AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 216 notes
Un livre riche, dense et forcément polémique que ce décadence de Michel Onfray. Comment pourrait-il ne pas l'être alors qu'il déconstruit les religions du livre, remettant en cause jusqu'à l'existence physique de Jésus, en passant par les fictions du judaïsme sans oublier celles de l'Islam ? Et s'il argumente, étaye ses propos de faits historiques rapportés par des ouvrages peu ou pas connus parce qu'en dehors du corpus admis par la propagande officielle, pour démontrer qu'aucune religion ne résiste au prisme matérialiste et à celui de l'analyse objective, l'aveuglement des intégristes de la foi, quelle qu'elle soit, ne peut que le vouer aux gémonies et mener son livre à l'autodafé. Bien sûr, toute référence est discutable, tant celles qui font le panégyrique que celles qui critiquent les grands noms de l'Histoire et les traces qu'ils ont laissées. Mais, le voyage proposé n'épargne pas les idéologies et les systèmes politiques, la faiblesse de dirigeants, mal inspirés, souvent lâches ou gouvernant avec des oeillères. Rien ni personne n'aura réussi à offrir d'alternatives durables pour permettre la survie de la civilisation judéochrétienne dont le crépuscule s'annonce sanglant. Il n'est pas tendre non plus avec l'intelligentsia et ses errements, avec les politiques qui rejettent le choc des civilisations prédit par Huntington tandis que le réel confirme chaque jour sa vision. Le dynamisme démographique de l'Islam en fera selon lui une civilisation qui comptera dans un monde qu'aucun de ses lecteurs ne devrait connaître... Les civilisations vivent, meurent, sont remplacées, c'est le sens de l'Histoire. Et l'auteur de conclure sur l'avènement d'un transhumanisme, du monde d'Huxley et d'Orwell, qu'une nouvelle religion ancrera au sein de régimes totalitaires à coté desquels les dictatures que nous avons connu paraîtront bien mièvres. Cet ouvrage m'a beaucoup appris, nombre de ses références m'étaient inconnues et j'ai passé un bon et long moment en sa compagnie. Je partage au moins une affirmation de son constat lucide ou de cet état des lieux sans concession : la fin approche...
Commenter  J’apprécie          8817
♫Balance ton quoi,
un jour peut-être ça changera
Balance ton quoi♫
Angèle - 2018-


"Nul ne gouverne impunément
La faute est dans la fonction
pas dans l'homme
Il faut tuer l'homme
pour abolir la fonction ..."
Louis Antoine de Saint-JUST (1767-1794)

Samson a coupé la tête du roi qui représentait Dieu sur Terre et qu'a dit Dieu ? Rien, alors balance sans son !

Balance ton quoi, défoule toi
Pars en cadence,
Raconte moi décadences
Marche d'un pas dense
Devant la violence
restons tous égaux sans triques
Travail- Famille-Patrie - Patrick
Vichy est un fascisme
français catholique antisémite
comme le Vatican y invite
Ethique catholique Vs hérétiques
dénoncé un jour, coupable toujours
délation du matin, bucher le lendemain
on t'attache, tu te retrouves à poil TEFAL si fié
ils t'auront pas cru, puisque tu m'as cramé
Point d'Optimisme
Point de Pessimisme
Que du Tragique...
Exemples ontologiques
sommets dits tyran-biques
les mots ragiques
quand les moutons balancent leur tête
au bout d'une pique, ils se rebiquent
légers de pierres semblent des tonnes
balance ton poids
Pics et Piques et collets grammes
Tu ne tueras point, tu ne voleras point
les biens d'aux truies
balance ton porc.
Ah ça ira, quand on y arrivera
balance ton port
Que des cas denses
moments intenses.

A quoi ça cerf
quand tu ris fait raire
Louanges à toi
tes Histoires que l'on disait brèves hier
m'accompagnent sur mes chemins Jacquaires...
Kafkaïne ou déca dense
à plus d'heure et Kafkadeur
Les civilisations se batissent sous le glaive du vainqueur
Essai encyclopédique transformé malgré l'épée soeur
qui nous invite ni à rire ni à pleurer
mais à comprendre selon Spinoza

...............777................. ( c'est le numéro de la dernière page de conclusion !!!!)
Je suis sur la bonne voie
mes anges gardiens
me demandent de continuer comme ça....

