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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bah dites donc si tout le monde pouvait s'intéresser à la philo, on pourrait s'imaginer un monde meilleur, non ? La pensée, la réflexion, La raison, la morale, l'éthique permettent bien des choses…

Malheureusement je ne sais pas parler de philosophie, et quand j'essaie d'expliquer à quelqu'un une notion, une idée, un courant, je me vautre lamentablement et je deviens ridicule, alors je me contente d'écouter dans ma voiture, en version audio les conférences de « Michel Onfray ». Je ne sais pas ce que ça vaut pour des spécialistes, mais pour les novices, c'est tout à fait passionnant, et aujourd'hui en tant que grosse brêle de la métaphysique ça me convient, le bonhomme est clair, sympathique et plutôt intéressant, complètement à ma portée, mes limites intellectuelles étant ce qu'elles sont, je ne vais pas bouder mon plaisir de découvrir les mystères de la nature humaine… Et puis Il est toujours préférable de commencer petite bite, tranquilou, déjà que j'ai du mal à tout retenir et à tout comprendre, autant que je prenne mon temps…

A plus les copains
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Le propos de cette "Contre-histoire de la philosophie" est de prendre le contrepied de l'histoire de la philosophie classique influencée par le christianisme et de ses grandes figures, Platon, Descartes, Kant, Hegel,...tous choisis pour leur idéalisme au détriment des philosophes matérialistes. Ce sont ces derniers que Michel Onfray va s'atteler à réhabiliter en dehors des sentiers battus par la pensée dominante.
Ce premier volume "Les sagesses antiques" présente les philosophes grecs qui ont été rassemblés à tord sous le nom de "présocratiques", alors que la plupart d'entre eux étaient contemporains ou même ont vécu après Socrate, jusqu'au premiers philosophes romains. Nous redécouvrons le sens premier de la philosophie - une sagesse, la recherche du bien-vivre, voir du bonheur - et non pas un discours abstrait et hermétique.
La difficulté avec les auteurs de cette période (les quatre derniers siècles avant J.C.) c'est de retrouver leurs traces et de reconstituer leurs pensées fragmentaires, d'où l'importance de toute découverte archéologique. Michel Onfray s'en prend à Platon qui a sciemment ignoré certains d'entre eux, comme Aristippe, Démocrite, Diogène, pourtant figures essentielles pour l'étude de la pensée grecque, et créé un personnage de Socrate éloigné de la réalité. Tous (sauf Socrate) sont athées, à la recherche de la joie ou du bonheur, d'une existence sans troubles, gouvernée par la raison. Pour Démocrite, le monde est constitué d'atomes. C'est en comprenant scientifiquement le monde qu'on se détache de la crainte des dieux.
Antiphon d'Athènes est le précurseur de la psychanalyse : il traite ses patients par une thérapie verbale, il interprète les rêves et sait pratiquer l'humour. D'autre part il décrète que tous les hommes sont parfaitement égaux, hérésie à l'époque.
Pour Aristippe, il faut jouir de l'instant, adhérer au réel, mais toujours dans l'équilibre. le propre du philosophe hédoniste est d'abord d'éviter les causes de déplaisir - donc tous les excès - pour mener une vie tournée vers le bien-être - même si la nature nous a doté d'un corps malingre et souffrant comme Epicure. Ce dernier va créer une communauté, le Jardin, où règne liberté, égalité (y compris entre hommes et femmes), échanges philosophiques...Mais qui sera la cible de médisances, d'accusations diverses d'orgies, de débauches de tous ordres. Médisances liées à ce refus d'envisager que l'homme puisse vivre autrement que ce que prescrit la société. Et surtout loin de la crainte des dieux.
Chez Philomène de Gadara, la recherche du plaisir va devenir plus active, elle n'est plus simplement la recherche d'une absence de troubles. le philosophe doit faire reculer le prêtre en apportant le savoir. Comme chez Epicure la mort n'est rien. Si l'on a bien vécu, on saura bien mourir.
Acètes ou bons vivants, solitaires ou communautaristes, austères ou extravagants, tous ces philosophes ont un point commun : l'amour de la vie terrestre qui est unique qu'il faut vivre le mieux possible sans se soucier de la mort et ne surtout pas l'instiller dans notre quotidien en vivant dans sa crainte.
Dans une langue claire et accessible à tous, Michel Onfray fait revivre ces figures oubliées et leurs leçons de sagesse, toujours vivantes et actuelles après tant de siècles...Car aujourd'hui plus que jamais nous avons besoin de nous ressourcer aux paroles de ces sages de l'Antiquité loin des tentations des arrière-mondes...
