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3,52

sur 271 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je fais partie des gens que le freudisme agace, cela depuis de lointaines études et l'interdiction qu'il y avait alors à mettre en doute les affirmations de l'enseignant. Elles devaient être admises sans discussions possibles. J'ai toujours considéré la psychanalyse comme une thérapie peu fiable aux résultats très incertains et d'une durée risible. Ceci posé je n'ai jamais, au grand jamais mis totalement en doute les thèses de Sigmund Freud ou comme les appelle Michel Onfray ses " cartes postales

«Freud a découvert l'inconscient tout seul à l'aide d'une auto-analyse extrêmement audacieuse et courageuse»
«Freud a découvert une technique qui, via la cure et le divan, permet de soigner et de guérir les psychopathologies»
«la psychanalyse procède d'observations cliniques, elle relève de la science»
«le complexe d'Oedipe est universel»,
«la conscientisation d'un refoulement obtenue lors de l'analyse entraîne la disparition du symptôme»

et bien sûr : l'interprétation des rêves, les actes manqués, le déni, toutes ces notions développées dans une oeuvre qui occupe plusieurs rayons de bibliothèque, oeuvre qui semblait intouchable.
C'était sans compter sur Michel Onfray, éternel empêcheur de penser en rond qui s'attaque à la statue du commandeur.
C'est toute l'oeuvre de Freud qu'Onfray a lu pour écrire son livre, mais aussi sa correspondance, même si une partie de celle-ci est encore interdite d'accès.
Que nous dit Michel Onfray en multipliant les citations de Freud lui-même ?

Que les thèses développées par l'inventeur de la psychanalyse répondaient surtout aux obsessions de leur inventeur
Que Freud était fasciné par des techniques qui frôlaient le charlatanisme
Que lors des entretiens thérapeutiques avec ses patients il lui arrivait de s'endormir sans gêne aucune
Qu'il a inventé des patients et masqué ses échecs thérapeutiques en falsifiant les rapports de ses expériences
Qu'assoiffé de gloire et de richesse il n'hésitait pas à dénigrer, calomnier ses amis si cela pouvait servir ses intérêts
Que son épouse, sa fille, sa belle-soeur ont toutes fait les frais de ses tourments personnels sans compter plusieurs patients qui ne se sont jamais remis des traitements infligés.

Mais Onfray ne s'arrête pas là, après avoir affirmé que Freud n'a jamais guéri personne, il insiste aussi sur les positions très conservatrices de Freud et lui reproche son silence sur la montée du Nazisme, car Freud n'a jamais écrit " contre Hitler, contre le national- socialisme, contre la barbarie antisémite, alors qu'il n'hésite pas, régulièrement, à publier de longues analyses contre le communisme, le marxisme, le bolchevisme"
La charge est violente et le réquisitoire très sévère, on sort de cette lecture un peu ahuri, se demandant pourquoi ces faits n'ont jamais été étudiés, comparés, pourquoi alors que la science réclame en permanence des preuves, on a accepté comme vérité la parole seule de Freud sans aucune preuve à l'appui. " Freud ne s'est pas contenté de créer un monde magique, il y a conduit nombre de personnes et a souhaité y faire entrer l'humanité tout entière"
En voilà assez pour abattre n'importe quel statue, et l'homme Freud apparaît bien petit, on comprend mieux désormais sa haine des biographes et la destruction par lui ou ses proches d'une partie de sa correspondance.
Alors tout est à jeter ? Non, même si le bilan est assez terrible, Michel Onfray reconnaît Freud comme philosophie et reconnaît l'apport important qui a " fait entrer le sexe dans la pensée occidentale "
Il ne dénigre pas la psychanalyse mais refuse de la considérer comme une science comme Wittgenstein, Popper ou Deleuze avant lui.