Sémiologique, Honte aux logiques
Religions, visions philosophiques
Véritable Quid avec sources et lexiques
Références où preuves y dansent
Pour sûr , sur mon île déserte
Evidence, DECADENCE
Je l'invite...
Je vous le répète : Onfray pas mieux ;-)



Commenter  J’apprécie          844
"Chaque chose a son temps. le judéo-christianisme a régné pendant presque deux mille ans. Une durée honorable pour une civilisation. La civilisation qui le remplacera sera elle aussi remplacée.
Question de temps.
Le bateau coule ; il nous reste à sombrer avec élégance."

Voici rapportée là l'idée-phare de Michel ONFRAY dans Décadence : la fin, sous peu, de notre civilisation.

Malgré son écriture dense et un lexique frisant parfois la drôlerie tant certains mots choisis sont à des années-lumière de notre langue actuelle, j'ai dévoré cet opus en moins d'une semaine.

Déprimés, fatigués, pessimistes, angoissés…. prière de s'abstenir, car les idées contenues dans ces quelques 600 pages ne sont pas porteuses d'espoir pour nous, européens, si vous voyez ce que je veux dire ; nous vivrions à l'articulation de deux mondes, presque déjà posés sur un champ de ruines...

Bon, ça, c'est dit, mais hélas, le propos a quelques cohérences, puisque l'auteur nous offre en parallèle une relecture de l'histoire du judéo-christianisme que j'ai trouvée passionnante.

D'autres civilisations sont également passées au crible, et le tableau tragique de se compléter doucement mais sûrement.

On est très loin des livres de Frédéric LENOIR sur les religions ( ! ) ; c'est le moindre qu'on puisse dire.
Ici, le texte est précis, analytique, un peu long aussi quand il s'attaque à la période moyenâgeuse, mais ça claque, ça cingle, ça percute nos représentations, ça questionne sérieusement.

Monsieur ONFRAY nous offre une lecture philosophico-historique sensationnelle de notre monde où chacun en prend pour son grade , et ça décoiffe !

Lien : http://justelire.fr/decadenc..
Commenter  J’apprécie          426
Une fois de plus, cet essai de Michel Onfray entraînera la polémique.
Les uns trouveront ce livre riche, objectif, documenté, citant ses sources, expliquant le passé, les enseignements transformés ou erronés, la succession des faits et leur répercussion jusqu'en notre XXIème siècle.
Les autres monteront aux barricades en dénonçant une lecture trop athéiste de l'histoire, une réduction et une orientation des faits.
L'oeuvre écrite dans une langue accessible gênera certains philosophes d'école et leurs aficionados.
D'autres (il suffit de parcourir la « toile ») iront jusqu'à la haine et l'insulte.
On ne s'étonnera plus dès lors qu'il y ait des guerres.
Certes dans les faits retenus, Michel Onfray prend toujours ceux qui servent au mieux son propos, là où les historiens n'ont pas tranché définitivement la question : le plus bel exemple étant l'existence physique ou pas de Jésus.
Cependant, ceci n'enlève rien à la force de son propos et ne le discrédite pas.
Une approche littérale prenant en compte toutes les nuances devrait conduire à une lecture par-delà les croyances et permettre d'aborder cette contribution dense qui met le doigt là où ça fait mal, de porter un regard « tragique » avec le sens donné à ce mot : les faits, ce qui est.
Ce texte est certes parfois pamphlétaire. On peut s'en amuser ou s'en offusquer, mais il faut se souvenir qu'à l'inverse de ceux qui les condamnent, les auteurs de pamphlets n'ont jamais tué personne (cf Charlie).
Religions mises à mal, Histoire démantelée, remise en question de « grands » noms, précisions éclairantes autour de« grandes » dates douloureuses, mise au point sur ce qui nous est la plupart du temps enseigné.
Tout est passé au crible avec force références et citations.
Apparaît ce qui a mené le monde : sa morale trop souvent bafouée et écrasant l'Homme.
Au nom des Idées, quelles qu'elles soient, il y a toujours des morts.
Le message d'origine est sempiternellement détourné. Au nom de la religion, on peut tuer.
Les civilisations se succèdent-elles ?
Les leçons ne sont pas tirées sauf par quelques esprits.
En est la preuve, ce livre et ses remous, ce livre qui raconte notre monde occidental, son judéo-christianisme étiolé, ses marionnettes politiques qui ne sont que le reflet des courants de pensées du moment, une mise en garde qu'on ne peut plus ignorer.
La conclusion est très noire, annonçant la fin de notre civilisation, de celles qui lui succéderont, allant vers l'anéantissement.
Tout ce que l'on constate présentement (dernières découvertes robotiques, vie virtuelle…) tente à lui donner raison mais ne peut-on aussi bien penser qu' un ou plusieurs événements imprévisibles aujourd'hui pourraient apparaître et changer ce schéma funeste.
L'analyse de Michel Onfray est une analyse basée sur les faits. Elle conduit au « tragique » donc à un constat.
Il n'y a pas dans ce livre de réponse politique personnelle à l'inverse de certains qui, s'appuyant totalement ou partiellement sur les mêmes constats, échafaudent des projets politiques servant leurs intérêts de façon à influer sur les rapports de domination et soumission.
Michel Onfray, n'en déplaise à ses détracteurs, ne veut dominer ni soumettre personne.
Il constate et sa position « tragique » est en soi une position philosophique qui place l'Homme en dehors de toute dialectique pour ne pas sombrer et ainsi continuer à vouloir comprendre.