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Si Nietzsche préconise de philosopher à coup de marteau, lire Michel Onfray donne parfois l'impression de philosopher à la hache… En grand admirateur de Nietzsche, une des marques de fabrique du philosophe est de déboulonner les idoles. Sa contre-histoire de la philosophie, en six tomes, se situe résolument dans cette optique. D'un côté, il y a les porteurs de la pensée unique (« L'écriture des vainqueurs »), de l'autre la minorité turbulente, vaincue mais vivante. Ce combat est engagé, politiquement engagé, radical, donc forcément clivant.
Dans ce premier tome consacré aux philosophes grecs et romains, l'adversaire principal est Platon. L'idéologie dominante est l'idéalisme, consistant selon l'auteur « en une distorsion de la réalité qui, répétée dix fois, cent fois, mille fois, devient vérité, d'autant plus quand leur profération émane des grands, des puissants, des officiels, des institutions ». Les alternatives, les résistances aux dogmes se trouvent du côté de Démocrite, Diogène, Epicure, Lucrèce, bref du côté des hédonistes et des épicuriens. J'ai apprécié de faire connaissance avec Antiphon et Aristippe que je ne connaissais que de très loin.
Cette contre-histoire chagrinera peut-être certains spécialistes en philosophie désireux de plus de nuances, mais pour les amateurs d'histoire des idées, c'est un régal qui nous emmène sur des questions passionnantes autour de la mise en place des idées dominantes au fil des siècles.
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J'en rêvais ; Michel Onfray l'a écrite.
La contre-histoire de la philosophie est un regard si enveloppant de la philosophie qu'elle en sort simplement compréhensible.
Avant Michel Onfray je n'avais de la philosophie que la vision « terminalienne » et, qui plus est « terminalienne scientifique » ; c'est vous dire !
Mais j'avais toujours cette attirance tant de fois rebutée par la complexité des mots, des idées des concepts.
Ici le langage est sans doute médiatique et critiquable pour les spécialistes ; je l'ai trouvé agréable, vivant, simple constituant ce qui est pour moi l'ouvrage d'un grand vulgarisateur.
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J'ai réussi à m'intéresser, avec l'aide d'Onfray, aux philosophes antiques avec ce premier volume de sa "Contre-histoire de la philosophie". Ce n'était pas gagné d'avance car je pense que c'est un continent presque totalement inintelligible à notre époque. Comment se mettre à la place de penseurs vivant dans des contextes historiques si différents du nôtre ? La nature humaine étant ce qu'elle est, il y a bien des points communs. Mais on ne peut pas faire abstraction de tout ce qui a suivi en tâchant de comprendre des pensées issues d'arrières-plans culturels si lointains.
Onfray n'échappe pas totalement à ce paradoxe : il anticipe souvent sur un christianisme pas encore né à l'époque où vivaient la plupart des philosophes qu'il nous présente.
Ceci dit, cet ouvrage tient bien ses promesses, le tout dans un langage accessible si on prend la peine de se familiariser avec certains concepts pas toujours explicités.
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Cette contre histoire de la philosophie est très intéressante, M.Onfray a le don de mettre des idées compliquées à notre portée, sa vulgarisation est très bonne. On retrouve son rythme de diction dans la lecture de ce livre, rapide, dense mais clair. J'ai bien apprécié de faire la connaissance de philosophes dont on n'en parle pas d'ordinaire, et c'est ce qui fait tout l'attrait de cette contre histoire. Un premier tome qui m'a plu et qui m'a donné envie d'aller ouvrir le deuxième...
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Je viens de terminer la lecture du tome 1 de ce que Michel Onfray appelle sa contre histoire de la philosophie. Ce premier tome est consacré bien sûr à l'antiquité et s'intitule « Les sagesses antiques ».
Comme à son habitude, et en bon polémiste, Onfray y pourfend l'idéalisme Platonicien qui, adopté et adapté selon lui par Saint Augustin, dans sa « cité de dieu » notamment, fit le lit du christianisme et de toutes les écoles de pensée occidentale qui après Pythagore et le Phédon de Platon enseignent : « l'immortalité de l'âme, la haine du corps, l'excellence de la mort, la haine des plaisirs, des passions, de la , de la vie, de la libido…… du monde réel… »

