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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'argument des anti philosophie c'est la complexité de celle ci .
Force est de constater que Onfray rend absurde cette idée avec ce premier volume d'une présentation des diverses périodes de l'évolution de la philosophie .
Son propos est simple , il n'y a PS de difficulté à aborder ce texte , très bien fait par ailleurs .
Il permet à tout un chacun de découvrir l'histoire de la philosophie de manière moins didactique que Ferry .
Ce premier tome consacré aux premiers penseurs dont l'on à pu retrouver des textes s'avère passionant et ouvre les portes de la philosophie à chacun .
Une démarche tout à fait louable .
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Dans le premier tome de sa Contre-histoire de la philosophie, Michel Onfray nous présente des philosophes de l'Antiquité que le milieu bien-pensant (universitaire) a écartés de son programme. On les a appelés «présocratiques» (alors que certains d'entre eux ont survécu à Socrate…), fourre-tout commode dans lequel on pouvait jeter, en gros, ces hommes qui, par une pensée libertaire, s'opposaient à l'hégémonie de l'Église.

Onfray écrit : « Les présocratiques ne sont pas des préphilosophes, mais d'autres philosophes que les suivants de Platon. Bon nombre d'entre eux pensent le réel à partir de lui-même et ne cherchent pas son principe ailleurs.» Épicuriens et cyrénaïques, entre autres, furent évincés à l'origine par les tenants du christianisme. La haine du corps a en effet amené ces derniers à adopter plutôt la pensée éthérée de Platon pour qui les Idées s'élèvent au-dessus du corps au lieu de naître à partir de lui. Alors que chez les philosophes matérialistes, on ne peut philosopher sans le corps -après lequel il n'y a que le néant, et non le paradis promis aux obéissants et l'enfer, aux récalcitrants. »

De Leucippe (le premier à considérer le plaisir comme pilier d'une philosophie en tant qu'art de vivre) à Diogène d'Oenanda (qui a fait graver sur les murs de sa ville les principes d'Épicure), Michel Onfray retrace les philosophes dont la pensée nourrira l'hédonisme.

J'ai surtout lu ce manuel de philosophie anticonformiste comme une réflexion sur le plaisir conçu intelligemment, celui qui n'entraîne pas de souffrance et qui célèbre la vie en ce qu'elle est brève et ne nous sera pas redonnée dans un ciel hypothétique, après notre mort. Onfray parle d' «une diététique des désirs qui génère une authentique pratique du plaisir entendu comme jubilation d'être libre, indépendant, autonome, affranchi de toute crainte, de toute peur ou angoisse». Découvrir ce qui nous convient le mieux, peu importe que ce soit en-dehors des diktats de la société et tant que cela ne nuise pas à autrui, découvrir sa propre «diététique des désirs», c'est-à-dire un équilibre entre travail et loisirs, plaisirs et discipline, réflexion et détente, c'est bien là le propre de la sagesse.

À travers le parcours historique d'une philosophique méconnue, une réflexion intelligente et vivifiante qui invite l'individu à se détacher des conditionnements sociaux pour se construire comme une oeuvre unique, en s'appuyant sur la pensée de ces hommes éminemment libres que furent les philosophes hédonistes.

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« LES SAGESSES ANTIQUES, CONTRE HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE » DE M. ONFRAY

« UN VOYAGE INITIATIQUE ET INTERESSANT AU COEUR DE LA MATIERE »

le livre est original et facile à lire pour les professionnels de la philosophie antique. Pourquoi original ? Précisons qu'il est découpé en 14 parties, reprend quelques philosophes et s'intéresse à la partie présocratique, une partie souvent méconnue de la philosophie – dommage, très dommage – car c'est néanmoins intéressant. Mais pas seulement,...

Rappelons que l'auteur – Michel Onfray – est, à cette période (publié en 2006), un professeur de philosophie – et l'ami, également, du philosophe Alexandre Jollien. Pourquoi le titre Les Sagesses antiques ? Il faut remonter aux origines de la période antique et « décortiquer » le mot. En effet, le mot « philosophie » signifie l'enseignement par les sages – sophie exprimant la sagesse et philos l'enseignement en grec – sans doute. Donc, la philosophie est réservé aux « sages » et ce sont les Grecs, les premiers – suivis par les Romains – nous ayant fait connaître les questions existentielles (sur la vie et la mort, comment vivre, se nourrir, qu'est-ce que le rire ?, pourquoi rire ?, définition du bonheur,...) C'est ça la réelle définition de la philosophie.

Mais pourquoi alors ce sous titre Contre histoire de la philosophie ? Car l'auteur va s'intéresser, non pas aux philosophes socratiques – tels Platon, Aristote, Xénophon, Euripide ou Socrate que nous connaissons tous par les philosophes des Lumières (même si les idées ont été remaniées) – mais à une période totalement inconnue de la philosophie, la réflexion présocratique. Ce livre n'est donc pas ordinaire (dans le sens où nous l'entendons – ce n'est pas un roman – mais extraordinaire là non plus, il ne s'agit pas de science fiction ou de fantastique) mais d'un voyage et d'une épopée à travers la matière et l'exploration du temps. Il nous explique pourquoi l'Etat a voulu nous faire oublier cette période – pourtant si importante et intéressante – et nous cite des noms de philosophes pourtant connus – mais inconnus pour nous – par les experts en la matière (A. Jollien en parlera aussi dans le livre La Construction de Soi – édité la même année).

