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Étonnée. Je vois dans les étiquettes relatives à ce roman « adultère » mais je ne vois pas « amour ». Je vais m'autoriser à ajouter « amour », parce que c'est surtout ce que j'ai lu dans les mots de la narratrice. L'amour de ses enfants en filigrane, l'amour perdu de son mari dans la folie mais aussi la haine de son corps amaigri et la culpabilité. La mort, la vie, l'amour, la haine et la folie ne forment-ils pas des tranches de vie d'un même individu, qui s'entremêlent au fil du temps. Ne sommes nous tous pas un peu fou d'amour ou de manque d'amour ?
N'est-il pas bon, un instant, de laisser le désir parler ? de s'autoriser une folie ? Je monterais dans cette chambre d'hôtel avec cet inconnu. D'ailleurs est-il vraiment un inconnu ? Il semble la connaître depuis des années. Elle ne le voyait pas car elle était engluée, tétanisée par ses démons, mais ils étaient proches l'un de l'autre, il se souvient encore des robes qu'elle portait durant ces années. Pourquoi l'a-t-elle appelé, lui, et pas un autre, pour ce rendez-vous ? Inconsciemment elle l'avait vu aussi.
Alors ils sont montés dans cette chambre comme hors d'eux-mêmes mais au fond pour se retrouver en eux-mêmes avec toute la violence et la rage contenues pendant ces années de frustration. Et s'abandonner. le temps d'un après-midi pluvieux. Juste le temps d'un instant mais suffisamment pour oublier, donner, recevoir, retrouver des sensations perdues et se regarder, sans honte. Reprendre la main sur son corps, grâce au regard, au toucher de l'autre et quelques mots. Pas trop de mots au risque de plonger l'un et l'autre dans des souffrances inutiles à cet instant, mais juste assez pour toucher le fond, y poser pied et permettre, d'un coup violent, une remontée en apnée pour voir un rayon de soleil. A nouveau une éclaircie.
L'écriture est très originale, belle et sensible. le sexe est exposé d'une manière sensuelle, réaliste, afin de servir la psychologie des protagonistes et tout en nuance, retenue. C'est un bel instantané de vie.
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Mon avis : C'est la première fois que je lis un roman de Véronique Olmi. Une de ses citations m'ayant très intensément interpelée, je ne pouvais pas ne pas m'accorder une pause dans la littérature jeunesse pour me plonger dans son univers et aller à la recherche de ce qu'elle avait à me dire. Un roman adulte, assurément, d'aucun le classerait dans le rayonnage " érotisme ". C'est effectivement un hymne au désir et au plaisir féminin mais c'est surtout et avant tout l'histoire d'une femme profondément blessée qui va pouvoir revenir un peu vers elle-même grâce à un homme qu'elle connaît à peine mais qui la regarde, qui l'écoute, et qui la désire, le tout avec respect, lui laissant être qui elle est, avec toutes les répercutions dues à son passé : sa douleur, ses peurs, son sentiment de culpabilité envers ses enfants et un mari touché de paranoïa, son rejet d'elle-même, de celle qu'elle est devenue ; la laissant libre de ce qu'elle donne ou de ce qu'elle prend. Le roman est court, vite lu... ce serait sans compter sur ce que l'on trouve entre les lignes [ou alors est-ce moi qui me suis trop attardée après les points...]. J'ai aimé jusqu'à l'écriture de Véronique Olmi, ses phrases courtes et incisives, sans verbe... ses phrases parfois très longues, presque sans ponctuation... cela m'a donné l'impression non pas de lire leur histoire, mais d'être au plus près, voir même au sein de la pensée des personnages. Je tiens à remercier celui qui, ici, m'a fait découvrir une phrase-clé de ce livre qui était à la portée de ma main sans que je le saisisse. Aujourd'hui, je me le suis approprié et je me suis fait promettre de poursuivre ma découverte de cette auteure.
Public : roman pour les adultes.
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J'ai aimé cet hymne. Ce livre m'apparaît être un long chant poétique dédié à la femme, à son désir, à son plaisir, à son amour de l'homme. Certains trouveront cela dérangeant, je ne le pense pas. J'ai ressenti beaucoup de pudeur dans cet élan lyrique d'un érotisme féminin sans taches, sans salissures, sans pudibonderie. Toute l'écriture nuancée tourne et retourne autour de la femme non pas en tant qu'objet mais en tant que femme profondément femme dans son acceptation d'être telle quelle et dans sa relation avec l'autre, l'homme. Homme ici magnifique dans la compréhension d'elle, son double, son autre lui-même avec ses différences propres. Dans ce roman, l'héroïne en souffrance ressuscitera par cette double offrande, ce respect, cette re-connaissance qui lui permettra de s'envoler, de re-naître. Osé dans la magnificence, porteur dans l'audace, riche dans l'échange, parfait hommage au corps, aux sens, aux êtres.