Selon l'auteur, cette philosophie idéaliste dominante est celle « des vainqueurs » depuis le triomphe officiel du christianisme devenu religion d'état, qui décline, au lycée et à l'université le même paradigme platonicien sous les habits différents de Pascal (ça on pouvait s'en douter....) mais également de Descartes, de Kant de Hegel et sa « toute puissance de la Raison dans l'Histoire »…….

Seul, parmi les penseurs non occultés de l'histoire officielle de la philosophie (toujours selon Onfray) Nietzsche fait du christianisme un « Platonisme » à l'usage de la populace

Ce qu'Onfray va essayer de montrer ainsi qu'il l'exprime dans son préambule général appelé –tout un programme – « L'historiographie un art de la guerre », c'est comment les vainqueurs idéalistes ont obtenu leur victoire sur les vaincus matérialistes et hédonistes, ceci dès le début et de différentes manières :

- en ignorant superbement l'adversaire. Par exemple Platon ne cite jamais Démocrite dans son oeuvre complète alors que « tout son son travail peut se lire comme une machine de guerre lancée contre le matérialisme… »,

- en ne le mentionnant presque jamais (l'adversaire, lui déniant ainsi le droit même à l'existence..) dans les « faux » dialogues socratiques,

- en faisant des interlocuteurs de simples faire valoir dont on peut disposer facilement, tous rangés par Platon et la philosophie - celle qui me fut enseignée au lycée en tout cas - dans la catégorie fourre-tout et pratique de « sophistes » ou de « présocratiques mineurs » alors que ces adversaires redoutables étaient des contemporains de Socrate pour certains (Démocrite notamment, qui lui survécut) et représentaient des courants différents, sans doute aussi vigoureux à l'époque que celui du buveur de ciguë.

Contrairement à ce que pourrait laisser penser ce qui nous a été enseigné - encore une fois ce qui me fut enseigné en tout cas – et toujours selon Onfray, il y a bel et bien eu, dans l'antiquité et avant le triomphe définitif de "l'église officielle", deux camps d'égale importance, dans un arène intellectuelle où ne dominait pas forcément la statue du commandeur suprême idéaliste, même si le corpus matérialiste retrouvé n'est pas aussi important que la somme des dialogues platoniciens.

Face à l'histoire officielle, il manque une histoire des vaincus, qu'Onfray entreprend dans ses conférences à l'université populaire de Caen et dans celles qui ont été diffusées sur France culture et le site internet de la radio, histoire qui a été ébauchée dans le traité d'athéologie et dans l'anti- manuel de philosophie, du même auteur.

Pour l'antiquité et pour ce qui concerne ce premier tome, ces vaincus ont pour noms Démocrite, Diogène, Epicure, Lucrèce bien sûr. Ceux là nous sont connus et Onfray leur consacre de longs passages en montrant comment leur pensée a été falsifiée par les vainqueurs. En face d'eux et selon la taxonomie onfrayenne - et cela est sans doute un peu manichéen, l'auteur succombant parfois à la théorie du grand complot - : Pithagore, Parménide, Platon, Sénèque, Marc Aurèle. Mais à côté de ses grands dont on nous a parlé en classe de philo sans toutefois les opposer selon la même ligne de partage aussi tranchée, on découvre également un corpus pré ou post socratique, ou contemporain du maître pas si mineur que ça. Certains m'étaient totalement inconnus - est-ce la faute de l'école, de mon prof de philo ou de ma propre inculture ? En tout cas je suis reconnaissant à l'auteur de me les faire découvrir, ainsi que leur pensée diverse et parfois prémonitoire – Leucippe, Aristippe, Hipparque, Antiphon, dont Onfray pense qu'il est – rien que cela ! – l'inventeur de la psychannalyse, ainsi que les cyniques, dont Diogène.