Michel Onfray nous dit que l'historiographie est vue comme l'art de la guerre (comme l'histoire est écrite par les vainqueurs, dit-on) et nous cite de nombreux philosophes – tels Leucippe, Aristippe, Démocrite, Diogène ou Epicure – qu'il compare ensuite à des exemples contemporains. Il nous raconte quelques anecdotes – drôles, tristes – et réfute l'hypothèse des philosophes socratiques. En effet, pourquoi les philosophes présocratiques n'auraient-ils pas la même place que Platon, Aristote ou Euripide ? Pourquoi les philosophes de l'ère contemporaine de Socrate sont-ils connus et célèbres ? Pourquoi sont-ils tombés dans l'oubli ?

En effet, Michel Onfray se désintéresse complètement de Socrate (ce qui ne sera pas le cas d'A. Jollien) et dénigre totalement les philosophes socratiques. Il utilise beaucoup de termes techniques, spécifiques – il compare la philosophie hédoniste et l'eudémonisme, nous parle de sophisme,... - en se basant sur des exemples concrets. Par rapport au sophisme, il trouve que Platon était trop sévère envers eux car en fait ils demandaient une contribution – de l'argent – et selon lui, le Savoir ne s'achetait pas mais devait, au contraire, être gratuit. Il se moque du philosophe et nous apprend que pourtant, bien qu'il ne s'entendait pas avec les sophistes, il écrivait des dialogues avec eux. Il cite Protagoras, le Banquet ou encore Gorgias. Tout comme M. Onfray, je pense que la philosophie présocratique est très intéressante et peut nous apprendre beaucoup de choses (peut-être plus même que la période socratique). En effet, on a aussi droit – comme tout homme et tout le monde – d'avoir des envies, des plaisirs,... Ainsi, l'auteur nous apprend qu'un penseur était proxénète (ce qui était, à l'époque, inadmissible pour un penseur selon Platon). Pour lui, les hommes sont des sages qui, avant tout, ne doivent pas commettre d'erreurs. Ainsi, Michel Onfray se réfère-t-il toujours aux philosophes présocratiques (comme dans ses autres ouvrages dont l'Invention du Plaisir ou La Sculpture de Soi). Il cite notamment Démocrite, Antisthène ou Diogène.

Sur Démocrite, par exemple, nous apprenons qu'il souriait, se dépeignait d'un visage jovial, et pensait que le monde était plus beau si on était aveugle – d'ailleurs, il est devenu aveugle vers la fin de sa vie – et je pense, tout comme Michel Onfray que Démocrite a raison car quand nous sommes aveugle, notre vision du monde est changée (peut-être que Diderot s'en est inspiré pour La Lettre Sur Les Aveugles, écrit lui ayant valu l'emprisonnement). D'ailleurs, nous apprenons aussi que le philosophe riait beaucoup – d'où l'expression « le rire de Démocrite » - et qu'il donnait comme conseil mieux vaut rire que pleurer. On apprend également que la psychanalyse ne date pas du XIXme siècle, mais d'avant. Déjà, l'ère présocratique s'y intéressait mais cela n'est dit dans aucun manuels scolaires. C'est cela que Michel Onfray dénonce et veut remettre en lumière – ces philosophes oubliés et intéressants. Parfois, nous avons l'impression que Michel Onfray se dédouble – dans le sens où il s'adresse à nous comme philosophe (exemples pris sur la temporalité du moment) et comme professeur de philosophie (anecdotes, analyses de certains penseurs, analyse des exemples,...)

le seul philosophe présocratique que l'on connaisse – peut-être car ses écrits nous sont parvenus – est Epicure. Onfray dénonce donc qu'à l'heure actuelle, on ne connait que Platon ou Aristote pour ne citer que ces deux-là. Il faut savoir que Platon a été la source de beaucoup d'écrivains et de penseurs célèbres comparé à Aristote (qui a influencé entre autres Hannah Arendt). Notons aussi que Platon a inspiré certains écrits orientaux et a été, lui même, inspiré par les penseurs présocratiques.

Par son savoir et sa dialectique, Onfray cible un public bien particulier et exprime – sans le moindre regret – ses idées. le voyage est donc très intéressant – riche en anecdotes, vocabulaire, exemples – et nous donne envie de faire des recherches sur ces penseurs (Aristippe, Démocrite, Epicure, Leucippe...)
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Commencer fort logiquement par « Les sagesses antiques », afin d'avoir un avis en contradiction avec les pontes de la philosophie actuelle. Car après tout, il s'agit bien là, outre de découvrir d'autres aspects inconnus ou éludés, de discuter de la conception du « Tout ».

Michel ONFRAY , en tant que doxographe, nous donne sa ligne de pensée, qui ne doit guère être loin de l'hédonisme allié à l'ataraxie.
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Je suis bien content que Michel Onfray ait décidé de relancer l'idée des universités populaires et ait choisi d'y faire une contre histoire de la philosophie.
Il y excelle je trouve. Et en tant qu'ancien caennais revenant parfois dans cette ville, j'ai pu le voir 2 fois.
Ce premier tome de son histoire, qui traite des philosophes de l'antiquité ou plutôt de ce qu'il nous en est parvenu, a ma préférence car il a un petit goût d'exotisme, de monde perdu, que n'ont pas les suivants (qui sont très bien aussi).
Le livre est très bien, mais je conseillerais encore plus de récupérer les enregistrements sonores: Michel Onfray parle très bien et les enregistrements d'une heure (durée des séances de l'université populaire) s'écoutent très bien en voiture.
Autant de fois qu'il faut pour bien comprendre.
Mais si vous être accros aux livres...
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