Commenter  J’apprécie          353


Que dire de ce pavé de 800 pages ?
Il faut, dans un premier temps, admettre qu'un non initié y découvrira un certain nombre de personnages et de faits intéressants parce que peu connus. Il apprendra par ex. que Celse dès le 2ème siècle a su critiquer le christianisme avec de solides arguments et que cette religion a eu recours à nombre de falsifications pour s'octroyer des droits et des biens matériels. Toutefois on regrettera que les éléments dignes d'intérêt perdent trop souvent leur pouvoir persuasif parce que noyés dans un fatras de détails et d'anecdotes qui n'ont rien à voir avec le sujet. En effet, les procédés d'accumulation systématique plagiant Rabelais n'apportent strictement rien sinon une lassitude qui se transforme vite en agacement. Quel intérêt y a-t-il par exemple à noircir des pages avec des noms de sectes chrétiennes, puis les suivantes avec les noms de leurs représentants, puis d'autres encore avec le détail de toutes leurs dérives hérétiques ? Ce procédé de style peut être amusant une fois pour l'exemple mais quand ça se répète chapitre après chapitre ça devient pathologique. Les lecteurs ne sont pas tous des ilotes et ils auront vite fait d'interpréter cela comme de l'esbroufe de la part d'un vulgaire pédant. Onfray semble avoir oublié que "...ce qui se conçoit bien s'énonce clairement..." et de préférence avec concision, surtout si l'on prétend faire de la vulgarisation. Ce qui est risible, quoique navrant, c'est que Onfray reproche, à un auteur qu'il cite, sa tendance à la logorrhée; comme quoi on ne se voit jamais comme on est.
On peut donc en déduire que 200 pages auraient amplement suffi à Onfray pour transmettre son message, mais sans doute fallait-il noircir coûte que coûte les 600 pages inutiles. Onfray aurait-il des actions dans l'industrie du papier ?
Sérieusement, si un élève nous avait remis ce genre de copie il aurait eu droit à un grand trait rouge en diagonale avec la remarque : "largement hors sujet". Car quoi, ôtez nous d'un doute, le titre du livre est bien DÉCADENCE non ? Or il se trouve que cette problématique ne commence à être abordée que dans les tous derniers chapitres dont le dernier s'égare dans des billevesées de films de science-fiction. À la décharge de notre philosophe nous dirons qu'au bout de tant de pages il est normal qu'on finisse par avoir le timbre un peu fêlé ! ( p.645 l.31 il écrit carrément le contraire de ce qu'il voulait démontrer) Nous confirmons aussi ce qu'a remarqué un autre lecteur : plus on s'achemine vers la fin plus on remarque des fautes de style, de syntaxe et même d'orthographe. Certes les répétitions fastidieuses (parfois de paragraphes entiers) ont dû lui faciliter la tâche mais tout de même quelle regrettable endurance...
Au fait...appâter son lecteur avec un titre d'actualité pour lui asséner ensuite, contre son gré et par le menu, des descriptions de sabbats de sorcières, de procès d'animaux, d'anachorètes fous etc. ça s'appelle comment sinon de l'escroquerie ? Plus les chapitres défilent en nous laissant sur notre faim plus on a envie de hurler : "passons enfin au déluge" !
Non, ce que le lecteur attendait du philosophe-historien c'était une étude chronologique et minutieuse de tous les facteurs qui ont conduit notre civilisation européenne à la phase de décadence que nous subissons actuellement. Mais que fait Onfray ? enfourchant son cheval de bataille de prédilection il pourfend au gré des chapitres, avec un acharnement sénile, le judéo-christianisme triomphant, ce qui ne l'empêche pas, au passage, de fustiger le ressentiment et ce qu'il appelle les "passions tristes", preuve supplémentaire qu'il ne voit pas (ou refuse de voir) qu'il est lui même infesté de ce qu'il reproche aux autres. Sans doute existe-il, selon lui, les bons (les siens)et les mauvais ressentiments (tous les autres). Bon, il a parfaitement le droit de souhaiter le retour aux valeurs du christianisme primitif c.a.d. soumission, refus des biens matériels etc. mais dans ce cas qu'il donne l'exemple. Qu'il vide son compte en banque au profit des gilets jaunes et qu'il aille s'exiler au Bangladesh par ex. afin de répandre sa bonne parole.