Bref un livre qui m'a passionné, qui se lit comme un polard, tout sauf de la vulgarisation, le livre d'un Athée militant bien sûr (c'est du Onfray !) mais il suffit de parcourir la bibiographie pour se convaincre du sérieux de l'entreprise et de l'immense culture du fondateur de l'université populaire de Caen.

Et, last but not least, ce qui ne gâte rien, le style est flamboyant, l'humour décapant, ravageur, parfois impitoyable, ce qui ajoute au plaisir de la lecture.

Je vous le conseille…….. 300 pages seulement qui se lisent très bien, même si l'on n'a pas lu de philo depuis longtemps.....

Lien : http://jcfvc.over-blog.com
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La vérité en histoire de la philosophie se réduit bien trop souvent à la somme des lieux communs cristallisés par l'habitude et la paresse intellectuelle.

D'où l'intérêt d'une vraie contre-histoire de la philosophie.

La philosophie est avant toute chose un art de vivre, loin des spéculations gratuites et inutiles.

Merci Michel Onfray.

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C'est le premier volume d'une série sur le thème « Contre-histoire de la philosophie » de Michel Onfray. La série comprend maintenant sept livres. Dans ce premier volume, « Les Sagesses antiques », l'auteur traite des philosophes de l'Antiquité peu connus : Leucippe, Milet, Démocrite, Hipparque, Anaxarque, Antiphon, Aristippe, Diogène... On trouve aussi des chapitres sur les hédonistes (Philebe, Eudoxe et Prodicos) et sur quelques philosophes beaucoup plus connus comme Épicure et Lucréce.

Selon l'auteur, il y a quelques raisons pourquoi ces philosophes obscures sont tellement méconnus aujourd'hui. D'abord, beaucoup de leurs matériaux écrits, des rouleaux, se sont perdus pendant les derniers vingt-cinq siècles. C'est une raison complètement logique et peu choquante. La deuxième raison est déjà beaucoup plus intéressante ; selon l'auteur cette méconnaissance est surtout à cause de Platon. Il aurait ignoré ces philosophes inconnus simplement par dédain, car ils appartenaient à un mouvement philosophique différent, ils étaient « ses ennemis ». C'est un mot utilisé par l'auteur.

La troisième raison donnée par l'auteur pour expliquer cette méconnaissance est le fait que le christianisme aurait relayé surtout la « tradition platonicienne » sans s'occuper d'autres philosophes antagonistes. Évidemment, la deuxième raison et la troisième raison sont liées.

Et voilà, maintenant c'est Michel Onfray qui voudrait redresser les affaires par nous présenter ces philosophes inconnues par sa « contre-histoire » de la philosophie. C'est une tentative à constituer une historiographie alternative.

Je trouve le livre très intéressant et, chose étonnante, je le trouve même facile à lire. Malgré, ou peut-être, grâce à mon manque de savoir sur la philosophie, je trouve les argumentations de l'auteur faciles à suivre. Bien qu'il y ait des phrases longues qui demandent une seconde lecture, le livre dans son ensemble est clair. J'aime le style de l'écriture qui reste légère avec un peu d'ironie et d'humour pour faciliter la lecture.

C'est un livre intéressant car il présente quelques nouveaux concepts par lesquels on obtient un perspectif historique différent. Bien sûr, avant de commencer à la lecture, je connaissais déjà quelques noms et quelques principes généraux de la philosophie de l'antiquité. J'ai appris quelques choses au lycée, quand même ! Cependant, la présentation de Michel Onfray m'a vraiment aidé à mieux comprendre un segment de la philosophie de l'Antiquité qui m'était encore presque inconnu.

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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J'avais très envie de découvrir la philosophie, alors pourquoi ne pas commencer avec Michel Onfray qui nous fait découvrir les philosophes mis de côté pendant des siècles, j'ai beaucoup aimé Démocrite, Diogène et Epicure

Je n'ai pas trouvé la lecture de ce livre difficile bien que le dictionnaire ne doit pas rester trop loin, et j'ai aussi suivi ses conseils en lisant « histoire de la pensée» de Lucien Jerphagnon (pourquoi n'est il plus édité ?), ainsi que « Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres » de Diogène Laërce .
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