Citations sur Sa passion (20)
L’homme de sa vie ne l’avait pas choisie, l’homme de sa vie avait une autre vie, plus remplie, plus chère, une vie de patriarche, de mari coupable, de mari de carte bleue, mais il se trompait. C’est à elle qu’il appartenait.
On s'aime, on se dit "on ne se quittera jamais", et déjà on sait que c'est faux. Alors on dit "si on se quitte on restera toujours amis". Et c'est un mensonge de plus. Alors tout doucement on murmure "on se respectera toujours", et on baisse les yeux tellement on a honte de si peur, et tellement on sait que ce "si peu" ne viendra jamais, on se quittera, on se quittera dans les larmes et la déchirure, on se quittera comme si on perdait sa vie, comme si on perdait son enfance, son adolescence, tous ses âges engloutis avec la séparation, la séparation terrible, on se quittera. On le sait.
Je suis venue au monde pour toi, pour ce moment-là cet instant-là, ces bras-là, cette odeur-là. Finis. Le sens de la vie. L'envie de la vie. Le vertige. Le futur. Le futur magnifique. Finis.
Je t'aime
Tu es mon premier amour
Tu es ma première histoire amour
Tu es ma plus belle histoire d'amour
Finis.
Les jours vides. Les mains vides. Les lits, les armoires, les trains, les hôtels, les nuits, vides. Elle tendrait les bras, elle n'attraperait rien, elle prononcerait son nom, il n'entendrait pas, elle se mettrait nue et elle aurait froid.
Plus rien.
Mon amour dis moi que ça a été long trop long ces derniers jours sans moi, sans me voir, me toucher me parler, je t'ai manqué, redis-le décris-le, je t'ai manqué la nuit, ma tête contre ton dos, ma bouche contre ta peau, nos jambes enlacées, je t'ai manqué le matin, le réveil, la douceur du jour qui se lève quand on se rend compte émerveillés que l'on a dormi ensemble, quand on se souvient avoir fait l'amour dans le noir dans le creux de la nuit...
Elle ne se parlait plus, ne s'encourageait pas, elle était appelée par ce monde nouveau, ce monde ancestral nouveau pour elle. Elle avait vécu des insomnies, déjà, traversé des forêts, mais jamais uni ces deux actes : traverser une forêt une nuit d'insomnie. Elle avait dressé tant de cloisons dans sa vie, décidé de tant d'impossibles, par manque d'imagination, désir de vivre avec les autres et comme les autres, faire partie de leur temps de leur monde, mais maintenant, dans les premières lueurs timides de l'aube, elle sentait le mensonge s'évanouir, plus elle entrait dans la forêt et plus le jour se levait avec peine, comme si elle-même l'avait porté en ces lieux - et les leurres anciens se diluaient.p.126
Je te livre ma vie, je panse tes blessures, je souris à tes défauts, j'accepte tes défaillances, je t'aime. J'aime tout.
p.39: "Et de nouveau le silence. Mais il souriait elle en était sûre. Souriait de la retrouver inchangée, de mauvaise foi, têtue, franche et impatiente. Car il aimait cela en elle aussi. Les sautes d'humeur et la fantaisie, les coups de tête les impulsions, il en avait souffert parfois sans cesser de les aimer jamais.
C'est ainsi que la vie devrait être toujours. A l'impératif. Viens! Aime-moi. Attends-moi. Surprends-moi. Embrasse-moi. C'est moi. Réjouis-moi. Désigne-moi. Préfère-moi. C'est moi. Rejoins-moi. Viens !
Sara démentit: "Je n'ai pas ri", dit-elle, car elle avait peur, mais il répliqua: "Si, tu as ri." Le Livre de la Genèse.
Où est-il cet homme? Qu'est ce qu'on fait d'un amour qui se pose au mauvais endroit, qui se trompe de personne? Qu'est-ce que tu vas faire de cette passion, elle est si lourde elle est si vaste, elle ne peut pas te déserter, là, maintenant, en une nuit une chambre une autoroute, c'est comme se cogner contre une vitre, marcher à reculons, dormir les yeux ouverts, c'est être morte, morte et vivante, ça n'existe pas, comment font les autres, tous ceux qui ne meurent pas d'amour? Comment vivent-ils, comment retrouvent-ils un matin le goût des choses et des êtres? Il ressuscitent les apparences et participent au grand brouhaha, une vie guidée par la raison et le divertissement... Je ne veux pas être divertie. Je veux être envahie. Je ne veux pas être respectable. Je veux qu'on s'écarte de moi qu'on fuie la contagion, je veux être la reine des dérangées, la reine des insensées puisque c'est ça, l'amour, c'est ce qu'ils disent : la maladie d'amour, l'amour, l'amour qui dévore, l'amour qui obsède. Je veux choisir mon malheur, mon malheur c'est d'aimer. Oui. Je le veux. Je veux arracher les rideaux et le voile des mariées. Je veux traverser les forêts et marcher sur les eaux. Je veux voir le rire de l'homme et le faire danser comme un serpent. Je peux tout faire tout décider tout apprendre de moi. Je peux me connaître libre, me découvrir sans peur, je peux me surprendre et m'aimer et me révéler amoureuse universelle, et tant pis si ceux que je désigne n'en valent pas la peine, je peux éclairer un homme mort, magnifier les affreux, relever les mendiants, ce n'est pas grave de se tromper d'amour, d'élire le mauvais prince, ce qui compte c'est que la vie s'envole à la vitesse interdite, ce qui importe c'est d'avoir le souffle coupé, le coeur au galop, l'essentiel c'est le grand danger de l'amour, pas la petitesse de l'amant.