Onfray avec des cris d'orfraie (l'assonance n'est pas le fruit du hasard) dénonce donc tous les abus qui ont permis à la civilisation occidentale de s'imposer aux dépens des autres, ce qui n'empêche pas, soit dit en passant, notre philosophe de profiter de tous ses avantages avec la plus parfaite hypocrisie. Dans cet effort il semble oublier (conséquence possible de ses AVC) que cette situation enviable n'est pas tombée du ciel mais qu'elle n'aurait jamais pu se réaliser sans les sacrifices et le sang versé des générations précédentes. Il oublie aussi par la même occasion que la nature impose au vivant une seule alternative : manger l'autre ou se laisser dévorer. Qu'il nous pardonne si nous avons la faiblesse de préférer la première solution ! En allant à l'encontre de cette loi il se joint aux fossoyeurs de notre société qui guettent le moment où il pourront se repaître de nos oripeaux.
Nous reprocherons aussi à notre philosophe l'ambiguïté de ses propos. Dans le chapitre consacré à l'art dégénéré, par exemple, il se garde bien d'utiliser le moindre terme péjoratif afin de ne pas passer pour ringard, ou pire, pour réactionnaire. Pas étonnant de la part d'un individu se réclamant d'une gauche sociale et pacifiste et prônant une "anarchie positive". On redoute ce qui peut bien se cacher sous le vêtement précautionneux de cette rhétorique. de même, il s'abstient de critiquer trop sévèrement l'Islam radical. le cas Rushdie l'effraie et Onfray ne voudrait pas en faire les frais. (Les assonances sont voulues et assumées)
Mais tout ceci n'est rien, ce pseudo moraliste se permet en plus de nous asséner, avec une partialité suspecte, des contre-vérités dont la fausseté à été maintes fois démystifiée. Il laisse entendre (p.587) que les bolcheviks seraient en 1918 les inventeurs des camps de concentration. Eh bien non, ce ne sont pas non plus les nazis mais les Anglais qui, en 1901, ont éradiqué par la faim et la maltraitance, rien que dans le camp de Bloemfontain, environ 2000 Boers, vieillards, femmes et enfants, dans ce qu'on peut considérer comme les premiers camps d'extermination à haut rendement. le nombre d'autochtones décimés dans des conditions analogues est évidemment difficile à évaluer car ils n'étaient pas comptabilisés comme des humains à part entière. Il serait donc temps de dénoncer le fait que les premiers clichés de "semi-cadavres décharnés" ne parviennent ni des "goulags", ni des "Konzentrationslager" mais bien d'une colonie anglaise d'Afrique du Sud.
Page 638 il récidive. En réponse à ceux qui dénoncent les «crimes de guerre des alliés» commis à la fin de la dernière guerre, il écrit : "j'ignorais que dans les pays alliés il y eût des chambres à gaz" et, comme notre homme n'en est pas à une contradiction près, il qualifie p.808 Hiroshima et Nagasaki de "crime de masse sciemment perpétré". Sur sa lancée et dans cet esprit, il aurait également pu citer Dresde, autre abomination dont Churchill (qui pourtant n'était pas un tendre) a refusé d'assumer la responsabilité. Sans oublier - sujet encore tabou- le total anéantissement du Havre par les mêmes acteurs. Rappelons que nos "libérateurs" avaient refusé que la population soit évacuée. Bilan certainement sous estimé : 2000 civils français de tous âges carbonisés par les bombes à phosphore. Les victimes auraient-elles préféré être rôties plutôt que d'inhaler le gaz des nazis ?...permettez nous d'en douter. Les Havrais attendent encore à ce jour des excuses qui ne viendront jamais car, nous Français, étions considérés comme des lâches, sinon comme des collaborateurs. Ceci pour dire qu'il est à la fois cynique et indécent de prétendre qu'il existe des variables quand il s'agit d'horreur absolue.
Avant de prétendre que les"wasps" menaient une guerre propre, Onfray aurait peut-être aussi dû s'intéresser aux documents déclassifiés de la CIA, notamment au programme MK-Ultra qui poursuivait, sur des milliers d'Américains internés dans des asiles et des prisons ainsi qu'au Nicaragua, les expériences inhumaines entamées à Auschwitz-Birkenau et ailleurs. Pour ce faire les USA avaient exfiltré (sans le moindre état d'âme et en violation éhontée du code de Nuremberg) des centaines de criminels de guerre au moyen de l'opération "Paperclip". MK-Ultra était dirigé (ce qui est un comble) par le juif Sidney Gottlieb surnommé "le sorcier de la boutique des horreurs ", lequel avait en plus fait appel au psychiatre Ewen Cameron réputé pervers et sans scrupules. Il aura fallu attendre 1995 pour que les USA, en la personne de Bill Clinton, prononcent enfin des excuses publiques et indemnisent les survivants, mais les tortionnaires ne seront pas inquiétés. Enfin est-il nécessaire de rappeler, après le génocide total des Amérindiens, les crimes contre l'humanité perpétrés en toute impunité au Japon, en Corée, au Vietnam, en Irak etc. ?