Onfray aime la polémique et ses passages sur les plateaux télé sont devenus trop fréquents, son livre d'une écriture directe et simple est plein d'approximations disent ses détracteurs, mais beaucoup d'arguments avancés reposent sur les écrits de Freud lui-même ce qui affaiblit considérablement la critique. A cette lecture on s'offusque, on rit, on s'étonne, on est d'accord ou non, mais on ne s'ennuie pas un seul instant. Lisez ce livre dérangeant et tonique.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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C'est la première fois que je lis un livre de Michel Onfray, que je ne connaissais quasiment qu'à l'oral et que j'appréciais pour sa capacité inébranlable à ne pas perdre le fil.
Je dois tout de même vous l'annoncer, j'ai lu ce livre pour me conforter dans mon idée qu'il était bizarre d'aduler la psychanalyse freudienne. Et se faire conforter par Michel Onfray, c'est pas décevant. Il est méthodiquement précis avec une foule de références et une logique qui ne dévie jamais. C'est vraiment loin d'être déplaisant.
De là à réussir à convaincre de l'illégitimité du complexe d'Oedipe ou du concept de la cryptomnésie en soirée, c'est pas gagné... Mais au moins je ne me sentirai plus comme une marginale. Et moi, ça me fait du bien.
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Je ne reviendrai pas sur les débats qui ont fait rage à la parution de ce livre.
Son principal mérite est de remettre en perspective les fondements de la psychanalyse selon Freud en s'appuyant sur la biographie de celui-ci. L'auteur justifie chacune de ses assertions avec divers documents (ouvrages, correspondances... enfin, ceux qu'on a le droit de consulter aujourd'hui puisque je doute que les archives qui pourraient soit corroborer soit contrer les arguments de M. Onfray soient ouvertes de mon vivant); je n'ai pas lu l'intégralité de la prose de Freud et je n'en ai pas l'intention, mais je trouve la distance introduite par l'auteur par rapport aux dogmes des tenants de la psychanalyse très rafraîchissante.
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J'aime la truculence d'Onfray et, osons le dire, son côté pamphlétaire et blasphématoire. J'ai retrouvé dans cet opus tout le plaisir de lecture de son "Traité d'athéologie". Un bémol peut-être pour les redites -on dirait parfois qu'Onfray veut taper fort sur le même clou-, qui sont un peu lassantes et qui permettraient -en les supprimant- de revenir à un nombre de pages plus alléchant pour le néophytes de ce philosophe, car Onfray est véritablement un auteur qui mérite le détour.
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Après les religions Onfray s'est attaqué à la figure de Freud, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'en reste plus grand chose à la fin de cet essai, qui m'a paru convainquant. Je comprends mieux les réactions suscitées à la parution de ce livre, car les psychanalystes en sortent bien diminués dans leurs prétentions. Pour Onfray la qualification de science psychanalytique est une imposture. Il s'attache par exemple à démontrer en quoi les affirmations freudiennes ne sont pas issues d'observations cliniques sérieuses et approfondies mais des seules névroses de ce cher Sigmund... Il en dresse un portrait assez peu flatteur - et assez troublant. Bref, une lecture sérieuse, argumentée et très intéressante.
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J'ai toujours été septique face à la psychanalyse, ce complexe d'Oedipe que tous auraient vécu et dont personne ne se souviendrait, le mètre du père etc... Michel Onfray a définitivement écarté mes doutes; reste à savoir comment cette "patascience" continue un siècle plus tard à avoir pignon sur rue? Est-ce parce qu'après des siècles d'omerta sur le sexe, la psychanalyse en fait la vedette de son show? Parce que Freud a mis en place une machine imparable utilisant les moyens modernes de communications en même temps que les bonnes vieilles méthodes coercitives de la religion ? Parce que la psychanalyse est arrivée à l'aube du XXème siècle comblant le vide spirituel d'un Occident en perte de repères moraux? Parce que le pessimisme inhérent à la psychanalyse collait parfaitement à la pulsion de mort qui transparaît dans le siècle sans doute le plus meurtrier jusqu'à ce jour? Et vous pensez vous vraiment que la parole guérit et que le fait que vos parents aient pu faire l'amour ensemble puisse expliquer votre bégaiement? Ou pensez-vous que le docteur Freud n'était qu'un mythomane incestueux et libidineux ? A vous de vous faire votre opinion.
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Sous-tire "L'Affabulation freudienne".

Déjà quatre ans que ce livre a lâché dans la mare maintes protestations et insultes, et pourtant, le sujet n'est pas nouveau. Il y a eu le célèbre Livre noir de la psychanalyse cinq ans auparavant, et également Votre désir m'intéresse, de Maurice T. Maschino, bien des années auparavant encore.

Michel Onfray, qui s'attèle chaque année à sa "Contre-Histoire de la philosophie" que j'écoute sur France Culture tous les mois d'août, a abordé Freud avec le plaisir d'une vieille connaissance, pour les besoins de ses conférences. Il lui semblait que le psychanalyste avait contribué, à sa mesure, à une déconstruction des anciennes idoles, sans compter ses influences nietzschéennes, bref, un homme qui pouvait compter comme un libertaire ; il est tombé d'autant plus haut et a déboulonné l'idole avec d'autant plus de colère, qu'elle le mérite.

