Une descente aux enfers, une identité brutalisée par la souffrance. Sous le poids de la douleur, les kilos brûlent, le corps se doit d'être caché, la pluie s'y frotte, une femme à honte ;
« un objet », un objet de haine.
Puis il y a cet homme, elle le voit, sans le voir.
Il la connait, lui se souvient de tout.
Les phrases courtes, concises, éloquentes de
Véronique Olmi nous frappent telle une pluie ruisselante, cinglante, s'imposant au-delà du livre.
Puis des phrases, longues, sans ponctuation, les déferlantes de l'esprit et du désir, une force souveraine des entrailles, un baiser, vivre, chasser le despotisme de l'âme ravagée, vivre se sentir vivre …
Nous sommes « Elle », nous sommes « Lui », on ne lit plus, on observe, en silence, respectueusement, les tempêtes internes, le rouleau de la convoitise qui s'arrondit, devenant force, le tube de l'envie qui empoigne tout l'être, on s ‘immerge dans les eaux du désir, abyssal.
J'ai lu que ce livre était inconsistant, j'y répondrais que les émotions n'ont pas de consistances, elles ne s'identifient pas sous formes de descriptions, de grandes phrases mais par les silences entre les lignes .Le point est lourd de sens, la virgule laborieuse.
J'ai lu que ce livre était vulgaire, pornographique en vue des mots crus, j'y réponds que j'ai lu un hymne au désir, une ode à l'abandon, une prose de souffrance. Seule la trivialité de cette critique est vulgaire et sans profondeur, alimentée par la crainte des mots se mariant aux tourments de l'âme.
Je cite
Robert Alexis, philosophe :
« le sexe quelles que soient ses manifestations est toujours une chance. Sortir de nous, sortir de ce que l'on a fait de nous ! »
Nos propres retranchements, nos peurs, nos faiblesses, nos envies, C'est à fleur de peau qu'on les considère, les lignes d'Olmi sont un scalpel qui retourne nos entrailles afin de mieux considérer nos failles.
Se sentir vivant, être vivant au travers d'un amant, sentir une essence des sens afin de renouer avec une renaissance, peut être le temps d'un instant.
Voici l'oeuvre magistrale que nous livre
Véronique Olmi , quelques lignes majestueuses , poétiques et qui imposent la révérence , un hommage à la vie .