En se ralliant opportunément à la doxa des vainqueurs et à leur "prêt à penser" politiquement correct, puis, en injectant tout et son contraire dans sa prose, (procédé qu'il reproche pourtant aux religions du livre) Onfray parvient à égarer les censeurs et s'assurer, par ce biais, les invitations des médias qui lui garantissent le meilleur volume de vente de ses livres. de même le lecteur attentif aura pu remarquer que ce sermonneur distille dans chaque chapitre, un petit couplet sur le sort funeste réservé aux juifs au cours des siècles, sans toutefois (ce qui pourtant devrait être un réflexe déontologique ) se risquer à proposer des hypothèses quant à cette détestation quasi universelle remontant à l'antiquité. Nous n'affirmerons pas qu'il avait intérêt à caresser dans le sens du poil ceux qui contrôlent largement les médias, mais nous avouerons que l'idée nous avait effleurés...
Lorsque Onfray aborde enfin la problématique annoncée en couverture, il endosse sans complexe le rôle de Cassandre (le physique en moins). En bon défaitiste, il se prend à vaticiner avec une sorte de jubilation morbide énumérant tous les malheurs qui vont s'abattre sur l'Europe. En effet il ne nous suggère nullement de lutter contre notre décadence, bien au contraire, il s'y complaît, nous dirons même qu'il s'y vautre, sinon comment interpréter autrement la dernière phrase de la p.757 : "Le bateau coule, il nous reste à sombrer avec élégance". Sans doute que pour Onfray "élégance" est synonyme de lâcheté extrême. Pourtant il écrit p.241 et 670 qu'une civilisation ne se crée et se maintient que par le glaive, mais nous avons déjà vu qu'il n'en est pas à une contradiction près.
le régime de Vichy lui aussi s'est soumis avec les conséquences que nous savons. Au risque de choquer les mous, les indécis, bref tout le peuple des esclaves-nés, nous affirmons que nous préfèrerions de loin une nouvelle St Barthélemy, car pour un homme digne de ce nom la mort est de loin préférable à l'infamie de la soumission.
NON, la déchéance actuelle de l'Europe n'est nullement le résultat d'un quelconque déterminisme implacable et inéluctable mais bien la conséquence de la rivalité aveugle, stupide et criminelle des états dominants qui a abouti au suicide collectif de nos sociétés au moyen de 2 guerres mondiales fratricides . Non contentes de nous avoir saignés à blanc, ces calamités nous font douter maintenant jusqu'à notre droit à l'existence suite à l'émergence d'une politique d'auto-flagellation destinée à culpabiliser collectivement les consciences. Pour nous convaincre de l'imminence de l'apocalypse censée nous exclure de l'histoire en marche, Onfray prend pour exemple l'effondrement de diverses civilisations, phénomènes qui seraient, selon lui, une loi naturelle à laquelle on ne saurait se soustraire. C'est archi-faux ! car il existe au moins un contre-exemple on ne peut plus édifiant : celui d'un peuple, qui bien que dispersé aux 4 coins du mode, a su préserver pendant plus de 2 millénaires sa culture, ses croyances, son mode de vie, tout en résistant énergiquement au métissage. Certes, cette intransigeance farouche lui a valu bien des déboires, mais il est à l'heure actuelle plus fort et vivace que jamais. Alors, pourquoi ne suivrions nous pas cet exemple ?
A.M.
Commenter  J’apprécie          316
Tout d'abord une constatation : la religion est violence, conquête, guerre, anéantissement de l'ennemi, soumission. Au nom de Dieu on tue, on viole, on pille, on massacre, on torture. Pendant plus d'un millénaire la chrétienté a régné, écrasant les traces des civilisations antiques, puis celles des peuples indigènes, s'imposant par les croisades, l'Inquisition, les guerres de religions fratricides. le pouvoir temporel s'effectue au nom de Dieu. Et comme tout pouvoir politique dictatorial, sa hiérarchie est tombée dans tous les excès.