Cf. billet entier sur mon blog (notamment pour avoir les URL)
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Michel Onfray, qui m'avait déjà bien équipé pour comprendre mon athéisme matérialiste, se propose de déboulonner l'affabulation freudienne. Car il y a beaucoup à dire sur Sigmund et ses dogmatiques. Onfray est nietzschéen. Ce n'est pas sale. Ça ne veut pas dire que c'est un nazi nihiliste (on sait bien que les textes qui donnaient l'impression que Nietzsche était un penseur proche des théories d'Hitler sont des faux), mais plutôt qu'il part du principe que toute philosophie est une confession autobiographique de son auteur. Si un philosophe crée un système de pensées, c'est en s'appuyant sur son expérience personnelle, qu'il imagine universelle. Or s'il y bien une maxime qui colle bien à Freud, c'est "Prendre son cas pour une généralité". Onfray passe plus de 600 pages à montrer que la psychanalyse freudienne a des fondements aussi scientifiques que la thèse de sociologie d'Elizabeth Tessier et que l'auto-analyse est un joli mot pour auto-justification.

Freud a détruit une grande partie de ses correspondances pour ne pas montrer l'origine de ses idées. Ainsi, il a largement puisé dans les concepts des autres (on pratiquait déjà l'introspection du temps de Platon) mais s'en est toujours défendu. Car Freud ne voulait surtout pas être considéré comme un philosophe, même si c'était là son fond de commerce. Non, il voulait apparaître comme un scientifique afin de gagner un prix Nobel. Pourtant, ses travaux n'ont aucune assise scientifique : il tire des conclusions avec une seule patiente, ne prend jamais la peine de vérifier si ses théories sont confirmées ou infirmées chez d'autres malades, prétend qu'il a guéri des gens alors que ces personnes ont eu des vies de souffrance après être sorties de son cabinet (il tua même un patient en lui conseillant la cocaïne pour se débarrasser de sa dépendance à la morphine)… Et quand Onfray met en parrallèle les concepts psychanalytiques et la vie privée de Freud, la pantalonade est grotesque. Freud désire sa mère ? Tous les hommes sont donc victimes du complexe d'Oedipe, sans exception. Freud vit une sexualité déprimante qui le frustre et qu'il cherche à oublier par le travail ? Tous les penseurs, les artistes et les grands scientifiques subliment donc leur sexualité dans leur oeuvre. Vous ne vous reconnaissez pas dans les théories du maître ? C'est donc que vous êtes un refoulé.

À mesure qu'Onfray défait la pelotte freudienne, se dessine le portrait d'un Freud qui croit en l'occultisme, s'engueule avec tous ses collègues à qui il est redevable intellectuellement ou matériellement, culbute sa belle-soeur en s'inventant de bonnes raisons, vit une intense relation épistolaire avec un confrère pour finir par l'accuser d'être un homosexuel refoulé, ment et tord le réel quand il ne correspond pas à ses délires… Et à chaque fois, c'est en se prenant comme référence unique que Freud pond ses théories. L'analyse des rêves culmine alors dans le saugrenu et l'absurde, Freud interprêtant ses rêveries et celles des autres avec une belle inventivité mais un total manque d'objectivité et de méthode. Freud obsédé par sa mère, sa belle-soeur et sa fille, tout devient symboliquement sexuel. Et au final la psychanalyse en dit plus sur le psychanalyste que sur le psychanalysé.

Mais plus que Freud, c'est le mythe freudien qu'Onfray dézingue. Passe encore que Freud était un cocaïnomane obsédé et vaniteux en quête de gloire et de pognon. Certes, il affirme qu'il ne faut surtout pas analyser un proche puis s'empresse d'allonger sur son divan sa fille, la maîtresse de sa fille, les enfants de la maîtresse de sa fille, mais Freud est toujours au-dessus de ses règles qu'ils édictent. Ainsi, quand il dort pendant les séances, il invente le concept génial d'attention flottante, superbe pirouette... Là où la comédie devient tragédie, c'est quand on voit avec quelle aisance les affabulations freudiennes sont devenues paroles d'évangile dans notre société. Les élécubrations de Sigmund sont devenues vérités à force d'être rabachées par ses disciples. La psychanalyse est encore considérée comme une science aussi solide que la physique ou l'astronomie. Freud a affabulé, mais personne ne remet en question ces théories qui sont devenues sacrées par une subtile mise en scène. Freud s'est inventé un vocabulaire à la dimension de son mensonge. Il a repris les idées d'un autre ? Ce n'est pas du plagiat, c'est de la cryptomnésie ! Il fait de ses petits travers ceux de l'humanité entière car ainsi, ses pathologies personnelles deviennent moins lourdes à porter. Si tous les petits garçons rêvent de tuer le père pour séduire la mère, alors les propres fantaisies de Freud deviennent socialement acceptables. Si tout le monde devient coupables, alors il n'y a plus de crime.