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Ce qui m'a plu dans ce livre court, c'est la façon dont Véronique Olmi met en scène l'amour physique, sans pudeur, sans mystère...C'est cru, érotique, vibrant.
Cette femme a pris quelques heures de plaisir absolu avec un homme qu'elle connait depuis longtemps, et qu'elle désire, physiquement, de façon immédiate, urgente!
La vie de ces deux personnes importe peu, c'est le moment présent que l'auteure choisit de nous livrer.
Un beau livre, à mon sens.
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Un très court livre qui relate une journée de désir et de pluie... Un homme et une femme se rencontrent et la suite... J'ai lu ce livre parce qu'on me l'a conseillé très vivement, et j'avoue que je suis sans doute aussi troublée que la personne qui me l'a recommandé. Jamais je n'avais lu un aussi beau texte sur le désir, l'acte sexuel et les rapports homme-femme en général, dont la naissance de la complicité. L'écriture est franche mais on ne tombe jamais dans le voyeurisme, j'admire l'auteur pour cet équilibre maintenu dans les mots, qui répond au fragile équilibre qui existe entre cet homme et cette femme qui vivent une situation convenue et pourtant unique. Très touchant ce petit livre, beau tout simplement.
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Un très beau roman où l'intimité dépasse bien largement l'érotique des corps, le lieu et le temps de la chambre, où c'est la question de vie et de mort qui se tient dans l'acte sexuel, et où la jouissance physique permet une renaissance psychique.

L'auteur.e écrit avec une infinie sensibilité tout cela, me tirant des larmes à la fin du roman. La syntaxe parfois décousue par manque de ponctuation m'a gênée au début, puis je m'y suis habituée un peu comme les associations d'idées, le discours intérieur.

Et puis, ce titre poétique : La pluie ne change rien au désir, pour signifier cette opposition dedans/dehors enfin résolue par le roman.
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Paris, en été, par un jour de pluie. Un homme et une femme se sont donnés rendez-vous. Ils ne se connaissent pas. Lui, l'homme fort, elle une petite femme fluette. Ils iront faire l'amour dans un hôtel de passe. On ne sait pas grand-chose des deux personnages mais une attirance mutuelle s'est créée entre ces deux êtres en manque d'amour.
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Court roman érotique sur une rencontre adultère, le temps d'un après midi, à Paris.
Il s'agit de pluie, d'une rencontre, de sensualité, de partage, d'échange, d'interdit, de parcours de vie, d'amour physique sans tomber dans la bluette ni dans le porno.
Le ton est juste, l'histoire est belle, les personnages existent dans leurs questionnements, hésitations, peurs et par leur abandon à la vie, à l'autre.
J'ai beaucoup aimé ce roman, cette sensualité réaliste et contemporaine.
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Je l'avais déjà lu, m'en suis aperçue dès la première page, mais avais tout oublié, sauf la maigreur de la femme, ses réticences du début. de ma première lecture, je ne sais même plus si j'avais, comme cette fois, tout le temps pensé à Kristin Scott Thomas. Si j'avais déjà vu « Il y a longtemps que je t'aime », de P. Claudel.
Ça se lit bien, même si le sexe comme thérapie, comme préalable à l'amour, on a l'impression d'avoir déjà lu ça, l'écriture colle assez bien au sujet et à la brièveté du texte pour qu'on ne s'ennuie pas.
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Une descente aux enfers, une identité brutalisée par la souffrance. Sous le poids de la douleur, les kilos brûlent, le corps se doit d'être caché, la pluie s'y frotte, une femme à honte ;
« un objet », un objet de haine.
Puis il y a cet homme, elle le voit, sans le voir.
Il la connait, lui se souvient de tout.

Les phrases courtes, concises, éloquentes de Véronique Olmi nous frappent telle une pluie ruisselante, cinglante, s'imposant au-delà du livre.
Puis des phrases, longues, sans ponctuation, les déferlantes de l'esprit et du désir, une force souveraine des entrailles, un baiser, vivre, chasser le despotisme de l'âme ravagée, vivre se sentir vivre …

Nous sommes « Elle », nous sommes « Lui », on ne lit plus, on observe, en silence, respectueusement, les tempêtes internes, le rouleau de la convoitise qui s'arrondit, devenant force, le tube de l'envie qui empoigne tout l'être, on s ‘immerge dans les eaux du désir, abyssal.


J'ai lu que ce livre était inconsistant, j'y répondrais que les émotions n'ont pas de consistances, elles ne s'identifient pas sous formes de descriptions, de grandes phrases mais par les silences entre les lignes .Le point est lourd de sens, la virgule laborieuse.
J'ai lu que ce livre était vulgaire, pornographique en vue des mots crus, j'y réponds que j'ai lu un hymne au désir, une ode à l'abandon, une prose de souffrance. Seule la trivialité de cette critique est vulgaire et sans profondeur, alimentée par la crainte des mots se mariant aux tourments de l'âme.

Je cite Robert Alexis, philosophe :
« le sexe quelles que soient ses manifestations est toujours une chance. Sortir de nous, sortir de ce que l'on a fait de nous ! »

Nos propres retranchements, nos peurs, nos faiblesses, nos envies, C'est à fleur de peau qu'on les considère, les lignes d'Olmi sont un scalpel qui retourne nos entrailles afin de mieux considérer nos failles.
Se sentir vivant, être vivant au travers d'un amant, sentir une essence des sens afin de renouer avec une renaissance, peut être le temps d'un instant.
Voici l'oeuvre magistrale que nous livre Véronique Olmi , quelques lignes majestueuses , poétiques et qui imposent la révérence , un hommage à la vie .
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Véronique Olmi

Née à Nice en...

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