Historiquement la religion chrétienne, d'après Michel Onfray, est née d'une légende, le Christ n'ayant pas d'existence réelle, pas plus que l'immaculée conception ni le saint esprit…D'emblée elle s'est imposée à partir du refus du corps charnel, de la sexualité, ne l'autorisant que pour la reproduction, entrainant des pratiques qui ont pu aller jusqu'à l'autoflagellation, les privations d'une vie acétique excessive, l'obsession de l'au-delà.

La Révolution française a sonné son glas, puis les révolutions marxistes, Vatican 2, mai 68 amènent sa fin définitive. La Chrétienté est morte ouvrant la voie à son remplaçant : l'Islam conquérant auquel se soumettent les pays occidentaux depuis quelques décennies, par manque de réactions, intérêts ou actions inappropriées, menant des guerres meurtrières qui ne font qu'attiser et servir son désir de conquête. Faute de pouvoir lui opposer des valeurs qu'ils n'ont plus, anéantis par des logiques de consommation où règne l'individualisme et le renoncement à tout idéal, ces pays entrés en décadence sont mûrs pour cette force montante qui a pour elle le nombre, la jeunesse, la foi, l'esprit communautaire, la force des convictions…

Même si Michel Onfray conclut sur un avenir lointain de science-fiction, c'est sur ces lendemains prochains qu'on peut s'interroger et si pour le moment tout semble donner raison à cette analyse, on peut aussi penser que l'Islam, qui a ressuscité de vieilles lunes sous la forme à la fois moderne et profondément réactionnaire de l'islamisme, est également en pleine décadence…inapte à proposer un modèle de société cohérent. Et qu'il n'y aura ni vainqueurs ni vaincus mais une humanité à sauver. Sous peine de sombrer tous dans un chaos définitif.
Commenter  J’apprécie          300
Un nouveau livre sur le développement de la civilisation chrétienne occidentale et son déclin supposé. C'est le troisième ouvrage de Michel Onfray que j'ai terminé et, de nouveau, je l'ai lu avec beaucoup de plaisir.

Le livre a été divisé en deux parties. Dans la première, « Les temps de la vigueur », l'auteur traite la naissance et le développement du judéo-christianisme jusqu'à la fin du Moyen Âge. L'auteur expose l'évolution d'une petite secte chrétienne, née au début de notre ère, à une religion. Il aborde beaucoup de sujets pertinents. Il démontre la position que Jésus-Christ serait plutôt une notion, une abstraction, une fiction, qu'un homme physique. Il expose le développement d'une croyance plutôt pacifique et tolérante à ses premiers jours, caractérisé surtout par l'amour du prochain et par le pardon des péchés, en une force politique expansive et agressive. Autrement dit, comment on « fit de Jésus le doux un Christ à l'épée ».