Évidemment, les lecteurs allergiques à Onfray vont retrouver là toutes les raisons de grimper au rideau tant le philosophe fait feu de tout bois contre Freud. Sa charge est frontale et s'organise autour d'une lecture exhaustive des écrits de Sigmund dans lequel il liste les imbécillités, les sophismes et les mensonges. Mais il n'en veut pas tant à Freud qu'à l'héritage freudien, à ce culte qui perdure sans raison. Il montre les contradictions internes de Freud, mais non pas pour le juger (après tout, peu nous importe qu'il trompait sa femme avec sa soeur ou qu'il traite sa fiancée de laide en lui expliquant qu'il aimerait quand même bien épouser la fille de Charcot) mais pour démontrer que les divaguations psychanalytiques prennent racines dans une vie déjà très fortement construite sur le mensonge. L'idée centrale du livre (la philosophie en tant qu'objet autobiographique) montre que le psychanalyse n'a de sens que pour le cas particulier de Freud. C'est un outil génial pour comprendre Sigmund Freud, c'est véritablement une grille de décodage très performante, mais elle cesse d'être crédible dès qu'on essaye de l'appliquer à un autre. Au final, la psychanalyse est à la psychologie ce que l'alchimie est la chimie.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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La vie de Freud et son oeuvre passée à la postérité traitée par la plume acide et souvent drôle de Michel Onfray mérite que l'on s'y attarde. « L'affabulation Freudienne » qui est le sous titre du livre y est méthodiquement remis en cause point par point, oserais-je parler de pamphlet à l'adresse des tenants de la psychanalyse freudienne tant le ton employer ici est à coup sûr polémique. Les fous rires n'ont pas manqué de me secouer notamment lorsque Onfray s'attaque à l'interprétation des rêves, des lapsus et autres métaphores sous tendant selon Freud toute une ribambelle de significations plus étonnantes les unes que les autres. le complexe d'Oedipe, véritable pierre angulaire de la réflexion menée par Freud en son temps, voit Michel Onfray s'exclamer qu'il ne convient pas de faire d'un cas particulier une généralité. le caractère scientifique du travail de Freud est lui aussi soigneusement désarticulé, Onfray niant avec justesse le caractère « scientifique » d'une méthode des plus empiriques. Je ne peux cacher ma joie de voir ainsi cette entreprise de désinformation assénée au monde comme étant La vérité et la seule être remis en cause par un Michel Onfray plus polémiste que jamais. S'attaquer au « business » de la psychanalyse est à mon sens des plus salutaires, car au fond qui peut affirmer vraiment que la psychanalyse à jamais réellement soigné quelqu'un. Freud lui-même est allé d'échec en échec entrainant ses patients dans une spirale infernale en ayant bien souvent tendance par exemple à voir partout des traces d'inceste paternel là où il n'y avait que souffrance psychique. le refoulement, le moi, le ça, le surmoi, l'inconscient, l'attention flottante, la sublimation etc. autant de terminologies freudiennes passé au tamis par Onfray. Sur la sublimation je rappellerais simplement que Freud se disait prêt à renoncer à toute sexualité au nom de la psychanalyse, il voulait détourner les pulsions sexuelles vers cet ailleurs qu'était le travail psychanalytique. En réalité ce dernier fût l'amant de sa belle soeur (rien que ça) et il n'avait en aucune façon renoncé à la sexualité bien au contraire. Enfin, son obsession de l'homosexualité et de l'onanisme qualifié par Freud de « perversions » prête aujourd'hui à sourire. La liste des moments truculents de cet ouvrage est trop longue et puis il n'y a pas intérêt pour ma part de déflorer ici cela. Je ne peux que vous inviter à lire Onfray. Je suis loin d'être d'accord avec tout ce qu'il énonce, notamment à l'endroit de la religion et plus particulièrement du catholicisme, mais dans ce livre sur Freud il m'a conquis.
Lien : https://thedude524.com/2011/..
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La pensée de Freud n'est donc pas un continuum scientifique, car elle épouse les variations existentielles de son auteur.

La lecture attentive de l'oeuvre complète met au jour nombre de contradictions, d'incohérences, de positions hétérogènes. le trajet freudien ressemble au labyrinthe d'un Dédale cherchant à échapper au Minotaure de la pauvreté et de l'anonymat.

Ces phrases résument parfaitement ce livre.
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