car en général un apatride n'est pas un cas isolé, mais fait partie d'une catégorie de personne.
Quand à la fin, on a comprit ce qui a mené la mère à être une mère si dysfonctionnelle, il reste difficile d'admettre qu'elle ait pu avoir un tel comportement : peut-on pardonner un parent toxique même si on le comprend ?
Car le résultat, c'est cette enfant devenue adulte, nostalgique d'un pays qu'elle ne peut plus retrouver et sans compatriote. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Vilen, et qu'elle découvre qu'elle n'est pas seule à se sentir de ce pays qui n'existe plus. Et elle comprend, elle se comprend. Pas étonnant que les passages les plus intéressants du roman soient ceux qui racontent l'Estonie des années 70-80 !
La fin du livre est ouverte, Anna semble aller plutôt de mieux en mieux, même s'il lui reste du chemin à parcourir.
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Sofi Oksanen écrit un premier roman sombre et dont le style d'écriture n'est pas toujours simple à saisir.
La problématique boulimie/anorexie est omniprésente, tout au long de ce livre. Des chapitres sur ce mal-être se croisent avec ceux de l'histoire familiale et sociale des parents. Parallèlement, la politique soviétique de l'Estonie, pays d'origine maternelle de l'héroïne est en pleine désagrégation. le passage en Finlande est délicat, et soumis à une surveillance accrue de la part des autorités soviétiques.
C'est un roman étouffant, inconfortable, dérangeant, parfois très cru...
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Ce livre est le premier roman de Sofi Oksanen, publié en 2003 en Finlande.
Comme dans Purge, Sofi Oksanen revient sur l'histoire de l'Estonie de la deuxième guerre mondiale à aujourd'hui. Une mère Katariina et une fille Anna, deux époques, les années 70 et de nos jours, deux pays l'Estonie et la Finlande.
Anna, la narratrice, nous décrit sa maladie, sa "boulimarexie", elle est à la fois boulimique et anorexique. Elle nous décrit longuement et sans nous épargner aucun détail ses habitudes obsessionnelles autour de la nourriture, un travail à plein temps pour réussir à se maintenir à 45 kg. Un comportement qui a commencé alors qu'elle avait dix ans et qui dure depuis quinze ans...
Pour expliquer le comportement d'Anna, Sofi Oksanen revient (à la 3ème personne du singulier) sur le passé, d'abord dans les années 70, Katariina, jeune ingénieur estonienne se marie avec un Finlandais et après de nombreuses démarches administratives quitte l'Estonie pour la Finlande. A cette époque, après l'invasion allemande en 1939, puis soviétique en 1944, l'Estonie est devenue une république socialiste intégrée dans l'URSS. Katariina est la mère d'Anna. Dès son installation en Finlande, elle va tout faire pour gommer son origine estonienne. Elle interdit à Anna, née en Finlande, de parler estonien et d'avouer son origine estonienne, elle l'encourage à être une vraie finlandaise. Mais pourtant tous les étés, Katariina et Anna prennent le bateau pour Tallinn, et se rendent à la campagne, là où vit Sofi la grand-mère d'Anna.
Au milieu du livre, Sofi Oksanen remonte encore plus le temps, elle revient dans les années 40 et l'enfance de Katariina avec l'occupation allemande, puis soviétique, les déportations en Sibérie...

Ce livre est composé de chapitres courts qui se lisent plutôt facilement même si j'ai eu une impression d'un livre fourre-tout car il accumule beaucoup d'anecdotes qui nous révèlent les réalités de l'Estonie durant cette longue période de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours. le livre alterne le présent et les passés, on repère assez bien la période dont il est question car le passé est toujours daté.
Ce côté brouillon et fourre-tout du livre reflète parfaitement l'état d'esprit d'Anna et sa difficulté identitaire. Tout se bouscule autour d'elle, elle se sent pas totalement Finlandaise, elle se sent Estonienne mais n'ose pas se l'avouer et surtout l'avouer aux autres. L'Estonie a été longtemps soviétique malgré elle, Anna est Finlandaise malgré elle. le refus de son origine estonienne imposé par sa mère est, pour elle, impossible à avaler...

J'ai trouvé très savoureuse l'explication du titre de ce livre : Les vaches de Staline, c'est comme cela que les Estoniens déportés en Sibérie appelaient les chèvres maigres qui se trouvaient là-bas. Ils se moquaient ainsi de la propagande soviétique qui racontait que le régime produisait des vaches exceptionnelles. Anna est aussi maigre qu'une vache de Staline.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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La lecture de ce livre (en 2017) m'a complètement bouleversée. Sur le plan historique d'abord : en effet, jusque là, la région Estonie-Finlande et ses relations avec le voisin soviétique monstrueux, n'était pas dans les sujets centraux. Sur le plan de l'écriture, une écriture puissante, acérée, secouante.
Et enfin l'histoire des deux protagonistes évidemment, l'histoire du déracinement . C'est prenant, on n'a pas envie que le livre finisse.
Premier livre de Sofi Oksanen découvert, je me suis précipitée vers ses autres oeuvres.
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