Au début, les chrétiens ont été persécutés impitoyablement par les romains. Cependant, quelques siècles plus tard, le christianisme devient la religion officielle de l'Empire romain. L'auteur explique les causes et les raisons politiques sous-jacentes de cette évolution et le rôle douteux, mais essentiel, de l'empereur romain Constantin. D'ailleurs, après le christianisme est devenue la religion officielle, les rôles sont inversés, et maintenant ce seront les chrétiens qui feront les persécutions, des païens et des juifs, pour les siècles à venir.

Puis, l'auteur traite la formation et la croissance de l'institution de l'Église catholique. Il aborde les conciles et la « querelle des images », la lutte entre les iconophiles et les iconoclastes. Cette lutte a été gagnée, heureusement, par les premiers. Sans cette victoire au IXe siècle, beaucoup d'ouvrages d'art chrétien nous auraient manqué aujourd'hui. L'auteur explique le rôle important de l'art chrétien comme « un instrument de propagande », car, « avec l'art, la fiction devient réalité ». L'auteur aborde aussi le thème de la violence de la foi chrétien, exercé par l'Église, pendant le Moyen Âge : les croisades, l'inquisition, la misogynie générale et la persécution des femmes supposées sorcières. Ce sont des choses qu'on connaît déjà, généralement, et c'est de la cruauté et de l'inhumanité d'une époque obscure.

Ensuite, dans la deuxième partie du livre, intitulé « Les temps de l'épuisement », l'auteur s'occupe des développements jusqu'à aujourd'hui. Il parle du totalitarisme, du fascisme et du marxisme, et leurs rôles dans la déchristianisation de l'Europe. Il disserte sur trois grands événements historiques qui, selon lui, ont conduit à une déchristianisation de l'Europe : la Révolution française au XVIIIe siècle, la révolution bolchevique au début du XXe et les événements en France en Mai 1968. Les derniers chapitres du livre s'occupent des événements plus récents, comme les attentats aux États-Unis et en Europe par des extrémistes musulmans et les réactions présumés insuffisantes de l'Occident.

Le titre complet du livre est « Décadence, vie et mort du judéo-christianisme ». L'auteur lui-même a défini le terme décadence dans l'introduction du livre comme « ce qui advient après la pleine puissance et qui conduit vers la fin de cette même puissance ». Alors, tout ça au début du livre, ça a créé une ambiance plutôt sombre au départ ! Cependant, je suis quand même d'accord avec l'auteur que son livre « n'est ni optimiste ni pessimiste, mais tragique », bien que je réfléchisse à l'avenir d'Europe un peu plus positif.

Je trouve « Décadence » un ouvrage bien écrit et très intéressant. L'auteur présente des faits historiques pertinents en étayant ses hypothèses et suppositions. Avec son style fluide, ses explications pertinentes et ses observations souvent marrantes, le récit est agréable à lire, malgré les thèmes abordés qui sont souvent compliqués.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
Commenter  J’apprécie          221
Décadence de Michel Onfray est un ouvrage de près de 600 pages, dont seule la conclusion de moins de 15 pages offre un certain intérêt.
Pour le reste, Michel Onfray nous livre la lecture historique de la civilisation judéo-chrétienne par un athée patenté et partial, et donc souvent ….de mauvaise foi ( ! !).
Si vous ne le savez pas, une vierge ne peut enfanter, même si elle s'appelle Marie et surtout pas un fils Jésus dont on n'a aucune preuve factuelle de l'existence (cette vérité vous sera répétée plusieurs fois au cas où vous n'auriez pas bien compris). N'hésitons pas à utiliser le langage "cash" de Michel Onfray qui n'épargne aucune des figures majeures de cette religion : Saint Paul, l'empereur Constantin, Saint Augustin et toute la sainte clique des Pères de l'Eglise ne sont que des gens de sac et de corde établissant une religion pour le pouvoir qu'elle permet, au profit des riches et des puissants, qui est à l'origine de guerres récurrentes, de meurtres et massacres répétés et autres sévices inavouables. Ce sont là semble-t-il les signes caractéristiques de cette religion.
On se demande, sans avoir la moindre explication de notre philosophe, quelles sont les raisons qui lui ont permis de façonner la civilisation que l'on connaît, avant, vous l'avez compris, qu'elle n'entre dans sa phase de décadence accélérée.
Mais pour meubler sinon sa réflexion tout au moins son livre, Michel Onfray nous fait voyager dans la révolution française qui force les citoyens à être libres en tuant le roi de droit divin (p 409/410). Plus de roi, on peut maintenant sans crainte proclamer la mort de Dieu que le siècle des Lumières avait pressenti et plus particulièrement en 1729 le curé Meslier (p385) dans son "Testament".
Fin ou presque !! Passons, pour raccourcir un peu, sur le marxisme, passons sur le nazisme (même si Michel Onfray, très léger et subtil, reconnait à Hitler la foi catholique –p 478- et qui a son corps défendant a dû composer avec un entourage nazi !!.. inutile de parler de Pie XII -p 482 et p508- !!!). Mais Michel Onfray n'en a pas fini qui n'oublie pas dans ses prières ses collègues philosophes et notamment ceux du Collège de France, les pires qui soient !!
Quelle est donc la suite à cette civilisation judéo-chrétienne ? Bien sûr celle de l'Islam. Que dit Michel Onfray de cette religion du Livre (en ce sens comportant des points communs avec le Judaïsme et le Christianisme, les deux autres religions du Livre) ? Là, notre philosophe est beaucoup plus circonspect, en restituant sans en faire la critique les enseignements de Mahomet. Mais il n'hésite cependant pas de se mettre à l'abri d'une quelconque fatwa, en indiquant que " ce n'est pas offenser le Prophète que d'enseigner ce que l'histoire montre"-p 174- courageux le philosophe, mais prudent tout de même.
Et que montre l'histoire, c'est que grâce à une natalité vigoureuse et une foi inébranlable, les musulmans ont en main ce qui fait maintenant défaut à la civilisation judéo-chrétienne. Pour autant, la civilisation musulmane ne sera qu'un intermède car elle disparaîtra à son tour : "même la mort meurt".
Et puis......??? C'est là que Michel Onfray esquisse, en guise de conclusion, ce que pourrait être cette civilisation planétaire, faite d'hommes nouveaux façonnés par "la science, la médecine, la technologie, la chirurgie, la pharmacologie, la génétique, mais aussi la cybernétique" (p 585). Ce transhumanisme conduira à une civilisation caractérisée par une poignée de posthumains survivant au prix d'un esclavage inédit de masses élevées comme du bétail : "le néant est toujours certain" nous dit Michel Onfray, mais alors, qu'est-ce qui a justifié le big-bang ?? La question demeure ouverte, le débat peut commencer
Commenter  J’apprécie          150
Un livre qui ne manque pas d'intérêt, mais qui souffre d'obésité. Trop de listes, de détails inutiles, qui rendent parfois la lecture fastidieuse sans compter l'absence d'esprit de synthèse et le relâchement du style dans la seconde partie.
D'un point de vue historique, dès lors qu'on n'est pas spécialiste on ne peut que s'incliner devant l'avalanche de références. Concernant la collusion constante entre pouvoir et fiction : la fiction s'incarnant tour à tour dans la religion ou l'idéologie, c'est une évidence qui mériterait une analyse plus fouillée. Je récuse les phrases qui sonnent bien dans sa conclusion tel que : p575 « il y a d'abord une idéologie donc une spiritualité, ensuite arrive la civilisation. L'économie compte pour rien dans la production d'une civilisation […] » Qui est antérieur à l'autre? Gageons quand même que, de toute évidence, la frustration consécutive à la misère ou à l'asservissement est bien pour quelque chose dans l'avènement d'une religion ou d'une idéologie. Dans les chapitres précédents, il a justement lui-même évoqué la culture du ressentiment. le réel à mon sens est bien plus complexe que ce qu'il laisse entendre, et malgré tout j'attends autre chose d'un philosophe que la soumission à une certaine fatalité...
Commenter  J’apprécie          140
Onfray fidèle à lui même : une critique exacerbée du seul catholicisme, les autres religions étant toutes totalement ou presque épargnées. Cela en devient lassant. Surtout que ses exemples n'ont pour seuls arguments, tous à charge, que la richesse des adjectifs de son vocabulaire.
Un peu pauvre pour une démonstration.
En outre j'aurai préféré que les parties soient plus équilibrées : 90% de l'histoire ancienne, donc très peu de présent et encore moins d'avenir. Là aussi un peu pauvre pour une 'démonstration".
C'est décidé je renonce à Onfray et à ses oeuvres.
Commenter  J’apprécie          131




Lecteurs (671) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
853 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..